Indicateurs de l'éducation au Canada : une perspective internationale 2016
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Chapitre A : Les résultats des établissements d’enseignement et l’impact de l’apprentissage
A1 Niveau de scolarité de la population adulte
- Au Canada, la proportion d’adultes âgés de 25 à 64 ans ayant terminé un diplôme d’enseignement tertiaire (un diplôme d’études collégiales ou un diplôme universitaire) est passée de 46 % en 2005 à 55 % en 2015 — le taux le plus élevé parmi les pays de l’OCDE. Parallèlement, la proportion de Canadiens sans diplôme d’études secondaires (« inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire ») a diminué, passant de 15 % en 2005 à 10 % en 2015. Des changements similaires ont été observés dans les provinces.
- En 2015, le quart (26 %) des Canadiens de 25 à 64 ans avait terminé un diplôme d’enseignement tertiaire de cycle court, une proportion qui est de loin supérieure à la moyenne de 8 % déclarée par les pays de l’OCDE.
- La moyenne du Canada pour l’achèvement d’études universitaires chez les personnes âgées de 25 à 64 ans s’établissait à 30 %, une proportion juste au-dessus de celle des pays de l’OCDE qui était de 28 %. Au Canada, un grade universitaire comprend le baccalauréat, la maîtrise ou le doctorat ainsi que leurs équivalents.
- Au niveau postsecondaire non tertiaire, qui porte sur les domaines habituellement à prédominance masculine comme les métiers, la proportion des hommes (15 %) ayant atteint ce niveau de scolarité était près du double de celle des femmes (7 %). L’inverse se produit aux niveaux collégial et universitaire, où l’écart est plus prononcé au niveau collégial (29 % des femmes ayant atteint ce niveau, contre 22 % pour les hommes) qu’au niveau universitaire (32 % des femmes contre 27 % pour les hommes).
- En 2015, 93 % des Canadiens âgés de 25 à 34 ans possédaient au moins un diplôme d’études secondaires, comparativement à 85 % chez ceux de 55 à 64 ans, ce qui reflète un changement en matière d’obtention d’un diplôme d’études secondaires au fil du temps. On constatait relativement peu de différences entre les provinces en ce qui concerne la proportion d’adultes de 25 à 34 ans possédant au moins un diplôme d’études secondaires. En effet, en 2015, ces proportions variaient entre 90 % et 95 % pour toutes les provinces.
A2 Obtention d’un diplôme de fin d’études secondaires
- En 2014, le taux d’obtention d’un diplôme de fin d’études secondaires au Canada était de 86 %. La majorité des autres pays membres de l’OCDE affichaient également des taux individuels d’obtention de diplôme supérieurs à 80 % et la moyenne des pays de l’OCDE était de 85 %. Au sein de l’OCDE, ce sont le Japon et la Finlande qui ont obtenu le taux d’obtention de diplôme le plus élevé, soit 97 %. Le taux d’obtention d’un diplôme de fin d’études secondaires correspond à la probabilité qu’un individu obtienne un diplôme d’études secondaires au cours de sa vie.
- Au Canada, les diplômés âgés de moins de 25 ans représentaient 94 % de tous les diplômés en 2014, comparativement à 98 % pour l’ensemble des pays de l’OCDE.
- Les taux d’obtention d’un diplôme de fin d’études secondaires chez les femmes étaient supérieurs à ceux des hommes dans toutes les provinces et tous les territoires, ainsi que dans la plupart des pays de l’OCDE pour lesquels on dispose de données comparables. Au Canada, les taux d’obtention d’un diplôme de fin d’études secondaires étaient de 89 % chez les femmes et de 84 % chez les hommes.
- Au Canada en 2014, l’achèvement réussi d’un programme de deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans les écoles publiques se situait à 76 %. Cet indicateur mesure l’achèvement réussi à l’intérieur de la période de temps typiquement requise de la cohorte des élèves de dixième année (3e secondaire au Québec) en 2011-2012, une indication de l’efficacité des différents systèmes d’éducation publics. La proportion d’élèves qui ont terminé leurs études dans le temps prévu variait grandement d’une province et d’un territoire à l’autre, soit de 17 % au Nunavut à 84 % au Nouveau-Brunswick et en Ontario.
A3 Résultats sur le marché du travail
- Au Canada et dans les autres pays de l’OCDE, les perspectives d’emploi augmentent en fonction du niveau de scolarité. En 2015 au Canada, le taux d’emploi des personnes de 25 à 64 ans n’ayant pas obtenu leur diplôme de fin d’études secondaires était de 55 %. Au Canada ainsi que dans les pays de l’OCDE en général, les taux d’emploi des personnes de 25 à 64 ans étaient les plus élevés en 2015 — autour de 82 % et au-delà — parmi les personnes ayant suivi un enseignement « tertiaire », c’est-à-dire celles qui avaient obtenu un diplôme d’études collégiales ou universitaires.
