Section 1 : Conditions économiques actuelles

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Aperçu 1 

Le PIB réel a rebondi de 0,3 % en mars, clôturant ainsi sa meilleure progression trimestrielle en un an (1,0 %). La croissance de l'emploi a repris en avril et en mai après avoir stagné en mars.

Les sources de croissance ont continué de se déplacer des dépenses des ménages vers les exportations et surtout vers les investissements des entreprises au premier trimestre. Les dépenses des ménages ont été tempérées par une absence de croissance des dépenses personnelles. Avec les emplois et les revenus qui poursuivaient leur progression, une part du ralentissement de la croissance des dépenses de consommation coïncidait avec des facteurs temporaires dans la région centrale du Canada, notamment l'augmentation de la taxe de vente provinciale au Québec et la fin des chèques de remise de la TVH en Ontario, deux mesures qui ont probablement stimulé les ventes au quatrième trimestre de 2010. Le ralentissement des dépenses était surtout le fait d'une diminution des dépenses en biens durables, qui s'est traduite par une demande de crédit à la consommation qui est restée faible. En se stabilisant, la demande de prêts hypothécaires a marqué la reprise de la construction résidentielle après trois trimestres de faibles déclins.

Les investissements des entreprises ont poursuivi leur relance, récupérant environ les deux tiers de la baisse affichée pendant la récession. Ce sont les dépenses des chantiers d'ingénierie, un secteur dominé par l'énergie, qui ont donné le ton à la croissance. Les dépenses pour les machines et le matériel se sont concentrées dans les secteurs agricole et industriel. Les machines et le matériel ont aussi représenté la plus grande partie des stocks constitués au premier trimestre.

Les exportations réelles ont poursuivi leur croissance à un taux annuel d'environ 6 %. Les produits énergétiques et les automobiles ont constitué la plus grande partie du gain observé au premier trimestre. Même si la catastrophe engendrée par le tsunami a eu pour effet de ralentir le commerce avec le Japon en mars, surtout dans le secteur de l'automobile, les exportations totales ont poursuivi leur croissance après que les machines, le matériel et les biens industriels eussent rebondi après un départ lent au début de l'année.

Les révisions apportées au PIB réel en 2008 et 2009 ont permis de définir avec plus de précision le cycle économique de 2008-2009, notamment en illustrant un pic plus aigu avant la récession, une contraction plus importante pendant le ralentissement et une reprise légèrement plus rapide. Au lieu d'une diminution nette de 0,1 % du PIB dans les trois premiers trimestres de 2008, les données révisées sur le PIB révèlent maintenant une augmentation nette de 0,2 %, ce qui lève toute ambiguïté entourant la possibilité que la récession aurait pu commencer avant le quatrième trimestre (il n'y a jamais eu d'ambiguïté dans les données de l'emploi puisque l'Enquête sur la population active présentait une croissance stable de l'emploi dans les trois premiers trimestres de 2008). La récession qui s'est amorcée au quatrième trimestre de 2008 est plus prononcée dans les estimations révisées, puisque la diminution totale est maintenant de 3,9 % (contre 3,3 % dans l'estimation précédente). La reprise qui a, semble-t-il, débuté au troisième trimestre de 2009 a également été révisée légèrement à la hausse pour passer à 5,1 % jusqu'à la fin de 2010, comparativement à 4,7 % dans l'estimation précédente.

Graphique 1.2

Marchés du travail

En mai, l'emploi a augmenté de 0,1 %, renforçant ainsi le gain de 0,3 % affiché en avril. Les emplois à temps plein ont représenté la totalité de cette augmentation et ont figuré pour les deux tiers de la croissance de l'emploi au cours des 12 derniers mois. De concert avec une diminution de la population active, le taux de chômage a régressé, passant de 7,6 % à 7,4 %. La population active n'a crû que de 0,8 % pendant l'année écoulée, traduisant de ce fait un taux d'activité moins élevé chez les jeunes, un ralentissement de la croissance de la population du principal groupe d'âge à 0,4 % depuis mai 2010 et un fléchissement du taux d'activité de ce groupe d'âge (surtout les femmes adultes).

