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Section 3 : La demande d’eau au Canada

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L’eau touche tous les aspects de la vie humaine, à la maison, au travail et durant les loisirs. Certaines utilisations de l’eau ont lieu dans son milieu naturel tandis que d’autres utilisations nécessitent son extraction. La pêche commerciale, le transport des marchandises et la navigation de plaisance sont des exemples d’utilisations sans prélèvement. Les ménages et la plupart des activités industrielles, toutefois, entraînent des prélèvements d’eau de l’environnement. La mesure des principales utilisations socioéconomiques de l’eau fournit de l’information à l’appui de la gestion de l’eau.

L’eau prélevée est soit utilisée directement à partir de la source ou traitée avant d’être utilisée. Le traitement, qui vise à améliorer la qualité de l’eau, peut être fait sur place par l’utilisateur ou dans une installation centralisée. Par exemple, le traitement de l’eau nécessaire à la fabrication de papier a lieu habituellement sur place, tandis qu’en 2007, 85 % de la population du Canada a été alimentée en eau traitée par une installation centrale qui était ensuite acheminée aux ménages 1 , 2 .

Utilisation de l’eau

En 2005, environ 42 km3 d’eau ont été prélevés de l’environnement et utilisés aux fins d’activités économiques et ménagères au Canada (tableau 3.1). Environ 14 % de cette eau provenait du réseau public d’alimentation en eau et approximativement 86 % ont été prélevés directement de l’environnement par l’utilisateur final. Environ 10,5 % de l’eau prélevée directement de l’environnement n’était pas de l’eau douce (eau saumâtre ou eau salée), et la majeure partie de cette eau a été utilisée par le secteur de la production thermique d’énergie électrique 3 .

Plus de 90 % du volume d’eau prélevée a été utilisé pour soutenir l’activité économique, et environ 9 % a été utilisé directement par le secteur résidentiel. Le secteur résidentiel a utilisé 56 % de l’eau fournie par le réseau public d’alimentation en eau. Le secteur qui a utilisé la plus grande quantité d’eau dans l’ensemble, et de loin, est le secteur de la production thermique d’énergie électrique (tableau 3.1).

Utilisation de l'eau selon le secteur

Production thermique d’énergie électrique

Le secteur de la production thermique d’énergie électrique, qui comprend les centrales de production d’énergie nucléaire et d’énergie à partir de combustibles fossiles, a prélevé le plus d’eau douce au Canada en 2005. Ces centrales de production d’énergie prélèvent de grandes quantités d’eau, habituellement de plans d’eau de surface, pour aider aux processus de refroidissement requis à la production d’électricité. L’utilisation de l’eau aux fins de refroidissement entraîne de l’évaporation, ce qui représente une bonne partie de l’eau consommée par ce secteur. La production thermique d’énergie électrique a utilisé 66 % (27,8 km3) d’un volume total de 42 km3 d’eau douce prélevé en 2005 (tableau 3.1). Une partie considérable de l’eau prélevée par ce secteur est recirculée. En 2005, le volume d’eau recirculée représentait environ 15 % du volume total d’eau prélevé de l’environnement par ce secteur 3 .

Industries de fabrication

Les industries de fabrication utilisent l’eau aux fins de nombreuses activités de production comme le traitement, le nettoyage et le refroidissement. L’eau peut également être ajoutée au contenu des produits finaux. En 2005, le secteur de la fabrication s’est classé au deuxième rang pour la quantité d’eau utilisée, étant à l’origine de 14 % (5,7 km3) des prélèvements d’eau totaux (tableau 3.1). Les services publics ont fourni 10,8 % de cette eau en 2005 et 13,2 % en 2007 4 . En 2005, le plus important utilisateur dans le secteur de la fabrication a été la fabrication du papier, dont les prélèvements d’eau totaux ont représenté 45 %, ou 2,56 km3, de la part du secteur de la fabrication, suivi des industries de première transformation des métaux, avec 28 % et de la fabrication de produits chimiques, avec 9 % (tableau 3.2).

Collectivement, les industries de fabrication ont recirculé un peu plus de la moitié de l’eau qu’elles ont prélevée. En 2005, l’industrie de la fabrication des produits du pétrole et du charbon a affiché le taux de recirculation le plus élevé, soit de 140 % : elle a réutilisé l’eau prélevée de l’environnement plus que toute autre industrie de fabrication, avant que cette eau soit évacuée ou consommée par ses procédés de fabrication. La proportion d’eau prélevée consommée par cette industrie, à 12 %, était comparable aux taux des autres industries dans ce secteur (tableau 3.2).

De 2005 à 2007, les prélèvements d’eau ont diminué dans 13 des 16 industries visées par l’enquête (tableau 3.3). Deux industries de fabrication font une utilisation d’eau beaucoup plus importante que toute autre industrie dans ce secteur (tableau 3.3). En 2007, l’industrie de la fabrication du papier a prélevé 1 960 Mm3 d’eau, suivie de 1 183 Mm3 d’eau pour l’industrie de la première transformation du métal. Viennent ensuite, dans l’ordre, l’industrie de la fabrication de produits chimiques, qui a prélevé 437 Mm3 d’eau, l’industrie de la fabrication de produits du pétrole et du charbon, qui en a prélevé 373 Mm3 et l’industrie de la fabrication des aliments, qui en a prélevé 291 Mm3 en 2007.

