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Comment les ménages canadiens dépensent-ils leur argent au chapitre des biens et services de la culture

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Erika Dugas
Analyste
Programme de la statistique culturelle

Les dépenses moyennes des ménages en produits culturels ont augmenté plus lentement que leurs dépenses globales
La location de services de télévision par câble et par satellite était la plus importante catégorie de dépenses en biens et services de la culture
La musique et les films : maintiennent-ils leur position?
Matériel de lecture
Hausse marquée des dépenses pour les arts de la scène
Arts visuels
Établissements du patrimoine
Photographie : dégringolade des dépenses au titre des services
Dépenses par type de ménage : les couples avec des enfants en tête de file
Les ménages consacrent une proportion moindre de leurs dépenses totales aux produits culturels
Méthodologie

Les ménages canadiens continuent à dépenser la part du lion de leur revenu dans quatre grandes catégories : les impôts personnels, l'alimentation, le logement et le transport. Mais jusqu'à quel point est-il populaire de fréquenter les cinémas, de louer un DVD ou d'acheter un journal? Comment les ménages dépensent-ils leur argent au chapitre des biens et services de la culture? Ces dépenses ont-elles changé avec le temps?

Les dépenses discrétionnaires font l'objet d'une concurrence féroce. Après avoir subvenu aux besoins essentiels de se nourrir, de se loger et de se transporte et avoir payé leurs impôts personnels, les ménages doivent décider comment dépenser ce qu'il leur reste de revenu. S'il nous est impossible de déterminer le pourquoi des choix des ménages, rien ne nous empêche d'étudier leurs dépenses selon différents types de bien ou services de la culture. Les gens choisissent-ils d'aller voir le film le plus récent, d'acheter un tout nouveau roman à succès ou un DVD populaire ou tout simplement de rester à la maison et d'écouter la télévision? Il ressort d'études précédentes sur les dépenses des ménages que celles-ci varient selon le type de ménage, le revenu et l'âge1. L'article que voici s'intéresse aux dépenses moyennes en produits culturels sur une période de cinq ans, étudiant cette consommation selon le type de ménage.

Les dépenses moyennes des ménages en produits culturels ont augmenté plus lentement que leurs dépenses globales

Les ménages ont vu leurs dépenses moyennes en biens et services de la culture s'accroître d'à peine 12,4 % de 1999 à 2004, cependant que leurs dépenses globales (à l'exclusion des impôts personnels) augmentaient de 20,8 %. Cela se comparait toutefois au taux d'inflation de 12,8 %, que mesure l'Indice d'ensemble des prix à la consommation.

Les ménages canadiens ont consacré 1 450 $ en moyenne à l'achat de biens et services de la culture en 2004, comparativement à 1 290 $ en 1999 (tableau 1). Ce montant représentait toutefois une proportion moindre de l'ensemble des dépenses. En effet, la part du revenu des ménages consacrée aux dépenses culturelles est passée de 3,1 % en 1999 à seulement 2,9 % en 2004. Après correction pour l'inflation, on constate que les dépenses moyennes en produits culturels n'ont pratiquement pas changé (tableau 2).

La location de services de télévision par câble et par satellite était la plus importante catégorie de dépenses en biens et services de la culture

Aujourd'hui comme depuis longtemps, les services de câblodistribution et de télévision par satellite se taillent la part du lion du budget consacré par les ménages aux biens et services de la culture. En fait, leur part est passée de 25,7 % à 31,9 %, les ménages ayant dépensé, en moyenne, 462 $ à ce chapitre en 2004 par rapport à 332 $ en 1999 (tableau 1).

Les consommateurs aiment être libres de planifier leurs habitudes d'écoute, d'où la popularité croissante des technologies ou des réseaux qui offrent des abonnements sur mesure et des choix. Telles semblent être les préférences des consommateurs compte tenu de l'augmentation du nombre de ménages déclarant avoir une antenne parabolique orientable pour capter la télévision par satellite et de la hausse du nombre d'abonnés à la télévision numérique.

