Section B - Troubles anxieux

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Partie 1 - Trouble panique
Partie 2 - Agoraphobie
Partie 3 - Phobie sociale
Partie 4 - Trouble d'anxiété généralisé
Partie 5 - Trouble obsessionnel-compulsif
Partie 6 - Trouble de stress post-traumatique

Début du texte

Les troubles anxieux, dont la caractéristique essentielle est la manifestation d'épisodes d'anxiété et de peur intense, comptent parmi les troubles mentaux les plus fréquents. Les épisodes anxieux sont habituellement chroniques, durent au moins six mois et s'empirent en général progressivement en l'absence de traitement. Les altérations du fonctionnement social, professionnel et/ou du rôle que la personne assume sont très fréquentes. L'administration d'anxiolytiques et la psychothérapie peuvent réduire considérablement les symptômes.

La présente section offre une description des états de santé associés aux troubles anxieux les plus courants. Le trouble panique est un trouble anxieux caractérisé par des attaques de panique inattendues et récurrentes. L'agoraphobie est un trouble qui se caractérise par une peur intense des lieux publics. Dans le DSM-IV, les personnes souffrant d'un trouble panique peuvent aussi faire de l'agoraphobie; la présente section décrit le trouble panique en l'absence d'agoraphobie, et cette dernière est présentée comme un état de santé distinct.

La phobie sociale est un trouble anxieux dans lequel le sujet craint les situations dans lesquelles il peut être jugé par des tiers. Une personne présentant un trouble d'anxiété généralisée éprouve une anxiété non provoquée persistante. Le trouble obsessionnel-compulsif est caractérisé par des pensées persistantes qui entraînent de l'anxiété et par un besoin de satisfaire une compulsion afin de soulager l'anxiété. Le trouble de stress post-traumatique est causé par le vécu d'un événement mettant la vie en danger ou d'expériences émotionnelles comparables; les flashbacks et le fait de revivre constamment un événement traumatique sont les symptômes les plus spécifiques27.

Partie 1 - Trouble panique

Le trouble panique est un trouble anxieux caractérisé par des attaques de panique inattendues et récurrentes. Une attaque de panique est un épisode soudain de peur intense, accompagnée d'au moins quatre symptômes physiques, y compris des palpitations, des douleurs thoraciques, des nausées, de la difficulté à respirer/de l'essoufflement, des bouffées de chaleur ou des frissons, de la terreur, la peur de perdre le contrôle de soi ou de mourir, des distorsions sensorielles, et d'autres, dont l'intensité atteint un sommet dans les dix minutes après le début de l'attaque. En général, la personne pense qu'elle a une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral et se rend au service d'urgence en pensant qu'elle est en train de mourir. Les attaques de panique se produisent souvent sans aucune raison apparente, parfois même durant le sommeil28. Elles peuvent survenir plus d'une fois par jour et durent habituellement quelques minutes. Cependant, entre les attaques, la personne peut éprouver une anxiété et une peur considérables à l'idée d'avoir d'autres attaques, particulièrement en ce qui concerne le lieu ou le moment où la prochaine attaque aura lieu. Cette anxiété est vraisemblablement plus incapacitante que la panique proprement dite et peut être suffisamment intense pour déclencher une autre crise7,29.

Les crises de panique occasionnelles sont assez fréquentes; toutefois, chez de nombreux adultes, l'anxiété à l'idée d'avoir d'autres crises ne se manifeste pas. Le trouble panique est diagnostiqué si la personne souffre d'attaques de panique récurrentes (au moins quatre en une période de quatre semaines), et qu'au moins l'une des attaques est accompagnée d'un ou plusieurs symptômes physiques, incluant la crainte persistante d'avoir une autre attaque, des préoccupations quant aux implications possibles ou aux conséquences de ces attaques (p. ex., avoir une crise cardiaque), ou un changement significatif de comportement en relation avec les attaques, comme quitter son emploi7. En plus, les attaques de paniques ne doivent pas être dues aux effets physiologiques d'une substance ou à une autre affection médicale générale.

Le trouble panique débute habituellement à la fin de l'adolescence ou au début de l'âge adulte, mais les enfants et les adultes plus âgés peuvent également être affectés. Les taux de prévalence sur la vie sont de 1 % à 2 % environ7. Une étude menée aux États-Unis a donné un taux de prévalence sur 12 mois de 2,7 %12 et un taux de prévalence sur la vie de près de 5 %14. Au Canada, les taux de prévalence sur 12 mois et sur la vie sont de 1,6 % et de 3,7 %, respectivement1. Les femmes sont deux fois plus susceptibles d'être atteintes que les hommes7,28,30. Bien que le trouble soit chronique, les symptômes ont tendance à croître et décroître au cours du temps : certains sujets ont des attaques fréquentes qui surviennent de manière régulière durant une période de plusieurs mois, tandis que d'autres ont des attaques moins fréquentes, séparées par des semaines et des mois (voire des années) de rémission. Les personnes qui éprouvent de la terreur à l'idée de la prochaine attaque sont susceptibles d'éviter les lieux où des attaques de panique ont eu lieu, ou ceux d'où il pourrait être difficile de s'échapper ou dans lesquels elles ne pourraient pas trouver de secours en cas de crise de panique, ou dans lesquels elles seraient gênées si une attaque survenait. Le comportement d'évitement peut s'accentuer au cours du temps et mener à l'agoraphobie (voir la section suivante), c'est-à-dire l'incapacité d'aller n'importe où au-delà d'alentours connus et sûrs à cause d'une crainte intense. L'agoraphobie peut se manifester n'importe quand durant l'évolution du trouble panique, mais elle apparaît habituellement durant la première année de la manifestation7. Environ le tiers des personnes atteintes d'un trouble panique deviennent agoraphobiques28

La cause exacte du trouble panique est inconnue, mais il semble qu'il existe une composante génétique; une personne dont un parent proche souffre d'un trouble panique court un risque de 10 % à 20 % plus élevé d'être dans la même situation28. Les périodes ou événements stressants de la vie (p. ex. lourde charge de travail), l'excès de caféine, et/ou la consommation de stimulants peut déclencher une attaque. L'anxiété de la séparation et les traumatismes psychologiques durant l'enfance ont également été associés à la manifestation du trouble30. Étant donné l'absence d'analyses de laboratoire pour diagnostiquer le trouble panique et comme les symptômes ont tendance à être semblables à ceux d'autres troubles (p. ex. crise cardiaque), il faut souvent des années pour que le diagnostic soit posé, fréquemment après des visites répétées aux services d'urgence ou chez divers médecins.

