Profil des Canadiens ayant fait l'objet de victimisation durant l'enfance, 2018
Diffusion : 2022-12-12
Près de 3 Canadiens sur 10 subissent de la violence physique ou sexuelle durant l'enfance
Près de 3 Canadiens de 15 ans et plus sur 10 (27 %) ont fait l'objet de victimisation pendant l'enfance, ce qui comprend le fait d'avoir subi au moins un incident, de violence physique ou sexuelle de la part d'un adulte — comme un parent, un autre membre de la famille, un ami, un voisin ou un autre adulte — avant l'âge de 15 ans.
L'enfance est une période importante de la vie; elle représente une partie essentielle du développement physique, cognitif et émotionnel d'une personne. Les expériences de violence physique ou sexuelle durant cette période du développement peuvent avoir de graves répercussions néfastes et durables.
L'article de Juristat intitulé « Profil des Canadiens ayant fait l'objet de victimisation durant l'enfance, 2018 », qui est publié aujourd'hui, porte sur les incidents autodéclarés de violence physique ou sexuelle vécus pendant l'enfance, en s'appuyant sur les données de l'Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés. L'article fournit un aperçu de la victimisation pendant l'enfance au Canada et comprend un examen des facteurs associés à une probabilité plus élevée de connaître de la victimisation pendant l'enfance, en plus de mettre en lumière les résultats obtenus à l'âge adulte qui sont associés aux antécédents de victimisation pendant l'enfance.
La violence physique est la forme la plus courante de victimisation pendant l'enfance
La violence physique est la forme la plus courante de victimisation subie durant l'enfance. Environ 1 Canadien sur 4 (24 %) a subi au moins un type de violence physique durant l'enfance. Les hommes (25 %) étaient un peu plus susceptibles d'avoir été victimes de violence physique pendant l'enfance que les femmes (22 %).
Bien que la violence sexuelle subie durant l'enfance était relativement moins courante que la violence physique, près de 1 Canadien sur 10 (7,8 %) a subi au moins un type de violence sexuelle avant l'âge de 15 ans. Les femmes (12 %) étaient environ trois fois plus susceptibles que les hommes (3,7 %) d'avoir été victimes de violence sexuelle infligée par un adulte pendant l'enfance.
Graphique 1
Expériences autodéclarées de victimisation pendant l'enfance, selon le genre de la victime, Canada, 2018
Le plus grave incident de violence physique subi durant l'enfance est plus souvent commis par un parent ou un beau-parent
La majorité (69 %) des Canadiens qui ont subi de la violence physique lorsqu'ils étaient enfants ont déclaré que l'incident le plus grave avait été perpétré par un parent ou un beau-parent. Les femmes (73 %) étaient plus susceptibles que les hommes (66 %) de déclarer qu'un parent ou un beau-parent était responsable du plus grave incident de violence physique qu'elles ont connu durant l'enfance.
Des proportions semblables de Canadiens qui ont subi de la violence sexuelle pendant l'enfance ont déclaré que l'incident le plus grave avait été perpétré par un membre de la famille autre qu'un parent (30 %) ou par un voisin, un ami, un camarade de classe ou une connaissance (29 %). Les femmes (33 %) étaient plus susceptibles que les hommes (22 %) de déclarer que le plus grave incident de violence sexuelle subi durant l'enfance avait été perpétré par un membre de la famille autre qu'un parent ou un beau-parent.
Très peu d'incidents de victimisation pendant l'enfance sont signalés aux autorités
La grande majorité des Canadiens qui ont subi de la victimisation pendant l'enfance n'ont signalé aucun incident aux autorités ou aux services de protection de l'enfance alors qu'ils étaient des enfants. Parmi les personnes qui ont subi de la victimisation pendant l'enfance, moins de 1 sur 10 (7,7 %) ont indiqué avoir signalé avant l'âge de 15 ans au moins un des incidents de mauvais traitements dont elles avaient été victimes à la police ou aux services de protection de l'enfance. Dans l'ensemble, les femmes (9,6 %) qui ont subi de la victimisation pendant l'enfance étaient plus susceptibles que les hommes (5,7 %) de déclarer qu'avant l'âge de 15 ans, elles avaient signalé au moins l'un des incidents de mauvais traitements dont elles avaient été victimes.
Graphique 2
Signalement de la violence à la police ou aux services de protection de l'enfance parmi les personnes qui ont subi de la victimisation pendant l'enfance, selon le genre de la victime, Canada, 2018
Il est important de souligner qu'une proportion plus élevée de personnes ayant été victimes de plusieurs types de comportements violents pendant l'enfance ont indiqué avoir signalé la violence aux autorités avant l'âge de 15 ans. Parmi celles qui ont déclaré avoir subi quatre types de comportements violents, environ 1 personne sur 5 (19 %) a indiqué avoir signalé la violence dont elle a été victime durant l'enfance à la police ou aux services de protection de l'enfance. Cette proportion était encore plus élevée chez les personnes qui ont subi les cinq types de comportements violents, le quart (25 %) d'entre elles ayant indiqué avoir signalé au moins un incident de violence qu'elles ont subi durant leur enfance.
