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Enquête canadienne sur la situation des entreprises, deuxième trimestre de 2022

Diffusion : 2022-05-30

Le produit intérieur brut réel a augmenté de 1,1 % en février, ce qui correspond au taux de croissance mensuel le plus élevé depuis mars 2021. La pression inflationniste a continué en avril 2022 alors que l'Indice des prix à la consommation (IPC) du Canada a augmenté de 6,8 % d'une année à l'autre, ce qui représente une légère hausse par rapport au mois de mars 2022 (+6,7 %). Après avoir connu une croissance marquée de près de 340 000 emplois en février, l'emploi a continué de s'accroître en mars (+73 000 emplois), sous l'effet de l'assouplissement des restrictions liées au variant Omicron, pour ensuite afficher peu de changements en avril. Après avoir atteint un creux record de 5,3 % en mars, le taux de chômage a légèrement reculé de 0,1 point de pourcentage pour s'établir à 5,2 % en avril.

D'avril jusqu'au début de mai 2022, Statistique Canada a mené l'Enquête canadienne sur la situation des entreprises. L'enquête permet de recueillir des renseignements sur l'environnement dans lequel les entreprises mènent actuellement leurs activités et sur leurs attentes concernant l'avenir.

L'effet combiné des pressions inflationnistes, des défis liés à la main-d'œuvre et des problèmes liés à la chaîne d'approvisionnement a touché les entreprises de diverses façons. Les entreprises continuaient de s'attendre à rencontrer divers obstacles au cours des trois prochains mois (voir la note aux lecteurs) liés à l'augmentation des coûts, à l'embauche et au recrutement d'employés, ainsi qu'aux chaînes d'approvisionnement. De nombreuses entreprises qui éprouvent des difficultés à maintenir leurs niveaux de stocks ou à acquérir des intrants, des produits et des fournitures, au pays ou en provenance de l'étranger, s'attendaient à ce que ces défis prennent plus d'ampleur à court terme. Au cours des trois prochains mois, la moitié des entreprises s'attendaient à ce que leur rentabilité reste relativement inchangée, près des deux cinquièmes s'attendaient à une augmentation des prix qu'elles facturent et plus des trois quarts s'attendaient à ce que leur nombre d'employés reste le même.

Les entreprises doivent faire face à divers obstacles et composer avec des perspectives incertaines

Les entreprises s'attendaient à devoir faire face à des défis liés à l'augmentation des coûts. Les prix des matières brutes achetées par les fabricants en activité au Canada, tels que mesurés au moyen de l'Indice des prix des matières brutes, ont diminué de 2,0 % d'un mois à l'autre en avril 2022 et ils se sont accrus de 38,4 % d'une année à l'autre. Cela fait suite à une augmentation mensuelle de 11,8 % en mars 2022. Parallèlement, le salaire horaire moyen des employés s'est accru de 3,3 % (+0,99 dollar) d'une année à l'autre en avril et les prix de l'énergie ont augmenté de 26,4 % d'une année à l'autre. La hausse du coût des intrants, y compris celui de la main-d'œuvre, du capital, de l'énergie et des matières premières, représentait l'obstacle le plus fréquemment attendu au cours des trois prochains mois (voir la note aux lecteurs); 49,7 % des entreprises s'attendaient à ce que cela constitue un obstacle, une proportion presque identique à la moitié des entreprises (50,3 %) qui avaient donné la même réponse au premier trimestre de 2022. Au total, 3 entreprises sur 4 dans les secteurs de l'agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la chasse (75,6 %) et de la fabrication (75,4 %) s'attendaient à ce que la hausse du coût des intrants constitue un obstacle, une opinion partagée par près des deux tiers des entreprises dans les secteurs de la construction (64,7 %) et des services d'hébergement et de restauration (64,0 %).

Près des deux cinquièmes (39,3 %) des entreprises s'attendaient à ce que les coûts liés au transport soient un obstacle au cours des trois prochains mois. C'était aussi le cas de près des deux tiers (64,5 %) des entreprises du secteur de la fabrication et d'environ les trois cinquièmes des entreprises du secteur du commerce de gros (60,5 %) et de la construction (59,8 %).