L'utilisation des antennes paraboliques orientables s'est accrue de manière substantielle2, étant passée d'à peine 8 % en 1999 à 23 % en 2004. De plus, le nombre d'abonnés aux services de télévision par satellite et de télévision numérique par câble s'est fortement accru3. De 2000 à 2004, le nombre d'abonnés à la télévision par satellite4 est passé d'environ 967 000 à plus de 2,3 millions, tandis que le nombre d'abonnés à la télévision numérique par câble a bondi d'environ 387 000 à plus de 1,8 million.

La musique et les films : maintiennent-ils leur position?

Les dépenses consacrées à l'achat de DVD, de disques compacts et de cassettes audio et vidéo préenregistrés ont fléchi de 7,2 %5 (tableau 1), mais elles arrivaient tout de même au deuxième rang des dépenses en biens et services de la culture, ayant représenté 8 % du budget ou 116 $ par ménage en 2004. La baisse des dépenses moyennes témoigne d'un repli de l'ensemble des dépenses consacrées à l'achat d'enregistrements, mais dans les faits, les ventes de DVD ont augmenté, selon des sources au sein de l'industrie.

D'après l'Enquête sur l'enregistrement sonore, les ventes d'enregistrements en 2003 étaient inférieures de 20,5 % au sommet de 1998, leur valeur étant passée de 891,6 millions de dollars à 708,7 millions de dollars. Par ailleurs, les étiquettes ont vendu des DVD et des vidéocassettes à thème musical en nombre record, leurs ventes ayant plus que doublé à ce chapitre entre 2000 et 20036. Des résultats semblables ont été observés par l'Association de l'industrie canadienne de l'enregistrement et par des sources internationales. La Fédération internationale de l'industrie phonographique (IFPI) confirme cette tendance mondiale, soulignant que les ventes de musique enregistrée ont poursuivi leur déclin en 2004 parallèlement à l'augmentation mondiale des ventes de vidéoclips sur DVD7.

Les données de l'Enquête sur les dépenses des ménages illustrent la croissance fulgurante de l'accès à la propriété de lecteurs de DVD. En effet, le pourcentage de ménages déclarant posséder un lecteur de DVD est passé d'à peine un sur cinq en 2001, la première année pour laquelle des données ont été recueillies, à près de sept sur dix (68 %) en 2004. De 1999-2000 à 2004-20058, les revenus tirés de la vente en gros de DVD et de vidéocassettes ont progressé de 45 %, ce qui pourrait être partiellement attribuable à l'écoute de films à domicile qui gagne en popularité. Selon l'Enquête sur la distribution de productions cinématographiques, vidéo et audiovisuelles, les DVD représentaient 77 % du marché de la vente en gros de vidéos en 2004-2005.

Les dépenses moyennes de location de DVD, vidéocassettes et de jeux vidéo ont cependant diminué de 1999 à 2004. Bien que ce déclin semble aller à l'encontre de l'augmentation des revenus provenant de la vente en gros, cela pourrait vouloir dire que les consommateurs choisissent d'acheter plutôt que de louer leurs DVD. En fait, les ménages ont été proportionnellement moins nombreux à déclarer des dépenses de location en 2004 (52,8 %) qu'en 1999 (61,5 %).

Si les dépenses de fréquentation des cinémas ont bondi de 25,8 % de 1999 à 2004, passant de 89 $ a 112 $ (tableau 1), le nombre de ménages déclarant de telles dépenses n'a quant à lui presque pas changé (61,7 % comparativement à 61,0 %) durant cette période. Les dépenses d'entrées au cinéma étaient en hausse de 12 % après correction pour l'inflation (tableau 2).

Selon l'Enquête sur les cinémas, bien que le nombre d'entrées au cinéma ait augmenté d'à peine 1 % de 1999-2000 (119,3 millions) à 2004-2005 (120,3 millions), les recettes au guichet ont pour leur part augmenté de 29,0 %, pour atteindre 844,7 millions de dollars. On ne s'étonnera donc pas d'apprendre que le prix moyen du droit d'entrée soit passé de 5,78 $ à 7,47 $ durant cette période9.