Eaux usées

Les eaux usées sont les eaux qui, après avoir été utilisées aux fins d’une activité ou d’un procédé, sont restituées à l’environnement. Les eaux usées peuvent subir un traitement pour éliminer les contaminants avant d’être rejetées dans l’environnement, ou elles peuvent être rejetées sans avoir été traitées. Le traitement peut avoir lieu sur place; toutefois, les eaux usées rejetées dans un réseau d’égouts sanitaires peuvent parcourir de longues distances avant d’aboutir dans un système de traitement et être restituées à l’environnement.

Les réseaux d’égouts transportent plus que les eaux domestiques : ils peuvent également recevoir les eaux usées des secteurs commercial, industriel et institutionnel, ainsi que l’eau qui ruisselle des toits et des chaussées et pénètre dans les égouts pluviaux 5 . En 2006, plus des trois quarts des ménages canadiens étaient reliés à un réseau municipal de collecte des eaux usées 6 . Selon un inventaire dressé en 2009, le Canada compte plus de 2 100 stations d’épuration des eaux d’égout (tableau 3.4).

Il existe différents niveaux de traitement des eaux usées utilisant des procédés physiques, biologiques et chimiques. Le traitement primaire comprend la sédimentation de base des matières solides. Les traitements secondaire et tertiaire peuvent utiliser divers autres procédés pour améliorer la qualité des effluents, y compris la sédimentation secondaire (aération), le filtrage, l’élimination des nutriments et la désinfection. En 2004, le traitement des eaux usées était au moins de niveau secondaire pour environ 74 % de la population desservie par un réseau d’égouts sanitaires 7  . Les collectivités plus grandes sont plus susceptibles de bénéficier d’un niveau plus élevé de traitement des eaux usées.

Certaines substances sont difficiles à éliminer des eaux usées. Par exemple, des scientifiques ont trouvé des résidus de produits pharmaceutiques dans des étendues d’eau 8  . Ces substances peuvent être excrètes ou jetées dans l’évier, aboutissant dans les eaux usées et, ultérieurement, dans les rivières et les lacs. En 2005, 11 % des ménages qui avaient des restes de médicaments ou des médicaments périmés ont déclaré qu’ils les éliminaient en les jetant dans l’évier ou dans la toilette ou en les enfouissant 9  .

En 2006, 19 % des ménages canadiens ne vivant pas en appartement avaient une fosse septique privée 10  . Les systèmes septiques rejettent du nitrogène et du phosphore dans l’environnement et peuvent être une source de contamination des eaux souterraines. Par contre, l’entretien des fosses septiques peut réduire au minimum leurs répercussions sur l’environnement. En 2006, le quart des ménages ayant une fosse septique ont déclaré effectuer un entretien tous les quatre ans ou plus, 43 % d’entre eux ont déclaré le faire tous les deux ou trois ans et 21 %, au moins une fois l’an. Six pour cent des ménages ont déclaré n’avoir jamais vidé ou entretenu leur fosse septique 10 . La Société canadienne d’hypothèques et de logement recommande que l’entretien soit fait tous les trois à cinq ans ou lorsque le tiers du volume de la fosse est constitué de matières solides 11  .

L’industrie est également un important utilisateur d’eau et doit souvent traiter les effluents avant de les rejeter. En 2006, l’industrie a investi 249 millions de dollars dans les mesures de lutte contre la pollution afin de réduire la pollution des eaux de surface 12 . En 2007, les industries de fabrication, d’extraction minière et de production thermique d’énergie électrique ont évacué 32 793 Mm3 d’eau. Les centrales thermoélectriques ont été à l’origine de la majeure partie (83 %) de ces rejets. La plus grande partie de l’eau (88 %) a été déversée dans les plans d’eau de surface et n’a pas été traitée avant d’être évacuée 3 .

En 2007, les fabricants ont rejeté 4 122 Mm3 d’eau, principalement dans les plans d’eau de surface (77 %) et dans les réseaux d’égouts publics (11 %) 4 . Trente-trois pour cent de l’eau évacuée par les fabricants n’a pas été traitée avant d’être évacuée. Dix-sept pour cent des effluents ont fait l’objet d’un traitement primaire, 44 %, d’un traitement secondaire ou biologique et 7 %, d’un traitement tertiaire.

En 2007, les industries de l’extraction minière ont évacué 755 Mm3 d’eau. La plus grande partie de ces eaux usées a été déversée dans les plans d’eau de surface (66 %), 16 % allant dans les eaux souterraines et 11 %, dans les bassins de décantation des résidus. Plus de la moitié des eaux usées évacuées dans les plans d’eau de surface et dans les eaux souterraines n’avait pas été traitée 3 .