La croissance de l'emploi a été concentrée dans les services, surtout dans le commerce où les emplois ont affiché leur premier gain depuis janvier. Les services aux entreprises ont aussi affiché de faibles gains. Ces progressions ont neutralisé les diminutions enregistrées dans le secteur public et le secteur de la fabrication. Dans cette dernière branche, les pertes sont surtout survenues en Ontario où les chaînes de montage d'automobiles ont subi les contrecoups de la pénurie de pièces en provenance du Japon, ce qui a eu pour effet de faire diminuer l'emploi total en Ontario. C'est le Québec qui a affiché la plus forte croissance de l'emploi, notamment dans le commerce, et son taux de chômage a baissé d'un demi-point pour s'établir à 7,3 %. L'Alberta a enregistré la plus forte croissance de l'emploi de l'Ouest canadien grâce à la demande dans le secteur de la construction, et son taux de chômage a aussi diminué d'un demi-point pour se fixer à 5,4 %.

Indicateurs avancés

Après avoir progressé de 0,6 % en mars, l'indicateur avancé composite a augmenté de 0,8 % en avril. Huit des dix composantes ont enregistré une hausse, soit deux de plus que le mois précédent.

Les trois composantes de la fabrication ont progressé, par rapport à une seule le mois précédent. Les nouvelles commandes ont rebondi de 0,5 %. La semaine de travail moyenne s'est allongée pour la troisième fois en quatre mois. Le ratio des livraisons aux stocks a augmenté, principalement sous l'effet de ventes plus élevées. Une grande partie des gains enregistrés dans le secteur de la fabrication ont été attribuables à l'augmentation des exportations, et l'indicateur avancé des États-Unis a affiché une autre hausse solide (+0,7 %).

Pour les composantes liées à la demande des ménages au Canada, les résultats ont été inégaux. L'indice du logement a enregistré son premier recul (-0,4 %) en six mois, les mises en chantier ayant ralenti tandis que les ventes affichaient une hausse. Les ventes de meubles et d'appareils ménagers ont progressé de 0,4 %, mais les ventes d'autres biens durables se sont repliées de 0,2 %.

Production

Le PIB réel a connu une hausse de 0,3 % en mars après un fléchissement de 0,1 % en février. La reprise de la croissance a été attribuable à la production de biens, les services n'ayant pas bougé pour un second mois d'affilée.

La production manufacturière a augmenté de 1,8 %, sa plus forte progression mensuelle depuis décembre 2006. C'est la reprise des chaînes de montage d'automobiles qui a dominé l'augmentation. Il y a aussi eu de fortes hausses dans toutes les industries de biens d'équipement, y compris un gain à deux chiffres dans la construction et dans les machines de l'industrie minière, et l'augmentation la plus prononcée dans l'industrie des produits aérospatiaux depuis le début de sa reprise l'été dernier.

Ailleurs dans le secteur des biens, la construction a augmenté de 0,7 %. Les services d'ingénierie ont continué de dominer des gains généralisés dans la construction. La production minière a stagné pour un troisième mois consécutif, en raison des problèmes techniques qui ont entravé la production pétrolière et gazière, et ce, en dépit d'un accroissement considérable dans la production des mines métallurgiques.

Les services n'ont pas bougé malgré l'augmentation observée dans les services de manutention des biens. La diminution dans les services de consommation a neutralisé les augmentations ainsi enregistrées, notamment dans le commerce de détail, les restaurants et les loisirs. De plus, la production du secteur public a plafonné jusqu'ici cette année, tandis que les services aux entreprises ont connu une progression de 0,1 %.

Demande des ménages

Les dépenses des ménages ont ralenti au premier trimestre malgré une progression stable de l'emploi et du revenu du travail. La diminution des transferts a eu pour effet de ralentir la progression du revenu disponible, après que l'Ontario a envoyé la deuxième vague de chèques de remise de TVH au quatrième trimestre (la première vague ayant eu lieu au deuxième trimestre de 2010, tandis que la dernière aura lieu au deuxième trimestre de 2011). De plus, il y a eu une hausse de la taxe de vente provinciale au Québec le 1er janvier 2011, ce qui a coïncidé avec des ventes au détail plus faibles au début de l'année. Dans l'ensemble, les dépenses de consommation réelles ont plafonné au premier trimestre, les ménages au Canada ayant plutôt choisi d'acheter des maisons au premier trimestre avant que n'entrent en vigueur en mars les nouvelles restrictions sur les prêts hypothécaires.

