Numéro de catalogue : 892000062025001
Date de diffusion : le 15 décembre 2025
Dans l'environnement d'aujourd'hui, les chiffres peuvent se répandre rapidement, mais les données ne sont pas toutes recueillies ou analysées de la même façon. En réfléchissant de manière critique aux données que vous voyez, vous pouvez éviter d’être induit en erreur, ce qui vous permet de prendre des décisions plus sensées et plus éclairées.
- Étape du parcours des données
- Base
- Compétence des données
-
- Ethique des données
- Évaluation des décisions basée sur des donnés
- Prise de décision basée sur des preuves
- Audience
- Débutant
- Conditions préalables suggérées
- s.o.
- Durée
- 9:12
- Coût
- Gratuit
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Combattre la désinformation - Transcription
Voici Robert.
Il est gestionnaire de projet. Son travail consiste à garder les projets sur la bonne voie en créant des rapports, en gérant des tâches et en dirigeant son équipe. Il doit parfois aussi analyser des données pour prendre des décisions éclairées.
Récemment, on a demandé à Robert d'informer sa direction sur l'insécurité alimentaire au Canada. Son équipe lui a apporté un rapport publié en ligne, selon lequel 38 % des Canadiens se trouvaient en situation d'insécurité alimentaire en 2024.
Dans l'environnement d'aujourd'hui, les chiffres peuvent se répandre rapidement, mais les données ne sont pas toutes recueillies ou analysées de la même façon. Donc, avant de citer le chiffre de 38 %, Robert se demande :
- En le partageant sans vérifier, pourrait-il propager de fausses informations?
- Quel organisme est à l'origine de ce chiffre?
- Comment a-t-il été calculé?
- Est-il fiable?
Avant de présenter ces données à la haute direction, Robert sait qu'il doit approfondir la question.
Étape 1 : Vérifier la source des données et le plan d'enquête
Robert commence par examiner d'où proviennent les données. La statistique de 38 % semble fondée sur une enquête en ligne qui portait sur un échantillon de 5000 personnes.
Robert remarque immédiatement quelques trucs qui clochent :
- Le rapport ne mentionne pas comment les participants ont été sélectionnés. Ont-ils été choisis au hasard ou se sont-ils portés volontaires? La sélection aléatoire est importante pour obtenir des résultats impartiaux.
- Il n'y a pas de répartition des répondants ni de détails sur leur âge, leur lieu de résidence ou autre. Il n'est donc pas clair s'ils représentent bien la population canadienne.
- Le rapport ne mentionne pas de taux de réponse – des 5000 personnes contactées, combien ont réellement répondu à l'enquête? Un faible taux de réponse pourrait donner des résultats moins fiables.
- La définition de l'insécurité alimentaire n'est pas expliquée. Qu'est-ce que le rapport en ligne considère comme de l'insécurité alimentaire exactement?
À titre de comparaison, Robert examine les données de l'Enquête canadienne sur le revenu de Statistique Canada. Cette enquête annuelle recueille de l'information sur divers sujets, dont l'insécurité alimentaire.
En 2022, cette enquête portait sur un échantillon beaucoup plus important – 60 000 ménages – et un taux de réponse de 70 % a été atteint. L'enquête a révélé que 23 % de la population canadienne serait en situation d'insécurité alimentaire.
Ce nombre est bien inférieur à la proportion de 38 % obtenue par le rapport en ligne. Robert se rend compte qu'il doit découvrir pourquoi.
Étape 2 : Comparer la façon dont l'insécurité alimentaire a été mesurée
Pour comprendre la différence, Robert vérifie comment est définie l'insécurité alimentaire pour chaque enquête.
Statistique Canada définit l'insécurité alimentaire comme suit : « l'incapacité de se procurer ou de consommer des aliments de qualité, ou en quantité suffisante, de façon socialement acceptable, ou encore l'incertitude d'être en mesure de le faire ».
L'Enquête canadienne sur le revenu de Statistique Canada comporte 18 questions différentes pour mesurer l'insécurité alimentaire, à l'aide d'indices tels que : craindre de manquer de nourriture avant qu'il y ait de l'argent pour en acheter d'autre; sauter des repas en raison de contraintes financières; passer une journée entière sans manger.
