Commerce de détail, février 2020

Diffusion : 2020-04-21

Au mois de février, les barrages ferroviaires et l'apparition de la COVID-19 au Canada ont eu une incidence sur le total des ventes au détail désaisonnalisées d'un montant négligeable. L'incitation à l'éloignement social, l'auto-isolement et, dans certains cas, la quarantaine n'étaient qu'envisagés à ce moment-là, ce qui contraste avec la situation actuelle, où ces mesures exercent de nouvelles pressions, qui évoluent, sur les consommateurs, les détaillants, les producteurs et leurs chaînes d'approvisionnement.

Les ventes au détail ont augmenté pour un quatrième mois consécutif, en hausse de 0,3 % pour se fixer à 52,2 milliards de dollars en février. C'était la première fois que les ventes au détail s'accroissaient quatre mois de suite depuis la période ayant pris fin en octobre 2018.

La croissance des ventes des concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles ainsi que des magasins de marchandises diverses a été partiellement contrebalancée par la baisse des ventes des magasins d'alimentation.

Les ventes ont progressé dans 6 des 11 sous-secteurs, lesquels représentent 62,5 % du commerce de détail.

Le volume des ventes au détail a augmenté de 0,2 %.

Graphique 1 
Les ventes au détail augmentent en février

Barrages ferroviaires et COVID-19 

Environ 25 % des détaillants canadiens ont indiqué que leurs activités commerciales avaient été affectées par les barrages ferroviaires ou la COVID-19 en février. Bien qu'un certain nombre de détaillants aient déclaré des répercussions sur leurs activités commerciales, moins de 0,5 % des détaillants canadiens ont dû fermer pendant une période quelconque en février. La durée des fermetures a varié de 1 journée à 14 jours.

Environ 12 % des détaillants ont indiqué que les barrages ferroviaires et la COVID-19 avaient eu, dans les deux cas, une incidence négative sur leurs ventes en février. Cette incidence négative a été déclarée plus souvent par les détaillants d'appareils électroniques et ménagers ainsi que par les stations-service. En revanche, 1,6 % des détaillants ont déclaré que leurs ventes s'étaient accrues à la suite de ces perturbations; ce sont les magasins d'articles de sports, d'articles de passe-temps de même que d'articles de musique et de livres, les magasins de matériaux de construction et de matériel et fournitures de jardinage ainsi que les magasins de produits de santé et de soins personnels qui ont le plus souvent déclaré une incidence positive.

Au moins 8,7 % des détaillants ont indiqué que leurs activités avaient été affectées par la COVID-19, tandis que 5,2 % ont déclaré qu'elles avaient été affectées par les barrages ferroviaires. Dans les deux cas, les perturbations ont causé des retards dans les transports, de sorte que les détaillants ont dû attendre plus longtemps avant de recevoir leur matériel et que l'entrée des produits sur le marché a été retardée. Les détaillants ont également remarqué une baisse de l'achalandage en février en raison de la COVID-19.

Sur une base non désaisonnalisée, les répercussions estimées les plus importantes sur les ventes exprimées en dollars ont été observées chez les concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles (-171 millions de dollars), les stations-service (-93 millions de dollars) et les magasins de détail divers (-68 millions de dollars). Toutefois, il a été très difficile pour les répondants de fournir des estimations distinctes de l'incidence respective qu'ont eue les barrages ferroviaires, la COVID-19 ou d'autres événements particuliers sur leurs activités commerciales. Par conséquent, il faut interpréter avec prudence les estimations de cette incidence.

Hausse des ventes des concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles ainsi que des magasins de marchandises diverses

Les ventes des concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles, lesquels représentent le plus grand sous-secteur de l'industrie du commerce de détail, ont continué de s'accroître en février (+1,1 %) après une augmentation de 2,1 % en janvier. Depuis le début de mars, le sous-secteur est affecté par les efforts déployés pour réduire la propagation de la COVID-19, ce qui pourrait faire diminuer les ventes au cours des prochains mois.

Les ventes des magasins de marchandises diverses se sont accrues de 1,4 % en février, ce qui représente leur plus forte hausse depuis juin 2019 (+3,0 %). De nombreux détaillants de ce sous-secteur ont été jugés essentiels et ont poursuivi leurs activités en mars, alors que des détaillants d'autres sous-secteurs ont fermé temporairement ou accru leur présence sur le marché du commerce électronique. Il est probable que cette situation orientera la demande des consommateurs vers le sous-secteur des magasins de marchandises diverses, ce qui pourrait avoir une incidence positive sur ses ventes.

Les ventes des stations-service ont augmenté de 0,6 %, et le volume des ventes s'est accru de 0,3 %.

Le secteur de base du commerce de détail, qui exclut les concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles ainsi que les stations-service, a vu ses ventes diminuer pour un deuxième mois consécutif, en baisse de 0,1 % en février. Cette diminution était principalement attribuable aux reculs observés dans les magasins d'alimentation (-1,0 %), surtout les supermarchés et autres épiceries (-1,0 %).

Bien que de nombreux détaillants puissent être affectés de façon négative par la COVID-19, les épiceries font face à une demande de biens historiquement élevée, ce qui pourrait entraîner une hausse des ventes en mars. Selon l'article analytique de Statistique Canada intitulé « Les consommateurs canadiens se préparent pour la COVID-19 », les ventes enregistrées dans les épiceries durant la semaine ayant pris fin le 15 mars étaient supérieures de 38 % au niveau hebdomadaire moyen observé en 2019.

Les ventes augmentent dans cinq provinces

Les ventes au détail se sont accrues de 0,7 % en Ontario à la suite de la hausse des ventes des concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles. Dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Toronto, les ventes au détail ont augmenté de 1,5 %.

Pour la première fois en deux mois, les ventes au détail ont diminué en Alberta (-0,4 %). Cette baisse était principalement attribuable aux reculs observés dans les magasins d'alimentation et les stations-service.

Après avoir affiché une hausse de 2,2 % en janvier, les ventes au détail ont diminué de 0,4 % au Québec en février. Dans la RMR de Montréal, elles se sont accrues de 1,4 %.

Ventes du commerce électronique réalisées par les détaillants canadiens

Les données présentées dans cette section sont fondées sur des estimations non désaisonnalisées.

Sur une base non désaisonnalisée, les ventes du commerce électronique se sont établies à 1,6 milliard de dollars en février, ce qui représente 3,6 % des ventes totales du commerce de détail. D'une année à l'autre, le commerce de détail électronique a augmenté de 17,8 % et les ventes totales du commerce de détail non désaisonnalisées, de 7,0 %.

En mars, de nombreux détaillants canadiens ont élargi leur plateforme de commerce électronique ou en ont ouvert une en réponse aux mesures d'éloignement social et à la fermeture des magasins physiques. L'Enquête mensuelle sur le commerce de détail assurera la saisie de ces changements pour lesquels les résultats seront publiés lors de la diffusion des données du mois de mars. Cependant, les données canadiennes portant sur les ventes au détail ne comprennent pas les achats que font les Canadiens en ligne auprès de détaillants étrangers. Ces achats sont comptabilisés en tant qu'importations dans les données portant sur le commerce international de marchandises du Canada.

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