Section 3 : Étude spéciale

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La reprise des exportations canadiennes après la récession, 2009 à 2011

par Philip Cross* 1 

Une des caractéristiques les plus frappantes de la récession de 2008-2009 a été l'effondrement simultané du commerce tout autour du globe, la plupart des pays industrialisés ayant affiché des baisses de leurs exportations allant de 30 % à 40 %. Le Canada n'a pas fait exception, ses exportations ayant chuté de 27 % en seulement trois mois, soit d'octobre 2008 à janvier 2009. La perte totale de crête à creux était de 37 % au moment où le commerce a atteint son niveau le plus bas en mai 2009.

Cependant, les flux commerciaux mondiaux ont été presque aussi rapides à récupérer au cours des deux dernières années. Au deuxième trimestre de 2011, les États-Unis ont vu leurs exportations atteindre un nouveau record et récupérer la totalité de leurs pertes subies durant la récession. Ce faisant, les États-Unis ont rejoint d'autres grands exportateurs de l'Union européenne (notamment l'Allemagne) et de l'Asie en récupérant la totalité du terrain perdu pendant la récession. Le Canada constitue une exception, ses exportations au deuxième trimestre de 2011 ayant récupéré un peu plus de la moitié (53,5 %) de leurs pertes de la récession. On explore dans cette étude les raisons pour lesquelles les exportations du Canada ont pris du retard lors de la reprise. Pour ce faire, on examine les résultats affichés par les exportations vers les marchés d'exportation les plus importants du Canada selon les principaux secteurs. On compare ensuite ces caractéristiques structurelles des exportations canadiennes avec quelques autres grands pays exportateurs.

Le commerce international durant la récession

Une étude parue précédemment dans L'observateur économique canadien a examiné les raisons pour lesquelles les exportations ont chuté si fortement au cours des trois trimestres de la récession de 2008-2009 2  . Alors que la demande d'exportation a diminué pour tous les principaux groupes de produits, 84,4 % de la baisse des exportations nominales a été concentrée dans l'énergie, les biens industriels et les automobiles (au total, ces secteurs ont représenté 34,7 milliards de dollars de la baisse totale de 41,1 milliards de dollars des exportations de biens). Alors que les exportations vers tous les grands pays ont chuté, les États-Unis ont représenté plus de 80 % de la baisse des exportations canadiennes, ce qui reflète l'importance du marché américain pour des exportations clés comme celles d'énergie et d'automobiles.

Bien qu'il soit clair que la récession aux États-Unis a été la plus prononcée de l'époque d'après-guerre, avec des baisses de 5,1 % du PIB réel et de 10 % de la production industrielle, cela ne suffit pas à expliquer pourquoi les flux commerciaux ont diminué beaucoup plus. Certaines des plus fortes baisses des exportations du Canada reflètent la forte diminution des prix des matières premières pour les principales exportations du Canada, notamment celles d'énergie et de métaux 3  . Les recherches portant sur les raisons pour lesquelles les exportations mondiales ont chuté beaucoup plus que la production ont également mis en évidence deux autres facteurs. Le premier est que les stocks des biens échangés ont chuté plus rapidement que la production intérieure ou la demande finale 4  . L'autre facteur est que les exportations comptent beaucoup sur le financement du commerce, et les coûts d'emprunt ont monté en flèche (ou sont devenus tout simplement inaccessibles), après que la crise financière s'est aggravée en septembre 2008 5  .

La baisse des exportations durant la récession a été principalement attribuable à l'énergie, aux biens industriels et aux automobiles, mais ces trois mêmes secteurs ont été à l'origine du redressement des exportations, qui étaient en hausse de 51,0 % au deuxième trimestre de 2011 par rapport au deuxième trimestre de 2009. Ce rebond de 23,5 milliards de dollars en termes absolus signifie que ces secteurs ont récupéré les deux tiers de leurs pertes survenues durant la récession (allant de 54 % pour l'énergie à 82 % pour les biens industriels et 92 % pour les automobiles, même si les exportations de ces dernières sont restées bien en deçà de leur record historique établi en 2007).

