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Entre octobre 2008 et juillet 2009, le nombre total d'emplois a diminué de plus de 400 000 au Canada. En janvier 2011, l'emploi total était revenu à son niveau observé en octobre 2008. Quels sont les travailleurs qui ont été mis à pied pendant cette récession? Dans quelle mesure différaient-ils de leurs homologues mis à pied au cours des récessions du début des années 1980 et du début des années 1990? Combien d'entre eux ont trouvé un emploi peu après avoir été mis à pied? Parmi ceux qui ont été réemployés peu après avoir été mis à pied, lesquels, le cas échéant, ont connu des réductions substantielles de salaire? Le présent article utilise les données de l'Enquête sur la population active de Statistique Canada pour répondre à ces questions.

L'étude révèle plusieurs tendances clés.

Comparativement à leurs homologues qui ont été mis à pied de façon permanente ou temporaire au début des années 1980 et au début des années 1990, les travailleurs canadiens mis à pied au cours de la dernière récession étaient plus âgés, plus scolarisés et moins susceptibles de provenir du secteur de la fabrication. Ces changements temporels dans le profil des travailleurs mis à pied ont été le résultat principalement d'effets de composition, c'est-à-dire de modifications dans le profil d'âge/de scolarité de la main-d'oeuvre canadienne, ainsi que du recul séculaire qu'a connu le secteur de la fabrication.

Les travailleurs canadiens étaient moins susceptibles d'être mis à pied au cours de la dernière récession que leurs homologues au début des années 1980 et au début des années 1990. Évaluée sur une base mensuelle, la probabilité de mise à pied au début des années 1980 se situait en moyenne à 2,9 %; ce taux est presque 1,5 fois supérieur à celui de 2,0 % observé de 2008 à 2011. La probabilité de mise à pied se situait en moyenne à 2,7 % au début des années 1990.

Au cours des trois périodes examinées, les probabilités d'être mis à pied de façon temporaire ou permanente étaient relativement élevées chez les jeunes travailleurs (ceux de 15 à 24 ans), les personnes sans diplôme universitaire, les employés nouvellement recrutés (ceux ayant deux ans ou moins d'ancienneté) et les personnes travaillant dans le secteur des biens. Toutefois, ces tendances ne sont pas propres aux périodes de ralentissement économique; elles sont aussi observées en période d'expansion.

Parmi tous les travailleurs mis à pied au cours de la période de 2008 à 2011, 50 % ont trouvé un emploi rémunéré au cours des quatre mois suivant leur déplacement. Cette proportion est significativement plus élevée (tant statistiquement que quantitativement) que la proportion correspondante de 42 % observée au cours des deux récessions précédentes.

Les travailleurs les plus susceptibles d'être réemployés à court terme affichaient les caractéristiques suivantes : ils s'attendaient initialement à être rappelés; ils avaient un diplôme universitaire; et ils avaient plus de cinq ans d'ancienneté.

En moyenne, les employés qui ont été mis à pied au cours de la dernière récession et qui ont trouvé un emploi peu après ont vu leur rémunération hebdomadaire moyenne diminuer pour passer de 734 $ à 703 $. Toutefois, le quart a vu sa rémunération hebdomadaire diminuer de 23 % ou plus, tandis qu'un autre quart a vu sa rémunération hebdomadaire augmenter d'au moins 18 %.

Les baisses moyennes de la rémunération hebdomadaire ont atteint au moins 10 % pour les travailleurs suivants : ceux qui ont cessé d'être syndiqués; ceux qui sont passés d'une entreprise comptant au moins 100 employés à une entreprise plus petite; et ceux qui ont changé d'industrie et de profession dans leur nouvel emploi. Collectivement, ces groupes représentaient environ le quart des travailleurs mis à pied qui ont été réemployés au cours de la dernière récession. Par contre, les employés qui sont devenus syndiqués ou qui sont passés d'entreprises comptant moins de 100 employés à des entreprises comptant 100 employés ou plus ont enregistré des hausses moyennes de leur rémunération hebdomadaire de l'ordre de 8 % à 11 %. Collectivement, les deux derniers groupes représentaient environ 17 % des travailleurs mis à pied qui ont été réemployés au cours de la dernière récession.

Mis à part les taux de mise à pied plus faibles et les taux de réemploi à court terme plus élevés qu'au cours des deux récessions précédentes, le dernier ralentissement a été de plus courte durée. L'emploi total (désaisonnalisé) a mis 27 mois à revenir à son niveau d'avant la récession, comparativement à 53 mois au début des années 1990 et à 40 mois au début des années 1980.

Quoique au cours des trois récessions, les employés nouvellement recrutés risquaient plus d'être mis à pied que les travailleurs ayant un niveau élevé d'ancienneté, ils ont vu leur taux de mise à pied diminuer nettement au cours de la récession la plus récente. En revanche, les taux de mise à pied des travailleurs ayant un niveau élevé d'ancienneté n'ont pas diminué au cours de la récession la plus récente. En conséquence, une proportion plus élevée (28 %) de travailleurs mis à pied au cours de la dernière récession que de travailleurs mis à pied au cours de la récession du début des années 1990 (17 %) ou de celle du début des années 1980 (16 %) avait un niveau élevé d'ancienneté. Étant donné que les travailleurs ayant plus d'ancienneté ont tendance à connaître des pertes substantielles et soutenues de revenu, une question importante pour la recherche future est de déterminer si les pertes de revenu moyennes à long terme des travailleurs déplacés au cours de la dernière récession seront plus élevées ou plus faibles que celles de leurs homologues déplacés au début des années 1980 et au début des années 1990.

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