Base de données sur la productivité industrielle

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Contexte

Statistique Canada a diffusé une nouvelle base de données sectorielles de nature expérimental qui offre pour la première fois une série de données sur la productivité multifactorielle (PMF), la production et les facteurs englobant le capital (K), le travail (L), l'énergie (E), les matières (M) et les services achetés (S), laquelle série sera extrapolée rétrospectivement à 1961 et fondée sur le nouveau Système de classification des industries de l'Amérique du Nord (SCIAN). Les responsables des Comptes canadiens de productivité ont élaboré la base de données KLEMS par l'extrapolation rétrospective de chaque série au moyen de méthodes conformes à celles du Système de comptabilité nationale.

Jusqu'en 1997, la base de données KLEMS était structurée selon la Classification type des industries (CTI), après quoi sa construction a été fondée sur le SCIAN. Afin d'assurer la continuité des séries chronologiques, de nouvelles estimations  reposant sur le SCIAN ont été extrapolées rétrospectivement à 1961. Pour ce faire, les industries initialement définies selon la CTI ont dû être fractionnées pour correspondre à la structure du SCIAN. Cela a été relativement facile en 1997, la plupart des données de source ayant été codées en double selon l'un et l'autre système de classification cette année-là. Nous avons donc pu élaborer des ratios de fractionnement pour les sources en 1997, soit le produit intérieur brut (PIB) et ses composantes, le travail et l'investissement. Nous aurions pu également utiliser ces facteurs de fractionnement pour les années antérieures. Toutefois, cela posait le risque d'erreurs à défaut de composantes qui seraient demeurées relativement similaires au fil du temps, ce qui était malheureusement peu probable étant donné l'évolution de l'importance des industries. Par conséquent, les responsables du Système de comptabilité nationale ont décidé d'utiliser les données sur les biens et services de ses tableaux des entrées-sorties pour tenir compte de l'évolution à long terme des ratios de fractionnement de la production, des facteurs intermédiaires, du revenu du capital (l'excédent brut d'exploitation) et du revenu du travail. À leur tour, les ratios ont servi à élaborer des estimations du PIB, du travail et de l'investissement qui étaient compatibles au fil du temps.

Les données sur l'investissement de 1961 à 1997 fondées sur la CTI ont été converties aux industries du SCIAN, et le revenu du capital tel qu'il figurait à la CTI et au SCIAN a été fractionné de façon détaillée aux tableaux des entrées-sorties de la période. Le fractionnement du revenu du capital entre les deux systèmes est excessivement volatil pour les quatre industries suivantes : textiles et produits textiles; bois; édition; papier et produits connexes. Par conséquent, nous avons opté pour le fractionnement du PIB relatif à ces quatre industries au moment de convertir les données sur l'investissement de la CTI au SCIAN.

La méthode décrite ci-dessus d'estimation d'une série de données sur l'investissement fondées sur le SCIAN a également servi à convertir les estimations de travail de la CTI au SCIAN. Le fractionnement des salaires et traitements entre les deux aux tableaux des entrées-sorties a été utilisé pour convertir les estimations d'heures et d'emplois des salariés de l'un à l'autre. De plus, les estimations d'heures et d'emplois des travailleurs autonomes ont été converties de la CTI au SCIAN sur la base du partage du revenu mixte entre les deux systèmes.

D'autres améliorations ont été apportées tant aux estimations du travail qu'à celles du capital dans les Comptes canadiens de productivité.

Amélioration des estimations du facteur travail

Aux fins des mesures de la productivité multifactorielle (PMF), le facteur travail traduit la variation de la composition des travailleurs selon le niveau de scolarité, l'expérience et la catégorie (salariés contre travailleurs autonomes). La croissance du facteur travail (services travaillistiques) est un agrégat de la croissance du nombre d'heures travaillées par différentes catégories de travailleurs, pondérée de leur rémunération horaire.