Secteur résidentiel

Les usines de traitement de l’eau potable traitent l’eau qui est fournie aux utilisateurs commerciaux, industriels, institutionnels et résidentiels. Dans le secteur résidentiel, l’eau est distribuée aux ménages pour utilisation personnelle, y compris pour boire, se laver, nettoyer ainsi que pour arroser le gazon. En 2007, 86 % des ménages ont été alimentés en eau par une source municipale et 12 % avaient un puits privé 13 .

Selon un inventaire des usines de traitement de l’eau potable desservant des collectivités de 300 personnes ou plus, en 2009 le Canada comptait plus de 2 000 usines de traitement de l’eau potable (tableau 3.4) desservant 28 millions de Canadiens. Les usines de traitement de l’eau potable et les réseaux de distribution de cette eau sont exploités par des opérateurs employés par les services publics qui testent et traitent l’eau pour s’assurer qu’elle est propre à la consommation humaine. Les administrations provinciales et territoriales ont adopté des lois destinées à garantir l’approvisionnement en eau potable saine et de qualité conformément aux Recommandations pour la qualité de l’eau potable au Canada publiées par Santé Canada 14 , 15  . Bien qu’environ 88 % de l’eau traitée par les usines de traitement de l’eau potable provenait de sources d’eau de surface, 10 % provenait d’eaux souterraines et 2 %, d’eaux souterraines sous l’influence directe de l’eau de surface (ESSID) 1 .

En 2007, 807 millions de dollars ont été dépensés en frais d’exploitation et d’entretien pour l’acquisition et le traitement de l’eau dans les usines de traitement de l’eau potable. Les coûts de main-d’oeuvre (302 millions de dollars) représentaient la majeure partie de ces dépenses, les matériaux, 198 millions de dollars et l’énergie, 199 millions de dollars 1 .

En 2005, les prélèvements d’eau pour répondre aux besoins du secteur résidentiel se situaient au troisième rang en importance, représentant 9,0 % de l’utilisation totale d’eau (3,8 km3) (tableau 3.1). Ce volume représentait une utilisation résidentielle d’eau par habitant de 117 m3 par an ou 320 litres par personne par jour (L/jour) en 2005. Cette valeur surestime cependant l’utilisation d’eau par les ménages, puisqu’une partie de l’eau attribuée au secteur résidentiel est utilisée par d’autres secteurs de l’économie comme les entreprises ou les établissements. En outre, il est difficile de produire des estimations nationales des fuites des réseaux de distribution d’eau puisque toutes les provinces ne mesurent pas toute la consommation d’eau.. Au Québec, l’une des provinces les plus peuplées au Canada, seulement 17 % des clients résidentiels et 37 % des clients commerciaux utilisant les services d’eau publics possèdent des compteurs d’eau 16 . Dans le cadre de la National Water and Wastewater Benchmarking Initiative, on a examiné l’utilisation de l’eau dans les ménages alimentés par 34 services d’eau d’un bout à l’autre du Canada et on a constaté qu’en 2007, le volume médian d’eau utilisé était de 243 L/jour 17 .

Les usines de traitement classique et les usines de filtration directe ont produit 55 % de l’eau traitée en 2007 et ont approvisionné en eau 16,5 millions de personnes. Le procédé classique de traitement de l’eau existe depuis plus de 100 ans et a été utilisé pour traiter 47 % de l’eau produite par les usines de traitement de l’eau potable au Canada en 2007. Les usines de traitement classique et les usines de filtration directe utilisent divers procédés physiques et chimiques pour filtrer l'eau. La seule différence entre les deux est que les usines de traitement classiques utilisent des procédés de sédimentation pour le traitement de l’eau, alors que les usines de filtration directe ne les utilisent pas 18 . Ces usines utilisent également des procédés de désinfection, habituellement la chloration, pour détruire les agents pathogènes dans l’eau. Un autre 24 % de l’eau a été traité au moyen de procédés de désinfection sans filtration. D’autres techniques de pointe utilisant des membranes de filtration ont été utilisées pour produire 4 % de l’eau traitée. En 2007, les coûts d’exploitation et d’entretien des usines de traitement classiques et des usines de filtration directe étaient de 161 $ et 139 $ par mille mètres cubes de production, respectivement, tandis que ceux des systèmes de filtration par membrane seulement étaient de 315 $ par 1 000 mètres cubes de production 1 .

Agriculture

Le secteur agricole a été à l’origine de 4,6 % (près de 2 km3) du volume total d’eau prélevé en 2005 (tableau 3.1). La plus grande partie de cette eau a été utilisée pour irriguer les cultures, et les 16 % restants, pour soutenir la production animale.

L’humidité du sol est essentielle à la croissance des cultures. L’humidité du sol est réapprovisionnée par les précipitations ou par l’irrigation. L’irrigation aide à compenser l’absence d’humidité dans le sol en périodes de faibles pluies et contribue à des rendements de cultures plus élevés et plus prévisibles. Même si la plupart des cultures au Canada sont des cultures pluviales, certaines ont besoin d’irrigation.