Graphique 3.1

Bien que les secteurs qui ont été les plus touchés par la récession aient dominé la reprise, les quatre autres secteurs d'exportations ont, dans l'ensemble, continué à se contracter pendant la reprise. Au total, les exportations de produits agricoles, de produits forestiers, de biens de consommation et de machines et de matériel ont baissé de 12,4 %, ou de 5,6 milliards de dollars, pendant la récession. Mais au cours des huit trimestres de la reprise, elles ont diminué encore, soit de 2,4 %, ou de 1,0 milliard de dollars.

Puisque la faiblesse de ces secteurs à la traîne permet d'expliquer en grande partie la lente reprise des exportations totales, cette étude offre maintenant un aperçu détaillé de chacune des composantes, en commençant par celle des machines et du matériel.

Les secteurs à la traîne

Le secteur des machines et du matériel est le plus grand des quatre secteurs dans lesquels les exportations ont pris du retard au cours de la reprise, ses ventes à l'étranger s'étant chiffrées à 18,8 milliards de dollars au deuxième trimestre de 2011 comparativement à 20,0 milliards de dollars au deuxième trimestre de 2009 et à 23,3 milliards de dollars avant la récession. Une part de cette faiblesse au cours de la reprise est attribuable à la baisse des prix, mais le volume des exportations de machines et de matériel n'a connu aucun changement au cours des sept derniers trimestres.

Aucune composante des exportations de machines et de matériel n'a augmenté en termes nominaux depuis le deuxième trimestre de 2009. Le matériel de télécommunications a diminué davantage au cours de la reprise que durant la récession. Les machines industrielles et agricoles sont demeurées bien en deçà de leur niveau de la mi-2009, tandis que les machines de bureau se sont seulement stabilisées après une baisse de près d'un tiers pendant la récession. Une partie de cette faiblesse généralisée reflète le retard que les investissements des entreprises ont pris durant la reprise, en particulier aux États-Unis où ils n'ont pas atteint leur creux avant la fin de 2009. Un retard dans l'investissement des entreprises est habituel lors des reprises, en partie en raison de la longue période de temps entre l'envoi des bons de commande et la livraison de certains biens d'équipement importants. Les avions représentent un bon exemple de cela; leurs exportations ont culminé à 4,3 milliards de dollars au premier trimestre de 2009, après le début de la récession, mais elles n'ont pas encore commencé à se redresser, puisqu'elles ont atteint un creux de 13 ans de 2,8 milliards de dollars au deuxième trimestre de 2011 (l'afflux récent de nouvelles commandes d'avions est de bon augure pour un rebond futur des exportations aérospatiales).

Les produits agricoles et les biens de consommation ont, ensemble, affiché une nouvelle baisse de 0,8 milliard de dollars lors de la reprise après des pertes de 0,6 milliard de dollars pendant la récession. La diminution de 0,1 milliard de dollars enregistrée par les produits agricoles s'explique principalement par les aléas de la récolte de blé. Les exportations agricoles vers la fin de 2008 et en 2009 ont été soutenues par la récolte record de l'automne 2008, qui a gonflé la valeur des exportations alors même que l'économie mondiale glissait dans un fort ralentissement. Une récolte relativement pauvre l'an dernier a continué à freiner les exportations, alors même que les prix des céréales sur les marchés des matières premières augmentaient. Les exportations de biens de consommation ont été entraînées à la hausse par les produits pharmaceutiques, qui représentent près de la moitié de ce secteur. La demande pour ces biens a été exceptionnellement élevée en 2009 à cause de la grippe H1N1 mais les ventes sont, depuis, revenues à des niveaux plus normaux.

Les exportations de produits forestiers ont affiché une reprise modeste, étant passées de 4,7 milliard de dollars à 5,7 milliards de dollars au cours des huit derniers trimestres. Toutefois, elles demeurent inférieures à leur niveau d'avant la récession (6,5 milliards de dollars) et elles représentent à peine la moitié de leur niveau record de 10,9 milliards de dollars atteint au début de 2005. Les exportations de bois sont revenues à leur niveau de 2,3 milliards de dollars atteint au troisième trimestre de 2008, mais elles demeurent de moins de la moitié de leur niveau atteint durant le plus fort du boom de la construction de logements aux États-Unis en 2005. Les exportations de papier journal ont diminué d'un tiers pendant la récession et la reprise, et elles ont oscillé juste en dessous de 1,0 milliard de dollars chaque trimestre depuis la mi-2009.

