Statistique Canada - Gouvernement du Canada
Accessibilité : Renseignements générauxÉviter tous les menus et aller au contenu.Accueil - Logo de Statistique Canada Éviter le menu principal et aller au menu secondaire. English 1 de 5 Contactez-nous 2 de 5 Aide 3 de 5 Recherche site web 4 de 5 Site du Canada 5 de 5
Éviter le menu secondaire et aller au menu des rubriques. Le quotidien 1 de 7
Recensement 2 de 7
Le Canada en statistiques 3 de 7 Profils des communautés 4 de 7 Nos produits et services 5 de 7 Accueil 6 de 7
Autres liens 7 de 7

Avertissement Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

Éviter le menu du rubriques et aller au contenu.

La violence envers les femmes dans les territoires

En 2004, l’Enquête sociale générale a été menée au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut dans le cadre d’un projet pilote. Pour la première fois, les femmes et les hommes autochtones et non autochtones dans les territoires nordiques ont été interviewés au sujet des incidents de violence conjugale et d’autres crimes dont ils pouvaient avoir été victimes. Étant donné qu’un pourcentage considérable de résidents n’ont pas de service téléphonique et qu’il existe une diversité de langues parlées dans les territoires, la réalisation d’entrevues dans ces régions pose des problèmes bien particuliers, qu’on ne retrouve pas ailleurs au Canada. Les données sur la victimisation de 2004 produisent des estimations biaisées en raison de la sous-représentation des Autochtones dans l’échantillon, ainsi que des résidents des régions rurales ou éloignées et de ceux dont la langue maternelle n’est ni le français ni l’anglais. On ne sait pas dans quelle mesure d’importantes caractéristiques (comme les taux de victimisation) diffèrent entre ceux qui ont été échantillonnés et ceux qui ne l’ont pas été. Par conséquent, les résultats présentés ici devraient être utilisés avec prudence.

Étendue et gravité de la violence à l’endroit des femmes dans les territoires

Violence conjugale

Dans l’ensemble, 12 % des résidents adultes des territoires nordiques qui étaient mariés ou vivaient en union libre, ou qui avaient déjà eu une telle relation avaient été victimes de violence aux mains d’un partenaire conjugal dans les cinq années précédant l’ESG de 2004. Même si les taux étaient plus élevés dans les territoires (12 % contre 7 % dans les provinces), les profils étaient semblables à ceux affichés par les résidents des provinces : les taux de violence conjugale étaient semblables pour les femmes et les hommes, mais plus élevés pour les Autochtones (figure 52).

Figure 52 Taux de violence conjugale dans les territoires, 2004. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 52 Taux de violence conjugale dans les territoires, 2004

Agression sexuelle

L’échantillon utilisé dans l’ESG n’était pas suffisamment nombreux pour qu’on puisse produire des estimations statistiquement fiables des agressions sexuelles. Toutefois, il existe des statistiques policières, et celles-ci indiquent de façon soutenue que les taux de crimes avec violence sont beaucoup plus élevés dans les territoires nordiques que dans les provinces. Comme le montre la figure 53, les taux d’infractions sexuelles consignés par la police en 2004 étaient de 2 à 3 fois plus élevés au Yukon que dans n’importe quelle des provinces, de 3 à 6 fois plus élevés dans les Territoires du Nord-Ouest et entre 7 et 14 fois plus élevés au Nunavut. La figure 54 indique que même si les taux d’infractions sexuelles affichent des fluctuations annuelles assez marquées, il semble se dégager une tendance à la baisse depuis quelques années dans les trois territoires.

Figure 53 Taux d'infractions sexuelles pour 100 000 habitants au Canada et dans les provinces et territoires, 2004. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 53 Taux d’infractions sexuelles pour 100 000 habitants au Canada et dans les provinces et territoires, 2004

Figure 54 Taux d'infractions sexuelles dans les territoires, 1983 à 2004. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 54 Taux d’infractions sexuelles dans les territoires, 1983 à 2004

Homicides et homicides entre conjoints

Les taux d’homicides dans les territoires sont aussi les plus élevés au pays. Au cours de la période de 30 ans entre 1975 et 2004, les taux d’homicides au Yukon étaient de 5,0 pour 100 000 femmes et 12,1 pour 100 000 hommes. Les taux correspondants dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut s’élevaient à 7,4 chez les femmes et à 13,6 chez les hommes (figure 55). Comme on l’a déjà montré (figure 11), les taux d’homicides entre conjoints dans les territoires étaient aussi de beaucoup supérieurs à la moyenne canadienne (1,0 chez les femmes et 0,3 chez les hommes). À l’instar des autres secteurs de compétence, dans les territoires, les taux d’homicides contre une conjointe étaient plus élevés que les taux d’homicides sur un conjoint. Calculés pour 100 000 couples, les taux du Yukon s’élevaient à 4,4 chez les femmes victimes et à 2,4 chez les hommes victimes, alors que les taux des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut étaient de 7,3 chez les femmes et de 3,6 chez les hommes.