Le diagnostic et le traitement précoces sont des éléments essentiels à l'amélioration du pronostic. Cependant, de nombreuses personnes ne cherchent pas à obtenir un traitement psychiatrique tant qu'elles ne développent pas une anxiété d'anticipation ou de l'agoraphobie28. Les benzodiazépines (anxiolytiques) et les antidépresseurs, y compris les inhibiteurs du recaptage de la sérotonine, les antidépresseurs tricycliques, et les inhibiteurs de la monoamine oxydase sont les médicaments les plus efficaces pour réduire ou éliminer les attaques de panique. Le traitement le plus efficace (donnant les taux de rechute les plus faibles) consiste à combiner un traitement médicamenteux et la psychothérapie. La thérapie cognitivo-comportementale a pour but d'apprendre au patient à examiner et à analyser ses pensées associées aux situations qu'il craint, et à se rassurer lui-même quand il est effrayé. De 70 % à 90 % des patients traités connaissent une amélioration importante de leurs symptômes31. Une rechute peut avoir lieu, mais les attaques récurrentes peuvent être traitées efficacement, tout comme le premier épisode.

Trouble panique

CIM-9: 300.01, CIM-10 : Trouble panique F41.0

Le trouble panique est caractérisé par des épisodes inattendus et répétés de peur intense accompagnés de symptômes physiques. Bien que l'attaque de panique soit la marque du trouble panique, de nombreuses personnes manifestent une anxiété intense entre les épisodes (la phase chronique, que décrit cet état de santé), en anticipation de futures attaques. Au cours du temps, la personne peut éviter de plus en plus de lieux; sa vie peut devenir tellement restreinte qu'elle ne peut plus s'adonner aux activités quotidiennes, telles que les achats d'épicerie. Elle peut être confinée chez elle, à moins que quelqu'un en qui elle a confiance l'accompagne. Donc, elle perdra ou quittera vraisemblablement son emploi : environ 25 % seulement des personnes souffrant d'un trouble panique ont un emploi32. Des limitations du fonctionnement mental, principalement une anxiété intense et de la dépression, sont également fréquentes7,29, de même que des perturbations de la concentration. L'exacerbation peut être accompagnée de symptômes somatiques tels que des douleurs thoraciques et des palpitations.

Classification (Trouble panique)

Attaque de panique

CIM-9: 300.02

L'attaque de panique, qui est la caractéristique fondamentale du trouble panique, est décrite dans le présent état de santé comme une crise aiguë. Les attaques de panique surviennent souvent soudainement et sans avertissement, bien qu'elles puissent résulter d'un conditionnement classique. Elles sont définies par une poussée soudaine de crainte intense associée à une forte composante physique, comprenant des étourdissements, des palpitations, des frissons ou des bouffées de chaleur, de la difficulté à avaler, de la terreur, une sensation de vertige et des douleurs thoraciques. Habituellement, la personne qui éprouve une attaque de panique a l'impression de « devenir folle » ou de « perdre le contrôle de soi », et a le sentiment d'un danger imminent. Les symptômes d'une attaque de panique atteignent leur sommet dans les dix minutes, mais leur fréquence et leur sévérité varient d'une personne à l'autre7,29.

Classification (Attaque de panique)

Partie 2 - Agoraphobie

L'agoraphobie est un trouble caractérisé par une peur intense des lieux publics, particulièrement ceux dans lesquels il pourrait être difficile d'obtenir de l'aide ou desquels il pourrait être difficile de s'échapper (p. ex. un autobus ou un train), ou ceux dans lesquels la personne a eu une attaque de panique antérieurement. Les lieux suscitant le plus fréquemment de la crainte sont le ascenseurs, les ponts, les moyens de transport publics, les avions et les centres commerciaux; faire la queue ou se trouver dans une foule peut également susciter des craintes. Souvent la peur est si extrême que la personne évite ce genre d'endroit; dans les cas sévères, la personne se confine chez elle. L'agoraphobie accompagne souvent un autre trouble anxieux, surtout le trouble panique (avec éventuellement la présence d'attaques de panique). Par ailleurs, de nombreuses personnes souffrent d'agoraphobie sans antécédents d'attaques de panique33. Les états de santé décrits à la présente section se rapportent à un cas typique d'agoraphobie en l'absence d'attaques de panique.

L'agoraphobie peut se manifester n'importe quand, mais elle débute habituellement à la fin de l'adolescence ou au début de l'âge adulte34. Elle affecte de 0,5 % à 1 % de la population12,34,35; le taux annuel d'incidence est d'environ 2 cas pour 1 000 personnes36. Au Canada, les taux de prévalence sur 12 mois et sur la vie sont de 0,7 % et de 1,5 %, respectivement1. Les femmes sont plus susceptibles d'être atteintes que les hommes34,35,36. Le trouble devient habituellement chronique.

Selon le DSM-IV, le diagnostic d'agoraphobie est posé si la personne éprouve de l'anxiété au fait de se trouver dans des endroits d'où il pourrait être difficile ou gênant de s'échapper ou dans lesquels elle ne pourrait pas trouver de secours en cas d'attaque de panique. Ces situations sont soit évitées soit endurées avec une anxiété et une détresse intenses, ou bien nécessitent la présence d'un accompagnant. Enfin, l'anxiété et/ou le comportement d'évitement ne doivent pas être mieux expliqués par un autre trouble mental, ce qui pourrait être le cas si la personne n'évite qu'une ou deux situations et est alors considérée comme souffrant de phobie sociale ou d'une autre phobie7.