Les secteurs connaissant une reprise

Parmi les trois secteurs où les exportations ont été les plus importantes tant durant la récession que lors de la reprise subséquente, ce sont les exportations du secteur de l'énergie qui ont été les plus faibles. Les exportations d'énergie ont été presque réduites de moitié (-49 %) pendant la récession, en grande partie en raison de l'effondrement des prix. Depuis que la reprise a commencé, les exportations d'énergie ont récupéré un peu plus de la moitié de leurs pertes. Les exportations de pétrole brut ont ouvert la voie, ayant presque doublé par rapport à leur creux atteint durant la récession pour se situer à un niveau record de 17,7 milliards de dollars au premier trimestre de 2011 (les interruptions d'approvisionnement ont fait diminuer les exportations au deuxième trimestre). Cela reflète à la fois la forte reprise des prix du pétrole et une augmentation considérable de la capacité des pipelines en direction des États-Unis.

Alors que le pétrole a complètement récupéré de ses pertes au début de 2011, les exportations d'énergie ont été freinées par la faiblesse persistante du gaz naturel, dont les exportations de 3,7 milliards de dollars au deuxième trimestre ont été à peine supérieures à leur creux de la récession et représentaient seulement 40 % de leur niveau d'avant la récession (8,9 milliards de dollars). La forte baisse des prix expliquent la plus grande part de cette diminution, qui est en partie le résultat de nouvelles techniques d'exploitation des gisements de schiste. Les exportations d'électricité sont demeurées également à un niveau de moitié inférieur à celui qu'elles avaient atteint avant la récession, se situant à 0,5 milliard de dollars au deuxième trimestre de 2011.

Les exportations de produits automobiles ont affiché des gains légèrement plus faibles lors de la reprise (49 % de croissance) que les biens industriels et les exportations d'énergie (51 % dans les deux cas) au cours des huit derniers trimestres. Pourtant, les exportations de voitures ont récupéré 92 % de leurs pertes pendant les trois trimestres où l'économie canadienne était en récession, contre un rebond de 82 % pour les biens industriels et de 54% pour les produits énergétiques. Cependant, cette image d'une reprise plus complète de l'automobile est trompeuse, car le secteur automobile est entré en récession bien avant le reste de l'économie. Ainsi, alors que les exportations d'automobiles ont presque retrouvé leur niveau du troisième trimestre de 2008, elles restent 30 % en dessous de leur sommet cyclique du troisième trimestre de 2007 (lui-même de 19 % inférieur au sommet atteint au premier trimestre de 2000). En comparaison, le niveau d'avant la récession des exportations de biens industriels au troisième trimestre de 2008 a été le plus élevé jamais atteint, reflétant la forte hausse des prix des métaux et des engrais, de sorte que leur reprise les laisse près de leurs niveaux de pointe.

Au sein des exportations d'automobiles, il ya eu un changement marqué dans la composition structurelle des véhicules à être expédiés. Le changement à long terme de la production de véhicules au Canada au détriment des camions et en faveur des voitures a fait en sorte que la valeur des exportations de camions a diminué de 4,0 milliards de dollars aussi récemment qu'à la fin de 2006 pour se situer à 2,1 milliards de dollars lorsque la récession a commencé. La fermeture d'une grande usine de camions à Oshawa en 2009 a réduit les exportations de camions à 1,0 milliard de dollars au deuxième trimestre de 2009, et elles ont depuis diminué à 0,6 milliard de dollars au deuxième trimestre de 2011 (il devrait être noté que la définition de camions dans les données sur le commerce international ne comprend pas les multi-segments et les VUS, qui sont attribués aux camions dans la plupart des classifications des ventes intérieures et extérieures 6  ). Alors que les exportations de camions ont diminué, les exportations de voitures particulières ont progressé de 9,8 milliards de dollars au premier trimestre, soit près du double du faible niveau qu'elles avaient atteint durant la récession (5,4 milliards de dollars), et près de leur record historique de 10,1 milliards de dollars atteint à la mi-2007 (comme pour le pétrole, des perturbations de l'approvisionnement ont fait diminuer les exportations au deuxième trimestre, reflétant les répercussions d'une pénurie de pièces en provenance du Japon).