En volume, les ventes au détail ont chuté de 0,8 % en mars, soit une troisième diminution en quatre mois. Il s'agit ici de la plus longue période de ralentissement des ventes depuis le début de la récession à la fin de 2008. Cependant, même si l'affaissement des ventes à la fin de 2010 était attribuable aux biens durables, la demande de tels biens a augmenté en mars, en raison de la confiance des consommateurs. Les ventes ont chuté le plus dans le secteur du vêtement après que les gros rabais accordés après Noël eurent relancé les achats au début de l'année. Le fait que Pâques ait eu lieu plus tard cette année a également pu avoir retardé l'achat saisonnier de vêtements et d'aliments.

La demande de logements a ralenti en avril. Le nombre de maisons existantes vendues a reculé de 4,4 %, soit la plus forte de trois baisses mensuelles consécutives. Les ventes de maisons neuves ont chuté à leur plus bas niveau depuis la fin de 2009, après avoir connu leur meilleur trimestre de la reprise. Les mises en chantier d'habitations ont diminué de 3,1 %, la baisse ayant été concentrée dans la composante instable des unités multiples. Les mises en chantier de maisons unifamiliales ont oscillé autour de 65 000 unités (aux taux annuels) pour le huitième mois d'affilée. Il s'agit d'un niveau inférieur d'environ du tiers du sommet atteint au printemps de 2010. La diminution de la construction de maisons neuves a empêché le nombre de logements vacants d'augmenter, malgré le ralentissement récent des ventes.

Commerce international

Le déficit du compte courant a continué de diminuer au premier trimestre, passant sous la barre des 10 milliards de dollars pour la première fois en un an. Cette diminution est principalement le fait d'une hausse de l'excédent du commerce des biens qui, à 1,7 milliard de dollars, a atteint son plus haut niveau depuis le début de la récession à la fin de 2008. Même si les non-résidents ont acheté de plus grandes quantités de marchandises canadiennes, leur demande d'instruments financiers canadiens a régressé. Cette situation s'est surtout fait sentir sur le marché des obligations canadiennes où les achats de 11,8 milliards de dollars par les non-résidents correspondaient à environ un tiers du niveau atteint au premier trimestre de 2010 (les données financières ne sont pas désaisonnalisées). Toutefois, l'investissement direct au Canada aux deux derniers trimestres a totalisé 25,4 milliards de dollars, ce qui dépasse l'ensemble des investissements soit en 2009, soit en 2010.

Graphique 1.3

En mars, la balance commerciale des marchandises est demeurée excédentaire pour le quatrième mois consécutif. L'excédent commercial en janvier et février a connu une révision à la hausse par un montant combiné de 1,3 milliard de dollars, en grande partie sous l'effet d'une augmentation des exportations d'énergie de 0,7 milliard de dollars et d'une diminution de 0,4 milliard de dollars des importations d'énergie. En mars, l'excédent a légèrement augmenté pour se situer à 0,6 milliard de dollars lorsque le rebondissement des exportations a légèrement dépassé celui des importations. Le tsunami survenu au Japon au milieu de mars a fait baisser de 9 % les exportations du Canada vers le Japon et de 7 % les importations en provenance du Japon. Toutefois, ces diminutions représentent moins de 1 % de l'ensemble du commerce mensuel du Canada.

Les exportations ont augmenté de 3,5 % en mars pour ainsi récupérer la moitié de la baisse qu'elles avaient connue en février. Les pertes généralisées en février ont été suivies par des rebondissements tout aussi généralisés dans l'ensemble des composantes en mars, sauf dans le secteur de l'automobile. La reprise a été particulièrement vigoureuse pour ce qui est du volume des machines et du matériel et du prix des biens industriels, notamment les métaux. Le secteur de l'énergie a récupéré seulement le tiers environ de son déclin de février, même s'il reste au-dessus de chacun des mois de 2010, à la suite d'une poussée en janvier.

Les importations ont augmenté de 2,8 % et ont ainsi récupéré essentiellement la baisse observée en février. Il s'agit d'une augmentation généralisée où la croissance a été dominée par le secteur de l'automobile. La croissance des importations a cependant été atténuée par un autre fléchissement des prix, surtout dans les machines et le matériel. Le volume des importations de machines et de matériel s'est accru de 2,8 % et s'est situé tout juste sous son niveau record de mai 2008 (qui était manifestement une valeur aberrante lorsqu'on examine les autres mois de 2008, puisqu'elle traduisait l'arrivée d'un volume record d'aéronefs et de pièces ainsi que de matériel lié à la production d'électricité).