Les hypothèses concernant la part du travail représentée par les travailleurs autonomes ont été modifiées pour tenir compte des changements qui ont eu lieu pendant les années 1990. Dans le passé, on supposait que les revenus des travailleurs autonomes étaient comparables en substance à ceux des salariés. Même si le recensement de la population montrait jusqu'en 1990 que cette hypothèse était raisonnable, pendant les années 1990 les revenus des travailleurs autonomes ont reculé par rapport à ceux des travailleurs de la production. La nouvelle mesure du travail autonome servant au calcul du facteur travail repose sur l'hypothèse selon laquelle la rémunération horaire des travailleurs autonomes est proportionnelle à celle des salariés ayant le même niveau de scolarité et d'expérience. Le facteur proportionnel ou d'échelle est fondé sur la rémunération horaire relative des salariés et des travailleurs autonomes d'après le recensement de la population pour chaque niveau de scolarité et d'expérience.

Le nombre d'heures travaillées a également été révisé pour tenir compte de l'information nouvelle sur les emplois et le nombre d'heures travaillées par emploi dans les secteurs des entreprises et non commercial. Les données sur le facteur travail du secteur non commercial ont été révisées de manière à ce qu'elles soient plus compatibles avec les estimations du produit intérieur brut (PIB) pour ce secteur. Le PIB non commercial est estimé principalement à partir des salaires et traitements du secteur de même que d'une partie modeste du rendement du capital qui est mesurée au moyen d'estimations de la dépréciation. Dans cet univers, les estimations de la productivité du travail devraient être essentiellement nulles. Aux fins des estimations précédentes, nous nous étions fondés sur l'Enquête sur la population active pour calculer les emplois et les heures travaillées dans le secteur non commercial. Toutefois, le PIB du secteur non commercial est calculé d'après l'estimation de l'emploi dans le secteur public formulée par la Division des institutions publiques (DIP). Les nouvelles estimations des heures travaillées dans le secteur public servent à apprécier les heures travaillées dans le secteur non commercial sur la base des estimations de la Division des institutions publiques et des données de l'Enquête sur la population active sur les heures travaillées par personne dans le secteur public.

Grâce à l'élaboration des comptes provinciaux de productivité du travail, de nouveaux repères du niveau du facteur travail ont été conçus et intégrés à la base de données KLEMS. Les repères en question comprennent les modifications apportées aux données sources (utilisation accrue de l'Enquête sur l'emploi, la rémunération et les heures de travail pour les estimations de l'industrie) et au nombre de jours fériés compris dans les estimations des heures travaillées.

Amélioration des estimations des services du capital

Le facteur capital est mesuré en fonction des services qui découlent du stock de capital. La donnée diffère du stock de capital utilisé parfois pour mesurer la productivité, car les diverses formes de capital n'engendrent pas toutes des services au même taux, tout comme les heures travaillées ne produisent pas toutes des services de travail au même rythme. Les actifs de courte durée, comme une voiture ou un ordinateur, doivent fournir tous leurs services en quelques années seulement avant d'être dépréciés complètement. Par contre, les services des immeubles de bureaux s'étalent sur des décennies. Dans cette optique, au cours d'une année, une tranche de voiture valant 1 $ fournit relativement plus de services qu'une tranche équivalente d'un immeuble. En raison des écarts entre les services du capital des actifs, le facteur capital est susceptible d'augmenter non seulement en raison d'une hausse des investissements dans le stock de capital, mais aussi par suite d'investissements dans un bien (du matériel, par exemple) qui procure relativement plus de services par dollar de stock de capital.

Il existe 30 catégories d'actifs qui servent à estimer les services du capital aux fins des programmes de la PMF, soit 15 types de matériel, 13 types de bâtiments, terrains et stocks.

La mesure des services du capital aux fins des programmes de la productivité multifactorielle (PMF) de Statistique Canada se présente en mode ascendant. Cette approche consiste en l'estimation du stock de capital pour chaque bien, en l'agrégation du stock de capital de divers types d'actifs dans chaque industrie pour estimer les services du capital selon l'industrie ainsi qu'en l'agrégation des services du capital sur l'ensemble des industries pour estimer les services du capital dans le secteur des entreprises et les secteurs agrégés de l'industrie.

Des améliorations ont également été apportées au volet du stock de capital. L'investissement est dorénavant étalonné en fonction des estimations de l'investissement qui figurent dans les tableaux des entrées-sorties. De nouvelles estimations de la dépréciation ont été intégrées à celles des services du capital. Une méthode révisée est utilisée pour mesurer le stock de terrains compris dans le stock de capital.