Près du tiers (32,8 %) des entreprises s'attendaient à ce que le coût des assurances constitue un obstacle au cours des trois prochains mois. Environ la moitié des entreprises dans le secteur du transport et de l'entreposage (51,3 %) ainsi que dans celui de l'agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la chasse (49,0 %) anticipaient la même chose.

Les problèmes liés à la chaîne d'approvisionnement persistent

Plus du quart (28,2 %) des entreprises s'attendaient à avoir de la difficulté à acquérir des intrants, des produits ou des fournitures au pays. Parmi ces entreprises, près des trois cinquièmes (57,3 %) s'attendaient à ce que ces défis persistent pendant six mois ou plus, ce qui représente une augmentation par rapport au premier trimestre de 2022 (52,4 %). Parallèlement, près du tiers (30,8 %) ignoraient pendant combien de temps ces défis persisteraient. Plus de la moitié des entreprises dans les secteurs de l'agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la chasse (52,9 %) et de la fabrication (52,0 %) s'attendaient à avoir de la difficulté à acquérir des intrants, des produits ou des fournitures au pays au cours des trois prochains mois.

Parmi les entreprises qui s'attendaient à devoir composer avec des défis liés à la chaîne d'approvisionnement (difficulté à maintenir des niveaux de stocks ou à acquérir des intrants, des produits ou des fournitures au pays ou à l'étranger) au cours des trois prochains mois, plus des deux tiers (67,9 %) ont indiqué que les défis auxquels l'entreprise avait été confrontée étaient devenus plus grands au cours des trois mois précédents. Les principaux facteurs qui ont contribué à aggraver les difficultés liées à la chaîne d'approvisionnement étaient l'augmentation des retards dans la livraison des intrants, des produits ou des fournitures (84,1 %); l'augmentation des prix des intrants, des produits ou des fournitures (78,5 %) et des pénuries d'approvisionnement provoquant une baisse du nombre d'intrants, de produits ou de fournitures disponibles (75,7 %).

Même si 8,1 % des entreprises s'attendaient à ce que les défis liés à la chaîne d'approvisionnement s'amenuisent au cours des trois prochains mois, plus de la moitié (56,0 %) s'attendaient à ce que la situation demeure à peu près la même. Plus du tiers (35,9 %) des entreprises s'attendaient à ce que les défis liés à la chaîne d'approvisionnement prennent de l'ampleur.

Un plus grand nombre d'entreprises prévoient augmenter leurs prix au cours des trois prochains mois par rapport au premier trimestre de 2022

L'IPC a augmenté de 3,4 % sur une base annuelle moyenne en 2021, après s'être accru de 0,7 % en 2020. En avril 2022, les prix à la consommation au Canada ont crû de 6,8 % d'une année à l'autre, après avoir affiché une hausse de 6,7 % en mars. Il s'agit de la plus forte augmentation depuis janvier 1991 (+6,9 %). Lorsqu'on les a interrogées au sujet de leurs attentes au cours des trois prochains mois, près des deux cinquièmes (39,0 %) des entreprises ont déclaré prévoir augmenter leurs prix, soit une augmentation continue par rapport à un peu plus du quart (25,9 %) des entreprises qui prévoyaient le faire au cours du quatrième trimestre de 2021 et à plus du tiers (35,7 %) des entreprises qui prévoyaient le faire au cours du premier trimestre de 2022. Plus de la moitié des entreprises du secteur de la fabrication (60,3 %), du commerce de détail (56,6 %), des services d'hébergement et de restauration (54,0 %), de la construction (52,6 %) et du commerce de gros (52,4 %) ont déclaré prévoir augmenter leurs prix au cours des trois prochains mois.