Le rapport en ligne, quant à lui, n'a pas fourni la définition de l'insécurité alimentaire et n'a utilisé qu'une seule question pour la mesurer : « Au cours de la dernière année, avez-vous déjà craint de manquer de nourriture? »
Alors, qu'est-ce qui ne va pas avec cette approche à une seule question?
- Elle ne mesure que l'inquiétude, pas l'expérience réelle – quelqu'un peut craindre de manquer de nourriture, mais ne jamais en manquer.
- Elle manque de détails – on ne demande pas par exemple à quelle fréquence cela s'est produit ou si la personne souffrait réellement d'insécurité alimentaire.
En raison de ces lacunes, Robert ne trouve pas la statistique de 38 % très crédible. Cependant, il veut tout de même s'assurer que le chiffre de 23 % obtenu par Statistique Canada l'est.
Étape 3 : Vérifier si les données sont à jour
Robert tient compte du moment où les données ont été recueillies.
- L'enquête de Statistique Canada date de 2022, mais nous sommes maintenant en 2025.
- Le rapport en ligne est fondé sur des données de 2024, qui sont plus récentes – c'est d'ailleurs pourquoi l'équipe de Robert voulait l'utiliser au départ.
Même si le nombre obtenu par Statistique Canada est moins récent, Robert décide de s'y en tenir puisqu'il semble fondé sur de meilleures données. Néanmoins, puisque l'Enquête canadienne sur le revenu est menée chaque année, il note dans son rapport que de nouveaux chiffres seront bientôt publiés et qu'ils devraient être vérifiés dès qu'ils seront disponibles.
Étape 4 : Examiner les tendances au fil du temps
Pour avoir une vue d'ensemble, Robert analyse les données sur l'insécurité alimentaire des années précédentes :
- En 2020 (l'année de la pandémie), 16 % des Canadiens ont connu l'insécurité alimentaire.
- En 2021 (après la fin des programmes d'aide financière), cette proportion a connu une légère hausse, passant à 18 %.
- En 2022, en raison de la persistance des défis économiques, cette proportion a connu une nouvelle augmentation, passant à 23 %.
Puisque le chiffre de 23 % en 2022 suit une tendance à court terme logique compte tenu des conditions économiques auxquelles la population canadienne a été confrontée depuis la pandémie, Robert croit que cette estimation est raisonnable.
Par ailleurs, le rapport en ligne ne fournit pas d'estimations antérieures; il n'y a donc aucun moyen de vérifier si son estimation de 38 % fait partie d'une tendance ou simplement d'une valeur aberrante.
Cela renforce la décision de Robert de faire confiance aux chiffres de Statistique Canada plutôt qu'à ceux du rapport en ligne en lien avec l'insécurité alimentaire.
Robert n'analyse pas de données tous les jours, mais lorsqu'elles sont utilisées pour prendre des décisions importantes, il prend le temps de s'assurer qu'elles soient raisonnables.
Son esprit critique lui permet d'éviter de considérer des chiffres trompeurs pour qu'ils n'influencent pas des décisions stratégiques importantes.
Après tout, les bonnes décisions dépendent des bonnes données, et les bonnes données proviennent de méthodes appropriées et d'analyses minutieuses.
Même si vous n'êtes pas gestionnaire de projet, vous êtes toujours exposé à des statistiques sur les médias sociaux, dans les reportages ou à l'école. Les chiffres ne sont pas tous fiables; il est donc important de se demander d'où ils viennent et comment ils ont été obtenus.
La prochaine fois que vous verrez une statistique surprenante, demandez-vous :
- Qui ou quel organisme a mené l'enquête? (Est-ce une source fiable?)
- Combien de personnes y ont participé? (L'échantillon était-il assez grand et quel était le taux de réponse?)
- Comment les participants ont-ils été choisis? (Le processus de sélection était-il impartial?)
- Comment les questions ont-elles été posées? (Ont-elles bien saisi le concept (Ont-elles visé?)questions ont elles été posées?
- Quelle est l'actualité des données? (Sont-elles toujours pertinentes?)
Poser ces questions aide à éviter la propagation de fausses informations.
En réfléchissant de manière critique aux données que vous voyez, vous pouvez éviter d'être induit en erreur, ce qui vous permet de prendre des décisions plus sensées et plus éclairées.
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