Des études récentes effectuées par Statistique Canada fournissent de nouvelles preuves empiriques sur le taux de dépréciation de diverses catégories d'actifs. Par conséquent, nous avons intégré les nouveaux taux de dépréciation estimatifs aux estimations des services du capital.

Nous avons révisé la méthode d'estimation des stocks de terrains dans le cadre des services du capital. Nous estimons dorénavant les terrains des industries canadiennes selon la méthode du Bureau of Labor Statistics des États-Unis. La méthode actuelle repose essentiellement sur l'hypothèse que la valeur réelle des terrains du secteur des entreprises ne varie pas, puis elle prévoit l'estimation de la valeur réelle des terrains par industrie, selon la part des impôts fonciers acquittés par chacune. La nouvelle méthode est décrite brièvement ci-dessous.

La valeur nominale des terrains du secteur agricole et du secteur des entreprises non agricoles est celle qui figure aux bilans des secteurs en question (tableaux CANSIM 002-0020 et 378-0004 de Statistique Canada). La valeur réelle des terrains des deux secteurs est fixée à proportion d'une estimation de la superficie totale des terres agricoles cultivables et de la superficie totale du territoire urbain.

Les données sur la valeur des terrains au niveau de l'industrie sont rares. Pour estimer la valeur nominale du stock de terrains des différentes industries, nous multiplions le stock de capital en bâtiments et ouvrages de génie par les ratios terrains­ouvrages. Les ratios terrains-ouvrages sont calculés à partir des bilans des entreprises qui ont fourni des données sur la valeur comptable des terrains et des ouvrages selon l'industrie pour la période de 1972 à 1987 (tableau CANSIM 180-0002).

Nous estimons la valeur réelle des terrains à l'échelon de l'industrie en y appliquant les déflateurs du capital en bâtiments. Les estimations finales des valeurs des terrains à l'échelon de l'industrie sont étalonnées en fonction du stock global de terrains dans l'ensemble du secteur des entreprises non agricoles.

Production et facteurs intermédiaires

La base de données sur la productivité industrielle offre des données sur les indices de quantité en chaîne de Fisher et les valeurs nominales de la production et des facteurs intermédiaires pour l'ensemble du secteur des entreprises de même que pour les industries particulières. La production est évaluée aux prix de base, tandis que les facteurs intermédiaires sont évalués aux prix d'acquisition. La production du secteur des entreprises au complet est mesurée en tant que valeur ajoutée, tandis que celle de l'industrie particulière est mesurée en tant que PIB ou valeur ajoutée, production sectorielle et production brute. La mesure précédente de la PMF du secteur des entreprises agrégé était fondée sur le PIB réel aux cours du marché. Le PIB réel mesuré aux cours du marché était estimé sur la base de la demande finale telle qu'elle figurait dans le Système de comptabilité nationale.

L'indice en chaîne de Fisher de la valeur ajoutée, de la production brute et des facteurs intermédiaires est estimé au moyen des tableaux de production et d'emplois (« make and use tables ») de Statistique Canada. La méthode consiste à se fonder sur les tableaux de production et d'emplois, en dollars actuels et constants, pour dériver des indices de prix implicites des entrées ou de sorties de biens ou services, puis à leur appliquer la technique d'agrégation de Fisher pour estimer l'indice en chaîne.

Comparaison de la production du secteur des entreprises dans les programmes annuel et trimestriel des Comptes canadiens de productivité

Dans le programme annuel des Comptes canadiens de productivité, la production de l'ensemble du secteur des entreprises est mesurée en tant que valeur ajoutée aux prix de base, laquelle est calculée au moyen de l'approche « ascendante » qui consiste à agréger toutes les industries dans le secteur des entreprises. Cette mesure diffère de la mesure de la production de l'ensemble du secteur des entreprises qui est établie dans le programme trimestriel des Comptes canadiens de productivité (voir le programme statistique no 5042). Dans le programme trimestriel, la production de l'ensemble du secteur des entreprises est basée sur le produit intérieur brut (PIB) aux prix du marché, lequel est calculé selon l'approche « descendante » qui consiste à soustraire de la demande finale plusieurs composantes du secteur non commercial. Ces deux approches se traduisent par des taux de croissance qui sont légèrement différents à court terme, mais identiques à long terme.

