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Le temps passé en famille lors d’une journée de travail typique, 1986 à 2005  

par Martin Turcotte

Dans les deux dernières décennies, l’idée selon laquelle un sain équilibre entre le travail et la vie familiale était un objectif légitime et souhaitable s’est répandue et est devenue une valeur importante pour bon nombre de travailleurs. Un sondage réalisé en 2003 a permis de constater que, selon les travailleurs canadiens, le principal indicateur de succès d’une carrière était la conciliation travail-vie, et ce, bien avant le salaire, les défis de l’emploi et le niveau de responsabilité1.

Les décideurs publics reconnaissent aussi de plus en plus l’importance de la conciliation travail-vie. Ainsi, selon Ressources Humaines et Développement Social Canada, « la conciliation travail-vie est devenue une question de politique publique essentielle au Canada2 ».

De leur côté, certains employeurs, dans le but d’attirer et de conserver les bons employés, offrent à leur main-d’œuvre une plus grande flexibilité dans le choix de leurs heures de travail, de même que la possibilité de faire du télétravail ou de prendre certains congés pour des raisons familiales3. Dans plusieurs milieux de travail, le désir de passer plus de temps avec sa famille n’est plus considéré comme une tare. Les nombreuses anecdotes d’employés qui refusent des promotions ou des postes prestigieux, de crainte de ne plus avoir autant de temps pour leur famille, en témoignent4.

Malgré ces changements dans les milieux de travail et l’implantation de politiques de conciliation travail-vie, bon nombre de travailleurs considèrent qu’ils ont de moins en moins de temps à consacrer à leurs proches5. S’agit-il uniquement d’impressions ou bien les travailleurs passent vraiment moins de temps qu’auparavant en compagnie des membres de leur famille? Et est-ce que la durée de la journée de travail, c’est-à-dire le nombre d’heures travaillées, est véritablement le principal facteur expliquant que les travailleurs passent plus ou moins de temps en compagnie des membres de leur famille?

Dans la présente étude, on s’intéresse au temps que passent les travailleurs en compagnie des membres de leur famille lors d’une journée de travail typique. À l’aide des données provenant de quatre cycles différents de l’Enquête sociale générale (ESG) sur l’emploi du temps, on documente l’évolution de la durée moyenne du temps passé en famille lors d’une journée de travail entre 1986 et 2005. On s’intéresse particulièrement aux facteurs qui peuvent aider à comprendre ces changements.

Parmi ceux-ci, la durée de la journée de travail est certainement un facteur déterminant. De façon générale, plus une personne consacre de temps à son emploi rémunéré dans une journée donnée, moins il lui en reste à consacrer à sa famille. Cependant, d’autres éléments peuvent avoir une incidence considérable sur le temps passé en compagnie des membres de sa famille. On pense entre autres au temps consacré aux repas à la maison, à l’écoute de la télévision, aux activités sociales et ainsi de suite. Dans la présente étude, on accorde une attention particulière à ces différents facteurs qui, s’ils ont été moins souvent examinés dans les études antérieures, ont tout de même contribué aux changements du temps passé en famille dans les 20 dernières années.

Les travailleurs passent moins de temps avec les membres de leur famille qu’il y a 20 ans
Le temps passé seul augmente constamment depuis les 20 dernières années
Le temps familial moyen diminue pour presque tous les sous-groupes de travailleurs
La diminution du temps passé en famille concerne plusieurs catégories de travailleurs
Pourquoi y a-t-il diminution du temps familial?
L’augmentation des heures travaillées durant une journée de travail type est la principale cause du déclin du temps passé en famille
Plus on écoute la télévision, plus on passe de temps en famille
Plus de gens prennent leurs repas seuls
Les travailleurs qui vivent avec de jeunes enfants passent plus de temps en famille
Qu'en est-il des différences entre hommes et femmes?
Résumé

Ce qu’il faut savoir sur la présente étude


Les travailleurs passent moins de temps avec les membres de leur famille qu’il y a 20 ans

En 1986, les travailleurs passaient en moyenne 4,2 heures, ou 250 minutes, à faire diverses activités avec leur conjoint, leurs enfants ou d’autres membres de leur famille. Ces activités pouvaient être de différents ordres comme, par exemple, aider les enfants à faire leurs devoirs, écouter la télévision avec son conjoint ou souper en famille. Près de 20 ans plus tard, soit en 2005, ce nombre d’heures moyen était passé à 3,4, ou 206 minutes, soit une réduction d’environ trois quarts d’heure en moyenne (figure 1).