- Entre 2005 et 2015, les taux d’emploi étaient systématiquement plus élevés chez les personnes ayant suivi un enseignement tertiaire, par rapport à celles qui n’avaient pas atteint ce niveau de scolarité, et ce, tant au Canada que dans l’ensemble des pays de l’OCDE.
- Dans la majorité des pays de l’OCDE en 2015, l’écart entre les taux d’emploi selon le sexe était moins prononcé chez les diplômés universitaires que chez ceux du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Au Canada, on observait un écart de 13 points de pourcentage entre les taux d’emploi des hommes et celui des femmes dans le cas des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire : 77 % chez les hommes par rapport à 64 % chez les femmes. Parmi les diplômés universitaires et collégiaux, l’écart entre les sexes était moins prononcé et s’établissait à environ 7 et 8 points de pourcentage, respectivement.
- Les taux d’emploi chez les jeunes adultes de 25 à 34 ans qui ont un niveau de scolarité plus faible ont diminué. En 2015, 73 % des jeunes adultes ayant fait des études secondaires de deuxième cycle avaient un emploi, comparativement à 78 % en 2005. Ce constat ne s’applique pas aux jeunes adultes ayant fait des études postsecondaires non tertiaires ou tertiaires, leurs taux d’emploi pendant les deux périodes étant plus semblables.
- Au Canada, chez les personnes âgées de 55 à 64 ans, le taux d’emploi à tous les niveaux de scolarité était supérieur en 2015 qu’en 2005, ce qui indique que les membres de cette génération ont de plus en plus reporté la retraite et qu’ils continuent de travailler après 55 ans. Dans la plupart des pays de l’OCDE, le taux d’emploi n’a pas changé pour ce groupe d’âge pendant cette même période.
Chapitre B Les ressources financières investies dans l’éducation
B1 Dépenses par élève/étudiant
- Les dépenses par élève pour l’enseignement primaire/secondaire étaient plus ou moins du même ordre de grandeur pour le Canada, les provinces, les autres pays du G7, et la moyenne des pays de l’OCDE.
- Les dépenses du Canada (25 598 US$), étaient presque 60 % plus élevées que la moyenne des pays de l’OCDE (16 199 US$), mais étaient semblables à celles du Royaume-Uni et des États-Unis.
B2 Dépenses en éducation en pourcentage du PIB
- Affectant 6,0 % de son PIB aux établissements d’enseignement en 2013, le Canada a ainsi consacré une part de sa richesse à l’éducation qui était supérieure à celle de l’ensemble des pays de l’OCDE en général (une moyenne de 5,2 %). La part du PIB consacrée aux établissements d’enseignement variait d’une province ou d’un territoire à l’autre. L’affectation des ressources financières au titre des établissements d’enseignement est un choix collectif qui fait intervenir les administrations publiques, les entreprises, les élèves, les étudiants et leur famille. La part du PIB allouée dépend en partie de la taille de la population d’âge scolaire et des inscriptions dans l’enseignement ainsi que de la richesse relative.
- En 2013, 42 % de la part du PIB canadien investie en éducation a été affectée au secteur tertiaire. Parmi les pays de l’OCDE, le Canada, ainsi que les États-Unis (43 %) et le Chili (43 %) consacraient les plus fortes proportions des dépenses à l’enseignement tertiaire.
- Parmi les pays du G7, l’Italie a consacré la plus grande part du PIB investi en éducation à l’enseignement primaire et secondaire, soit 74 %, tandis que les États-Unis y ont consacré la plus faible part, soit 57 %. La part du Canada était légèrement supérieure, celle-ci s’établissant à 58 %.
B3 Répartition des dépenses en éducation
- En 2013, les dépenses de fonctionnement ont constitué la majeure partie des dépenses en éducation au Canada, dans les provinces et les territoires et dans l’ensemble des pays de l’OCDE pour tous les niveaux d’éducation. Au Canada, elles représentaient 93 % des dépenses aux niveaux primaire et secondaire, 95 % au niveau tertiaire de cycle court (collège) et postsecondaire non tertiaire et 91 % au niveau universitaire. Au niveau postsecondaire, les dépenses en capital étaient de 8 % au Canada, comparativement à 11 % pour la moyenne des pays de l’OCDE.
