Statistiques de la criminalité

Le taux national de criminalité du Canada, qui est fondé sur les affaires déclarées à la police, a chuté de 5 % l'année dernière, en dépit des augmentations enregistrées dans les crimes sévères comme l'homicide, la tentative de meurtre, les voies de fait graves et le vol qualifié.

Les baisses dans les infractions sans violence, comme la contrefaçon, les introductions par effraction et les vols de véhicules à moteur, ont représenté la plus grande partie de la diminution du taux de criminalité, qui a régressé dans chaque province et territoire.

Le taux d'homicides a augmenté de 4 % pour s'établir au niveau le plus élevé en près d'une décennie. Toutefois, le taux global de crimes avec violence n'a pas changé, alors que le taux de crimes contre les biens a régressé de 6 %. Le taux d'infractions liées aux drogues a diminué en 2005, tout comme le taux global de criminalité chez les jeunes.

Le taux national de criminalité est demeuré relativement stable depuis 1999, le recul de 5 % l'année dernière ayant compensé une hausse de 6 % en 2003. Le taux de criminalité a régressé pendant les années 1990, après avoir augmenté pendant la plupart des années 1960, 1970 et 1980.

Baisse du taux de criminalité dans toutes les provinces, les territoires et la plupart des villes

L'année dernière, les taux de criminalité ont affiché un recul dans toutes les provinces et les territoires, les baisses provinciales les plus fortes ayant été enregistrées au Manitoba et au Nouveau-Brunswick, soit 8 % respectivement.

Les taux de crimes avec violence ont régressé dans les provinces de l'Atlantique, mais ils étaient relativement stables dans le centre et l'ouest du Canada.

Les taux provinciaux de criminalité les plus élevés ont encore été observés dans l'Ouest. La Saskatchewan a affiché le taux global le plus élevé, suivie de la Colombie-Britannique et du Manitoba. Les taux étaient les plus faibles en Ontario et au Québec.

Presque toutes les 27 régions métropolitaines de recensement (RMR) ont déclaré des taux de criminalité en baisse ou stables. Les seules exceptions ont été de légères hausses à London et à Ottawa.

De nouveau, les taux de criminalité les plus élevés ont été enregistrés dans les villes de l'Ouest. Toutefois, le taux de Regina a régressé de 15 % en 2005, pour se situer derrière Saskatoon, qui a affiché le taux de criminalité le plus élevé parmi les 27 RMR.

Les taux d'Abbotsford, de Vancouver, de Winnipeg, d'Edmonton et de Victoria venaient ensuite. Le Saguenay, Québec, Trois-Rivières et Sherbrooke ont affiché les taux de criminalité les plus faibles.

Le taux d'homicides a augmenté pour une deuxième année consécutive

Après une augmentation de 13 % en 2004, le taux national d'homicides a augmenté de 4 % en 2005, pour s'établir au niveau le plus élevé depuis près d'une décennie. La majeure partie de l'augmentation de l'année dernière tenait à une hausse du nombre d'homicides en Ontario et en Alberta. La police a déclaré 658 homicides l'année dernière, en hausse de 34 par rapport à 2004.

Le taux national d'homicides a atteint un sommet au milieu des années 1970, s'établissant à 3,0 homicides pour 100 000 habitants. De façon générale, le taux a régressé depuis, pour atteindre un creux de 1,7 en 2003. Le taux de 2005 était de 2,0 homicides pour 100 000 habitants.

À l'échelon provincial, les taux d'homicides les plus élevés ont été déclarés en Saskatchewan (4,3) et au Manitoba (4,2), ce qui concorde avec les tendances observées au cours des dernières années. Le taux de la Saskatchewan était le plus élevé depuis près de 30 ans. L'Île-du-Prince-Édouard, le Nouveau-Brunswick et le Québec affichaient les taux d'homicides les plus faibles.

Edmonton a dénombré 44 homicides, en hausse de 10 par rapport à 2004. Pour cette raison, Edmonton a connu le taux d'homicides le plus élevé parmi toutes les RMR, soit 4,3 pour 100 000 habitants. Le taux d'Edmonton a été le plus élevé depuis 1981, année où les statistiques sur les RMR ont été recueillies pour la première fois. Regina, Winnipeg et Saskatoon venaient ensuite.

En hausse de 10 homicides en 2005 par rapport à 2004, le taux d'homicides de Toronto a augmenté de 9 %. Le taux de Toronto, soit 2,0 homicides pour 100 000 habitants, se situait au milieu des taux des neuf plus grandes RMR du Canada.

La ville de Québec a affiché le taux le plus faible parmi les neuf plus grandes RMR. Le taux d'homicides de Montréal a été le plus faible depuis 1981.

Augmentation des autres crimes graves avec violence

Les crimes graves avec violence ont augmenté dans la plupart des provinces, particulièrement en Ontario et en Alberta.

En 2005, la police a déclaré 772 tentatives de meurtre dans l'ensemble du Canada, une augmentation de 14 %. En outre, on a dénombré juste un peu plus de 3 000 voies de fait sérieuses, en hausse de 10 %, et près de 50 000 voies de fait armées, en hausse de 5 %.