Parmi tous les grands secteurs, ce sont les exportations de biens industriels qui sont les plus proches de leur record historique, s'établissant seulement 7,0 % en dessous de leur sommet atteint au troisième trimestre de 2010. Les métaux ont dominé la reprise, notamment les exportations de métaux précieux qui, à 4,3 milliards de dollars au deuxième trimestre, ont atteint presque le double de leur niveau d'avant la récession. Cette augmentation s'explique principalement par la hausse du prix de l'or. La plupart des autres métaux sont tout près de récupérer toutes leurs pertes subies durant la récession, notamment le nickel et le minerai de fer.

Exportations selon la région

La lente reprise des exportations canadiennes reflète en grande partie la dépendance du Canada aux marchés des États-Unis pour près de 75 % de ses exportations. Avec la lenteur de la reprise aux États-Unis, les exportations au sud de la frontière ont récupéré un peu moins de la moitié des pertes qu'elles ont subies durant la récession. En revanche, les exportations canadiennes vers le reste du monde étaient de retour à leur niveau d'avant la récession, soit 31,3 milliards de dollars au quatrième trimestre de 2010. La reprise plus complète des exportations en dehors des États-Unis reflète à la fois leur croissance beaucoup plus rapide depuis la mi-2009 (32 % à la fin de 2010 contre 18 % pour les exportations vers les États-Unis) et une plus faible perte au cours de la récession (24,2 % contre 34,9 % pour les exportations vers les États-Unis). Bien que la dépendance relative du Canada par rapport aux États-Unis ait été un désavantage dans le cycle actuel, cela n'a pas toujours été le cas. Par exemple, au cours de l'année qui a suivi la crise financière asiatique ayant débuté à la mi-1997, les exportations canadiennes vers les pays hors OCDE ont chuté de 22 %, tandis que les exportations vers les États-Unis ont augmenté de 12 %.

Les exportations en dehors des États-Unis ont régressé de 5,9 % au premier semestre de 2011, reflétant le ralentissement de la croissance en Europe et la perturbation des échanges commerciaux avec le Japon après le tsunami survenu en mars. Les exportations vers les marchés émergents sont demeurées égales à leur niveau d'avant la récession (12,4 milliards de dollars). Cependant, ces pays en développement ne représentaient encore que 11,3 % des exportations du Canada au deuxième trimestre de 2011. Les exportations vers les États-Unis ayant été soutenues au premier semestre de 2011 par la nouvelle capacité des pipelines à exporter de l'énergie, la reprise des exportations du Canada vers les États-Unis et le reste du monde étaient à peu près égale (26,5 % contre 24,4 %) au deuxième trimestre de 2011.

D'autres raisons en dehors de notre dépendance envers des exportations spécifiques pour le marché américain ont contribué à la lente reprise des exportations du Canada. Un facteur qui a freiné les exportations nominales du Canada a été l'appréciation du taux de change. Après être tombé à 80 cents (américains) au cours des creux de la récession, le dollar canadien est depuis retourné à parité avec le dollar américain. Depuis que leur reprise s'est amorcée à la mi-2009, les prix à l'exportation pour les produits canadiens ont augmenté de 9,7 % (après une chute de 16,7 % durant la récession), mais cela a été presque entièrement dû à la flambée des prix de l'énergie et des métaux. Les prix des produits fabriqués ont diminué de façon constante, avec des baisses de 6,2 % pour les machines et le matériel, de 0,5 % pour les biens de consommation et de 13,4 % pour les automobiles. La baisse des prix des biens fabriqués en usine a été entraînée par la hausse du taux de change, celle-ci réduisant le nombre de dollars canadiens qu'un exportateur reçoit pour les marchandises expédiées vers le marché américain (chaque dollar américain gagné achète moins de dollars canadiens lorsque le taux de change augmente). Bien sûr, d'autres facteurs aussi ont freiné les prix, tels que la baisse continue des prix des biens de technologie de pointe et des changements dans la composition des véhicules exportés (l'indice de Laspeyres pour les exportations d'automobiles a fléchi de 11,0% depuis que la récession s'est terminée comparativement à une baisse 13,4 % de l'indice de Paasche).