Figure 1  Les travailleurs passent de moins en moins de leurs temps libres avec les membres de leur famille et leurs amis et de plus en plus de temps seuls. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 1  Les travailleurs passent de moins en moins de leurs temps libres avec les membres de leur famille et leurs amis et de plus en plus de temps seuls

Vu sous un autre angle, soit la proportion de travailleurs qui passent beaucoup de temps avec leur famille (soit six heures ou plus) et la proportion des travailleurs qui passent peu de temps avec les membres de leur famille (une heure ou moins), les conclusions demeurent. Les travailleurs passent de moins en moins de temps en famille lors des journées de travail. En 1986, 23 % des travailleurs avaient passé 6 heures ou plus en compagnie des membres de leur famille alors que ce n’était le cas que de 14 % des travailleurs en 2005. La proportion de travailleurs ayant passé 1 heure ou moins avec leur famille a quant à elle augmenté, passant de 9 % en 1986 à 14 % en 2005.

Plusieurs études ont démontré que dans les sociétés urbaines contemporaines, les amis occupent de plus en plus de place dans les réseaux de sociabilité des individus, et ce, parfois aux dépens des membres de la famille6. Par conséquent, on pourrait penser que les travailleurs contemporains « remplacent » une partie du temps que leurs prédécesseurs passaient avec les membres de leur famille par du temps avec des amis. Ce n’est cependant pas le cas. En effet, le temps moyen que les travailleurs passent avec leurs amis a diminué de plus de la moitié entre 1986 et 2005, passant d’environ 44 minutes lors d’une journée de travail en 1986 à environ 19 minutes en 2005.

Si ce n’est avec les membres de leur famille ou avec leurs amis, avec qui donc les travailleurs passent-ils le temps qu’il leur reste en dehors de leurs heures de travail?


Le temps passé seul augmente constamment depuis les 20 dernières années

Selon les données de quatre cycles différents de l’ESG sur l’emploi du temps, la réponse à cette question est simple : les travailleurs passent plus de temps avec eux-mêmes! En effet, en 1986, les travailleurs faisaient des activités en solitaire en moyenne 133 minutes ou 2,2 heures par jour (en excluant le temps passé seul durant les heures de travail). En 2005, cette durée moyenne avait augmenté d’un peu plus de 40 minutes, pour atteindre 174 minutes, ou 2,9 heures.

Ces tendances observées chez les travailleurs sont conformes à celles qui avaient été observées dans une étude antérieure, qui portait sur le temps que les Canadiens passaient seuls dans une journée moyenne7. Cette étude, qui portait sur l'ensemble de la population âgée de 15 ans et plus et non seulement sur les travailleurs, démontrait une augmentation du temps passé seul de l’ordre de 34 % entre 1986 et 1998 (de 4,4 heures en 1986 à 5,9 heures en 1998).

Le fait de passer du temps seul ne doit pas nécessairement être considéré comme négatif. Plusieurs personnes apprécient en effet avoir du temps pour elles-mêmes, que ce soit pour réfléchir, pour écouter la musique qui leur plaît ou bien pour s’adonner à leur hobby préféré. Certains auteurs vont même jusqu’à faire l’apologie de la solitude dans des livres entièrement consacrés à ce sujet8. De plus, des chercheurs et des philosophes d’horizons variés défendent, ou ont défendu, l’idée selon laquelle le temps passé seul, en autant qu’il soit désiré, pouvait avoir des bénéfices notables du point de vue de la créativité, de la recherche spirituelle, de la liberté d’action et de pensée et du bien-être en général9. Plusieurs travailleurs canadiens seraient probablement d’accord avec certaines de ces observations. Malgré le fait que le temps passé seul ait augmenté depuis 1986, environ 33 % d’entre eux ont déclaré, en 2005, qu’ils aimeraient passer plus de temps seuls. Cela étant dit, il va de soi que plus on passe de temps seul, moins on peut en passer avec les autres membres de sa famille ou avec ses amis10.


Le temps familial moyen diminue pour presque tous les sous-groupes de travailleurs

Dans plusieurs études portant sur le temps passé en famille dans une perspective travail-vie, on observe les répercussions qu’ont sur la vie familiale les différents modes d’organisation du travail, entre autres, le nombre d’heures travaillées, la possibilité d’avoir des horaires flexibles ou non et la culture organisationnelle11. On s'attarde aussi aux relations entre les caractéristiques des parents (leur niveau de scolarité, leur sexe, etc.) et celles des familles (situation d’emploi du père et de la mère, nombre et âge des enfants, etc.) et le temps passé avec les enfants ou le conjoint. Par exemple, certains chercheurs se sont intéressés à l’association entre les heures travaillées par les mères et les pères et le temps qu’ils passent avec leurs enfants12. D’autres ont évalué l’influence du niveau de scolarité des parents sur le temps passé avec leurs enfants, dans différents contextes nationaux13.

