Le Quotidien
|
 En manchette  Indicateurs  Communiqués par sujets
 Sujets d'intérêt  Calendrier de diffusion  Information

Le bien-être économique des ménages durant la pandémie de COVID-19, estimations expérimentales, quatrième trimestre de 2020

Warning Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

Diffusion : 2021-05-28

Malgré la baisse du revenu disponible au quatrième trimestre, tous les ménages ont enregistré un revenu plus élevé en 2020 comparativement à 2019. Les personnes gagnant un revenu faible et moyen ont connu les plus fortes augmentations annuelles du revenu disponible, car les mesures de soutien du gouvernement offertes pendant la pandémie de COVID-19 ont été supérieures aux pertes liées à la rémunération des employés et aux revenus mixtes des travailleurs autonomes. Par conséquent, l'écart entre les ménages au revenu le plus faible et ceux au revenu le plus élevé, calculé comme la différence entre leurs parts respectives du revenu disponible total, a diminué de 1,9 point de pourcentage en 2020 par rapport à 2019.

Le bien-être économique des personnes ayant le plus faible revenu a crû plus que celui de tous les autres ménages en 2020, les personnes du quintile de revenu inférieur ayant connu des hausses de leur revenu disponible (+17,6 %) et de leur valeur nette (+10,7 %) comparativement à 2019. Les hausses de la valeur nette des personnes ayant le plus faible revenu sont principalement attribuables à des augmentations en pourcentage plus élevées des actifs immobiliers, qui ont été supérieures à celles des dettes hypothécaires. Les ménages du quintile de revenu inférieur ont plus réduit leur dette non hypothécaire que les autres ménages, ce qui a également contribué à la hausse en pourcentage plus élevée de leur valeur nette en 2020.

Malgré les baisses observées au quatrième trimestre, le revenu des ménages augmente en 2020

Au quatrième trimestre de 2020, la plupart des ménages ont enregistré une baisse de leur revenu disponible, et les pertes les plus marquées ont été enregistrées par les personnes gagnant le plus faible revenu (-10,2 %). Malgré les baisses observées à la fin de l'année, les ménages à revenu faible et moyen ont déclaré les plus fortes augmentations du revenu disponible, en hausse de 13,0 % à 17,6 % en 2020 comparativement à 2019. Au deuxième trimestre, les hausses globales ont été marquées par une croissance sans précédent des transferts courants, à mesure que les mesures de soutien du gouvernement pendant la COVID-19 ont été mises en place en vue d'atténuer les répercussions négatives de la pandémie.

Si le gouvernement n'avait pas fourni de soutien financier aux ménages, leur revenu disponible aurait quand même crû en 2020, mais dans une bien moindre mesure. Sans l'aide financière fournie lors de la pandémie de COVID-19, les personnes gagnant le plus faible revenu et les ménages les plus jeunes sont les groupes qui auraient connu l'augmentation de revenu disponible la plus petite. Cela s'explique par le fait que l'aide financière a eu un effet général plus considérable sur le revenu disponible de ces deux groupes au Canada, ayant été à l'origine de 9 % à 14 % de leur revenu total en 2020. Il importe de noter que la présente analyse n'est qu'une estimation de l'incidence directe des transferts gouvernementaux sur le revenu disponible des ménages. Cette estimation ne tient pas compte des répercussions indirectes que l'aide financière gouvernementale a eues sur le bien-être économique ou financier des ménages. Parmi celles-ci, on compte notamment les effets potentiels des dommages économiques qu'aurait entraînés l'absence d'une telle aide, y compris une hausse des pertes d'emploi ou des cas d'insolvabilité.

Graphique 1  Graphique 1: Variation du revenu disponible des ménages par quintile de revenu, 2020
Variation du revenu disponible des ménages par quintile de revenu, 2020

Graphique 2  Graphique 2: Variation du revenu disponible des ménages par groupe d'âge, 2020
Variation du revenu disponible des ménages par groupe d'âge, 2020

Les ménages les plus jeunes et ceux au revenu le plus faible connaissent les plus fortes pertes salariales en 2020

Contrairement au revenu disponible des employés, leur rémunération – dont les salaires et les traitements constituent la plus grande part – a augmenté au quatrième trimestre, les ménages à plus faible revenu et les ménages plus âgés (65 ans et plus) ayant déclaré les hausses les plus importantes. Malgré la hausse observée au second semestre de l'année, la rémunération des employés a été inférieure en 2020 comparativement à 2019 pour l'ensemble des ménages. Les pertes salariales les plus prononcées ont été enregistrées chez les ménages les plus jeunes (-3,1 %) et chez ceux au revenu le plus faible (-5,3 %), car bon nombre de ces ménages travaillent dans des industries ou occupent des emplois qui ont été durement touchés par la pandémie.