Matériel de lecture

De 1999 à 2004, les ménages ont consacré une part croissante de leurs dépenses moyennes à l'achat de manuels et d'autres types de livres tels que les ouvrages de fiction, de non-fiction et savants et une part décroissante de celui-ci à l'achat de journaux et de revues. Les manuels accaparaient la majeure partie des dépenses en matériel de lecture, suivis en cela par les autres ouvrages et les journaux. À peine 4,2 % des dépenses moyennes en biens et services de la culture ont servi à l'achat de revues. Les dépenses consacrées à d'autres ouvrages imprimés tels que les cartes et les feuilles de musique sont demeurées pratiquement inchangées.

En 2004, les ménages ont consacré 111 $ en moyenne à l'achat de manuels et, tout juste derrière au deuxième rang, 106 $ à l'achat d'autres ouvrages. Malgré cela, les ménages ont été proportionnellement deux fois et demie plus nombreux à acheter d'autres ouvrages (49,7 %) que des manuels (19,6 %).

L'Enquête sur les éditeurs de livres montre qu'au fil des ans, les ventes de manuels ont augmenté un peu plus lentement que ne l'ont fait les ventes de livres en général10. En 2000-2001, la dernière année pour laquelle des données ont été recueillies dans cette catégorie, les ventes de manuels s'étaient accrues de 18,7 % par rapport à 1996-1997, pour s'établir à 539,2 millions de dollars. Les éditeurs de livres et les diffuseurs exclusifs ont vu leurs ventes de livres s'accroître d'en moyenne 18,1 % et les produits de ces ventes atteindre 1,8 milliards de dollars durant cette même période.

Les ménages canadiens ont moins dépensé pour des journaux et des revues. Le pourcentage de ménages qui déclarent avoir acheté des journaux a diminué de 10 points de pourcentage, glissant de 67,3 % à 56,8 %. Leurs dépenses à ce chapitre sont descendues de 108 $ en 1999 à 99 $ en 2004. Malgré cela, les dépenses consacrées à l'achat de journaux arrivaient au sixième rang de l'ensemble des dépenses en biens et services de la culture.

Est-ce à dire que les Canadiens prennent davantage le pouls de l'actualité sur Internet? Selon l'Enquête sur l'utilisation d'Internet par les utilisateurs de 2003, le pourcentage des ménages qui utilisent le Web pour regarder les nouvelles à la maison est passé d'à peine 20,4 % en 2000 (première année pour laquelle des données sont disponibles) à environ le tiers en 200311. De plus, près de 25 % des ménages utilisaient Internet pour se renseigner sur les sports, par exemple pour obtenir les scores les plus récents et avoir des nouvelles sur leurs équipes préférées, la chasse gardée traditionnelle du cahier des sports des journaux. En 2005, tout juste un peu moins des deux tiers des Canadiens qui utilisaient Internet à domicile ont déclaré le faire pour s'y informer des nouvelles ou des sports. Il s'est aussi produit une croissance musclée dans l'industrie du journal12 dans la catégorie des journaux communautaires; ces journaux, surtout distribués gratuitement à l'échelle locale, sont largement tributaires des recettes publicitaires.

Les dépenses en revues et périodiques ont légèrement diminué de 1999 à 2004, passant d'en moyenne 62 $ à 61 $ par ménage. On se dispute férocement l'argent des consommateurs. L'Enquête sur l'édition du périodique nous apprend que les éditeurs n'ont cessé de publier davantage de périodiques et de voir leurs recettes grandir au fil des ans. Mais alors que les recettes publicitaires comptent pour une part croissante des revenus totaux, les droits d'abonnement en représentent une proportion décroissante13.