On se penche aussi, dans la présente étude, sur les liens qui existent entre le temps passé en famille et les heures travaillées, les caractéristiques des travailleurs et les caractéristiques des familles. On ajoute néanmoins à l’analyse des dimensions supplémentaires, auxquelles les études antérieures ont accordé peu ou pas d’attention, soit le type, la durée et le contexte des diverses activités auxquelles les travailleurs s’adonnent dans leur vie privée, en dehors de leurs heures de travail. Par exemple, on s’intéresse au lien entre le temps consacré aux repas à la maison et le temps total passé avec les membres de sa famille — que ce soit le conjoint, les enfants ou d’autres membres du ménage ou de la famille.

On présente, au tableau A.1, des statistiques sur le temps moyen passé avec les membres de sa famille, regroupées selon ces trois grandes catégories de facteurs, c’est-à-dire le temps consacré au travail, les caractéristiques des travailleurs et des familles et la durée et le genre d’activités auxquelles ils s’adonnent.

Tableau A.1  Temps moyen que les travailleurs ont passé avec leur famille lors d'une journée de travail typique en 1986 et 2005, selon certaines caractéristiques. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau A.1   Temps moyen que les travailleurs ont passé avec leur famille lors d'une journée de travail typique en 1986 et 2005, selon certaines caractéristiques


La diminution du temps passé en famille concerne plusieurs catégories de travailleurs

Comme on le constate dans ce tableau, le nombre d’heures de travail rémunéré est un des facteurs les plus fortement corrélés au temps passé en famille. De façon peu surprenante, plus la durée de la journée de travail est longue, moins le temps passé en famille est grand. En 2005, par exemple, les personnes qui avaient travaillé contre rémunération 11 heures ou plus dans leur journée n’avaient passé que 1,8 heure en moyenne avec les membres de leur famille. Comparativement, les personnes ayant travaillé entre 8 et 9 heures durant la journée avaient passé en moyenne 3,7 heures en compagnie des membres de leur famille.

Du point de vue des caractéristiques des familles, les travailleurs vivant avec un enfant de moins de 5 ans avaient passé le plus de temps en famille, alors que les parents seuls vivant avec un adolescent ou un jeune adulte avaient passé le moins de temps à faire des activités en présence des membres de leur famille. L’âge, la région de résidence, la durée consacrée aux repas, aux soins personnels incluant le sommeil, à l’écoute de la télévision, à la lecture et ainsi de suite sont aussi des facteurs associés au temps passé en famille. D’autres caractéristiques, comme le niveau de scolarité et le sexe, semblent cependant moins fortement associées au temps passé en famille.

On remarque aussi dans le tableau A.1 qu’il y a diminution du temps moyen passé avec les membres de la famille entre 1986 et 2005 chez la plupart des sous-groupes de travailleurs. Par exemple, alors que les femmes passaient en moyenne 248 minutes avec les membres de leur famille en 1986, cette moyenne n’était plus que de 209 minutes en 2005. Chez les hommes, la durée moyenne passée avec les membres de la famille a chuté de 45 minutes, passant de 250 minutes en 1986 à 205 minutes en 2005. La diminution du temps passé en famille s’observe dans toutes les régions, à tous les niveaux de scolarité et dans presque tous les groupes d’âge.

Comment peut-on démêler tous ces résultats et trouver un sens à toutes ces associations? Comment, surtout, peut-on expliquer que des travailleurs d’horizons aussi différents les uns des autres aient tendance à passer de moins en moins de temps avec les membres de leur famille?


Pourquoi y a-t-il diminution du temps familial?

Une des explications probables à la diminution du temps moyen passé par les travailleurs avec les membres de leur famille est que les caractéristiques des travailleurs, de même que le temps qu’ils consacrent à d’autres activités comme le travail, aient changé de manière significative entre 1986 et 2005. Plus spécifiquement, il est possible que certains types de travailleurs, qui ont moins tendance à passer beaucoup de temps en compagnie des membres de leur famille (par exemple, les personnes âgées de 45 ans et plus), soient proportionnellement plus représentés dans l’ensemble des travailleurs en 2005 qu’ils ne l’étaient en 1986. Dans une telle situation, cela aurait comme conséquence de provoquer, pour les travailleurs pris dans leur ensemble, une diminution du temps moyen passé en famille14.