Les causes de l'agoraphobie sont inconnues, mais plusieurs facteurs de risque ont été relevés, y compris le fait de présenter un trouble panique ou un trouble lié à l'usage de l'alcool ou d'autres substances, vivre un événement stressant de la vie, être de sexe féminin, ou manifester une tendance à la nervosité ou à l'anxiété37. Une étude de l'incidence de l'agoraphobie a montré que l'existence d'un trouble panique antérieur est le prédicteur le plus puissant; le fait d'avoir d'autres phobies est également un prédicteur36. Une autre étude a révélé que les personnes présentant des problèmes de santé chroniques subséquents et celles veuves ou divorcées/séparées (par opposition à celles mariées) couraient un risque plus élevé d'agoraphobie35.

Le traitement de l'agoraphobie est important en vue d'améliorer le pronostic38, mais souvent, les personnes atteintes sont trop craintives ou trop gênées pour chercher à se faire soigner. Le traitement est particulièrement éprouvant, parce qu'il consiste souvent à demander à la personne de faire face à ses peurs et, subséquemment, d'apprendre à fonctionner convenablement. Le traitement est souvent fructueux et débute par l'administration de médicaments conjugués à une psychothérapie. Des anxiolytiques et des antidépresseurs sont fréquemment prescrits. La thérapie cognitive comportementale aide la personne à mieux connaître le trouble, la façon d'y faire face et la façon de le contrôler (c.-à-d. de contrôler ce qui l'empire). La thérapie de désensibilisation est une forme de thérapie d'exposition dans laquelle la personne imagine les situations qui lui font peur (ou y fait face), en procédant par ordre, de celles qui suscitent le moins de crainte à celles qui en suscitent le plus, afin de modifier le comportement indésirable37. En général, le succès du traitement dépend de la sévérité du trouble33.

Agoraphobie (modérée)

CIM-9: 300.2, CIM-10 – Agoraphobie F40.0

Sous sa forme modérée, l'agoraphobie est une phobie relativement incapacitante qui cause un haut niveau d'anxiété. Les sujets ne se sentent en sûreté que dans un nombre limité de lieux et de situations, ou doivent être accompagnés par un ami ou un membre de la famille en qui ils ont confiance. Par conséquent, ils se sentent impuissants et dépendants d'autrui. En outre, leurs possibilités de vie sociale et professionnelle sont limitées ou évitées7,33.

Classification (Agoraphobie - modérée)

Agoraphobie (sévère)

CIM-9: 300.2, CIM-10 – Agoraphobie F40.0

Les personnes qui souffrent d'agoraphobie sévère présentent un niveau extrême d'anxiété et évitent les lieux et situations qu'elles craignent le plus. En fait, elles sont souvent confinées chez elles. Elles sont incapables de quitter les lieux sûrs et les personnes en qui elles ont confiance. Par conséquent, elles sont incapables de travailler ou d'avoir des relations sociales en dehors de leur domicile et se sentent détachées et éloignées des autres. Si elles sont forcées de subir une situation qu'elles craignent, elles éprouvent une anxiété intense et une terreur considérable, se mettent à transpirer, ou ont des palpitations ou de l'hypertension. Des nausées, des douleurs abdominales, de la diarrhée et des maux de tête sont également fréquents. Elles peuvent aussi éprouver les symptômes d'une attaque de panique : étourdissements, vertiges, bouffées de chaleur, douleurs thoraciques, difficultés à avaler, et un sentiment de perte de contrôle de soi7,33.

Classification (Agoraphobie - sévère)

Partie 3 - Phobie sociale

La phobie sociale, également appelée trouble d'anxiété sociale, est caractérisée par une peur des situations dans lesquelles un sentiment de gêne ou d'humiliation devant d'autres personnes peut survenir. Il existe généralement deux sous-types de phobie sociale, l'un comprenant une peur de parler devant des gens, qu'il s'agisse de prendre la parole en public ou simplement de parler à une personne en situation d'autorité, et l'autre correspondant à une anxiété plus généralisée et des peurs plus complexes, telles que celles de manger en public ou d'utiliser des toilettes publiques, et dans ces cas, les sujets peuvent éprouver de l'anxiété en présence de n'importe qui d'autre que des membres de la famille39. L'anxiété devient pire quand la personne anticipe/redoute de devoir faire quelque chose d'embarrassant et donc de se singulariser ou d'être ridiculisée. Même si la personne est consciente que son anxiété est excessive et irrationnelle, elle ne peut la surmonter. Par conséquent, elle essaye désespérément d'éviter ce genre de situation, ce qui interfère avec ses activités professionnelles ou scolaires, ou d'autres activités quotidiennes. Dans les cas extrêmes, la personne finit par éviter toutes les situations sociales, ou à les endurer en éprouvant une détresse intense, ce qui la pousse à se replier sur elle-même et à s'éloigner même de ses amis et de sa famille.

La phobie sociale est l'un des troubles anxieux les plus fréquents40, et compte parmi les maladies psychiatriques les plus courantes41. Son taux de prévalence sur la vie varie de 3 % à 13 % 1,7,14,42; au Canada, les taux sont compris entre 8 % et 13 %1,43. Le taux de prévalence sur un an est de 6,7 % au Canada43 et d'environ 7 % aux États-Unis12. Environ la moitié de tous les cas appartiennent au sous-type de la crainte de prendre la parole et l'autre moitié, au sous-type de craintes complexes43. Les femmes sont plus susceptibles que les hommes de présenter le trouble40,42,43,44. La phobie sociale apparaît habituellement durant l'enfance ou au début de l'adolescence7,44, c'est-à-dire une période critique pour le développement des compétences sociales; rarement, elle se développe plus tard à l'âge adulte44. Son évolution se fait habituellement sur un mode chronique et elle dure fréquemment toute la vie; selon certaines estimations, sa durée moyenne est d'environ 20 ans38. Les symptômes peuvent fluctuer en fonction des facteurs de stress et des exigences de la vie, et disparaître pendant une période indéterminée.