Bien que les dépenses des ménages en journaux et revues aient diminué, il est possible que le lectorat de ces produits soit plus important qu'on ne soit porté à le croire à la lumière des seules données sur les dépenses. Les journaux et revues peuvent être lus gratuitement à la bibliothèque, empruntés d'amis et de proches ou consultés sur Internet. En fait, il ressort d'une étude commandée par le ministère du Patrimoine canadien14 que jusqu'à 25 % des ménages seraient abonnés à des revues, à des bulletins et à des journaux. Bien qu'elle n'ait pas demandé s'il s'agissait d'abonnements gratuits ou payants, l'enquête a constaté que le phénomène du partage des abonnements avec autrui était très répandu, touchant environ la moitié des abonnés.

Hausse marquée des dépenses pour les arts de la scène

De 1999 à 2004, les arts de la scène ont vu leur part des dépenses moyennes des ménages en biens et services de la culture s'accroître et passer petit à petit de 5,2 % à 6,1 %. Durant cette période, lesdites dépenses ont augmenté de 32,8 %, pour atteindre 89 $ (tableau 1). Après correction des droits d'entrée pour l'inflation, on obtient une augmentation de 17,1 % (tableau 2). Non seulement les ménages ont-ils dépensé davantage, mais une proportion légèrement plus élevée d'entre eux a déclaré avoir dépensé pour aller voir des spectacles sur scène15.

L'Enquête sur les arts de la scène indique que les compagnies d'arts de la scène sans but lucratif ont attiré environ 14,2 millions de spectateurs en 2004, soit 7,6 % de plus qu'en 2001. Les compagnies théâtrales ont attiré plus de la moitié de l'ensemble des spectateurs dans le secteur sans but lucratif16.

Arts visuels

En 2004, les ménages ont consacré aux arts visuels – peintures, dessins, gravures, vases, antiquités, etc. – quelque 4,2 % de leurs dépenses moyennes au titre des produits culturels. Ils ont déclaré avoir dépensé quelque 61 $ à ce chapitre cette année-là, dont 43 $ pour l'achat d'œuvres d'arts, de gravures et de vases. Toutefois, à peine 10 % des ménages ont dit avoir fait de telles dépenses et moins de 2 %, avoir acheté des antiquités. Nul doute que l'achat d'œuvres d'art et d'antiquité est le fait d'un bien petit nombre de ménages, qui consacrent, toutes proportions gardées, des montants plus élevés à de tels achats.

Établissements du patrimoine

Les dépenses moyennes de fréquentation des musées et d'établissements connexes tels que les lieux historiques, les zoos, les galeries d'art ainsi que les salons et foires d'artisanat ont augmenté de 24 % entre 1999 et 2004. Malgré cela, les ménages n'ont consacré aux entrées à ces établissements que 2,8 %, ou 41 $, en moyenne de leurs dépenses totales en biens et services de la culture (tableau 2) en 2004. Environ le tiers des ménages ont déclaré de telles dépenses, ce qui représente un pourcentage à peu près identique à celui observé en 1999.

De 1999 à 2004, selon l'Enquête sur les établissements du patrimoine, les établissements du patrimoine ont vu leur fréquentation s'accroître de 14,8 %, pour atteindre quelque 35 millions de visiteurs17, et les recettes tirées de leurs droits d'entrée augmenter de 37,5 %. Mais comme l'entrée à de nombreux musées et lieux historiques est le plus souvent ou tout le temps libre, les familles peuvent visiter ces établissements sans qu'il leur en coûte un sou. Cela leur permet d'économiser tout en ayant accès à l'éventail des musées, des galeries d'art, des lieux historiques et de nombreux autres établissements du patrimoine à travers le pays.

Photographie : dégringolade des dépenses au titre des services

Il faut examiner les dépenses de photographie avec prudence, car des changements ont été apportés aux catégories des biens et services de photographie entre les enquêtes de 1999 et de 2004. En 1999, les dépenses consacrées à l'achat de pellicules faisaient partie de la catégorie des pellicules et du traitement, tandis qu'en 2004, elles figuraient à celle du matériel photographique non numérique.

Ce qu'il importe peut-être encore plus de savoir, c'est qu'en raison de la prolifération des appareils photo numériques, les dépenses au chapitre des pellicules et du développement des pellicules ont dégringolé au fil des ans18. Par conséquent, la baisse des dépenses moyennes observée au chapitre du traitement de pellicules et des services photographiques de 1999 à 2004 tient probablement davantage à l'usage accru des appareils photo numériques qu'au reclassement des pellicules photographiques dans une autre catégorie.