La différence qu'affiche la production de l'ensemble du secteur des entreprises dans le programme annuel et dans le programme trimestriel des Comptes canadiens de productivité est attribuable à plusieurs facteurs. Premièrement, la production à valeur ajoutée de l'ensemble du secteur des entreprises est évaluée aux prix de base dans le programme annuel, alors qu'elle est évaluée aux prix du marché dans le programme trimestriel. La différence entre la valeur ajoutée aux prix du marché et la valeur ajoutée aux prix de base correspond aux impôts sur les produits moins les subventions sur les produits.

Deuxièmement, la valeur ajoutée réelle calculée au moyen de l'approche ascendante et de l'approche descendante comporte l'agrégation de différentes composantes selon la technique en chaîne de Fisher. La valeur ajoutée réelle basée sur l'approche ascendante est calculée par l'agrégation des estimations de la valeur ajoutée à l'échelon des industries, alors que la valeur ajoutée réelle basée sur l'approche descendante est calculée par l'agrégation des diverses composantes de la demande finale. Par conséquent, les deux estimations ne sont pas identiques.

Troisièmement, les deux estimations de la production de l'ensemble du secteur des entreprises n'ont pas le même cycle de révision. Ces estimations sont provisoires et sont révisées pour la période allant de l'année des tableaux des entrées-sorties les plus récents à l'année de référence pour laquelle des estimations annuelles sont possibles. Les estimations de la production et de la productivité calculées selon l'approche descendante sont révisées chaque année en mai, alors que celles calculées selon l'approche ascendante sont révisées en novembre.

Quatrièmement, le loyer imputé des logements occupés par leur propriétaire est traité différemment dans les deux estimations de la production du secteur des entreprises. Selon la méthode descendante, le loyer imputé n'exclut pas tous les facteurs intermédiaires, alors que c'est le cas selon l'approche ascendante.

Productivité multifactorielle

Les mesures de la productivité multifactorielle à Statistique Canada sont tirées d'un cadre comptable de la croissance qui nous permet d'isoler les effets de l'intensification du capital, de l'accroissement des compétences et de l'approfondissement des facteurs intermédiaires sur la hausse de la productivité du travail. La part résiduelle de la croissance de la productivité du travail que n'explique pas l'intensification du capital, l'accroissement des compétences et l'approfondissement des facteurs intermédiaires est qualifiée de « croissance de la productivité multifactorielle ». La croissance à ce chapitre est souvent liée aux changements technologiques ou organisationnels ou aux économies d'échelle.

La productivité multifactorielle du secteur des entreprises repose sur la valeur ajoutée. Elle mesure l'efficience caractéristique de l'utilisation des facteurs capital et travail pour engendrer une valeur ajoutée. Il s'agit du ratio de la production aux facteurs travail et capital conjugués. La productivité multifactorielle à l'échelon de l'industrie est mesurée sur la base de la valeur ajoutée, de la production sectorielle ou de la production brute. Lorsqu'elle est fondée sur la production brute ou la production sectorielle, elle mesure l'efficience de l'utilisation dans la production de tous les facteurs, y compris capital, travail et facteurs intermédiaires. Il s'agit du ratio entre la production et les unités conjuguées de tous les facteurs.

Données stockées dans CANSIM : tableaux 383-0021 et 383-0022

Le tableau 383-0021 offre une série de données sur la productivité multifactorielle, la valeur ajoutée, le facteur capital et le facteur travail dans le secteur des entreprises agrégé et d'importants sous-secteurs, selon le Système de classification des industries de l'Amérique du Nord (SCIAN). Le tableau comprend la série allant de 1961 à l'année la plus récente pour laquelle il est possible de formuler des estimations annuelles. Le tableau 383-0022 offre une série de données sur la productivité multifactorielle, la production brute, la valeur ajoutée, le capital, le travail et les facteurs intermédiaires au niveau d'industries particulières, également selon le SCIAN. Les données qui y figurent sont celles de la période de 1961 à l'année la plus récente des tableaux des entrées-sorties.

Par suite de la parution des nouveaux tableaux, les tableaux antérieurs 383-0013, 383-0014, 383-0015, 383-0016, 383-0017, 383-0018 et 383-0019 sur la productivité multifactorielle seront supprimés.