- À tous les niveaux d’éducation, et dans toutes les provinces et territoires, la rémunération du personnel (enseignant et non enseignant) a constitué la plus grande partie des dépenses de fonctionnement en éducation. Au Canada, elles représentaient en moyenne 80 % des dépenses de fonctionnement aux niveaux primaire et secondaire, 66 % au niveau tertiaire de cycle court (collège) et postsecondaire non tertiaire et 67 % au niveau universitaire. Pour l’éducation postsecondaire, la moyenne Canadienne et la moyenne des pays de l’OCDE se situaient à 67 %.
- Au niveau de l’enseignement primaire et secondaire, la rémunération du personnel est largement dominée par la rémunération du personnel enseignant. D’autre part, les autres dépenses de fonctionnement (non reliées à la rémunération du personnel enseignant et non enseignant) sont plus élevées au niveau postsecondaire qu’aux niveaux primaire et secondaire.
Chapitre C Accès à l’éducation, participation et progression
C1 Étudiants internationaux
- La majorité des étudiants internationaux inscrits aux études tertiaires au Canada l’étaient au niveau du baccalauréat ou l’équivalent et venaient d’Asie.
- Parmi les pays du G7, le Canada présentait une plus forte proportion d’étudiants internationaux que l’Allemagne et le Japon à tous les niveaux d’enseignement. La France, le Royaume-Uni et les États-Unis affichaient des proportions plus semblables à celle observée au Canada, sauf que ces trois pays présentaient des proportions beaucoup plus élevées au niveau des études de doctorat, ainsi qu’au niveau de la maîtrise pour le Royaume-Uni.
C2 Transitions au marché du travail
- En 2016, la majorité des jeunes Canadiens âgés de 15 à 19 ans, soit 83 %, était aux études. Pour les jeunes adultes de 20 à 24 ans, on observe un pourcentage semblable d’individus ayant effectué leur transition sur le marché du travail et occupant un emploi (44 %) à ceux étant toujours aux études (41 %). Quant aux jeunes âgés de 25 à 29 ans, la majorité d’entre eux, soit 71 %, n’était plus aux études et occupait un emploi.
- En 2016, pour les 15 à 29 ans, la moyenne canadienne de jeunes « NEET » variait peu entre les femmes (13 %) et les hommes (14 %). Par contre, lorsque l’on étudie séparément les chômeurs et les inactifs composant les jeunes « NEET », on observe que la proportion de femmes inactives (9 %) était supérieure à celle d’hommes inactifs (7 %) tandis que plus d’hommes (7 %) que de femmes (3 %) étaient au chômage. Cette tendance est observée dans presque toutes les provinces et les territoires ainsi que dans la moyenne des pays de l’OCDE.
- Au Canada, en 2016, il y avait une plus grande proportion de femmes (44 %) que d’hommes (35 %) âgés de 15 à 29 ans qui travaillaient pendant leurs études. Cette tendance, présente dans toutes les provinces, est observée année après année.
Chapitre D Environnement pédagogique et organisation scolaire
D1 Temps d’instruction
- Au Canada en 2015-2016, le temps total cumulatif d’instruction prévu en salle de classe dans le cadre institutionnel s’élevait à 8 307 heures en moyenne entre l’âge de 6 et 14 ans [incluant les niveaux d’éducation primaire (de 6 à 11 ans) et du premier cycle du secondaire (de 12 à 14 ans)]. À titre de comparaison, le temps total d’instruction prévu pour les pays de l’OCDE dont les données étaient disponibles s’établissait à 7 477 heures, soit 830 heures de moins que le temps total d’instruction prévu en moyenne dans l’ensemble des établissements publics au Canada durant l’année scolaire 2015-2016.
- Le temps d’instruction prévu pour les élèves de 6 à 17 ans (primaire, premier cycle du secondaire et deuxième cycle du secondaire) variait entre les provinces et territoires, allant de 12 252 heures dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut à 9 900 heures au Québec (où le deuxième cycle du secondaire se termine à 16 ans).
D2 Salaires des enseignants
- Le salaire des enseignants canadiens des écoles publiques primaires et secondaires au début de leur carrière s’élevait, en dollars canadiens, à 51 046 $ en 2013-2014, variant de 41 700 $ au Québec à 74 088 $ dans les Territoires du Nord-Ouest.
- En 2013-2014, les salaires des enseignants au Canada étaient semblables peu importe le niveau enseigné. En général, au Canada, le salaire moyen des enseignants (converti en dollars américains à des fins de comparaison internationale) en début de carrière était de 39 492 $ au primaire et au premier cycle du secondaire et de 39 658 $ au deuxième cycle du secondaire. Les moyennes correspondantes pour l’OCDE (en dollars américains) étaient toutes inférieures, et elles variaient aussi selon le niveau enseigné, allant de 31 028 $ au primaire, à 32 485 $ au premier cycle du secondaire et à 34 186 $ au deuxième cycle du secondaire.