On observant les statistiques présentées au tableau A.2, on peut être porté à croire que cette hypothèse est plausible. Par exemple, on constate que la proportion de travailleurs âgés de 45 ans et plus, un sous-groupe qui a tendance à passer légèrement moins de temps avec les membres de leur famille que d’autres, est passé de 30 % en 1986 à 44 % en 2005. Au contraire, la proportion de travailleurs âgés entre 30 et 34 ans, un des groupes d’âge dont la durée moyenne du temps en famille est la plus élevée, a perdu de l’importance, passant de 17 % des travailleurs en 1986 à 12 % en 2005.

Tableau A.2  Changement du profil des travailleurs vivant dans une famille entre 1986 et 2005. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau A.2   Changement du profil des travailleurs vivant dans une famille entre 1986 et 2005

On remarque par ailleurs dans le tableau A.3 que les travailleurs consacraient en moyenne plus de temps à leur emploi rémunéré en 2005 qu’ils ne le faisaient en 1986 (536 minutes contre 506 minutes lors d’une journée de travail typique). Il s’agit aussi d’un changement important, qui laisse supposer que plusieurs travailleurs ont de moins en moins de temps disponible pour leur famille.

Tableau A.3  Changement du temps qu'allouent les travailleurs à certaines activités entre 1986 et 2005. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau A.3  Changement du temps qu'allouent les travailleurs à certaines activités entre 1986 et 2005

Quoique intéressantes et pertinentes, les informations contenues dans les tableaux A.1, A.2 et A.3 ne permettent cependant pas de déterminer lesquels de ces nombreux facteurs ont eu la plus grande influence sur la diminution du temps familial entre 1986 et 2005. Pour tenter de répondre à ces interrogations, on a réalisé une analyse statistique qui tient compte à la fois des différents facteurs qui influent sur le temps passé en famille et des divers changements dans les profils des travailleurs entre 1986 et 2005.


L’augmentation des heures travaillées durant une journée de travail type est la principale cause du déclin du temps passé en famille

Le tableau 1 montre que, comparativement à 1986, les travailleurs passaient en moyenne 39 minutes de moins en 1998 et 43 minutes de moins en 2005 avec les membres de leur famille (modèle 1). Ce premier modèle statistique ne tient compte d’aucun des éléments associés au temps familial. Les modèles 2 et 3 illustrent comment cet écart diminue lorsque l’on tient compte de plus en plus de facteurs simultanément. Dans le modèle 4, les différences entre les années ne sont plus du tout statistiquement significatives. Ce dernier résultat soutient l’hypothèse selon laquelle les changements dans les caractéristiques des travailleurs, ainsi que le temps qu’ils allouent à diverses activités, expliquent le déclin du temps passé en famille entre 1986 et 2005. Lesquelles, parmi ces caractéristiques, ont eu le plus d’influence?

Tableau 1a   Durée prédite du temps passé avec la famille, selon l'année de l'enquête, le groupe d'âge, le sexe et la région

Tableau 1b  Durée prédite du temps passé avec la famille, selon la situation familiale et le niveau de scolarité

Tableau 1c  Durée prédite du temps passé avec la famille, selon le temps consacré aux soins personnels et au travail et aux activités qui y sont liées

Tableau 1d  Durée prédite du temps passé avec la famille, selon le temps consacré aux déplacements, aux autres activités non sociales, à la télévision et à la lecture

Tableau 1e  Durée prédite du temps passé avec la famille, selon le temps consacré à d'autres activités sociales

De façon assez peu surprenante, la durée allouée au travail est le facteur étant le plus fortement associé au temps passé en famille : plus elle augmente, plus le temps passé avec la famille diminue. Par exemple, en maintenant constants tous les facteurs inclus dans le modèle 4, la durée prédite de temps passé avec la famille était de 52 minutes de moins pour les travailleurs ayant consacré de 9 à 10 heures à leur emploi rémunéré (comparativement à ceux y ayant consacré de 7 à 8 heures).

Or, il se trouve que la durée moyenne consacrée à un emploi rémunéré lors d’une journée de travail typique a augmenté de façon substantielle entre 1986 et 2005 et que la proportion de travailleurs ayant alloué de nombreuses heures à leurs activités rémunérées a aussi augmenté (par exemple, alors que 17 % des travailleurs avaient consacré 10 heures ou plus à leur travail en 1986, c’était le cas de 25 % d’entre eux en 2005).