Selon le Recensement de l’agriculture de 2006, 844 975 hectares de terres agricoles ont été irrigués au Canada en 2005 19 . En 2007, selon l’Enquête sur l’utilisation de l’eau à des fins agricoles, la plus grande partie des prélèvements d’eau à des fins d’irrigation ont eu lieu dans les régions plus sèches de l’Ouest. Soixante pour cent de la superficie irriguée au Canada se trouvait en Alberta, 13 % en Colombie-Britannique et 12 % en Saskatchewan (graphique 3.1). En outre, les exploitations agricoles de l’Alberta ont utilisé plus d’eau par unité de surface de terre irriguée que les fermes des autres provinces. L’Alberta était aussi en tête de liste au niveau du volume d’eau utilisé pour l’irrigation en 2007 : ce volume représentait 73 % du volume total d’eau utilisé à cette fin (graphique 3.1). Ensemble, la Colombie-Britannique et la Saskatchewan en ont utilisé un autre 20 %. En comparaison, les provinces de l’Atlantique et le Québec ont utilisé très peu d’eau pour l’irrigation. L’agriculture y est présente, mais les précipitations y sont plus abondantes que dans les provinces situées à l’ouest.

Les recommandations internationales sur la comptabilité environnementale pour l’eau (encadré : « Système de comptabilité environnementale-économique pour l’eau ») utilisent l’expression « eau captée » (« abstracted water ») pour mesurer l’eau utilisée par les cultures qui provient des précipitations ainsi que l’eau fournie par irrigation. Les estimations pour l’irrigation tiennent seulement compte de l’eau prélevée dans une étendue d’eau et appliquée aux cultures, tandis que l’eau captée comprend toute l’eau utilisée pour la production des cultures. En utilisant des données sur le rendement des cultures et des coefficients propres au Canada on a produit des estimations pour déterminer la quantité d’eau contribuée par l’environnement à la croissance des cultures, c’est-à-dire la quantité totale d’eau contenue dans ces cultures.

En 2005, l’irrigation représentait seulement 1,8 % du volume total d’eau captée utilisé pour la croissance des cultures 20 . Les besoins d’eau varient selon les types de culture, le blé, les oléagineux et les céréales fourragères ayant utilisé le plus d’eau en 2005 et en 2007 en raison des grandes superficies ensemencées en ces cultures (tableau 3.5). La diminution de l’eau contenue dans les cultures en 2007 peut s’expliquer par les rendements plus faibles du blé. En 2007, les rendements du blé avaient baissé de 400 kg comparativement aux 2 700 kg par hectare obtenus en 2005 21 . Les précipitations qui ont soutenu la croissance des cultures représentaient environ le double du volume d’eau prélevée annuellement par tous les secteurs de l’économie en 2005 (tableau 3.1).

Utilisation de l’eau sans prélèvement

Les secteurs qui utilisent de l’eau sans prélèvement revêtent également une grande importance pour l’économie canadienne. Les résultats de l’Enquête sur les activités et les préférences en matière de voyages ont révélé que 31 % des Canadiens adultes ont nagé ou utilisé un bateau à l’occasion d’un voyage d’agrément d’une ou de plusieurs nuitées en 2004 ou 2005 et que 27 % ont déclaré que cette activité était la principale raison pour laquelle ils avaient fait au moins un voyage au cours de ces deux années 22  . De même, 18 % des Canadiens adultes ont fait de la pêche lors d’un voyage d’une ou de plusieurs nuitées en 2004 ou 2005, et 49 % ont déclaré que la pêche était la principale raison pour laquelle ils ont fait au moins un voyage au cours de ces deux années 23  .

Barrages et réservoirs

Le premier barrage important au Canada (le barrage en maçonnerie Jones Falls sur le canal Rideau en Ontario) a été terminé en 1832. Toutefois, c’est le développement de l’hydroélectricité à des fins commerciales au début des années 1900 qui a entraîné l’augmentation du nombre de ces structures impressionnantes 24 . En 2008, l’hydroélectricité représentait 62 % de toute l’électricité produite au Canada 25 .

Le barrage Daniel Johnson, comprenant 12 groupes électrogènes d’une capacité de production de 2 660 MW d’électricité 26  est le plus grand réservoir en volume au Canada. Situé sur la rivière Manicouagan au Québec, il a une capacité brute de 142 km3 d’eau, ce qui en fait l’un des plus grands réservoirs au monde 24 .

Au cours des dernières années, la création de bassins de décantation des résidus est devenue une nouvelle raison importante pour construire de grands barrages 27 .

Transport par eau et pêche

Le transport par eau et la pêche sont des utilisations importantes de l’eau sans prélèvement. Tant les systèmes de canaux que les voies navigables naturelles sont utilisés aux fins de navigation. En 2007, 468,6 millions de tonnes de fret et 38 millions de passagers ont été transportés sur les eaux canadiennes (tableau 3.6). Quarante et un pour cent de ce fret a été manutentionné dans les ports canadiens dans les régions des Grands Lacs et du Saint-Laurent 28 , 29 .