Les prestations d'assurance-emploi augmentent au quatrième trimestre à mesure que l'offre d'aide financière pendant la COVID-19 s'assouplit

À l'automne 2020, l'administration fédérale a modifié les critères d'admissibilité au programme d'assurance-emploi et a mis en œuvre trois nouvelles mesures de soutien pendant la COVID-19 pour offrir une aide financière aux ménages non admissibles au programme. Les changements ont entraîné une diminution des prestations découlant des mesures de soutien spécifiques au contexte de la COVID-19, ainsi qu'une augmentation marquée des prestations d'assurance-emploi au quatrième trimestre de 2020. Bien que tous les ménages aient enregistré des hausses notables dans les prestations d'assurance-emploi au cours du quatrième trimestre, ceux âgés de moins de 45 ans ont noté la plus forte croissance sur ce plan.

Malgré un rebond au second semestre de 2020, les dépenses des ménages baissent et l'épargne nette progresse

Les dépenses des ménages ont crû à mesure qu'ont été assouplies les restrictions liées à la pandémie au quatrième trimestre, les ménages âgés (65 ans et plus) et ceux à faible revenu affichant les plus grandes augmentations. Malgré la hausse observée au second semestre de l'année, les dépenses générales de consommation ont été inférieures en 2020 comparativement à 2019. Les personnes les plus jeunes gagnant un revenu et celles gagnant le revenu le plus élevé ont enregistré les plus fortes baisses, leurs dépenses de consommation ayant été réduites de 5,7 % et de 7,0 % respectivement.

Au quatrième trimestre de 2020, l'épargne nette de nombreux ménages a diminué en raison de la baisse de leur revenu disponible et de la légère hausse de leur consommation. Les seuls ménages à avoir constaté une croissance dans leur épargne nette au quatrième trimestre étaient ceux dont le revenu était le plus élevé et ceux dont le soutien économique principal était âgé de 35 à 44 ans.

Même si l'épargne nette a diminué pour beaucoup de personnes à la fin de l'année, tous les ménages ont noté une amélioration sur ce plan en 2020 par rapport à 2019. Passant d'une position de désépargne nette en 2019 à une position d'épargne nette en 2020, les ménages à revenu moyen ont observé certains des gains les plus importants.

Graphique 3  Graphique 3: Épargne nette moyenne des ménages par quintile de revenu, 2019 au quatrième trimestre 2020
Épargne nette moyenne des ménages par quintile de revenu, 2019 au quatrième trimestre 2020 

Graphique 4  Graphique 4: Épargne nette moyenne des ménages par groupe d'âge, 2019 au quatrième trimestre de 2020
Épargne nette moyenne des ménages par groupe d'âge, 2019 au quatrième trimestre de 2020 

Les personnes gagnant le revenu le plus faible voient leur patrimoine financier croître le plus tout au long de l'année, en raison de gains immobiliers

Le patrimoine financier des ménages a atteint 12,8 billions de dollars au quatrième trimestre de 2020, en hausse de 461 milliards de dollars par rapport au troisième trimestre. Au cours de cette période, chaque quintile de revenu disponible a augmenté à peu près au même rythme (environ +4,0 %). Tout au long de l'année, le patrimoine a grossi davantage chez les personnes gagnant le revenu le plus faible (+10,7 %) comparativement à celles gagnant le revenu le plus élevé (+9,0 %), principalement en raison des gains immobiliers qui n'ont cessé de croître.

Graphique 5  Graphique 5: Variation de la valeur nette des ménages par quintile de revenu, y compris la contribution de chaque composante de la valeur nette, quatrième trimestre de 2020 par rapport au quatrième trimestre de 2019
Variation de la valeur nette des ménages par quintile de revenu, y compris la contribution de chaque composante de la valeur nette, quatrième trimestre de 2020 par rapport au quatrième trimestre de 2019

Les ménages au revenu plus faible augmente le plus leur dette hypothécaire tout au long de l'année, au moment où ils comptent moins sur les prêts non hypothécaires pour leurs achats de biens de consommation

Bien que la croissance de la dette hypothécaire au quatrième trimestre ait été semblable pour tous les ménages (environ +2 % par rapport au troisième trimestre de 2020) et bien que la valeur de leurs acquisitions immobilières ait crû davantage, les ménages au revenu plus faible ont augmenté le plus leurs obligations hypothécaires tout au long de l'année (de plus de 7 % par rapport au quatrième trimestre de 2019).