Figure 55 Taux d'homicides dans les territoires, selon le sexe de la victime, tous les âges, 1975 à 2004. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 55 Taux d’homicides dans les territoires, selon le sexe de la victime, tous les âges, 1975 à 2004

Il convient de mentionner que même si les taux d’homicides dans les territoires sont élevés par rapport aux taux des provinces, le nombre moyen de victimes d’homicide qui sert au calcul des taux globaux est petit. Par exemple, entre 1975 et 2004, on a dénombré, en moyenne, moins de 1 homicide par année dans l’ensemble des territoires (tableau 2).

Le tableau 11, qui permet de comparer les territoires et les provinces pour ce qui est du lien entre l’auteur présumé et la victime dans les affaires d’homicide, indique que la violence causant la mort se produit dans des contextes semblables. Plus précisément, les hommes sont plus nombreux que les femmes à être victimes d’un homicide et sont plus susceptibles d’être tués par une connaissance ou un étranger, alors que les femmes sont plus susceptibles d’être tuées par un conjoint ou autre partenaire intime.

Tableau 11 Victimes d'homicide dans les territoires et les provinces, selon le lien entre l'auteur présumé et la victime, 1975 à 2004. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 11 Victimes d’homicide dans les territoires et les provinces, selon le lien entre l’auteur présumé et la victime, 1975 à 2004

Les homicides entre conjoints dans les territoires affichent également un profil d’âge qui est semblable à celui qui a été constaté dans les provinces, c’est‑à‑dire que les taux sont plus élevés chez les personnes plus jeunes (figure 56). Les femmes les plus jeunes affichent les taux les plus élevés de victimes d’homicides aux mains d’un conjoint; toutefois, dans le cas de ce groupe d’âge, il existe un moins grand écart entre les taux des hommes et ceux des femmes dans les territoires nordiques que dans l’ensemble du Canada (figure 23).

Figure 56 Taux d'homicides entre conjoints dans les territoires, selon le groupe d'âge et le sexe de la victime, 1975 à 2004. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 56 Taux d’homicides entre conjoints dans les territoires, selon le groupe d’âge et le sexe de la victime, 1975 à 2004

Les chercheurs n’ont pas examiné en détail les facteurs pouvant expliquer les taux plus élevés de violence déclarés dans les territoires. Toutefois, des différences entre les résidents des territoires et ceux des provinces quant au profil démographique peuvent offrir une explication partielle. Par exemple, selon le Recensement de 2001, les résidents des territoires sont plus jeunes en moyenne et de sexe masculin dans une proportion légèrement plus importante. Des pourcentages plus élevés sont célibataires, d’origine autochtone et n’ont pas terminé leurs études secondaires. Selon l’ESG de 2004, les taux de consommation excessive d’alcool par les partenaires conjugaux sont quelque peu supérieurs dans les territoires. Tous ces éléments ont été reconnus comme des facteurs de risque de criminalité et de victimisation. Les taux de violence psychologique, un facteur de risque pour la violence conjugale, sont semblables pour les résidents des territoires et ceux des provinces.

Déclaration à la police

Les territoires nordiques comptent la plus forte concentration de policiers par habitant au Canada. Cette situation tient à la nécessité de maintenir l’ordre dans des régions très étendues et peu peuplées. Le nombre de policiers pour 100 000 habitants est d’environ 400 dans les trois territoires, contre 200 ou moins dans chacune des provinces (Sauvé et Reitano, 2005). Il se peut que la présence policière ou l’absence d’autres options, comme des maisons d’hébergement et d’autres services aux victimes, aient eu pour effet d’encourager une plus grande proportion de victimes de violence conjugale dans les territoires à signaler les incidents à la police par rapport aux victimes dans les provinces : 37 % contre 28 %. La taille des échantillons dans les territoires était trop faible pour produire des estimations statistiquement fiables des taux de déclaration séparément pour les victimes de sexe féminin et pour les Autochtones.