Cette augmentation de la durée moyenne de la journée de travail a des implications importantes du point de vue des tendances globales du temps moyen passé en famille entre 1986 et 2005. Selon une analyse supplémentaire de décomposition (résultats détaillés non présentés), l’augmentation de la moyenne du nombre d’heures consacrées au travail lors d’une journée type est le facteur ayant le plus fortement contribué à la diminution du temps passé en famille entre 1986 et 2005, soit à environ 39 % de l'ensemble de la diminution. Cette proportion était la plus élevée parmi tous les autres facteurs considérés dans cette étude.

Il faut mentionner que ces résultats ne fournissent pas de renseignements sur le temps passé en famille lors des journées de congé des travailleurs. Des analyses supplémentaires devraient être réalisées pour vérifier si des tendances différentes se dessinent lors de ces journées15.


Plus on écoute la télévision, plus on passe de temps en famille

Bien que la télévision soit souvent perçue comme une activité individuelle, il s’agit quand même d’une activité qui se fait très souvent en famille ou en couple. Et il s’agit d’une activité qui occupe une grande partie des temps libres des travailleurs. En 2005, mis à part le travail rémunéré et les soins personnels incluant le sommeil, l’écoute de la télévision (incluant les films, vidéocassettes ou DVD) était l’activité à laquelle les travailleurs consacraient le plus de temps (79 minutes) lors d’une journée de travail moyenne.

Les résultats de l’analyse statistique montrent que plus la durée d’écoute de la télévision augmentait lors d’une journée donnée, plus le temps passé en famille augmentait. Par exemple, comparativement à un travailleur qui n’avait pas du tout écouté la télévision durant une journée donnée, un travailleur qui avait passé de 1 à 2 heures devant son téléviseur avait passé en moyenne 58 minutes de plus avec les membres de sa famille (en maintenant constants tous les autres facteurs associés au temps familial, c’est-à-dire à durée de journée de travail équivalente, à durée consacrée aux soins personnels équivalente, à situation familiale égale et ainsi de suite). Même si les gens ne sont pas nécessairement en interaction directe lorsqu’ils écoutent la télé, ils sont néanmoins susceptibles d’être en présence les uns des autres, ce qui est moins le cas lorsqu’il n’y a aucune écoute de la télévision.

Cela étant dit, il est aussi devenu possible, pour de plus en plus de travailleurs, d’écouter la télévision en solitaire. Le nombre de ménage comptant 2 téléviseurs ou plus est passé d’environ 28 % en 1987 à 63 % en 2005. De plus, la proportion de ménages comptant 3 téléviseurs ou plus a bondi dans les dernières années, passant de 18 % en 1997 à 27 % en 2004. Le fait, pour les travailleurs, d’avoir écouté la télévision seuls, ne serait-ce qu’un court moment durant la journée, change complètement la donne en ce qui a trait au lien positif entre l’écoute de la télévision et le temps passé en famille. En effet, les travailleurs qui avaient écouté la télévision seuls durant une journée donnée passaient en moyenne, en maintenant constants tous les autres facteurs pris en compte dans l’analyse, 113 minutes de moins avec les membres de leur famille que ceux qui n’avaient pas écouté la télévision seuls.

Les habitudes des travailleurs du point de vue de la télévision ne sont pas du tout anodines, puisqu’elles ont eu une incidence fort importante sur la diminution du temps passé en famille entre 1986 et 2005. Le fait que de plus en plus de travailleurs aient écouté la télévision seuls durant un moment de la journée (27 % en 2006 contre seulement 17 % en 1986) explique presque le quart (24 %) de la diminution du temps passé en famille. Et le fait que les travailleurs consacrent en moyenne moins de temps à l’écoute de la télévision (diminution d’environ 15 minutes entre 1986 et 2005) a contribué à environ 9 % de la diminution du temps que les travailleurs ont passé en famille.


Plus de gens prennent leurs repas seuls

Les repas, et en particulier le souper, sont des occasions privilégiées de la journée durant lesquelles les membres de la famille interagissent et discutent de leur journée — et se disputent aussi parfois! Or, entre 1986 et 2005, deux tendances relatives aux habitudes des travailleurs relatives aux repas, collations et café ont eu un impact négatif sur le temps passé en famille. Premièrement, la durée moyenne du temps consacré aux repas en dehors des heures de travail a diminué, passant de 60 minutes en 1986 à 45 minutes en 2005. Mais surtout, les travailleurs étaient beaucoup plus susceptibles de prendre au moins un repas, une collation ou un café seuls qu’auparavant (17 % seulement des travailleurs en 1986, contre 27 % en 2005). Après la durée de la journée de travail et le temps consacré à l’écoute de la télévision, c’est du côté des changements des habitudes des travailleurs quant aux repas que l’on doit se tourner pour mieux comprendre la diminution du temps qu’ils passent en famille. Le fait que les travailleurs aient de plus en plus tendance à prendre leurs repas seuls a contribué à 18 % du déclin du temps moyen passé en famille entre 1986 et 2005. Et le fait que la durée moyenne des repas ait diminué sensiblement a contribué à environ 11 % du déclin.