Selon le DSM-IV, le diagnostic de phobie sociale est posé s'il existe une peur intense et persistante d'une situation durant laquelle le sujet est exposé à l'éventuelle observation attentive d'autrui et que l'exposition à la situation provoque de l'anxiété. La personne réalise que cette peur est excessive et irrationnelle, mais évite néanmoins la situation ou s'y soumet mais en éprouvant une anxiété ou une détresse intense. Pour que le diagnostic soit posé, il faut que le comportement d'évitement ou la détresse cause des altérations importantes de la routine quotidienne de la personne, ou de son fonctionnement professionnel et social. En outre, la peur de doit pas être due aux effets psychologiques d'une substance ou d'une affection médicale7. Enfin, si la personne a moins de 18 ans, les symptômes susmentionnés doivent s'être manifestés pendant au moins six mois.

La cause exacte de la phobie sociale est inconnue, mais il semble que les personnes ayant des parents proches présentant le trouble courent un plus grand risque d'en souffrir elles-mêmes, ce qui suggère une prédisposition génétique7,38,40,41. Les facteurs familiaux et environnementaux, en particulier durant la petite enfance, jouent vraisemblablement un rôle également : style d'éducation des enfants – des parents surprotecteurs peuvent limiter l'exposition de l'enfant à des situations posant un défi ou stressantes, auquel cas l'enfant n'acquiert pas de compétences d'adaptation efficaces, ce qui donne lieu à de l'anxiété et à un comportement d'évitement; le modelage (social) sur les parents/les pairs – un enfant peut observer les réactions et comportements de ses parents ou amis et développer les mêmes peurs; inhibition comportementale – la plupart des personnes souffrant de phobie sociale étaient des enfants timides et étaient toujours mal à l'aise face à d'autre personnes41. Il est possible qu'un événement gênant, humiliant ou traumatique précède le trouble, auquel cas la personne acquiert la peur de cette situation particulière.

Le diagnostic et le traitement précoces de la phobie sociale sont essentiels à l'amélioration du pronostic et à la prévention d'une comorbidité entre la phobie sociale et d'autres troubles. Cependant, de nombreuses personnes atteintes de phobie sociale ne cherchent pas à se faire soigner42, probablement parce qu'elles sont gênées de rendre visite à un professionnel ou parce qu'elles pensent que la timidité fait partie de leur personnalité ou est simplement un problème social plutôt qu'un problème de santé mentale38,42. Afin d'échapper à l'anxiété constante, ces personnes s'automédicamentent en consommant de l'alcool, parce qu'elles sont conscientes que celui-ci peut réduire leur anxiété de performance41,42; les taux de phobie sociale sont neuf fois plus élevés chez les personnes qui abusent de l'alcool41. L'administration de médicaments et la psychothérapie sont des traitements efficaces. La thérapie cognitivo-comportementale, en particulier la thérapie d'exposition, apprend progressivement à la personne à se sentir plus à l'aise dans les situations qu'elle redoute. Des techniques de contrôle de l'anxiété, telles que des exercices de relaxation/respiration, sont également enseignées. La thérapie de soutien de groupe et familiale sont de bons moyens de renseigner les autres au sujet du trouble.

Phobie sociale

CIM-9: 300.23, CIM-10 – Phobie sociale F40.1

Les personnes qui souffrent de phobie sociale éprouvent de l'anxiété intense et redoutent toute situation dans laquelle d'autres personnes pourraient les juger. Des symptômes physiques, y compris des palpitations, un rougissement ou des tremblements accompagnent souvent l'anxiété, ce qui peut être une source d'humiliation supplémentaire. Les personnes ayant une phobie sociale craignent constamment d'avoir l'air ridicule devant les autres; par exemple, quand elles doivent parler en public, elles ont peur de la gêne due au fait que les autres remarquent que leurs mains ou leur voix tremblent. En outre, leur anxiété peut se manifester des jours ou des semaines avant la situation sociale et persister des jours ou des semaines après la situation (les personnes sociophobes éprouvent constamment un sentiment de culpabilité et s'inquiètent constamment de ce que les autres pensent d'elles et de leur performance/de la façon dont elles sont jugées). Cela a des conséquences énormes sur la santé. Le fonctionnement social et professionnel sont les domaines les plus touchés par ce trouble; il est probable que la personne sociophobe ait de la difficulté à se faire des amis ou à sortir avec quelqu'un à cause de la peur de la situation; au travail, les débouchés peuvent être limités et la personne peut refuser des promotions afin d'éviter des situations plus sociales. Une anxiété sévère peut pousser la personne à éviter toutes les situations sociales, comme abandonner l'école ou quitter son travail, dans un effort désespéré pour éviter le regard du public. Une faible estime de soi et la solitude en découlent souvent. Les personnes atteintes de phobie sociale courent un risque accru de dépression et de suicide.

Classification (Phobie sociale)

Partie 4 - Trouble d'anxiété généralisé

Le trouble d'anxiété généralisé se caractérise par un état d'inquiétude généralisée et permanente excessive qui est accompagné de symptômes somatiques, tels qu'une tension musculaire. Les personnes souffrant d'anxiété généralisée se posent constamment la question « et si? » et redoutent le pire dans chaque situation. Cette crainte est exagérée et irréaliste, rien de particulier ne l'ayant provoquée. Les préoccupations quotidiennes, telles que celles concernant le travail, la santé ou les finances, peuvent entraîner un malaise et une détresse prononcés7,45.