La pêche comprend les activités commerciale et récréative. Les débarquements de poisson commercial de sources d’eau douce contribuent à l’approvisionnement alimentaire du Canada et ce poisson est également exporté. En 2007, 32 303 tonnes ont été prises et débarquées à l’échelle nationale (tableau 3.7). En 2005, les pêcheurs sportifs ont passé en tout 39,8 millions de jours à faire de la pêche au Canada; 90 % étaient des Canadiens et 10 %, des non Canadiens. Les pêcheurs à la ligne qui ont fait de la pêche dans la province ou le territoire où ils habitaient ont passé en moyenne 15,4 jours à la pêche en 2005, tandis que les touristes venant de l’extérieur du pays ont consacré en moyenne 7 jours à la pêche 30 .

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Tableau 3.6

Demande finale

Demande intérieure

Dépenses personnelles :  Dépenses des ménages en biens de consommation neufs et en services de consommation, et marges sur biens usagés. Elles comprennent les dépenses des particuliers, des familles et des organismes privés à but non lucratif (les institutions sans but lucratif) à service des ménages.

Machines et matériel : Dépenses d'immobilisations en biens matériels durables d'une durée utile anticipée d'un an ou plus, tels meubles, véhicules, machines de bureau, logiciels et équipement non installé en permanence (celui incorporé de façon permanente fait partie des ouvrages non résidentiels). Englobe le coût de livraison et d'installation.

Construction :  Construction de bâtiments à usage industriel, commercial et institutionnel, logements, garages, chalets et maisons mobiles. Englobe la construction neuve, les conversions entraînant un changement de structure, les rénovations majeures, le matériel incorporé de façon permanente et la préparation du site.

Dépenses des administrations publiques :  Activités économiques de l’administration publique fédérale (y compris la défense), des administrations publiques provinciales et territoriales, des administrations publiques (locales (municipales), des universités, des collèges, des écoles professionnelles et de métiers, des hôpitaux et des établissements de soins pour bénéficiaires internes financés par l’État, ainsi que des écoles et des commissions scolaires financées par l’État.

Stocks :  Stocks de produits qui sont encore détenus par les unités qui les ont produits avant d’être transformés davantage, vendus ou livrés à d’autres unités ou utilisés d’autres manières, et stocks de produits acquis auprès d’autres unités, qui sont destinés à la consommation intermédiaire ou à la revente sans autre transformation.

Demande extérieure

Exportations :  La vente de biens et de services à des acheteurs dans d’autres pays. Les services comprennent les voyages, les frais de transport, les services commerciaux, les opérations gouvernementales, l’intermédiation financière et d’autres services.

Source(s) :  Statistique Canada, 2008, Guide des comptes des revenus et dépenses, no 13-017-X au catalogue.

Utilisation de la demande finale pour estimer le contenu en eau virtuelle

L’eau virtuelle associée à un produit, à une industrie ou même à l’ensemble de l’économie d’un pays est une expression de la quantité d’eau qui a contribué à la production économique. L’utilisation de l’eau devient ainsi explicite et on peut faire des comparaisons de la quantité d’eau requise pour produire des biens dans différents endroits. En outre, l’examen du contenu en eau virtuelle des exportations d’un pays permet de mieux comprendre comment cette ressource naturelle est utilisée et de quantifier dans certaines mesures sa contribution à l’économie.

L’industrie utilise l’eau dans le cadre du processus qui consiste à fournir des biens et services aux consommateurs. En utilisant les relations entre les industries et les produits présentés dans le modèle des entrées-sorties (encadré : « Application du modèle des entrées-sorties à l’utilisation de l’eau »), on peut associer les utilisations industrielles de l’eau aux biens qui sont produits et aux consommateurs qui achètent ces biens 31 . Ces livraisons finales aux consommateurs dans l’économie sont appelées demande finale (encadré : « Demande finale »).

Selon le Système de comptabilité environnementale-économique pour l’eau (SCEE-E), l’utilisation totale d’eau comprend l’eau qui est captée directement et l’eau qui est reçue d’autres unités économiques (encadré : « Système de comptabilité environnementale-économique pour l’eau »). Cette comptabilité comprend l’utilisation d’eau aux fins de production d’hydroélectricité et l’eau absorbée par les forêts et les cultures agricoles, provenant de l’irrigation ainsi que de précipitations.

Système de comptabilité environnementale-économique pour l’eau (SCEE-E)

Le Système de comptabilité environnementale-économique 32  élaboré par les Nations Unies réunit l’information économique et environnementale dans un cadre commun pour mesurer la contribution de l’environnement à l’économie et les répercussions de l’économie sur l’environnement. Plusieurs différents types de comptes, y compris les stocks, les actifs et les flux, sont décrits dans ce système et ces comptes peuvent être mesurés en termes physiques ou monétaires. Les données présentées dans le tableau 3.1 portent sur les flux d’eau physiques et documentent l’utilisation nationale de l’eau dans l’ensemble de l’économie. Les retours d’eau de l’économie dans l’environnement sont présentés pour les industries de la fabrication (tableau 3.2).