Dépenses par type de ménage : les couples avec des enfants en tête de file

Les ménages avec des enfants dépensaient beaucoup plus en moyenne dans 5 des 12 catégories de biens et services de la culture présentées au tableau 3. Ces ménages à personnes multiples dépensaient plus que les autres aux chapitres suivants : les manuels; les œuvres audio et vidéo préenregistrées telles que les disques compacts, les DVD et les audiocassettes; et les livres, les services photographiques et les entrées aux musées et à d'autres lieux. Ce résultat concorde avec de précédents constants sur les dépenses des ménages. L'article « Mon argent, mon choix : l'étude des dépenses de consommation en services de divertissement »19 souligne qu'en 2001, les couples avec des enfants représentaient la plus grande part du marché du divertissement.

Si les ménages avec des enfants ont déclaré dépenser plus que la plupart des autres ménages pour aller au cinéma et louer des vidéocassettes, des DVD et des jeux vidéo, leurs dépenses à ce titre ressemblaient à celles des ménages monoparentaux. Les ménages avec des enfants consacraient également en moyenne une part plus congrue de leur budget aux revues et aux arts de la scène, dépensant nettement plus à ce chapitre que les ménages à une personne, monoparentaux et à couple âgé. On n'a cependant observé aucun écart significatif entre les dépenses moyennes en services de câblodistribution et de diffusion par satellite des ménages formés d'un couple, qui dépensaient toutefois nettement plus à ce chapitre que les ménages sans couple.

Les couples âgés, ceux dont les deux membres ont 65 ans ou plus, ont déclaré les dépenses les plus élevées en 2004 au titre des journaux, 77,5 % d'entre eux ayant déboursé 157 $ en moyenne pour s'en procurer. Il s'agissait pour ces ménages de la deuxième catégorie de dépenses en biens et services de la culture en importance, après les services de câblodistribution et de diffusion par satellite. Il faut toutefois interpréter ces données avec prudence. Certes, certains ménages dépensent plus que la moyenne, mais leurs dépenses auront un impact limité s'ils ne représentent qu'une fraction de la population20. Quoiqu'il en soit, au fur et à mesure du vieillissement de la population, le marché formé des couples âgés de 65 ans ou plus pourrait grandir si les dépenses moyennes de ceux-ci au chapitre des journaux demeurent élevées.

Les ménages consacrent une proportion moindre de leurs dépenses totales aux produits culturels

En 2004, les hausses les plus marquées, en ordre de grandeur, des dépenses moyennes en produits culturels ont été enregistrées du côté des services de câblodistribution et de diffusion par satellite21, des arts de la scène, des manuels, des entrées au cinéma et des livres. Les variations des dépenses moyennes en services photographiques, qui sont principalement attribuables au recul des dépenses consacrées à l'achat de pellicules, ont surtout nui aux dépenses moyennes en produits culturels. Les dépenses moyennes ont aussi accusé des baisses substantielles dans les catégories suivantes : disques compacts et DVD préenregistrés et téléchargements d'enregistrements audio et vidéo; journaux; et location de vidéocassettes et de DVD. Les ménages avec des enfants affichaient les dépenses moyennes de loin les plus élevées pour un certain nombre de biens et services de la culture22, tandis que les couples âgés dépensaient le plus en moyenne pour s'acheter des journaux.

Dans l'ensemble et correction faite de l'inflation, les dépenses moyennes en produits culturels n'ont pour ainsi dire pas changé de 1999 à 2004. Malgré cela, les ménages ont consacré une proportion moins élevée en 2004 qu'en 1999 de leurs dépenses totales à l'achat de produits culturels. Selon l'Enquête sur les dépenses des ménages de 2004, les ménages ont réalisé des dépenses plus élevées au chapitre des hypothèques, de l'énergie, des soins de santé ainsi que des services et des dispositifs électroniques de communication (comme les téléphones cellulaires et Internet à haute vitesse). La demande croissante de tels biens et services pourrait avoir amené les ménages à moins dépenser pour s'acheter des produits culturels.