Prix

Au premier trimestre de 2011, l'indice implicite des prix des dépenses personnelles a augmenté de 0,8 %, ce qui représente 1,9 % de plus que le niveau atteint un an plus tôt. Cette hausse est quand même inférieure à l'augmentation de 2,6 % de l'IPC enregistrée pendant les quatre mêmes trimestres. La moitié de l'écart entre les deux indices de prix est attribuable à la variation des habitudes de dépense sous l'effet de la hausse du prix de certains articles (surtout l'énergie). On a constaté un écart similaire aux États-Unis puisque l'augmentation de 1,5 % de l'indice implicite des prix des dépenses personnelles a été inférieure à la hausse de 2,2 % de l'IPC.

Après avoir fait un bond de 0,8 % en mars, l'IPC a crû de 0,3 % entre mars et avril, laissant ainsi inchangé à 3,3 % le taux d'une année à l'autre. Les prix de l'énergie ont poursuivi leur croissance rapide, notamment en ce qui concerne l'essence. Toutefois, le bond de 1,6 % du prix des aliments en mars a été suivi par une diminution de 0,2 % en avril lorsqu'a commencé à se dissiper le choc du prix des légumes à la suite des mauvaises récoltes dans le sud des États-Unis.

Si l'on exclut les aliments et l'énergie, l'IPC a plafonné après une augmentation de 0,2 % en mars. La diminution du prix des vêtements et des articles autres que pour l'automobile a été neutralisée par les hausses au titre des véhicules automobiles et des loyers.

La récente flambée des prix des produits de base s'est en partie inversée en mai lorsque les prix sont revenus à leur niveau de mars. Cette inversion a été dominée par des diminutions d'environ 4 % dans le secteur de l'énergie et des métaux. Le prix du pétrole brut a régressé de 10 $ le baril après quatre augmentations d'affilée. Le cuivre et le nickel ont dominé la diminution dans les métaux, tandis que l'or continuait d'atteindre des niveaux records. Les prix agricoles ont fait exception au fléchissement du prix des produits de base lorsque certaines régions céréalières des États-Unis ont reçu des pluies inférieures à la moyenne.

Les prix des produits fabriqués ont poursuivi leur croissance, le gain de 0,5 % en avril étant à peu près égal à la hausse mensuelle moyenne qu'ils ont connue depuis qu'ils avaient amorcé une reprise soutenue en juillet 2010 qui a laissé les prix seulement 1,3 % sous leur niveau record atteint en août 2008. La reprise depuis l'été dernier a en grande partie été confinée au secteur du pétrole, du raffinage de métaux, des produits chimiques et des produits alimentaires. Pour beaucoup de produits, les prix continuent de diminuer. La situation a surtout été évidente dans les secteurs de l'automobile et du papier où les prix ont fléchi pour le neuvième mois consécutif, dans les machines (sept diminutions mensuelles consécutives) et dans le bois de construction (trois diminutions consécutives).

Marchés financiers

Au premier trimestre, le crédit total des ménages a connu une croissance de 93,2 milliards de dollars (aux taux annuels), en faible baisse par rapport au quatrième trimestre et bien en deçà des sommets de presque 120 milliards de dollars en 2007 et 2008. La demande de prêts hypothécaires a légèrement repris pour se situer à 67,6 milliards de dollars, poursuivant ainsi sa reprise par rapport au creux qu'elle avait connu pendant la récession à l'hiver de 2008. Toutefois, la croissance du crédit à la consommation n'a pas trop bougé par rapport au creux récent de 22,8 milliards de dollars au premier trimestre, et elle a été de presque 40 % inférieure aux augmentations trimestrielles affichées au milieu de 2007.

Ailleurs, les emprunts des administrations publiques en valeur nette ont poursuivi leur diminution des quatre derniers trimestres, passant d'un sommet de 102,2 milliards de dollars (aux taux annuels) à 88,0 milliards de dollars. Malgré d'imposants excédents financiers incessants, les sociétés ont continué de largement faire appel aux marchés financiers, notamment en émettant de nouvelles actions pour un montant de près de 35 milliards de dollars au premier trimestre.

En mai, le marché boursier a reculé de 1 % pour le second mois d'affilée. Les métaux et l'énergie ont dominé ce repli alors que les actions industrielles et les actions liées à la consommation augmentaient pendant que les actions financières plafonnaient. Le ralentissement du prix des actions a donné lieu à une décélération marquée des nouvelles émissions d'actions en avril, lorsque les entreprises ont préféré mobiliser des fonds par l'entremise du marché obligataire.