L'eau captée est définie comme étant l'eau utilisée aux fins de production et de consommation et comprend l’eau captée dans le sol et l’eau utilisée aux fins de la production d’hydroélectricité. En outre, une fois que l’eau utilisée pour la production d’hydroélectricité est retournée dans l’environnement, elle doit être incluse dans les utilisations d’eau en aval. Ainsi, pour la production d’hydroélectricité, le même volume d’eau peut être compté plusieurs fois lorsqu’il passe par les turbines successives en aval. Les ressources en eau sont définies comme étant l’eau qui se trouve dans les plans d’eau de surface douce et saumâtre et les eaux souterraines sur le territoire national. L’eau des océans et des mers libres est exclue parce que les volumes sont tellement énormes que toute mesure des réserves est sans intérêt et que toute extraction aux fins d’utilisation humaine n’a pas d’effet mesurable sur ces volumes.

Source(s) :  United Nations Statistics Division, 2007, System of Environmental-Economic Accounting for Water, http://unstats.un.org/unsd/statcom/doc07/SEEAW_SC2007.pdf (site consulté le 10 août 2010).

Utilisation de l’eau pour répondre à la demande finale

Le Canada est l’un des plus grands producteurs d’hydroélectricité au monde. En 2008, l’hydroélectricité représentait 62 % de toute l’électricité produite au Canada (tableau 3.8). Le volume d’eau utilisé pour la production d’hydroélectricité au Canada est beaucoup plus important que celui pour toutes les autres utilisations d’eau au pays. En 2005, la production d’hydroélectricité au Canada a utilisé environ 3 billions de mètres cubes d’eau 20 . Il s’agit de plus de 100 fois le volume d’eau utilisé par le secteur de la production thermique d’énergie électrique et un peu plus de 70 fois le volume total de toute l’eau utilisée au Canada en 2005 (tableau 3.1).

L’inclusion de l’eau utilisée pour produire de l’hydroélectricité dans l’analyse de l’utilisation de l’eau augmente l’importance de l’utilisation d’électricité dans les estimations. Toute utilisation d’électricité dans les provinces qui produisent de l’hydroélectricité entraîne l’utilisation indirecte de grandes quantités d’eau par les consommateurs d’électricité. La proportion des services publics dans les dépenses personnelles et les exportations augmente considérablement si l’on y inclut l’utilisation de l’eau sans prélèvement utilisée pour la production d’hydroélectricité (tableau 3.9). Lorsque ce volume est inclus dans les estimations de l’utilisation d’eau, l'emphase se déplace vite de l’utilisation d’eau à la consommation d’électricité.

Application du modèle des entrées-sorties à l’utilisation de l’eau

Les données utilisées pour produire les estimations sur l’utilisation de l’eau sont tirées des Comptes des flux de matières et d’énergie (CFME) de Statistique Canada, dans lesquels les données environnementales sont intégrées aux données économiques du Système de comptabilité nationale du Canada (SCNC). Le SCNC est la source de plusieurs des plus importants indicateurs de l’activité économique de Statistique Canada, y compris le produit intérieur brut. Les comptes des entrées-sorties (e.-s.), qui produisent des données très détaillées sur la production et la consommation pour 303 industries, 719 biens et services et 170 catégories de demande finale, sont l’une des principales composantes du SCNC.

Les CFME s’appuient sur le cadre comptable des e.-s. pour faire le suivi de l’utilisation de l’eau par chaque industrie et par le secteur de la demande finale. Les flux sont reliés par la classification commune des industries et des biens et services des tableaux des e.-s. Ce couplage permet d’analyser l’interaction entre l’activité économique et l’utilisation de l’eau.

Dans l’analyse ci-dessous, l’eau utilisée pour répondre à la demande finale ne comprend pas l’eau utilisée pour la production d’hydroélectricité. Les estimations sont produites incluant et excluant les précipitations pour permettre de comparer l’utilisation de l’eau fournie par l’environnement (un écoservice) et l’eau prélevée de l’environnement. Pour des détails sur la méthodologie utilisée, veuillez consulter l’encadré : « Estimations de l’eau captée ».

Lorsque l’eau utilisée pour produire de l’hydroélectricité est exclue, la demande intérieure totale d’eau diminue de 82 %; lorsque les précipitations sont exclues également, la demande intérieure d’eau représente seulement 1,1 % de la valeur de l’utilisation d’eau qui comprend l’eau utilisée pour produire de l’hydroélectricité et les précipitations (tableau 3.10). Les dépenses personnelles ont été le plus important facteur à l’origine de l’utilisation de l’eau du point de vue de la demande : la production industrielle pour satisfaire à la demande des ménages de biens et services a été à l’origine de 47 % de l’utilisation d’eau.