L'anxiété généralisée est le trouble anxieux le plus général de sa catégorie, et l'un des plus fréquents. Elle affecte environ 3 % de la population générale durant une année donnée7,12; la prévalence sur la vie est d'environ 5 %7,14. Les femmes sont plus susceptibles d'en souffrir que les hommes7,46,47. Le plus souvent, l'anxiété généralisée débute durant l'enfance ou à l'adolescence, mais son apparition à l'âge adulte n'est pas rare. Sa manifestation est habituellement progressive, les symptômes se développant vraisemblablement plus lentement que ceux d'autres troubles anxieux46,48. Un événement stressant de la vie peut causer le début des symptômes49. Les symptômes ont habituellement une évolution chronique, avec des épisodes d'exacerbation, surtout durant les périodes de stress, et de rémission. Bien que les personnes souffrant d'anxiété généralisée déclarent avoir éprouvé de l'anxiété toute leur vie, le sujet de leur inquiétude peut changer au cours de l'évolution du trouble.

Selon le DSM-IV, le diagnostic de trouble d'anxiété généralisée est posé si la personne éprouve une anxiété et des soucis excessifs au sujet des circonstances de la vie (événements ou activités, tels que travail ou études), survenant la plupart du temps durant une période d'au moins six mois. En outre, la personne éprouve de la difficulté à contrôler ses préoccupations. L'anxiété et les soucis sont accompagnés d'au moins trois des symptômes suivants : agitation ou sensation d'être survolté ou à bout; fatigabilité; difficulté de concentration; irritabilité; tension musculaire; perturbation du sommeil. Ces symptômes causent une altération cliniquement significative dans d'importants domaines de fonctionnement, et ne sont pas le résultat des effets physiologiques d'une substance ou d'une affection médicale générale7. Habituellement, la combinaison et la sévérité des symptômes varient.

L'anxiété généralisée n'a pas de cause exacte connue, mais un certain nombre de facteurs y contribuent vraisemblablement. D'aucuns ont suggéré que le trouble d'anxiété généralisée possède une composante génétique7,47,48. Il pourrait y avoir une perturbation des neurotransmetteurs du cerveau (en particulier la sérotonine et la norépinéphrine). Le cumul de situations stressantes ou le fait d'avoir une maladie grave peut déclencher l'anxiété. Certains types de personnalité enclins à l'anxiété ou aux soucis, ou à des sentiments d'insécurité peuvent aussi augmenter le risque de manifester le trouble.

Les personnes qui souffrent d'anxiété généralisée veulent se faire soigner. Les deux traitements les plus fréquents sont la prise de médicaments et la psychothérapie, qui peuvent être administrés seuls ou conjugués. Les benzodiazépines (anxiolytiques) réduisent bien les symptômes, mais créent une forte dépendance et ne peuvent par conséquent être prises que pendant de brèves périodes. La buspirone, qui est un autre anxiolytique, est également efficace et peut être utilisée de manière continue46. La thérapie cognitivo-comportementale peut aider la personne à reconnaître ses pensées et comportements négatifs, et à les remplacer par des pensées et comportements positifs. Durant la thérapie du comportement, les anxieux généralisés apprennent des techniques, telles que la relaxation, qu'ils peuvent utiliser pour faire face à l'anxiété et la réduire. La thérapie d'exposition peut également être utilisée pour réduire les stimuli causant l'anxiété et aider le sujet à confronter ses craintes. Même si aucun traitement n'est universellement le meilleur, l'anxiété généralisée est traitable et une rémission est possible.

Trouble d'anxiété généralisée (modéré)

CIM-9: 300.02, CIM-10 – Anxiété généralisée F41.1

Les personnes souffrant d'anxiété généralisée éprouvent des soucis et une tension exagérés et chroniques, même si rien ne semble les provoquer. L'anxiété persistante qu'ils ressentent est beaucoup plus sévère que l'anxiété normalement éprouvée par l'individu moyen. En général, les personnes souffrant d'anxiété généralisée anticipent toujours une catastrophe et se soucient de manière excessive de leur santé, de leur famille ou de leur travail. Même si les anxieux généralisés peuvent connaître des périodes durant lesquelles ils ne sont pas dévorés par leurs soucis, ils sont anxieux constamment. Les personnes qui présentent un cas modéré d'anxiété généralisée n'évitent habituellement pas les situations qui peuvent les faire souffrir d'anxiété; au contraire, nombre d'entre elles peuvent mener une vie sociale relativement productive et garder un emploi45.

Classification (Trouble d'anxiété généralisée - modéré)

Trouble d'anxiété généralisée (sévère)

CIM-9: 300.02, CIM-10 – Anxiété généralisée F41.1

Les personnes qui souffrent d'anxiété généralisée sévère éprouvent de l'anxiété au sujet des petites et des grandes choses, telles que le travail, les finances, la réparation d'une automobile. Elles se font constamment du souci et leur anticipation d'un désastre les mène à restreindre leurs activités de la vie quotidienne afin d'éviter des situations qui les rendent anxieuses. Mêmes les tâches quotidiennes les plus simples peuvent être difficiles à maîtriser. Il est probable qu'un pourcentage relativement élevé de personnes souffrant d'anxiété généralisée sévère soient en chômage50. L'anxiété généralisée entraîne souvent une dépression parce que la personne est frustrée de ne pas pouvoir contrôler son anxiété. Le manque de concentration et la fatigue sont fréquentes parce que la personne est incapable de se relaxer et a de la difficulté à s'endormir ou à rester endormie. Elle peut éprouver un sentiment d'appréhension ou une perte générale d'intérêt pour la vie45.

Classification (Trouble d'anxiété généralisée - sévère)

Partie 5 - Trouble obsessionnel-compulsif

Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC), comme son nom l'indique, est caractérisé par des obsessions, des compulsions, ou, le plus souvent, les deux. Les obsessions sont des pensées persistantes, indésirables, qui entraînent une anxiété intense, et, habituellement, la personne a une envie irrépressible de s'adonner à des comportements répétitifs, ressemblant à un rituel (c.-à-d. des compulsions) afin de soulager et de contrôler l'anxiété. Cependant, les compulsions ne soulagent l'anxiété que temporairement et peuvent en fait contribuer à une détérioration du fonctionnement, parce qu'elles commencent à exercer un contrôle sur la personne. Par conséquent, cette dernière éprouve souvent une souffrance personnelle importante et/ou des limitations sociales et professionnelles7,51.