En mai, le dollar canadien a oscillé autour de 1,03 $US, retournant ainsi à son niveau moyen de février et de mars après une brève remontée à près de 1,06 $US en avril. La plupart des taux d'intérêt n'ont presque pas bougé en mai si ce n'est une légère diminution des taux hypothécaires en fin de mois.

Économies régionales

La Colombie-Britannique a dominé la croissance nationale, tous les secteurs y ayant affiché des gains au printemps. Les ventes dans la fabrication ont progressé de 2,2 % en mars, entraînant ainsi une augmentation de 5 % au premier trimestre. Les livraisons de papier ont bondi de 8 % en mars pour atteindre leur plus haut niveau de la reprise, tandis que les ventes de bois de construction demeuraient près de leur sommet de janvier. Les ventes de machines ont augmenté de 7 % au premier trimestre. Ailleurs, la demande des ménages a rebondi après un premier trimestre faible. Les mises en chantier d'habitations ont progressé de 24 % après avoir diminué de plus du tiers dans les trois mois précédents. Les ventes au détail ont grimpé de 0,2 %, mais elles ont néanmoins perdu 1,3 % au premier trimestre, soit la plus forte diminution au Canada.

C'est aussi dans la fabrication que la croissance a dominé au Québec. Les ventes des usines ont progressé de 2 % en mars pour ainsi faire monter à 4,2 % la croissance du premier trimestre. L'industrie des produits aérospatiaux a dominé les gains dans les deux cas. Les ventes au détail ont rebondi de 0,5 % en mars, mais elles ont quand même diminué pour le premier trimestre après une remontée à la fin de 2010, probablement en raison de la hausse de la taxe de vente provinciale du 1er janvier. Toutefois, la croissance du revenu du travail a atteint 1,5 % au premier trimestre, pavant ainsi la voie à une reprise des ventes au printemps.

La hausse des recettes pétrolières a fait augmenter les ventes de la fabrication de 3,5 % en mars pour les provinces des Prairies, égalant ainsi leur progression trimestrielle. Les mises en chantier d'habitations ont remonté de 5 % en avril après avoir connu une vive diminution le mois précédent. Les ventes au détail ont chuté de 0,1 % en mars, cependant la croissance au premier trimestre a été positive, reflétant par là les fortes hausses du revenu du travail.

Les ventes du secteur de la fabrication en Ontario ont remonté de 0,1 % en mars, récupérant une très faible partie du terrain perdu en février. Les livraisons d'automobiles sont demeurées lentes après avoir enregistré une diminution en février. En mars, les ventes au détail ont reculé de 0,8 %, leur troisième repli en quatre mois. Les mises en chantier d'habitations en avril ont diminué de 8 % après avoir commencé l'année sur une forte note.

Économies internationales

Aux États-Unis, la faiblesse du secteur de l'automobile a nui aux ventes et à la production en avril et en mai. Les ventes d'automobiles ont ralenti légèrement en mars et en avril avant de chuter de 10 % en mai, leur plus bas niveau depuis août 2010. Près des trois quarts de cette diminution a été attribuable à des entreprises japonaises qui ont dû faire face à une pénurie de produits causée par le bouleversement de la production de pièces au Japon à la suite du tsunami. Devant faire face à une pénurie de produits, les détaillants de véhicules japonais ont coupé les promotions aux consommateurs, ce qui a aussi amené les producteurs américains à augmenter leurs prix. En conséquence, les promotions offertes par les concessionnaires en mai ont été les plus faibles des neuf dernières années. Les véhicules vendus se composaient davantage de véhicules à haut rendement énergétique puisque les prix de l'essence aux États-Unis ont presque atteint des niveaux records. Le ralentissement des chaînes de montage d'automobiles a également fait diminuer la production manufacturière de 0,4 % en avril; si l'on fait exception de l'automobile, la production a augmenté de 0,2 %. Les ventes au détail en avril ont progressé de 0,5 % malgré le ralentissement du secteur de l'automobile, tandis que la croissance en mars subissait une correction qui la faisait passer de 0,4 % à 0,9 %.

Le marché de l'habitation a montré qu'il commençait à se sortir du creux de la vague. En avril, les ventes de maisons neuves ont affiché un second gain d'affilée d'environ 7 %. Toutefois, cela ne s'est pas traduit par un plus grand nombre de mises en chantier d'habitations, lesquelles ont chuté de 10,6 % après qu'on eut corrigé de 8 % à 13 % l'augmentation observée en mars. La diminution d'avril a été entièrement attribuable à la situation dans les États du sud où une saison active de tornades a pu bouleverser la construction.