À la suite de l'assouplissement des fermetures d'entreprises au cours de la deuxième moitié de l'année, les achats de biens de consommation (comme les voitures et les appareils électroniques et ménagers) de tous les ménages ont affiché une hausse. Au quatrième trimestre, les prêts non hypothécaires contractés pour l'achat de biens de consommation ont crû chez les ménages au revenu plus faible. Les personnes gagnant le revenu le plus élevé, quant à elles, ont évité d'emprunter davantage. Les ménages des trois quintiles de revenu les plus faibles ont collectivement contribué à 83,8 % de l'augmentation de 1,6 milliard de dollars de la dette non hypothécaire enregistrée au quatrième trimestre. Pendant l'année, l'ensemble des ménages ont néanmoins réduit leurs obligations non hypothécaires, en particulier les personnes gagnant le plus faible revenu (-1,6 %).

Les ménages plus jeunes augmentent davantage leur patrimoine financier que les ménages plus âgés, car le total des gains immobiliers et des achats de biens de consommation est supérieur au taux accru de dettes

Même si le patrimoine financier des ménages dont le soutien économique principal était âgé de moins de 35 ans a été le plus faible de toutes les tranches d'âge, ils ont vu leur valeur nette moyenne croître davantage que celle des ménages plus âgés, leur valeur nette ayant augmenté de 4,5 % au quatrième trimestre. Celle des ménages dont le soutien économique principal était âgé d'au moins 55 ans est montée de 3,6 %. Il s'agit de tendances semblables à celles observées plus tôt dans l'année, propulsées par les hausses de la valeur des acquisitions immobilières, dont le nombre était supérieur au taux accru des obligations hypothécaires.

Graphique 6  Graphique 6: Variation trimestrielle de la valeur nette selon le groupe d'âge du principal soutien économique du ménage, indexée au quatrième trimestre de 2019
Variation trimestrielle de la valeur nette selon le groupe d'âge du principal soutien économique du ménage, indexée au quatrième trimestre de 2019

En plus des taux d'intérêt hypothécaires demeurés bas offerts par les établissements financiers en raison de la pandémie, la dette hypothécaire des ménages plus jeunes a augmenté davantage que celle des ménages plus âgés au quatrième trimestre. La dette hypothécaire moyenne des ménages dont le soutien économique principal était âgé de moins de 35 ans a crû de 3,5 % au quatrième trimestre, tandis que celle de toutes les autres tranches d'âge a affiché une hausse de moins de 2 % par rapport au trimestre précédent.

De plus, les ménages dont le soutien économique principal était âgé de moins de 35 ans ont fait grossir de 2,8 % leur portefeuille de biens de consommation au quatrième trimestre, ce qui représente plus du double du taux d'achat de toute autre tranche d'âge. Cependant, la plupart des achats ont été payés grâce à des économies ou à la consolidation de dettes plutôt que grâce à des emprunts supplémentaires. La dette non hypothécaire des ménages dont le soutien économique principal était âgé de moins de 35 ans a augmenté de 1,3 % au cours de ce trimestre.

Le ratio de la dette au revenu augmente le plus pour les personnes gagnant un revenu plus faible et les ménages plus jeunes, mais il demeure inférieur aux niveaux observés avant la pandémie

Chez les ménages du quintile de revenu le plus faible, le ratio de la dette au revenu a crû le plus, atteignant 259,5 % au quatrième trimestre (en hausse de 30,3 points de pourcentage par rapport au troisième trimestre). Chez les ménages de moins de 35 ans, ce ratio a atteint 199,9 % (en hausse de 8,6 points de pourcentage). Bien que la dette hypothécaire ait continué d'augmenter au quatrième trimestre, la croissance du revenu d'emploi a été contrebalancée par la réduction des prestations gouvernementales liées à la pandémie. Malgré les hausses enregistrées au quatrième trimestre, le ratio de la dette au revenu des ménages est demeuré inférieur aux niveaux observés avant la pandémie.

À mesure que se dessinera le tableau des répercussions de la pandémie sur l'économie, les prochaines publications trimestrielles sur les comptes économiques répartis pour le secteur des ménages mettront davantage en lumière l'évolution du bien-être économique des ménages tout au long de l'année de référence 2021 et pour les années à venir.