Le taux de vols qualifiés s'est accru de 3 %, mais il était encore 15 % inférieur au taux enregistré il y a une décennie. La police a déclaré environ 29 000 vols qualifiés, dont plus de la moitié ne comportait pas l'utilisation d'une arme, de quelque type que ce soit. Les vols qualifiés commis à l'aide d'une arme à feu ont continué à régresser, affichant une baisse de 5 % l'année dernière.

Le taux d'agressions sexuelles est demeuré stable à l'échelle nationale. Toutefois, à l'échelon provincial, on a constaté certains changements importants. Le Québec a enregistré une augmentation de 15 % des agressions sexuelles, alors que le Nouveau-Brunswick, le Manitoba et l'Alberta ont déclaré des baisses de plus de 10 %.

Le taux de crimes contre les biens est le plus faible depuis plus de 30 ans

Le taux de crimes contre les biens a connu une deuxième diminution consécutive en 2005, celui-ci ayant chuté de 6 % pour atteindre son plus faible niveau observé depuis plus de 30 ans.

La police a déclaré un total de 1,2 million de crimes contre les biens. Parmi les crimes les plus courants figuraient les vols, qui ont représenté plus de la moitié de tous les crimes contre les biens, ainsi que les introductions par effraction, les vols de véhicules à moteur et la fraude.

Le taux d'introductions par effraction, qui se situait au troisième rang, a chuté de 7 %, ce qui a prolongé la tendance à la baisse constatée depuis 1991. Près de 260 000 introductions par effraction ont été déclarées à la police, plus de la moitié ayant lieu dans des résidences.

Toutes les provinces et les territoires ont affiché une diminution des introductions par effraction, à l'exception de l'Île-du-Prince-Édouard, qui a connu une légère augmentation de 3 %. La Saskatchewan a continué à enregistrer le taux le plus élevé parmi les provinces, en dépit d'une baisse de 14 % en 2005.

L'année dernière, la police a déclaré plus de 160 000 véhicules volés. Le taux de vols de véhicules à moteur, qui régresse depuis 1996, a chuté de 7 % l'année dernière. Toutefois, ce taux était encore de 56 % supérieur à celui enregistré il y a deux décennies. Les baisses récentes pourraient s'expliquer par une combinaison de dispositifs antivol dans les nouveaux modèles de véhicules, ainsi que de programmes de la police conçus pour réduire les vols de véhicules à moteur, comme l'utilisation de voitures-appâts.

Les vols de véhicules à moteur ont diminué dans chaque province et territoire, sauf en Alberta où le taux est demeuré relativement stable. Le Manitoba a continué à afficher le taux le plus élevé de vols de véhicules à moteur au pays.

Le taux de contrefaçons de monnaie a chuté de 20 % l'année dernière, il s'agit de la première baisse enregistrée en cinq ans. En dépit de la diminution en 2005, la contrefaçon est le crime qui a le plus augmenté au cours des dernières années, ayant quintuplé depuis 2000. La baisse en 2005 pourrait s'expliquer en partie par le lancement en 2004 et 2005 de billets de 10 $ et de 20 $ présentant de nouveaux éléments de sécurité.

Baisse des infractions liées aux drogues et de la criminalité chez les jeunes

Le taux d'infractions liées aux drogues a fléchi de 6 % en 2005, ce qui constitue la deuxième baisse au cours des trois dernières années. Cette régression a été attribuable à une diminution de 12 % des infractions liées au cannabis, y compris des baisses dans la possession, le trafic et l'importation ainsi que la culture. Toutefois, des augmentations ont été déclarées pour les infractions liées à la cocaïne et à d'autres drogues, comme la méthamphétamine en cristaux et l'ecstasy.

Les crimes commis par des jeunes de 12 à 17 ans ont chuté de 6 % l'année dernière, ce qui constitue une deuxième baisse consécutive. Le taux de criminalité chez les jeunes, qui avait régressé pendant les années 1990, a généralement augmenté de 1999 à 2003.

Le taux de crimes avec violence commis par des jeunes a affiché un recul de 2 %, alors que le taux de crimes contre les biens a diminué de 12 %. Le nombre de jeunes accusés d'homicides a augmenté, passant de 44 en 2004 à 65 en 2005, portant le taux de jeunes accusés d'homicides à son plus haut niveau en plus d'une décennie.

Données stockées dans CANSIM : tableaux 252-0013 et 252-0014.

Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 3302.

Le Juristat, Statistiques de la criminalité au Canada, 2005, vol. 26, n^o 4 (85-002-XIF, gratuit) est maintenant accessible sur notre site Web à partir de la page Nos produits et services. Une version papier (85-002-XPF, 11 $ / 100 $) est également disponible.

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec la Sous-section de l'information et des services à la clientèle au (613) 951-9023 ou composez sans frais le 1 800 387-2231, Centre canadien de la statistique juridique.