Le résultat relatif à l’association entre la durée consacrée aux soins personnels incluant le sommeil nécessite peu d’explications. Tout comme pour la durée de la journée de travail, plus les personnes consacrent de temps à se laver, à s’habiller ou à dormir, moins elles en disposent pour faire des activités avec les membres de leur famille. L’aspect plus intéressant est que la durée allouée aux soins personnels est le quatrième facteur en importance, à égalité avec le temps consacré aux repas, ayant contribué au déclin du temps consacré à la famille. Autrement dit, si le temps moyen alloué par les travailleurs aux activités familiales a diminué entre 1986 et 2005, c’est en partie à cause du fait que les travailleurs passent plus de temps à dormir, à s’habiller et ainsi de suite.

Le dernier changement ayant eu une influence digne de mention sur la diminution du temps passé en famille entre 1986 et 2005 est la diminution de la prévalence des activités sociales en dehors du domicile des travailleurs et du temps qu'ils y consacrent. En 1986, les travailleurs avaient consacré en moyenne 23 minutes à des activités sociales en dehors de leur domicile (que ce soit aller au restaurant avec une ou plusieurs personnes, visiter des gens chez eux, etc.), cette moyenne chutant de plus de moitié pour passer à 11 minutes seulement en 2005. Il est évident que le fait d’avoir des activités sociales en dehors de son domicile n’implique pas automatiquement que l’on passera plus de temps avec les membres de sa famille — les gens peuvent par exemple passer ce temps de socialisation avec des amis ou des connaissances. Cependant, pour les personnes vivant dans des familles, comme c’est le cas des travailleurs dans la présente étude, plusieurs de ces sorties se font aussi avec le conjoint ou les enfants. Les activités sociales sont donc une occasion propice pour passer du temps en famille. Le fait que la durée moyenne consacrée aux activités sociales en dehors du domicile ait diminué entre 1986 et 2005 a contribué à 7 % du déclin du temps passé en famille.


Les travailleurs qui vivent avec de jeunes enfants passent plus de temps en famille

Parmi les autres facteurs qui sont associés à la durée moyenne du temps passé en famille, mais qui ont contribué de façon plus négligeable à la diminution observée entre 1986 et 2005, mentionnons en premier lieu la structure des familles. Comme on le constate dans le modèle 4, en maintenant constants tous les autres facteurs, la durée prédite du temps passé en famille par les travailleurs vivant avec un enfant de moins de 5 ans est significativement plus élevée que celle des travailleurs vivant avec un conjoint, mais sans enfants. Les parents vivant sans conjoint mais avec un enfant en bas âge, c'est-à-dire les travailleurs monoparentaux, étaient ceux qui passaient le plus de temps avec un ou des membres de leur famille (durée prédite d’environ une heure supplémentaire, comparativement à ceux vivant uniquement avec un conjoint). Au contraire, les travailleurs vivant seulement avec un adolescent ou un jeune adulte avaient la plus faible durée prédite de temps passé en famille de toutes les catégories. Cela est d’ailleurs peu surprenant, puisqu’ils n’ont pas de conjoint avec qui partager leurs activités en dehors du travail et que leurs enfants ont probablement leurs propres activités, qu’ils désirent faire seuls ou avec leurs amis.

Ces résultats pour l’ensemble des travailleurs masquent le fait que les femmes vivant en couple sont plus touchées que les hommes, du point de vue du temps passé avec la famille, par la présence de jeunes enfants dans leur ménage. En effet, la présence d’enfants, et en particulier d’enfants en bas âge, augmente de façon plus importante le temps passé en famille pour les femmes que pour les hommes. Une analyse supplémentaire a démontré que les femmes travailleuses vivant avec un conjoint et un enfant âgé de moins de 5 ans passaient en moyenne 47 minutes de plus avec les membres de leur famille que les hommes dans la même situation familiale (en maintenant les autres facteurs constants). La même analyse a montré que les femmes vivant avec un conjoint et au moins un enfant âgé entre 5 et 12 ans (mais pas de jeune enfants) passaient en moyenne 23 minutes de plus avec les membres de leur famille que les hommes ayant une situation familiale identique.