La présente analyse s'est intéressée aux dépenses moyennes en produits culturels sur une période de cinq ans et s'est penchée brièvement sur cette consommation en fonction de types prédéterminés de ménages. Il serait justifié que de faire d'autres études pour mieux comprendre la demande de biens et services de la culture. L'analyse de variables démographiques additionnelles telles que le nombre de personnes dans un ménage et l'âge de celles-ci, le revenu du ménage, les niveaux de scolarité et l'emplacement géographique pourrait nous éclairer davantage sur les choix que font les ménages, en tant que consommateurs, au chapitre des biens et services de la culture.

Méthodologie

Source des données : Les données du présent article proviennent de l'Enquête sur les dépenses des ménages (EDM), une enquête transversale annuelle, de 1999 et de 2004. Les données pour les provinces ont été recueilles en 1997, en 1998 et en 1999 et tous les deux ans par la suite (à compter de 2001). Les données des autres années ne portent que sur les provinces. Ainsi, les données de 1999 comprennent les territoires, contrairement à celles de 2004.Les dépenses totales excluent l'impôt sur le revenu.

Les tableaux publiés de l'EDM renferment de l'information détaillée sur les dépenses qu'effectuent les ménages dans toutes les catégories de biens et services : alimentation, logement, transport, loisirs, etc. Des renseignements détaillés sont aussi disponibles pour un certain nombre de catégories telles que le revenu du ménage, le type de famille et la région géographique.
 
Biens et services de la culture : Le Cadre canadien pour les statistiques culturelles définit les biens et services visés par la statistique culturelle. Sont comprises les données sur les dépenses de consommation en biens et services de la culture suivants :

Arts visuels

  • Œuvres d'art, gravures et vases
  • Antiquités

Arts de la scène

  • Entrées aux spectacles sur scène

Écrits et œuvres publiées

  • Journaux
  • Revues et périodiques
  • Livres et dépliants (à l'exclusion des manuels scolaires)
  • Cartes, musique imprimée et autres documents imprimés
  • Manuels

Film, vidéo et musique

  • Entrées au cinéma
  • DVD, disques compacts, vidéocassettes, audiocassettes et vidéodisques préenregistrés
  • Location de vidéocassettes, de DVD et de jeux vidéo

Photographie

  • Pellicules et traitement
  • Services de photographes et autres services photographiques

Radiodiffusion

  • Location de services de câblodistribution et de diffusion par satellite

Patrimoine

  • Entrées aux musées et à d'autres lieux

Bibliothèque

  • Services liés au matériel de lecture (reproduction, frais de bibliothèque et amendes)

Autres

  • Articles de collection (timbres, pièces de monnaie)

Types de ménage : Il est question dans le présent article des types de ménages suivants : 1) les ménages à une personne, 2) les ménages à couple sans enfants, 3) les ménages à couple avec enfants et 4) les ménages monoparentaux. Sont exclus de l'analyse les ménages comptant des personnes provenant de l'extérieur de la famille nucléaire, comme d'autres membres de la famille ou des personnes non apparentées. L'analyse s'étend à tous les ménages formés d'un couple âgé (dont les conjoints ont tous deux 65 ans ou plus).

Dollars constants de 2004 : Pour faciliter les comparaisons historiques, les dépenses présentées dans certains tableaux ont été converties en dollars de 2004 pour tenir compte des effets de l'inflation. Toutes les dépenses des ménages ont été rajustées à l'aide de l'Indice d'ensemble des prix à la consommation (IPC). Si les prix des biens et services n'ont pas tous changé au même rythme que l'indice d'ensemble, l'emploi de cet indice n'en simplifie pas moins l'analyse en plus de préserver le classement par ordre de grandeur et la part du budget des catégories des dépenses23.


Notes

1. Cromie, M. et R. Handleman, « Consommation et participation dans le secteur culturel », Statistique Canada, no 87-004-XPB au catalogue.

