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Le présent document passe en revue les recherches récentes sur les déterminants des résultats sur le marché du travail des enfants d'immigrants au Canada et aux États-Unis. De nouvelles recherches sur les résultats obtenus sur le marché du travail au Canada y sont aussi présentées. Une bonne partie des recherches récentes porte sur l'écart entre les résultats des enfants d'immigrants, également appelés deuxième génération, et ceux des enfants de parents nés au pays, appelés troisième génération et générations subséquentes. La transmission intergénérationnelle des gains entre les immigrants, soit la première génération, et leurs enfants est également examinée.

Tant au Canada qu'aux États-Unis, les résultats sur le marché du travail des enfants d'immigrants sont égaux ou supérieurs à ceux des enfants de parents nés au pays. En moyenne, en l'absence de variables de contrôle, les enfants d'immigrants ont un niveau de scolarité plus élevé que celui des membres de la troisième génération et des générations subséquentes, mais des taux de chômage et de participation à la population active comparables. En outre, les enfants d'immigrants ont tendance à avoir des gains plus élevés et sont plus susceptibles d'occuper des emplois professionnels que leurs homologues dont les parents sont nés au pays, de nouveau avant correction pour tenir compte des différences de niveaux de scolarité, d'âge et ainsi de suite.

Au Canada, tout particulièrement, l'avantage en matière de gains chez les membres de la deuxième génération tient à leur niveau de scolarité plus élevé et à leur lieu de résidence, puisqu'ils sont regroupés dans de grandes régions urbaines où les salaires sont plus élevés. Toutefois, selon le niveau de scolarité et le lieu de résidence, au Canada, la deuxième génération a un écart salarial négatif par rapport à la troisième génération et aux générations subséquentes. Après la prise en compte des différences socioéconomiques, cet écart salarial négatif s'observe principalement chez les groupes de minorités visibles, particulièrement les Noirs. Aux États-Unis, selon le niveau de scolarité et le lieu de résidence, l'écart salarial positif entre les enfants d'immigrants et ceux de parents nés aux États-Unis disparaît, ce qui donne à penser que ces deux facteurs expliquent l'écart positif initial non corrigé entre ces deux groupes.

Les différences de groupe tenant à l'origine ethnique ou à la région d'origine sont marquées dans les deux pays. Aux États-Unis, les préoccupations portent surtout sur la deuxième génération d'origine centraméricaine, sud-américaine ou portoricaine. Ce modèle d'« assimilation segmentée » dans les études sociologiques américaines prévoit de moins bons résultats pour ces groupes, attribuables au plus faible niveau de scolarité des parents, à une plus forte proportion de familles monoparentales, à la discrimination ainsi qu'à d'autres facteurs. Les enfants d'immigrants du Mexique et d'autres pays d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud ont de moins bons résultats sur le marché du travail (avant correction) que ceux de la troisième génération et des générations subséquentes de Blancs ou d'autres groupes de deuxième génération. Les niveaux d'études beaucoup plus faibles de ces groupes expliquent partiellement leurs moins bons résultats. Ces niveaux de scolarité inférieurs sont attribuables à leur tour en partie aux plus faibles niveaux de scolarité des parents immigrants et à une mobilité ascendante au chapitre de la scolarité relativement faible entre les parents immigrants mexicains et leurs enfants. Toutefois, conditionnellement à leurs antécédents socioéconomiques, y compris le niveau d'études, les Américains d'origine mexicaine de deuxième génération enregistrent de meilleurs résultats sur le plan des gains que les membres de la troisième génération et des générations subséquentes dont les caractéristiques liées aux antécédents sont comparables. En outre, l'écart salarial négatif entre les travailleurs américains d'origine mexicaine et les Blancs de troisième génération et des générations subséquentes diminue de façon marquée de la première génération à la deuxième. Toutefois, les milieux économiques relativement défavorisés desquels proviennent les travailleurs d'origine hispanique ou latine, y compris mexicaine, expliquent la persistance de l'écart négatif entre les résultats de leurs enfants et ceux des enfants de troisième génération et des générations subséquentes.

Une variation considérable des résultats selon le groupe ethnique ou la région d'origine s'observe au Canada. Les groupes de minorités visibles ont tendance à avoir des niveaux de scolarité supérieurs. En particulier, les niveaux de scolarité des enfants de deuxième génération d'origine chinoise, sud-asiatique et africaine sont nettement supérieurs à ceux des enfants de troisième génération et des générations subséquentes. Cela se traduit par des résultats supérieurs sur le marché du travail, avant inclusion de variables de contrôle. Toutefois, selon les caractéristiques liées aux antécédents, les enfants dont les parents sont venus de pays d'Europe développés ont tendance à réussir mieux sur le marché du travail. Au Canada ainsi qu'aux États-Unis, après la prise en compte de nombreuses variables des antécédents socioéconomiques, des différences significatives en matière de résultats persistent chez les groupes de deuxième génération selon l'origine ethnique ou la région d'origine.

Pour ce qui est des déterminants des résultats agrégés, le niveau de scolarité est peut-être à l'origine de jusqu'à la moitié de l'écart positif non corrigé entre les gains de la deuxième génération et ceux de la troisième génération ainsi que les générations subséquentes. D'autres déterminants importants de l'écart salarial comprennent le lieu de résidence et la taille de la collectivité, l'origine ethnique ou la région d'origine, le « degré de rigidité » dans la transmission des niveaux de scolarité et des gains entre les immigrants et leurs enfants, et le « capital ethnique ». Ce dernier concept a trait habituellement aux avantages ou aux inconvénients pour l'individu du niveau global de revenu et de scolarité de son groupe ethnique dans son ensemble.

Globalement, les résultats au chapitre de la scolarité et sur le marché du travail des enfants d'immigrants aux Canada et aux États-Unis ont tendance à être égaux ou supérieurs à ceux de la troisième génération et des générations subséquentes. Néanmoins, quelques mises en garde s'imposent. L'intégration économique peut être un processus multigénérationnel. Dans l'un et l'autre pays, l'écart salarial, après inclusion de variables de contrôle, entre les minorités visibles et les membres de troisième génération et des générations subséquentes qui ne sont pas membres d'un groupe de minorité visible diminue de la première génération (les immigrants) à la deuxième génération (leurs enfants), et même à la troisième génération et aux générations subséquentes dans certains cas.

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