Une étude récente a démontré que les hommes et les femmes avaient de plus en plus tendance à se diviser équitablement le travail non rémunéré effectué à la maison, incluant les soins apportés aux enfants16. Cependant, la même étude a montré que les femmes continuaient de consacrer sensiblement plus de temps que les hommes aux divers soins des enfants, comme faire la lecture, les emmener au parc, les aider à faire leurs devoirs ou les conduire à différentes activités. Ces clivages persistants expliquent probablement en bonne partie pourquoi les femmes qui vivent en couple et avec un enfant passent plus de temps que les hommes, lors d’une journée typique de travail, en présence d’un ou de plusieurs membres de leur famille.

Les travailleurs monoparentaux de sexe masculin et féminin ne différaient cependant pas de manière statistiquement significative du point de vue du temps passé en présence des membres de leur famille. Il faut cependant dire que la majorité de ces travailleurs monoparentaux sont en fait des femmes (environ les trois quarts dans la présente étude).

Le temps passé à se déplacer, que ce soit en voiture ou en transport en commun, est aussi associé à une légère réduction du temps passé en famille. Cependant, parce que plusieurs de ces déplacements se font pour aller reconduire des enfants à des activités, la force de l’association statistique est relativement faible comparativement à d’autres facteurs. Les travailleurs canadiens passaient en moyenne plus de temps pour se rendre au travail et en revenir en 2005 qu’en 199217. L’analyse montre qu’il ne s’agit cependant pas d’un des principaux facteurs ayant contribué à la diminution du temps passé en famille.

Il en va de même pour les activités de lecture. Cette activité se fait généralement en solitaire, mais elle peut aussi se passer en présence d’un enfant ou d’un conjoint, lorsqu’ils sont présents dans le ménage. Malgré cela, les travailleurs qui avaient lu plus longtemps durant leur journée avaient aussi passé un peu moins de temps en compagnie de leur conjoint ou de leurs enfants.

On constate finalement que lorsque l’on maintient tous les autres facteurs constants, le sexe, l’âge, le niveau de scolarité et la région de résidence ne sont pas associés à une diminution ou à une augmentation statistiquement significative du temps passé en famille, et ce, parce que les autres facteurs mentionnés plus haut, comme la durée de la journée de travail, la structure familiale ou le fait d’avoir écouté la télévision, seul ou non, avaient une influence beaucoup plus marquée sur le temps passé en famille. Ainsi, à durée de journée de travail équivalente, par exemple, le fait que l’on soit un travailleur plus jeune ou plus vieux n’a pas d’incidence sur les chances que l’on passe plus ou moins de temps en famille.

Qu'en est-il des différences entre hommes et femmes?


Résumé

Depuis 1986, le temps moyen consacré par les travailleurs à faire des activités en présence des membres de leur famille lors d’une journée type a diminué sensiblement, passant d’environ 4 heures et 10 minutes par jour en 1986 à environ 3 heures et 25 minutes en 2005. Cette diminution a été observée dans la majorité des sous-groupes de la population des travailleurs, incluant les hommes et les femmes, les travailleurs vivant uniquement avec un conjoint et ceux vivant avec de jeunes enfants, les travailleurs ayant un diplôme universitaire et ceux n’ayant pas terminé leurs études secondaires. En bref, la diminution du temps que passent les travailleurs en compagnie des membres de leur famille était généralisée.

Plusieurs facteurs, associés à cette diminution du temps passé en famille entre 1986 et 2005, ont été identifiés dans l’étude. Le fait que la moyenne de temps consacré à l’emploi rémunéré lors d’une journée de travail type ait augmenté sensiblement depuis 1986 est le principal facteur expliquant pourquoi les gens passaient moins de temps en famille. Les autres facteurs qui ont eu une incidence sur la durée du temps passé en famille au cours de cette période sont en ordre d’importance relative : le fait que les travailleurs aient de plus en plus tendance à écouter la télévision seuls, à manger seuls, et qu’ils consacrent de moins en moins de temps aux repas, à écouter la télévision et à faire des activités sociales en dehors du domicile.

D’autres facteurs étaient corrélés au temps passé en famille. La présence d’un enfant dans la famille, en particulier d’un jeune enfant, était associée à une hausse substantielle du nombre de minutes passées en compagnie des membres de la famille lors d’une journée de travail type. C’était particulièrement le cas pour les femmes travailleuses vivant dans ce type de ménage. Aussi, le temps consacré à se déplacer en voiture, ainsi que le temps consacré à la lecture, diminuait le temps passé en famille.