Exportations par d'autres pays

La lente reprise des exportations canadiennes contraste avec celles des autres grands pays. Les exportations en provenance des États-Unis ont atteint 361,3 milliards de dollars au deuxième trimestre 7  , surpassant ainsi leur niveau d'avant la récession; elles ont rebondi de 42,5 % après une baisse de 26,8 % durant la récession. La reprise plus rapide du commerce aux États-Unis reflète en partie la composition et la destination des exportations de ce pays.

Bien plus de la moitié des exportations américaines étaient destinées à des marchés émergents, incluant la région de l'Asie du Pacifique (23,8 %), le Mexique et l'Amérique du Sud (23,5 %) et d'autres marchés émergents comme la Russie, la Turquie et le Moyen-Orient (7,3 %) 8  . Ces économies ont récupéré beaucoup plus rapidement que les marchés développés d'Amérique du Nord, d'Europe et du Japon, qui représentaient 84,6 % des exportations du Canada en 2010. Par exemple, les exportations américaines vers les pays du Pacifique et d'Amérique du Sud ont dépassé leurs niveaux d'avant la récession, grâce surtout à des gains rapides des livraisons vers la Chine, la Corée du Sud et le Brésil. Par comparaison, les exportations américaines vers l'Amérique du Nord et l'Europe n'ont pas tout à fait retrouvé leur niveau d'avant 2008.

La structure des exportations des États-Unis est bien différente de celle du Canada, reflétant à la fois des avantages comparatifs différents (l'énergie est la plus importante exportation du Canada) et la prédominance de la demande pour les exportations américaines en provenance des marchés émergents. Les biens d'équipement sont les principales exportations des États-Unis, en particulier les produits aérospatiaux et les produits de technologie de pointe, suivis des biens industriels. Ensemble, ces deux composantes représentent près des deux tiers des exportations américaines. Les exportations de biens de consommation en provenance des États-Unis sont deux fois moins importantes que les exportations d'automobiles, alors qu'au Canada, les exportations d'automobiles sont presque quatre fois plus élevées que celles de biens de consommation. Les exportations de produits agricoles des États-Unis sont plus importantes que les exportations d'automobiles, tandis que les exportations d'automobiles sont plus de 50 % plus élevées que celles de produits agricoles au Canada. Cela reflète bien le fait que les États-Unis sont le premier exportateur mondial de produits de base comme le blé, le maïs et le coton.

Les exportations de l'Union européenne ne sont pas aussi diversifiées que celles des États-Unis. Les exportations de machines et de véhicules et d'autres biens de consommation y représentent près des deux tiers des exportations de biens; en ajoutant les produits chimiques, la proportion monte à 82,9 % 9  Toutefois, les marchés d'exportation de l'Union européenne sont plus diversifiés. Le marché américain vient en tête, avec 17,9 % des exportations en 2010. La Chine se situe en deuxième place, avec 8,4 %. D'autres importants marchés émergents pour les exportations sont la Russie (6,4 %), la Turquie (4,5 %), l'Inde (2,6 %), le Brésil (2,3 %) et la Corée du Sud (2,1 %). Alors que les exportations vers les États-Unis ne sont pas revenues à leur niveau d'avant la récession, les exportations vers les marchés émergents, elles, y sont revenues en 2010, grâce surtout à la Chine et au Brésil. L'Allemagne a dominé les exportations de l'Union européenne, sa part ayant été de 28,1 % en 2010, ce qui reflète la vigueur de ses exportations de machines et de véhicules. Le Royaume-Uni, la France et l'Italie ont représenté le tiers des exportations de l'Union européenne.

Conclusion

Comme la plupart des pays, le commerce du Canada a subi des pertes considérables pendant la récession de 2008-2009. Toutefois, la reprise des exportations canadiennes a été plus lente que dans beaucoup d'autres pays au cours des deux dernières années. Cela reflète en grande partie la lenteur de la reprise de l'économie américaine, notamment pour ce qui est de certains marchés clés tels que ceux du gaz naturel et du bois. Les exportations canadiennes vers le reste du monde avaient récupéré la plupart de leurs pertes subies durant la récession à la fin de 2010, ce qui témoigne de la reprise plus rapide des marchés émergents par rapport à l'économie américaine. Cela est également encourageant pour le Canada d'être en mesure de pouvoir entrer en concurrence sur les marchés américains lorsque la demande se renforce.

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