Les symptômes du trouble obsessionnel-compulsif apparaissent habituellement durant l'enfance, à l'adolescence ou au début de l'âge adulte, et se manifestent plus précocement chez les garçons que chez les filles. Le début est habituellement progressif. Durant l'enfance, le trouble est plus fréquent chez les garçons que chez les filles7,52; par contre, chez les adultes, il affecte autant les femmes que les hommes. Le taux de prévalence sur la vie du trouble obsessionnel-compulsif est environ de 2 %7,12,53,54,55; le taux de prévalence sur un an est légèrement inférieur. L'évolution du trouble a habituellement lieu sur un mode chronique et de rechute, avec une symptomatologie croissante et décroissante au cours du temps. Les symptômes prédominants varient et peuvent différer au cours du trouble56. Si la personne ne se fait pas soigner, le trouble a tendance à empirer au cours du temps et avec l'âge. Il est donc crucial de diagnostiquer le trouble obsessionnel-compulsif afin que la personne puisse obtenir le traitement qui convient. Cependant, il s'agit d'un trouble très secret : les personnes qui présentent un trouble obsessionnel-compulsif sont souvent gênées de leurs obsessions et de leurs compulsions, et peuvent essayer d'éviter les symptômes ou d'y résister. Souvent, elles ont un sentiment d'humiliation et, par conséquent, n'essayent pas d'obtenir de l'aide auprès d'un professionnel. Malheureusement, on note un décalage de l'ordre de dix ans entre le début des symptômes et le moment où la personne cherche à obtenir de l'aide, l'obtention d'un diagnostic et/ou d'un traitement correct pouvant prendre jusqu'à sept ans57.

Le diagnostic de trouble obsessionnel-compulsif est posé si la personne éprouve des obsessions ou des compulsions d'une façon qui excède de loin la normale. Par définition, les obsessions sont des pensées récurrentes et persistantes qui sont vécues comme intrusives et inappropriées, et qui entraînent une anxiété et une souffrance importantes7. (Ces pensées ne peuvent pas être simplement des soucis excessifs au sujet des problèmes de la vie réelle, car elles seraient alors considérées comme appropriées.) La personne essaye d'ignorer ou de neutraliser ses pensées en pensant à quelque chose d'autre ou en faisant quelque chose d'autre. Enfin, la personne est consciente que ses pensées obsessionnelles sont le produit de son esprit. Les compulsions sont définies comme étant des comportements répétitifs ou des actes mentaux qui sont effectués de manière rigide en réponse à une obsession7. Ces comportements sont destinés à prévenir ou à réduire la souffrance ou à empêcher qu'une situation redoutée se produise, mais sont détachés de la réalité et extrêmement excessifs. En plus du critère de la présence d'obsessions ou de compulsions, la personne doit reconnaître que ces comportements sont excessifs ou déraisonnables pour que le diagnostic soit posé. En outre, les obsessions ou les compulsions doivent entraîner une perte de temps (prendre au moins une heure par jour), causer une souffrance prononcée et nuire au fonctionnement professionnel ou social normal. Enfin, ces symptômes ne doivent pas être dus aux effets physiologiques directs d'une substance ou à une affection médicale générale7. Il importe de souligner que, selon les critères du DSM-IV, la présence soit d'obsessions ou de compulsions seulement est requise (par opposition aux deux). Cependant, chez la plupart des personnes, les compulsions sont associées à des obsessions, en dépit du fait que les personnes souffrant d'un trouble obsessionnel peuvent ne pas présenter de comportements compulsifs. Toutefois, il est rare qu'un diagnostic soit posé sans la présence de rituels compulsifs54.

Les personnes souffrant d'un trouble obsessionnel-compulsif sont conscientes que leurs obsessions et leurs compulsions n'ont pas de sens et essayent habituellement d'y résister. Néanmoins, l'envie d'exécuter le rituel est irrépressible, et l'anxiété et la souffrance augmentent s'il n'est pas exécuté. L'obsession la plus fréquente est celle concernant la contamination par de la saleté ou des microbes (également appelée misophobie). La personne essaye donc d'éviter toutes les sources de contamination, telles que les poignées de porte. La compulsion qui y est associée (et la plus courante) consiste à se laver, à se doucher ou à nettoyer abondamment, parfois pendant des heures par jour. La souffrance mentale à l'idée d'être contaminé peut être soulagée une fois que la peau est à vif à force d'avoir été trop lavée. Une autre obsession commune est celle des doutes répétés; par exemple, la personne se demande constamment si elle a laissé la portée de la maison non verrouillée ou si elle a éteint la cuisinière. La compulsion associée consiste à vérifier. La personne craint que, si elle ne vérifie pas suffisamment minutieusement, cela pourrait faire du mal aux autres. Cette vérification donne souvent lieu à un doute plus intense, et elle vérifie de nouveau. La personne peut même demander à des membres de la famille ou à des amis de vérifier également pour s'assurer que cela a bien été vérifié correctement. Ce doute entraîne une difficulté à se concentrer et une incertitude permanente. Par conséquent, la personne peut même ne pas se rendre au travail, parce qu'elle vérifie constamment la situation. D'autres obsessions communes comprennent des préoccupations de symétrie, requérant que les objets ou les événements soient rangés ou surviennent dans un certain ordre, ou un sentiment que quelque chose d'horrible ou dangereux se produira si un rituel particulier n'est pas exécuté. D'autres compulsions communes comprennent le fait de compter, de classer, d'accumuler des choses, de répéter des actes et d'exiger ou de demander des réassurances. Les compulsions de lavage, de vérification et de rangement sont particulièrement fréquentes chez les enfants7.