Notes

  1. Sondage Ipsos-Reid. 2003 « Balance tops list of job desires / Life outside office beats money and job title, poll says », Globe and Mail, 7 mai.
  2. Ressources humaines et développement social Canada 2005. Conciliation travail-vie au Canada, http://www.rhdcc.gc.ca/asp/passerelle.asp?hr=fr/.
  3. Développement des ressources humaines du Canada. 2000. Les dispositions favorisant la conciliation travail-famille dans les conventions collectives au Canada, publié sous la direction de Charles-Philippe Rochon, décembre.
  4. Lacoursière, Ariane. 2006. « Refuser une promotion, une nouvelle mode », La Presse, lundi 20 novembre, La Presse affaire, p. 1.
  5. L. Duxbury, C. Higgins et D. Coghill. 2003. Témoignages canadiens: À la recherche de la conciliation travail-vie personnelle, Gouvernement du Canada.
  6. K.J.C. White et A.M. Guest. 2003. « Community lost or transformed? Urbanization and social ties », City and community, vol. 2, no 3, p. 239 à 259; J. Beggs, V. Haines et J. Hurlbert. 1996. « Revisiting the rural-urban constrast: personal networks in non-metropolitan and metropolitan settings », Rural Sociology, vol. 61, p. 306 à 325.
  7. W. Clark. 2002. « Le temps passé seul », Tendances sociales canadiennes, produit no 11-008‑XIF au catalogue de Statistique Canada, no 66, p. 2 à 7.
  8. A. Rufus. 2003. Party of one: the loners’ manifesto, New York: Marlowe & Company; L. Fisher. 2001. Celebrating Time Alone: Stories of Splendid Solitude, Hillsboro, Beyond Words Publishing Inc.
  9. C.R. Long et J.R. Averill. 2003. « Solitude : an exploration of benefits of being alone », Journal for the Theory of Social Behaviour, vol. 33, no 1, p. 21 à 44.
  10. Les périodes de temps qui sont passées seul ne sont pas nécessairement exemptes d’interactions sociales. Les travailleurs, lorsqu’ils sont seuls, peuvent en effet parler au téléphone ou utiliser les technologies informatiques comme les courriels ou le clavardage pour communiquer avec leurs proches. Le temps consacré à ces activités, où il y a interaction sociale malgré le fait que les personnes soient seules, est néanmoins marginal pour la très grande majorité des travailleurs. En 2005, la durée moyenne de temps passé à discuter au téléphone par les travailleurs lors d’une journée de travail (mais en dehors des heures de travail) était de moins de deux minutes par jour. Pour ce qui est du temps à clavarder ou à communiquer avec d’autres personnes par courriel, la moyenne n’était que d’environ 4 minutes. En bref, la plus grande partie du temps que les travailleurs passent seuls en dehors de leurs heures de travail n’implique pas d’interactions sociales avec les membres de leur famille.
  11. L.C. Sayer, A.H. Gauthier et F.F. Furstenberg jr. 2004. « Educational differences in parents’ time with children: Cross-national variations », Journal of Marriage and the Family, vol. 66, p. 1152 à 1169.
  12. L.C. Sayer, S.M. Bianchi et J.P. Robinson. 2004. « Are parents investing less in children? Trends in mothers’ and fathers’ time with children », American Journal of Sociology, vol. 110, no 1, p. 1 à 43; W.J. Yeung, J.F. Sandberg, P.E. Davis-Kean et S.L. Hofferth. 2001. « Children’s time with fathers in intact families », Journal of Marriage and the Family, vol. 63, p. 136 à 154.
  13. Sayer, Gauthier et Furstenberg jr., 2004.
  14. Au contraire, il est possible que les travailleurs qui ont plus tendance à passer beaucoup de temps en famille, par exemple, ceux qui vivent dans une famille avec de jeunes enfants, soit proportionnellement moins représentés dans la population (entraînant donc la moyenne globale du temps passé en famille à la baisse). Sayer, Gauthier et Furstenberg jr., 2004.
  15. On doit aussi souligner qu’il est impossible de savoir si le temps total passé par les travailleurs lors d’une semaine complète a diminué de façon aussi importante entre 1986 et 2005. Des données permettant de décrire et de documenter de telles tendances sur une base hebdomadaire n’existent malheureusement pas.
  16. K. Marshall. 2006. « Convergence des rôles des sexes », L’emploi et le revenu en perspective, produit no 75‑001‑XIF au catalogue de Statistique Canada, juillet, vol. 7, no 7.
  17. M. Turcotte. 2006. Le temps pour se rendre au travail et en revenir, produit no 89‑622‑XIF au catalogue de Statistique Canada.

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Auteur

Martin Turcotte est chercheur en sciences sociales à la Division de la statistique sociale et autochtone, Statistique Canada.


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Date de modification : 2014-04-23 Avis importants