2. Statistique Canada, Le Quotidien, 21 novembre 2003, « Écoute de la télévision, automne 2002 ». Source : BBC Canada.

3. Statistique Canada, « Câblodistribution et autres activités de distribution d'émissions de télévision, statistiques financières et d'exploitation ».

4. Comprend les abonnés aux autres services de télévision sans fil.

5. L'enquête de 2004 comprenait les téléchargements d'enregistrements audio et vidéo.

6. S'ils ne représentaient que 4,5 % des revenus totaux, les produits de ces ventes témoignent néanmoins de la popularité croissante des DVD. Statistique Canada, Le Quotidien, 26 octobre 2005, « Enregistrement sonore, 2003 ».

7. Fédération internationale de l'industrie phonographique, « The Recording Industry World Sales, 2005 ».

8. Statistique Canada, Le Quotidien, 28 août 2006, « Distribution de productions cinématographiques, vidéo et audiovisuelles, 2004-2005 ».

9. Statistique Canada, Le Quotidien, 14 juillet 2006, « Cinémas et ciné-parcs, 2004-2005 ». Toutes les données s'étendent aux ciné-parcs. Voir aussi « Cinémas et ciné-parcs : tableaux de données », no 87F0009XIF au catalogue.

10. Statistique Canada, Le Quotidien, 26 juin 2003, « Éditeurs et diffuseurs exclusifs de livres, 2000-2001 ». Voir aussi les  totalisations normalisées.

11. Statistique Canada, Enquête sur l'utilisation d'Internet par les ménages.

12. Statistique Canada, Le Quotidien, 8 décembre 2005, « Éditeurs de journaux, 2004 ».

13. Statistique Canada, Le Quotidien, 8 juin 2005, « Édition de périodiques, 2003 ».

14. Patrimoine canadien, « Lecture et achat de livres pour la détente – Sondage national 2005 », p. 103-105 et 123-124. Cela vaut aussi pour les autres documents de lecture. L'étude indique que 32 % des lecteurs ont emprunté les livres qu'ils ont lus à la bibliothèque publique. Elle souligne également que les lecteurs avides s'approvisionnent beaucoup plus souvent en lecture dans les bibliothèques publiques ou les librairies de livres usagés que ne le font les autres types de lecteurs.

15. Guo, Y. et Little D. « Le marché de consommation des services de divertissement à l'extérieur du foyer », Statistique Canada, no 63F0002XIF, no 50, au catalogue. Cet article souligne que l'offre de spectacles sur scène pourrait fort bien avoir des répercussions sur les dépenses.

16. Statistique Canada, Le Quotidien, 25 juillet 2006, « Enquête sur les arts de la scène, 2004 ».

17. Statistique Canada, Le Quotidien, 26 juillet 2006, « Établissements du patrimoine, 2004 ». Exclut les parcs naturels et les archives.

18. Voir « Feature: Camera shy », Druggist and Chemist, 20 mai 2006. Voir aussi « Kodak film sales decline further ».

19. Statistique Canada, « Mon argent, mon choix : l'étude des dépenses de consommation en services de divertissement », La culture en perspective, vol. 14, no 3, no 87-004-XIB au catalogue.

20. Par exemple, les dépenses totales (plutôt que moyennes) au titre des journaux culminaient chez les couples non âgés.

21. Bien que les dépenses au chapitre des antiquités et des entrées aux musées et à d'autres lieux aient connu la plus forte augmentation en pourcentage au fil des ans, leur valeur absolue était nettement moindre.

22. Étant donné que les ménages avec enfants sont plus nombreux et que ceux-ci disposent d'un revenu moyen plus élevé que les ménages monoparentaux, les ménages formés d'un couple âgé et les ménages à une personne, ceci explique en partie que les dépenses moyennes de ces ménages soient plus élevées pour des biens et services culturels.

23. Snider, B. « Indexation en dollars constants des données sur les dépenses tirées de l'Enquête sur les dépenses des ménages », Statistique Canada, no 62F0026MIF2005005 au catalogue.