La cause exacte du trouble obsessionnel-compulsif est inconnue. Une composante génétique est soupçonnée, puisque les apparentés biologiques de premier degré des personnes atteintes ont un risque plus élevé de développer le trouble7. Une activité cérébrale anormale, y compris un mauvais fonctionnement du système à sérotonine, pourrait aussi y être associée52,53. D'aucuns ont également laissé entendre que le conditionnement comportemental joue un rôle dans le développement (et le maintien) du trouble : les compulsions sont le résultat de réponses apprises destinées à réduire ou à éviter l'anxiété causée par l'obsession associée; c'est cette compulsion qui renforce négativement le cycle obsessionnel-compulsif52. Toutefois, chez la plupart des patients recevant un traitement, on constate une amélioration importante des symptômes et de la qualité de vie, particulièrement le fait que les symptômes ne perturbent plus le fonctionnement ou ne causent plus de souffrance intense. On prescrit souvent des inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (antidépresseurs) qui réduisent les symptômes obsessionnels-compulsifs51. Une thérapie du comportement peut également être prescrite en vue d'apprendre à la personne à faire face aux situations qui causent son anxiété et d'essayer de la désensibiliser. En étant exposée de façon répétée à la situation qui provoque l'anxiété, la personne peut finir par ne plus la redouter. Cela, à son tour, peut prévenir de futurs épisodes de trouble obsessionnel-compulsif. La thérapie du comportement a également pour but d'enseigner à la personne des techniques lui permettant d'éviter le rituel compulsif et de faire face à l'anxiété. L'éducation des patients et des membres de leur famille est un élément essentiel au succès du traitement58.

Trouble obsessionnel-compulsif (modéré)

CIM-9: 300.3, CIM-10 - Trouble obsessionnel-compulsif F42

Les personnes présentant un trouble obsessionnel-compulsif (TOC) modéré souffrent intensément d'obsessions et de compulsions récurrentes, indésirables, qu'elles ont le sentiment de ne pas pouvoir contrôler. Souvent, les obsessions/compulsions entraînent une perte de temps excessive; même s'habiller peut prendre des heures. Donc, ces obsessions/compulsions perturbent le fonctionnement quotidien de la personne. Les limitations du fonctionnement social et professionnel sont les plus courantes; les personnes souffrant d'un TOC sont parfois incapables d'assumer leurs responsabilités normales, à cause du temps que prend l'exécution du rituel. Leur bien-être psychologique est affecté par l'anxiété et la souffrance extrêmes qu'elles éprouvent. Elles souffrent souvent de dépression. Leurs relations avec les parents, la famille et les amis sont affectées, probablement à cause de conflits qu'elles suscitent en forçant d'autres personnes à participer à leurs comportements ritualisés. La concentration et d'autres tâches mentales sont vraisemblablement perturbées par les pensées obsessionnelles7,51.

Classification (Trouble obsessionnel-compulsif - modéré)

Trouble obsessionnel-compulsif (sévère)

ICIM-9: 300.3, CIM-10 - Trouble obsessionnel-compulsif F42

Les personnes qui présentent un trouble obsessionnel-compulsif (TOC) sévère souffrent des mêmes limitations qu'une personne dont le trouble est modéré, mais à plus grande échelle. L'anxiété et la souffrance sont extrêmement intenses. Les préoccupations concernant les obsessions et/ou les compulsions perturbent presque tous les domaines de fonctionnement général. Les altérations du fonctionnement social et professionnel peuvent causer une faible estime de soi, restreindre les aspirations professionnelles, poser des problèmes conjugaux, susciter de la culpabilité, de la dépression, des perturbations du sommeil, voire même une plus grande anxiété. L'évitement des objets ou des situations qui provoquent l'anxiété peut faire en sorte que la personne finit par se confiner chez elle7,51.

Classification (Trouble obsessionnel-compulsif - sévère)

Partie 6 - Trouble de stress post-traumatique (TSPT)

Le trouble de stress post-traumatique (TSPT) est causé par un événement traumatique sortant du domaine normal des expériences humaines, comme le viol, l'agression, la torture, l'enlèvement ou la mise en captivité, le combat militaire, les accidents automobiles graves, ainsi que les catastrophes naturelles ou causées par l'homme. En général, l'événement traumatique correspond au vécu personnel ou par des tiers d'un événement pouvant causer une blessure grave ou représentant une menace de blessure grave, et cause des sentiments intenses de peur, d'impuissance et/ou d'horreur. Le trouble émotionnel résulte de l'anxiété, de la dépression, des flashbacks récurrents, de la difficulté à dormir et à se concentrer, et du sentiment de culpabilité d'avoir survécu alors que d'autres ne l'ont pas fait7,59,60.

La prévalence sur la vie du trouble de stress post-traumatique est d'environ 8 % de la population générale7,14,61; la prévalence sur 12 mois aux États-Unis est de 3,5 %12. Le trouble est plus susceptible de se manifester chez les femmes que chez les hommes39,61. Le TSPT peut survenir à n'importe quel âge et devenir un état chronique. Tout de suite après l'événement traumatique, la personne devient détachée ou étrangement indifférente, parce qu'en général, elle est en état de choc. Peu après, elle connaît des images ou des pensées récurrentes de l'événement traumatique sous forme de cauchemars ou de flashbacks. Ceux-ci peuvent être déclenchés par un simple événement ordinaire, tel qu'un moteur automobile ayant de ratés (qui ressemblent au bruit d'une arme à feu) qui ont tendance à être si réalistes que la personne pense qu'elle revit la situation. Habituellement, les symptômes commencent à se manifester dans les trois mois après l'événement traumatique, et durent au moins un mois. Dans de rares cas, le délai entre l'événement et l'apparition des symptômes peut aller jusqu'à un an. Environ la moitié des personnes présentant un trouble de stress post-traumatique se rétablissent complètement dans les trois à six mois après l'apparition des symptômes, mais d'autres peuvent éprouver ceux-ci pendant des années. La gravité du trouble est plus grande si l'événement traumatique était inattendu. Le trouble peut aussi être plus sévère ou de plus longue durée si l'événement traumatique a été causé par une autre personne, comme dans le cas d'un viol ou d'un enlèvement7. Chez l'homme, les événements traumatiques le plus souvent associés à un TSPT sont la participation à des combats ou l'observation de combats; chez la femme, ce sont le viol et l'agression sexuelle qui sont les plus  fréquents61.