Estimations de l’eau captée

Les estimations de l’eau utilisée dans les industries comprennent l’eau extraite par les usines de traitement de l’eau potable qui est fournie aux industries et l’eau que les industries prélèvent pour leur propre utilisation 3 .

Les estimations du volume d’eau utilisé pour la production agricole sont fournies à la section 3.1.1 sous Agriculture et au tableau 3.5.

Pour la foresterie, Ressources naturelles Canada estime qu’environ 4 000 m3 d’eau sont requis par hectare chaque année pour la conservation des arbres sur les terres boisées 33  . Cela équivaut à un captage d’eau estimatif d’environ 500 millions de m3 lorsque appliqué aux 128,7 millions d’hectares de terres boisées productives, accessibles et non réservées 34 . Ce chiffre représente la quantité totale d’eau requise pour maintenir le stock productif d’arbres au Canada dont on extrait le bois d’oeuvre contribuant à l’économie.

Les questions conceptuelles liées aux écoulements d’eau au fil du temps viennent accroître le défi que présente l’estimation de l’utilisation d’eau par le secteur forestier. Bien entendu, l’ensemble des terres forestières n’est pas exploité chaque année, de sorte que la quantité d’eau qui s’écoule sur toute cette superficie ne représente pas la quantité requise pour produire la récolte de bois une année donnée. Plutôt, l’eau virtuelle liée à une quantité donnée de bois récolté est représentée par la quantité totale d’eau requise pendant la durée de vie de l’arbre avant sa récolte. Selon les chiffres de Ressources naturelles Canada, les 203 325 000 m3 de bois récoltés en 2005 ont requis entre 400 et 600 milliards de m3 d’eau au cours de la durée de vie des arbres. Ainsi, l’estimation de 500 km3 d’eau utilisée par le secteur forestier est une approximation à la fois de l’estimation de l’écoulement actuel pour tout le territoire accessible productif non réservé et du contenu en eau virtuelle du bois récolté.

Utilisation de l’eau pour répondre à la demande intérieure

Les ménages utilisent l’eau directement chaque fois qu’ils ouvrent un robinet. L’eau est utilisée indirectement lorsque des biens et services sont achetés qui contiennent de l’eau ou qui sont produits en utilisant de l’eau. L’utilisation directe de l’eau représente une petite partie des besoins totaux en eau des ménages. Il s’agit soit de 3,7 %, soit de 17,3 % de l’utilisation totale d’eau, selon que les précipitations sont ou ne sont pas incluses dans l’analyse (tableau 3.11).

L’inclusion ou l’exclusion des précipitations dans les calculs est une façon d’illustrer la contribution de l’environnement naturel à notre économie. Sans précipitations, la production de ces produits d’exportation ne serait pas possible et pourtant, cette eau n’est habituellement pas reconnue comme un intrant. Il faut mieux délimiter et décrire ces écoservices pour bien comprendre l’interaction entre l’activité humaine et l’environnement.

Lorsque les précipitations sont incluses, les produits fabriqués autres que les aliments représentent 36,8 % de la demande intérieure d’eau, comparativement à 3,6 % seulement lorsque les précipitations ne sont pas incluses. Cela reflète à la fois la prévalence des produits du bois et du papier dans les produits fabriqués consommés au pays et la grande quantité d’eau requise par les forêts. En 2005, la fabrication de produits forestiers a contribué pour 25,8 milliards de dollars au produit intérieur brut (PIB) du Canada, soit près de 14 % de l’ensemble du secteur de la fabrication 35 .

Les produits alimentaires, qui représentaient 10 % du PIB du secteur de la fabrication en 2005 35  et dont la production exige aussi de grandes quantités d’eau, représentent également une part importante de l’utilisation indirecte de l’eau par les ménages. Lorsque les précipitations sont exclues, la consommation d’électricité entraîne la plus importante utilisation indirecte de l’eau par les ménages en raison de son utilisation pour la production thermique d’énergie électrique.

Utilisation de l’eau pour répondre à la demande de produits d’exportation

Lorsque les précipitations sont incluses, les exportations représentent une proportion beaucoup plus importante de l’utilisation totale d’eau, dans une large mesure en raison des besoins d’eau des cultures agricoles et des arbres (tableau 3.10). En 2005, les exportations de produits forestiers ont représenté 37,5 milliards de dollars, ou 8,6 % des exportations totales, et les exportations de produits agricoles, 25,7 milliards de dollars, ou 5,9 % des exportations totales 36 . Cependant, les produits forestiers contiennent plus d’eau que les produits alimentaires : la production de bois d’oeuvre, de pâte de bois, de papier et d’autres produits forestiers d’exportation requiert sept fois plus d’eau que la production de produits agricoles d’exportation. Lorsque les précipitations ne sont pas prises en compte, la part de la catégorie Autres produits fabriqués diminue tandis que celle de la catégorie Services publics augmente, de nouveau à cause de l’utilisation de l’eau par le secteur de la production thermique d’énergie électrique (tableau 3.12).