Plus de la moitié (52,5 %) des entreprises s'attendaient à ce que leur rentabilité demeure relativement la même. Ce sont 3 entreprises sur 10 (29,5 %) qui s'attendaient à ce que leur rentabilité diminue au cours des trois prochains mois, tandis que 15,3 % s'attendaient à ce qu'elle augmente. Les attentes en matière de rentabilité future différaient selon l'industrie. Près de la moitié (49,3 %) des entreprises dans le secteur des services d'hébergement et de restauration et plus des deux cinquièmes (43,6 %) des entreprises dans le secteur du transport et de l'entreposage s'attendaient à une baisse de leur rentabilité. Parallèlement, près du quart des entreprises du secteur des arts, des spectacles et des loisirs (23,9 %) et du secteur de la fabrication (22,0 %) s'attendaient à une augmentation de leur rentabilité.

Plus des trois quarts (76,9 %) des entreprises s'attendaient à conserver le même nombre d'employés au cours des trois prochains mois, ce qui représente une proportion semblable à celle de 77,8 % enregistrée au cours du premier trimestre de 2022. En revanche, 5,0 % des entreprises s'attendaient à ce que leur nombre d'employés diminue, soit une baisse par rapport aux 8,1 % enregistrés au premier trimestre. Dans le secteur des services d'hébergement et de restauration, 8,3 % des entreprises s'attendaient à une diminution du nombre de leurs employés au cours des trois prochains mois.

Les entreprises mettent en œuvre des plans de recrutement, de maintien en poste et de formation pour surmonter les obstacles liés à la main-d'œuvre

Les entreprises sont confrontées à des obstacles liés à la main-d'œuvre. Le taux d'activité, c'est-à-dire la proportion de la population âgée de 15 ans et plus qui est soit employée, soit au chômage, s'élevait à 65,3 % en avril 2022. À l'exception d'une baisse enregistrée en janvier 2022, le taux de participation a oscillé depuis septembre 2021 autour de son niveau observé avant la pandémie de COVID-19, en février 2020. Le recrutement d'employés qualifiés a été mentionné comme un obstacle attendu au cours des trois prochains mois pour près des deux cinquièmes (36,9 %) de toutes les entreprises, surtout celles des secteurs de la construction (49,5 %), de la fabrication (47,4 %) et des services d'hébergement et de restauration (46,3 %). De plus, la pénurie de main-d'œuvre a été indiquée comme un obstacle attendu pour plus du tiers (35,0 %) des entreprises, tandis que le maintien en poste d'employés qualifiés a été mentionné comme un obstacle attendu pour plus du quart (27,6 %) des entreprises.

Parmi les entreprises qui s'attendaient à devoir surmonter des obstacles liés à la main-d'œuvre (pénurie de main-d'œuvre, recrutement d'employés qualifiés ou maintien en poste d'employés qualifiés) au cours des trois prochains mois, plus de la moitié (54,6 %) s'attendaient à ce que ces obstacles entraînent une augmentation du nombre d'heures de travail pour la direction, tandis que près de la moitié (47,3 %) s'attendaient à ce que le personnel actuel travaille un plus grand nombre d'heures. Parmi les autres répercussions attendues en raison des obstacles liés à la main-d'œuvre figurent la limitation de la croissance des entreprises (39,4 %), l'embauche de candidats moins qualifiés (37,4 %) et les retards dans la livraison des commandes aux clients (28,5 %).

En ce qui concerne les postes vacants, 8,8 % des entreprises s'attendaient à avoir plus de postes vacants au cours des trois prochains mois. Toutefois, 24,6 % des entreprises du secteur des services d'hébergement et de restauration s'attendaient à avoir plus de postes vacants, ce qui représente près du triple de la proportion pour toutes les entreprises.

Les entreprises s'attendent à ce que l'inflation devienne un problème plus important lors de leurs discussions avec leurs employés au sujet de l'augmentation des salaires

Dans le contexte d'un resserrement du marché du travail, le salaire horaire moyen des employés a augmenté de 3,3 % (+0,99 dollar) d'une année à l'autre en avril, ce qui est similaire à la croissance observée d'une année à l'autre en mars (+3,4 %). Parallèlement, en avril, l'IPC a augmenté de 6,8 % d'une année à l'autre. Plus de la moitié des entreprises (55,2 %) s'attendaient à ce que l'inflation devienne un problème plus important lors de leurs discussions avec leurs employés au sujet de l'augmentation des salaires au cours des 12 prochains mois, plus des trois quarts (76,1 %) des entreprises dans le secteur des services d'hébergement et de restauration, et 7 entreprises sur 10 dans le secteur de la fabrication (70,9 %) s'y attendaient aussi.