La croissance de l'emploi a modéré en mai lorsqu'un ralentissement de la masse salariale du secteur privé au tiers de son augmentation moyenne des trois derniers mois a donné lieu à des coupes constantes de la part des administrations locales. Les fabricants ont supprimé des emplois pour la première fois depuis octobre dernier. Le taux de chômage n'a à peu près pas bougé à 9,1 %, se situant quand même à un point entier sous le sommet atteint pendant la récession.

Le rythme de la croissance dans la zone euro s'est accéléré au premier trimestre de 2011, le PIB réel augmentant de 0,8 % après un gain de 0,3 % dans les trois derniers mois de 2010. La production industrielle s'est repliée en mars sous l'effet des contractions des biens durables et des biens d'équipement. Les nouvelles commandes ont fait de même puisque la demande a stagné dans tous les secteurs. La construction est demeurée à la baisse, malgré un relèvement de la demande au début de la nouvelle année après les premières tempêtes de l'hiver. L'excédent commercial extérieur n'a pas bougé en mars puisque la forte augmentation du déficit de l'énergie a été neutralisée par une progression similaire de l'excédent au chapitre des biens fabriqués. Les consommateurs n'ont pas délié les cordons de leur bourse étant donné que la hausse des coûts du transport, du logement, de l'alcool et du tabac a fait monter l'inflation à un taux annuel de 2,8 % en avril, contre 1,6 % un an plus tôt, tandis que le taux de chômage restait inchangé à 9,9 %.

En Allemagne, le PIB réel a progressé de 1,5 % au premier trimestre après une augmentation de 0,4 % au quatrième trimestre qui avait été atténuée par un ralentissement de la construction attribuable à un hiver rigoureux. Les exportations sont demeurées le moteur de la croissance, augmentant de 7,3 % en mars pour atteindre leur plus haut niveau jamais enregistré, sous l'impulsion de la demande de machines et de matériel. La production industrielle a légèrement augmenté en mars après une forte progression le mois précédent, alors que les nouvelles commandes ont décliné après deux mois de croissance. La construction a vivement rebondi en janvier par rapport au creux qu'elle avait connu en décembre puis elle a enregistré des gains stables pour le reste du trimestre. Malgré un recul du taux de chômage, qui s'est établi à 6,1 % en avril, les consommateurs ont continué de faire preuve de frugalité et les ventes au détail ont fléchi pour le second mois d'affilée.

En France, le PIB réel a augmenté de 1 % au premier trimestre, stimulé par la forte demande intérieure. La production industrielle s'est contractée en mars après quatre mois de croissance. Les nouvelles commandes ont aussi chuté après des gains vigoureux en fin d'année. La construction a rebondi au début de la nouvelle année en raison d'une hausse de la demande. Les importations ont dépassé les exportations, creusant davantage le déficit commercial. Les consommateurs ont freiné leurs dépenses en mars après une croissance de deux mois. Le taux de chômage s'est établi à 9,4 % en avril, tandis que l'inflation se stabilisait à 2,2 %.

En Italie, la production totale a progressé de 0,1 % au premier trimestre, inchangée par rapport à celle du quatrième trimestre. La production industrielle a légèrement augmenté en mars après avoir rebondi le mois précédent, tandis que les nouvelles commandes enregistraient une progression. La construction et la demande de consommation ont été ternes même si le taux de chômage a reculé à 8,1 % en avril.

Au Royaume-Uni, le PIB réel a rebondi de 0,5 % au premier trimestre. Le long et rigoureux hiver a freiné la construction en décembre et janvier, laquelle n'a repris qu'en février et mars. La demande intérieure est demeurée faible, tandis que le taux annuel d'inflation atteignait en avril un niveau de 4,5 % jamais vu en deux ans et demi, sous l'influence de la hausse du coût des voyages et des taxes sur l'alcool et le tabac.

Au Japon, le PIB réel a chuté de 0,9 % au premier trimestre après une diminution de 0,8 % dans les trois derniers mois de 2010. La demande de consommation a repris en avril après avoir perdu presque 15 % d'une année à l'autre en mars. Les exportations se sont repliées de 12,5 % par rapport à celles d'un an plus tôt lorsque les livraisons d'automobiles et de semi-conducteurs ont chuté à la suite d'une diminution de la production provoquée par le tremblement de terre et les pannes de courant.

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