- Dans plus de la moitié des provinces et territoires du Canada, le salaire des enseignants des écoles publiques primaires et secondaires atteignait son maximum après 10 ans d’expérience, c’est-à-dire beaucoup plus tôt que pour leurs homologues des autres pays de l’OCDE.
- Parmi les pays du G7, les enseignants de l’Allemagne qui comptent 15 années d’expérience avaient le salaire moyen le plus élevé (69 431 dollars américains). À titre de comparaison, le salaire moyen de leurs homologues canadiens s’établissait à 65 511 dollars américains.
D3 Temps de travail des enseignants
- Au Canada, les enseignants du primaire ont cumulé en moyenne 796 heures d’enseignement par année en 2013-2014, comparé à la moyenne de l’OCDE de 776 heures. Les chiffres variaient d’une province et d’un territoire à l’autre, allant de 700 heures au Nouveau-Brunswick à 905 heures en Alberta.
- Parmi les pays du G7, le temps d’enseignement net des enseignants aux États-Unis (981 heures), en Allemagne (750 heures) et en Angleterre (745 heures) était supérieur à la moyenne canadienne (743 heures).
- Le temps d’enseignement net en Finlande a été indiqué à titre de comparaison, en raison du niveau élevé que ce pays obtient aux évaluations scolaires internationales. Le temps d’enseignement net des enseignants en Finlande au premier cycle de l’enseignement secondaire était inférieur à celui de tous les pays du G7 (589 heures), y compris le Canada.
- Au Canada, le temps d’enseignement net a été de 743 heures au premier cycle de l’enseignement secondaire (habituellement de la 7e à la 9e année), et de 744 heures au deuxième cycle (habituellement de la 10e à la 12e année). Ces chiffres sont plus élevés que les moyennes de l’OCDE, soit 49 heures de plus au premier cycle de l’enseignement secondaire et 100 heures de plus au deuxième cycle.
- En moyenne au Canada, le temps d’enseignement a représenté environ 60 % du temps de travail total des enseignants. Cette proportion était semblable aux premier et deuxième cycles du secondaire (60 %), et tout juste un peu plus élevé au niveau primaire (65 %). Ce ratio et la tendance observée à chacun des différents niveaux d’enseignement étaient semblables à ceux de la moyenne des pays de l’OCDE.
Chapitre E : Mobilité intergénérationnelle en éducation
E1 Observations tirées du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA)
- La mobilité entre deux générations, du niveau du deuxième cycle du secondaire ou du niveau postsecondaire non tertiaire jusqu’au niveau de l’enseignement tertiaire, est particulièrement élevée au Canada par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE et aux pays du G7. En effet, le Canada vient au deuxième rang en importance parmi ces pays, juste derrière la Corée, pour ce qui est de la mobilité à ce niveau.
- Au Canada et dans les pays de l’OCDE, la mobilité intergénérationnelle du niveau du deuxième cycle du secondaire ou du niveau postsecondaire non tertiaire jusqu’au niveau de l’enseignement tertiaire est généralement plus élevée chez les femmes que chez les hommes. La différence de mobilité à ce niveau entre les femmes et les hommes est plus marquée au Canada que pour la moyenne des pays de l’OCDE.
- Au Canada, la mobilité intergénérationnelle du niveau du deuxième cycle du secondaire ou du niveau postsecondaire non tertiaire jusqu’au niveau tertiaire est plus élevée chez les personnes dont les parents sont nés à l’étranger que chez celles dont les parents sont nés au Canada. Dans les pays de l’OCDE, la tendance observée est en général inversée. Sur le plan de la mobilité intergénérationnelle des personnes dont les parents sont nés à l’étranger, le Canada occupe le deuxième rang parmi les pays de l’OCDE, après la Nouvelle-Zélande.
- Au Canada, la perpétuation intergénérationnelle du niveau de l’enseignement tertiaire est plus marquée que pour tout autre niveau de scolarité. En effet, le Canada se classe au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE et de nombreux autres pays qui participent au PEICA en ce qui a trait à la perpétuation intergénérationnelle à ce niveau. À l’inverse, la perpétuation intergénérationnelle d’un niveau inférieur au deuxième cycle du secondaire est plus faible au Canada que celle de la moyenne des pays de l’OCDE et que celles des pays du G7, exception faite du Japon.
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