Les entreprises s'attendent à une augmentation des dépenses énergétiques

D'une année à l'autre, les consommateurs ont payé 36,3 % de plus pour l'essence, en avril. Parallèlement, les prix du gaz naturel ont augmenté de 22,2 % et ceux du mazout et d'autres combustibles se sont accrus de 64,4 % d'une année à l'autre en avril. Dans l'ensemble, les prix de l'énergie à la consommation se sont accrus de 26,4 % d'une année à l'autre. Près de la moitié (44,0 %) des entreprises ont déclaré prévoir une augmentation des dépenses énergétiques au cours des trois prochains mois. Au nombre des principales stratégies que ces entreprises prévoient adopter dans le contexte de toute augmentation figurent la hausse des prix des biens et services offerts (56,8 %); la modification des pratiques ou des processus opérationnels visant à réduire la consommation d'énergie (18,7 %); l'investissement dans des technologies écoénergétiques ou le passage à des technologies écoénergétiques (8,8 %) et la réduction des achats d'intrants, qu'ils soient ou non liés à l'énergie (8,0 %).

Position globale actuelle comparativement à 2019

Plus du tiers (36,9 %) des entreprises ont indiqué qu'elles se trouvaient actuellement dans une situation semblable à celle qu'elles ont connue en 2019, particulièrement les entreprises faisant partie des secteurs des services immobiliers et des services de location et de location à bail (47,3 %), de la construction (41,1 %), ainsi que des soins de santé et de l'assistance sociale (41,0 %). Plus du quart (27,3 %) des entreprises ont déclaré se trouver actuellement dans une meilleure situation générale par rapport à 2019, particulièrement les entreprises des secteurs des services professionnels, scientifiques et techniques (38,4 %); de la fabrication (34,7 %) et de la finance et des assurances (33,4 %). Parallèlement, 27,7 % des entreprises ont indiqué qu'elles se trouvaient généralement dans une moins bonne situation comparativement à 2019. Cette opinion était particulièrement répandue parmi les entreprises des secteurs des services d'hébergement et de restauration (46,0 %); du transport et de l'entreposage (35,1 %) et des arts, des spectacles et des loisirs (34,3 %).



  Note aux lecteurs

Les données de l'Enquête canadienne sur la situation des entreprises sont maintenant accessibles. Les tableaux présentent les données à l'échelle nationale, provinciale et territoriale, selon le secteur d'activité, la taille de l'effectif, le type d'entreprise et le propriétaire majoritaire. Les données sont également disponibles sur demande pour les 20 plus grandes villes du Canada.

Les résultats de cette enquête s'appliquent à toutes les entreprises ayant des salariés au Canada. L'enquête est menée tous les trimestres afin de recueillir des données auprès des entreprises au Canada de manière plus efficace et plus rapide qu'au moyen des méthodes d'enquête traditionnelles.

L'enquête la plus récente a été menée du 1er avril au 6 mai 2022. Les répondants ont été questionnés à propos de leurs prévisions pour la période des trois prochains mois. Par conséquent, cette période des trois prochains mois peut s'échelonner du 1er avril 2022 au 6 août 2022, selon la date à laquelle l'entreprise a fourni sa réponse.

Statistique Canada souhaite remercier tous les Canadiens et toutes les Canadiennes qui ont pris le temps de répondre aux questions de cette enquête à ce moment-ci, et leur participation a permis de mieux comprendre l'économie et les entreprises canadiennes.

Produits

L'infographie intitulée « Situation des entreprises au Canada, deuxième trimestre de 2022 », qui fait partie de la série Statistique Canada — Infographies (Numéro au catalogue11-627-M), est offerte.

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