  Note aux lecteurs

Statistique Canada publie régulièrement des indicateurs macroéconomiques du revenu disponible, des dépenses de consommation finale, de l'épargne nette et du patrimoine des ménages dans le cadre du Système canadien des comptes macroéconomiques (SCCM). Ces comptes sont conformes aux normes internationales les plus récentes et sont compilés pour tous les secteurs de l'économie, y compris les ménages, les institutions sans but lucratif, les administrations publiques et les sociétés, ainsi que la position financière du Canada par rapport au reste du monde. Bien que le SCCM fournisse des renseignements de grande qualité sur la position globale des ménages relativement aux autres secteurs de l'économie, les comptes économiques répartis pour le secteur des ménages (CERSM) aident à fournir une granularité supplémentaire pour aborder des questions telles que les vulnérabilités de certains groupes particuliers et les conséquences qui en résultent sur le plan du bien-être économique et de la stabilité financière. Les CERSM constituent donc un complément important aux indicateurs trimestriels normalisés liés à l'économie.

Les estimations trimestrielles des CERSM publiées aujourd'hui se veulent des estimations expérimentales du revenu, de la consommation, de l'épargne et du patrimoine et de leurs sous-composantes selon diverses répartitions des ménages pour 2020. Les estimations pour le premier trimestre jusqu'au troisième trimestre ont été révisées pour inclure les plus récents repères du SCCM de même que de nouvelles microdonnées sur le revenu, la consommation et le patrimoine des ménages.

Comme pour toutes les données, ces estimations expérimentales trimestrielles des CERSM ne sont pas sans limites. Ces données expérimentales reposent, en grande partie, sur les mêmes concepts et méthodes que les CERSM annuels. Cependant, afin de produire les CERSM sur une base trimestrielle, de nouvelles sources de données ont été utilisées et des hypothèses ont été faites. Les estimations des CERSM pour les salaires et traitements ont été calculées à l'aide de la Base de données et modèle de simulation de politiques sociales de Statistique Canada, qui intègrent des données de l'Enquête sur la population active pour les emplois selon l'industrie et les niveaux de salaire. Les répartitions de la Prestation canadienne d'urgence ont été harmonisées avec les microdonnées d'Emploi et Développement des compétences Canada. Des données agrégées sur les passifs des CERSM ont été attribuées aux groupes de ménages à l'aide de données sous-agrégées achetées auprès d'une agence d'évaluation du crédit à la consommation. En raison de la rareté des sources de microdonnées disponibles, des estimations agrégées des dépenses de consommation finale des ménages et des actifs des ménages des CERSM ont été attribuées selon les répartitions des CERSM de 2019.

Dans le but d'estimer les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur le bien-être économique des ménages au Canada, ces estimations expérimentales des CERSM maintiennent constantes les caractéristiques démographiques et socioéconomiques de 2019 lors de l'estimation des variations trimestrielles du revenu, de la consommation, de l'épargne et du patrimoine tout au long de 2020. On suppose donc que tous les ménages sont restés dans la même catégorie de répartition que dans les CERSM de 2019 (p. ex. le groupe d'âge, le quintile de revenu disponible équivalent, la composition du ménage). En maintenant constantes les caractéristiques socioéconomiques et démographiques de 2019, il est possible d'estimer les variations dans divers indicateurs économiques des ménages sans croiser les variations attribuables au déplacement des ménages entre les groupes de répartition. Cette approche permet une identification plus claire des répercussions économiques de la pandémie de COVID-19 sur la répartition des ménages, ainsi que des répercussions connexes des restrictions économiques et des mesures de soutien mises en place par les gouvernements sur le bien-être économique des ménages.

Les estimations des CERSM publiées aujourd'hui sont étalonnées aux comptes trimestriels des revenus et dépenses et aux comptes du bilan national publiés en mars 2021. Toutes les valeurs sont exprimées en taux nominaux non ajustés trimestriels, sauf indication contraire.

Produits

Le portail Statistiques des comptes économiques, accessible sous l'onglet Sujets de notre site Web, dresse un portrait à jour des économies provinciales et nationale et de leur structure.

La publication Les nouveautés en matière de comptes économiques canadiens (Numéro au catalogue13-605-X) est accessible.

Le Guide de l'utilisateur : Système canadien des comptes macroéconomiques (Numéro au catalogue13-606-G) est accessible.

Le Guide méthodologique : Système canadien des comptes macroéconomiques (Numéro au catalogue13-607-X) est accessible.

Coordonnées des personnes-ressources

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (STATCAN.infostats-infostats.STATCAN@canada.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias au 613-951-4636 (STATCAN.mediahotline-ligneinfomedias.STATCAN@canada.ca).

Date de modification :