Rapport entre l’offre et la demande d’eau au Canada

Tel qu’il est indiqué aux sections 1 et 2, le Canada dispose d’importants volumes d’eau douce renouvelable, mais ces volumes sont répartis de façon inégale et évoluent au fil du temps. Comme il a été mentionné plus haut, l’eau est essentielle à tous les aspects de la société canadienne, d’où les demandes pour nos ressources hydriques. L’analyse qui suit combine la demande et l’offre en examinant le prélèvement d’eau (comme approximation de la demande) en proportion de l’apport en eau.

Le rapport entre le moment de l’offre et celui de la demande peut être un bon indicateur des pressions qui s’exercent sur les ressources en eau. Lorsque les ressources en eau renouvelables ne suffisent pas pour répondre à la demande à un moment donné, les gens augmentent leur utilisation des stocks d’eau.

En 2005, les prélèvements d’eau totaux au Canada représentaient 1,2 % des ressources en eau renouvelables annuelles moyennes. Toutefois, plus de pressions s’exerçait sur les ressources hydriques dans certaines régions du pays que dans d’autres, pressions qui habituellement atteignent leur sommet en été. Les hydrogrammes présentés au graphique 2.6 montrent que l’apport en eau mensuel est le plus faible en août, ce qui coïncide généralement avec la pointe de consommation municipale.

La carte 3.1 illustre ce rapport entre la demande et l’offre en comparant le prélèvement d’eau en août 2005 et l’apport en eau médian sur 34 ans pour le mois d’août, selon la région de drainage. L’information présentée dans cette carte a été compilée à partir des enquêtes de Statistique Canada dans le cadre desquelles on a recueilli des données sur les prélèvements d’eau des industries minière, de la fabrication, de la production thermique d’énergie électrique, de l’agriculture (irrigation) et des usines de traitement de l’eau potable, et les données sur l’utilisation par les ménages d’eau de source non municipale. L’eau prélevée par l’industrie pétrolière et gazière n’a pas été incluse dans cette analyse puisque les données pour cette industrie ne pouvaient pas être compilées selon la région de drainage. On a totalisé les prélèvements d’eau de tous les secteurs pour le pays selon la région de drainage, on a divisé la somme par l’apport en eau produit dans chaque région de drainage et on a présenté le résultat comme ratio classé en quatre catégories.

De plus fortes pressions s’exerçaient sur les ressources en eau dans la région Okanagan–Similkameen (région de drainage 3) et dans les Prairies (régions de drainage 9, 11 et 12), où l’apport en eau est généralement faible (carte 3.1). Dans les Prairies, où les stocks sont limités, la demande d’eau doit être satisfaite principalement par l’eau renouvelable et les pénuries d’eau sont évidentes lorsque la demande excède l’offre d’eau renouvelable.

La région Saskatchewan Nord (région de drainage 10) n’affiche pas un ratio de la demande à l’offre comparable à celui de la région Saskatchewan Sud (région de drainage 11) parce qu’elle a un apport en eau plus élevé (tableau 2.2), une population plus petite (tableau 2.3) et moins d’irrigation.

De plus fortes pressions s’observent également dans la région Grands Lacs (région de drainage 19) et dans la région Saint-Laurent (région de drainage 21) où les densités de la population sont les plus fortes (graphique 2.1, tableau 2.3). Le ratio élevé pour les Grands Lacs (région de drainage 19) peut s’expliquer par les importants prélèvements d’eau par l’industrie de la production thermique d’énergie électrique qui alimente cette région en électricité. En revanche, dans la région Saint-Laurent (région de drainage 21), c’est la production hydroélectrique (une utilisation de l’eau sans prélèvement qui n’est pas comptée dans la présente analyse) qui répond dans une large mesure à la demande d’électricité.

Même si la région de drainage Grands Lacs (région 19) a un apport en eau par habitant légèrement inférieur en 2006 (tableau 2.3), les habitants sont peut-être moins sensibilisés aux pressions qui s’exercent sur leurs ressources en eau que les habitants de la région Okanagan–Similkameen (région de drainage 3). Lorsque le volume d’eau douce prélevé dans une région est supérieur à celui produit par ses ressources renouvelables, l’écart doit être comblé par des prélèvements d’eau de ses stocks contenus dans les lacs, rivières et eaux souterraines. Les stocks d’eau des régions de drainage 19, 20 et 21, soit les Grands Lacs et le fleuve Saint-Laurent, sont nettement supérieurs à ceux qui s’observent dans les Prairies et dans l’intérieur de la Colombie-Britannique. Les Grands Lacs contiennent plus de 6,5 fois l’apport en eau total du Canada, mais moins de 1 % de ce volume est renouvelé chaque année 37 . Par conséquent, dans la région Grands Lacs, où les stocks en eau viennent s’ajouter aux ressources renouvelables, il est moins évident que les ressources en eau renouvelables ne répondent pas aux besoins.

Étant donné que la demande d’eau n’est pas synchronisée avec l’offre, des données sont requises selon la région géographique et sur une échelle temporelle permettant de faire le suivi de l’utilisation de l’eau et de gérer les ressources hydriques.

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