La plus grande tendance des victimes à signaler les crimes à la police dans les territoires explique en partie les taux plus élevés de crimes consignés par la police dans ces secteurs de compétence par rapport aux provinces. Toutefois, ils ne peuvent expliquer les taux plus élevés d’homicides, qui sont presque tous signalés à la police dans tous les secteurs de compétence. D’autres facteurs, qui n’ont pas encore été examinés, contribuent aux taux élevés de violence conjugale, d’agressions sexuelles et d’autres crimes dans les territoires nordiques.

Services aux victimes dans les territoires

La prestation de services aux victimes de violence pose également un défi dans des régions très vastes et peu peuplées comme celles du Nord canadien. Lors de l’Enquête sur les services aux victimes, on a dénombré trois organismes de services pour les victimes de la criminalité au Yukon, six dans les Territoires du Nord-Ouest et deux au Nunavut, pour aider les populations très dispersées de ces secteurs de compétence.

Utilisation des services par les femmes des territoires

L’utilisation des services par les victimes dépend dans une large mesure de la connaissance et de la disponibilité des services dans leur région, de la pertinence culturelle et linguistique de ces services, des distances à franchir et de l’existence de moyens de transport. Selon l’ESG, des pourcentages plus faibles de victimes de violence conjugale ont eu recours aux services sociaux dans les territoires que dans les provinces : 21 % des résidents des territoires et 34 % des résidents des provinces. La taille de l’échantillon utilisé dans les territoires est trop faible pour permettre une analyse détaillée des taux de déclaration de la violence selon le sexe des victimes ou selon le statut d’Autochtone.

En 2003‑2004, un nombre relativement considérable de femmes dans les territoires ont été admises dans des maisons d’hébergement pour femmes violentées. Au moins :

  • 388 femmes et 219 enfants ont utilisé les maisons d’hébergement pour les femmes victimes de violence au Yukon;
  • 354 femmes et 368 enfants ont été admis dans les refuges des Territoires du Nord-Ouest;
  • 372 femmes et 534 enfants ont été admis dans les refuges du Nunavut.

Calculée pour 100 000 habitants, l’utilisation des maisons d’hébergement en un jour donné (14 avril 2004) était plus de 3 fois supérieure dans les Territoires du Nord-Ouest par rapport à la moyenne nationale, et elle y était 4 fois supérieure au Yukon et 10 fois plus élevée au Nunavut (figure 44).

Les femmes qui ont utilisé d’autres types de services aux victimes dans les territoires y ont eu recours plutôt en rapport avec une agression sexuelle, un incident de violence conjugale et un homicide, alors que les hommes qui se sont prévalus de ces services avaient fait l’objet d’autres types de crimes exclusivement (figure 57 et figure 58).

Figure 57 Utilisation des services aux victimes le 22 octobre 2003, Yukon. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 57 Utilisation des services aux victimes le 22 octobre 2003, Yukon

Figure 58 Utilisation des services aux victimes le 22 octobre 2003, Territoires du Nord-Ouest. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 58 Utilisation des services aux victimes le 22 octobre 2003, Territoires du Nord-Ouest

Sommaire de la violence envers les femmes dans les territoires

Les femmes dans les territoires affichent des profils de violence conjugale semblables à ceux enregistrés par les femmes dans les provinces, mais des taux plus élevés. Les statistiques policières indiquent que les femmes dans les territoires ont également des taux plus élevés d’agressions sexuelles et d’homicides. Elles sont plus susceptibles de signaler la violence conjugale à la police, mais moins portées à avoir recours à des services sociaux par suite d’un acte de violence. Pourtant, le taux d’utilisation des maisons d’hébergement dans les territoires est le plus élevé au pays. Les gouvernements font face à des défis importants lorsqu’ils doivent fournir des services sociaux et de justice pénale dans les régions géographiques vastes et peu peuplées qui composent le Nord canadien.

La collecte de données statistiques dans les territoires pose également des problèmes particuliers en raison de la dispersion des populations, du manque d’accès au service téléphonique et de la diversité linguistique et culturelle. Une modification des méthodes de recherche permettant de tenir compte de la situation des femmes dans les territoires s’impose si l’on veut obtenir les données nécessaires à une meilleure compréhension de tous les aspects de la violence faite aux femmes dans le Nord.


Page d'accueil | Recherche | Contactez-nous | English
Haut de la page
Date de modification : 2006-10-18 Avis importants
Catalogue en ligne Page principale Avant-propos Résumé Résultats Tableaux, figures et annexes Méthodes Bibliographie Renseignements supplémentaires Version PDF _satellite.pageBottom(); >