Qui sont les personnes vivant dans des refuges?
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Diffusion : 2019-04-15
L'accès à un logement sécuritaire et abordable est un aspect important du bien-être. Malheureusement, certains Canadiens n'arrivent pas à assurer la stabilité de leur situation de logement et se retrouvent, pour diverses raisons, logés dans un refuge. Cette étude emploie les données du recensement pour dresser un portrait sommaire de la population vivant dans des refuges, celle-ci étant souvent exclue de la population cible des enquêtes.
En 2016, le recensement a permis de dénombrer 995 refuges et 22 190 résidents des refuges. Au moment du recensement, près de 7 résidents des refuges sur 10 se trouvaient dans des refuges pour les personnes sans domicile fixe, le quart des résidents (5 365) se trouvaient dans des refuges pour femmes et enfants fuyant une situation de violence et les autres (1 320) se trouvaient dans d'autres types de refuges. Bien que les résidents des refuges ne représentent pas la totalité des sans-abri, ils constituent un aspect important de l'itinérance au Canada.
Données de Statistique Canada sur la population vivant dans des refuges
Le recensement présente un aperçu important de certaines sous-populations qui sont souvent exclues de la population cible des enquêtes, soit les résidents des refuges.
Il existe d'autres initiatives pour surveiller la population des sans-abri au Canada. Emploi et Développement social Canada (EDSC) tient à jour le Système d'information national sur l'itinérance, lequel facilite la collecte de données auprès des fournisseurs de services. De plus, Statistique Canada a récemment commencé à diffuser des données du Système d'information sur les personnes et les familles sans abri, qui renseigne sur la capacité, ainsi que sur le nombre de lits et de refuges pour les refuges au Canada au moyen des données mises à jour par EDSC.
En 2016, le gouvernement du Canada a également appuyé un dénombrement coordonné des sans-abri dans les collectivités d'un bout à l'autre du pays. Pour obtenir de plus amples renseignements à propos de ce dénombrement, consultez la section sur le dénombrement ponctuel de la Stratégie canadienne de lutte contre l'itinérance du site Web d'EDSC.
Deux enquêtes de Statistique Canada, soit l'Enquête sur les maisons d'hébergement (EMH) et l'Enquête sociale générale (ESG) – Victimisation présentent aussi des statistiques sur les personnes qui cherchent refuge. L'EMH et l'ESG – Victimisation sont axées sur différents aspects de l'itinérance.
L'EMH fournit des renseignements à propos du nombre de lits dans les refuges pour les femmes victimes de violence et leurs enfants, un dénombrement ponctuel des personnes vivant dans des refuges, ainsi que leurs expériences de violence familiale et de toxicomanie. Le cycle de l'ESG sur la victimisation porte sur les expériences de vie des répondants en matière d'itinérance absolue ou cachée, ainsi que sur d'autres détails de leurs expériences.
Alors que les hommes représentaient la majorité des personnes vivant dans des refuges (60,8 %), cette proportion variait selon le type de refuge. La plupart des résidents des refuges pour les personnes sans domicile fixe (72,8 %) et des autres refuges (89,8 %) étaient des hommes. Parallèlement, les résidents des refuges pour les personnes fuyant une situation de violence étaient majoritairement des femmes et leurs enfants (96,2 %).
Les personnes âgées (5,9 %) représentaient une faible part des résidents des refuges en 2016. Cela est attribuable, en partie, à la disponibilité d'autres types de logement offrant des services aux personnes âgées, comme les établissements de soins infirmiers et les résidences pour personnes âgées.
La grande majorité des résidents des refuges étaient célibataires (89,1 %) et bon nombre d'entre eux (84,7 %) gagnaient un revenu après impôt qui les aurait placés en situation de faible revenu s'ils avaient vécu dans un ménage privé d'une seule personne. Le revenu médian après impôt des personnes vivant dans un refuge parce qu'elles n'avaient pas de domicile fixe (10 576 $), parce qu'elles fuyaient une situation de violence (12 599 $) et pour d'autres raisons (4 848 $) était bien en deçà de la moitié du revenu médian après impôt des personnes âgées de 15 ans et plus vivant dans des logements privés (30 866 $).
Les résidents des refuges étaient également moins susceptibles d'avoir une source privée de revenu et plus susceptibles de bénéficier de transferts gouvernementaux que la population vivant dans des logements privés. Près de la moitié (46,9 %) des résidents des refuges possédaient une certaine source privée de revenu, et 90,4 % d'entre eux bénéficiaient d'une forme quelconque de prestation gouvernementale. Pour ce qui est des prestations d'assistance sociale, les résidents des refuges (54,1 %) étaient plus de 10 fois plus susceptibles d'être bénéficiaires que ceux vivant dans des logements privés (4,6 %).
Note aux lecteurs
Les refuges sont des établissements pour les personnes sans domicile fixe ou pour les personnes ayant besoin d'assistance ou d'un hébergement de transition. Sont inclus :
- les refuges pour les personnes sans domicile fixe;
- les refuges pour les femmes victimes de violence et leurs enfants;
- les autres refuges, y compris les maisons d'hébergement et les foyers de transition.
Le lieu de résidence habituel au Canada fait référence au logement où la personne vit habituellement. Il sert à identifier la personne en tant que membre d'un ménage donné et, le cas échéant, d'une famille (selon la composition du ménage). Pour les personnes sans résidence, leur lieu de résidence habituel est l'endroit où elles vivaient le jour du recensement, soit le 10 mai 2016.
Le terme célibataire désigne ici toutes les personnes ayant un état matrimonial autre que « marié ». Le statut de personne vivant en union libre avec une autre personne n'a pas été recueilli pour les résidents des refuges dans le Recensement de la population de 2016.
Les enfants désignent ici toutes les personnes de moins de 15 ans.
La mesure de faible revenu après impôt (MFR-ApI) est une mesure du faible revenu employée à l'échelle internationale. Le concept qui sous-tend la MFR-ApI est le suivant : un ménage a un faible revenu si son revenu représente moins de la moitié du revenu médian de tous les ménages.
Le faible revenu est souvent analysé au niveau du ménage lorsque l'on examine les ménages privés, et les seuils de la mesure de faible revenu sont déterminés par la taille du ménage. Aux fins de la présente analyse, le faible revenu des résidents des refuges a été déterminé à l'aide de la MFR-ApI pour les ménages d'une personne en 2015.
Pour le Recensement de la population de 2016, la date de référence pour les variables démographiques est le 10 mai 2016. Pour toutes les variables de revenu, la période de référence est l'année civile 2015.
Produits
Ces résultats sont tirés d'une nouvelle étude publiée aujourd'hui dans le cadre de la Série de documents de recherche – revenu (75F0002M). L'objectif de cette analyse est de dresser un portrait des Canadiens qui vivent dans des refuges à l'aide des données du Recensement de la population de 2016.
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