Six critères sont utilisés pour diagnostiquer le trouble de stress post-traumatique. Premièrement, la personne doit avoir été exposée à un événement traumatique durant lequel des individus ont pu mourir ou être gravement blessés ou bien ont été menacés de mort ou de graves blessures ou bien durant lequel son intégrité physique ou celle d'autrui a pu être menacée, et avoir réagi en manifestant une peur intense ou un sentiment d'horreur. Deuxièmement, l'événement traumatique est constamment revécu, d'au moins l'une des façons suivante : souvenirs répétitifs et envahissants de l'événement, rêves répétitifs de l'événement provoquant un sentiment de détresse, impression ou agissements soudains comme si l'événement traumatique allait se reproduire (c.-à-d., flashbacks), sentiment intense de détresse, ou réactivité physiologique, lors de l'exposition à des indices ressemblant à un aspect de l'événement en cause. Troisièmement, la personne persiste à éviter les stimuli qui sont associés au traumatisme, comme en témoignent les manifestations suivantes : effort pour éviter les pensées, les sentiments ou les conversations associés au traumatisme, y compris les efforts pour éviter les activités, les lieux ou les personnes qui éveillent des souvenirs du traumatisme, l'incapacité de se rappeler d'un ou de plusieurs aspects importants du traumatisme, une réduction nette de l'intérêt pour des activités importantes ou bien de la participation à ces activités, le sentiment de détachement ou d'éloignement d'autrui, la réduction de la capacité à ressentir des émotions, particulièrement des sentiments d'intimité, et/ou le sentiment d'un avenir « bouché » (p. ex. l'impression de ne pas pouvoir faire carrière). Quatrièmement, la personne éprouve des symptômes persistants d'une activation neurovégétative non présente avant le traumatisme, comme en témoigne la présence de certaines des manifestations suivantes : difficulté à s'endormir ou sommeil interrompu, irritabilité ou accès de colère, difficulté à se concentrer, hypervigilance, et/ou réaction de sursaut exagérée. Cinquièmement, les symptômes éprouvés durent plus d'un mois. Enfin, sixièmement, les symptômes entraînent une altération cliniquement significative du fonctionnement social, professionnel ou dans d'autres domaines7.

La cause du trouble de stress post-traumatique est souvent évidente : il s'agit d'un événement traumatique qui déclenche des sentiments de terreur et cause des flashbacks. Les facteurs qui ont une incidence sur la probabilité de manifester le trouble comprennent la gravité, la durée et la proximité de l'exposition de la personne à l'événement traumatique7,62. C'est chez les personnes qui ont cru qu'elles allaient être tuées ou gravement blessées durant l'événement traumatique que le risque est le plus élevé63. Certains pensent toutefois qu'il existe une susceptibilité au trouble d'origine génétique7,39. En outre, les troubles mentaux préexistants, le manque de soutien social, les expériences vécues durant l'enfance, la dépression et les traits de personnalité (p. ex., névrosisme) peuvent augmenter le risque de manifester un trouble de stress post-traumatique.

Le diagnostic précoce du trouble de stress post-traumatique est essentiel à l'amélioration du pronostic; les personnes qui en souffrent encore un an après l'événement traumatique se rétablissent rarement complètement60,61. Les traitements du trouble de stress post-traumatique peuvent réduire les symptômes et les patients doivent être traités avec l'objectif de long terme d'une rémission complète. Les médicaments efficaces comprennent les inhibiteurs spécifiques du recaptage de la sérotonine (ISRS) et/ou les antidépresseurs tricycliques; les benzodiazépines sont également efficaces. Les ISRS semblent être l'option de première intention pour le traitement de long terme du trouble de stress post-traumatique chronique64. La psychothérapie, en particulier la thérapie cognitivo-comportementale, est également efficace; les personnes apprennent comment modifier leurs schémas de pensée en vue de surmonter l'anxiété. Les groupes de soutien sont également recommandés en vue de partager avec d'autres les pensées et les sentiments concernant l'événement traumatique et d'y faire face avec plus de confiance. Dans certains cas, le traitement doit se poursuivre pendant plusieurs années afin de prévenir une rechute.

Trouble de stress post-traumatique

CIM-9: 309.81, CIM-10 - Trouble de stress post-traumatique F43.1

Le présent état de santé fait référence à une personne chez laquelle on a diagnostiqué un trouble de stress post-traumatique chronique (c.-à-d. des symptômes qui ont duré plus de trois mois) et qui ne suit aucun traitement pour le trouble. Les personnes souffrant d'un trouble de stress post-traumatique revivent le traumatisme en pensées et en sentiments sous forme de cauchemars ou de flashbacks. Elles sont susceptibles d'éviter les situations qui leur rappellent l'événement, ce qui peut perturber leur fonctionnement interpersonnel et induire des sentiments de détachement. Les anniversaires de l'événement sont particulièrement difficiles39. La dépression, l'anxiété et les perturbations du sommeil sont des conséquences habituelles du traumatisme. La personne éprouve une culpabilité douloureuse du fait d'avoir survécu alors que d'autres ne l'ont pas fait, ou à cause des choses qu'elle a dû faire pour survivre. Elle peut se sentir particulièrement coupable si elle a dû observer une autre personne subissant une blessure grave ou une mort non naturelle. L'hyperactivation neurovégétative est également typique; les personnes souffrant d'un trouble de stress post-traumatique sursautent facilement et sont en état d'alerte excessif, irritables, agressives et parfois même violentes. Elles éprouvent également de la difficulté à se concentrer et des pertes de mémoire.

Classification (Trouble de stress post-traumatique)

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