Les antécédents de victimisation pendant l'enfance sont associés à l'itinérance, à une moins bonne santé et à la victimisation à l'âge adulte
Les Canadiens qui ont subi de la victimisation pendant l'enfance étaient plus susceptibles de connaître un large éventail de résultats négatifs à l'âge adulte. Par exemple, les personnes qui avaient subi de la victimisation pendant l'enfance étaient plus susceptibles de vivre une situation d'itinérance ou d'avoir eu à habiter temporairement avec des membres de la famille ou des amis, car elles n'avaient nulle part d'autre où aller (5,6 %) que celles qui n'ont pas été victimes de violence pendant l'enfance (0,8 %).
Environ 3 Canadiens sur 20 (16 %) qui ont fait l'objet de victimisation pendant l'enfance ont jugé que leur santé générale actuelle était passable ou mauvaise. En comparaison, 1 Canadien n'ayant pas fait l'objet de victimisation pendant l'enfance sur 10 (9,5 %) a jugé que sa santé générale actuelle était passable ou mauvaise. De plus, ceux qui ont fait l'objet de victimisation pendant l'enfance (18 %) étaient deux fois plus susceptibles de juger que leur santé mentale actuelle était passable ou mauvaise que ceux qui n'avaient pas été victimisés pendant l'enfance (8,9 %).
Enfin, environ 7 Canadiens sur 10 (69 %) qui ont fait l'objet de victimisation pendant l'enfance ont par la suite été victimes d'actes de violence à l'âge adulte (c.-à-d. à partir de l'âge de 15 ans). En comparaison, environ le tiers (33 %) des Canadiens qui n'ont pas fait l'objet de victimisation pendant l'enfance ont par la suite vécu des expériences de victimisation avec violence à l'âge adulte. De même, ceux qui ont fait l'objet de victimisation pendant l'enfance (10 %) étaient plus de deux fois plus susceptibles d'avoir vécu des expériences de victimisation avec violence au cours des 12 mois ayant précédé l'enquête que ceux qui n'avaient pas fait l'objet de victimisation pendant l'enfance (4,8 %).
Note aux lecteurs
Le présent article de Juristat est fondé sur les résultats de l'Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés (ESEPP) de 2018. L'ESEPP a permis de recueillir des renseignements sur les expériences autodéclarées de victimisation pendant l'enfance et les incidents autodéclarés de violence physique ou sexuelle subis par les Canadiens avant l'âge de 15 ans. La population cible de l'ESEPP se composait des personnes de 15 ans et plus vivant dans les provinces et les territoires; par conséquent, les renseignements sur la victimisation pendant l'enfance sont de nature rétrospective. Le terme « adulte » désigne les répondants à l'ESEPP et comprend tout répondant de 15 ans et plus.
La violence physique comprend le fait d'avoir déjà subi, de la part d'un adulte et avant l'âge de 15 ans, l'un des comportements ou indicateurs de violence physique suivants : un adulte vous a giflé ou tapé sur la tête ou les oreilles, ou encore vous a frappé avec un objet dur pour vous faire mal; vous a poussé, agrippé, bousculé ou vous a lancé un objet pour vous faire mal; vous a donné un coup de pied, mordu, frappé avec le poing, étranglé, brûlé ou attaqué physiquement d'une autre façon.
La violence sexuelle comprend le fait d'avoir déjà subi, de la part d'un adulte et avant l'âge de 15 ans, l'un des comportements ou indicateurs de violence sexuelle suivants : un adulte vous a forcé, ou a essayé de vous forcer, à avoir une activité sexuelle non désirée en vous menaçant, en vous immobilisant ou en vous faisant mal d'une autre façon; vous a touché contre votre volonté d'une manière sexuelle, cela veut dire tout ce qui va d'un attouchement non désiré à un baiser ou des caresses.
La victimisation pendant l'enfance comprend les comportements violents et les indicateurs de violence physique ou sexuelle susmentionnés. Les renseignements fournis au sujet de l'incident le plus grave ne sont peut-être pas représentatifs de tous les incidents de violence, mais seulement de l'incident jugé le plus grave par le répondant.
Produits
L'article de Juristat intitulé « Profil des Canadiens ayant fait l'objet de victimisation durant l'enfance, 2018 » (85-002-X) est maintenant accessible.
Coordonnées des personnes-ressources
Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (infostats@statcan.gc.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias (statcan.mediahotline-ligneinfomedias.statcan@statcan.gc.ca).
- Date de modification :