Apparition des symptômes, diagnostic et gestion de l'arthrose

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par Karen V. MacDonald, Claudia Sanmartin, Kellie Langlois et Deborah A. Marshall

L'arthrose touche plus de 10 % des Canadiens de 15 ans et plusNote1,Note2. Elle peut entraîner l’incapacité et nécessiter de subir une arthroplastieNote2-5. Le lien étroit entre l'arthrose et le vieillissement fait ressortir l'importance, à mesure que la population canadienne vieillit, de comprendre la prévalence et les répercussions de la maladie, ainsi que les stratégies permettant d’en gérer les symptômes. Le temps qui sépare l'apparition des symptômes et le diagnostic du médecin est une période propice aux changements liés au mode de vie qui peuvent aider à réduire la douleur et améliorer l’état fonctionnel des personnes atteintes et retarder l’incapacité.

La littérature sur la gestion des symptômes de l'arthrose met l'accent sur les stratégies dirigées ou suggérées par les médecins ou autres professionnels de la santé pour aider les patients qui cherchent à obtenir des soinsNote6-12. Ce qui n’a pas été clairement établi, toutefois, c’est le temps pendant lequel les personnes souffrant des douleurs de l’arthrose (douleurs articulaires, douleurs continues et raideurs) endurent ces symptômes avant d’obtenir un diagnostic et des soins auprès de leur médecin. Les sources de données administratives, comme la Base de données sur les congés des patients, les demandes de remboursement de frais de médicaments ou les demandes de paiement des médecins, ne renseignent pas non plus sur le temps qui sépare le diagnostic d’arthrose de l'apparition des symptômes au niveau de la population, ni sur les articulations touchées (p. ex. côté gauche ou droit, une seule articulation ou plusieurs).

Le présent article se fonde sur les données recueillies lors de l'Enquête sur les personnes ayant une maladie chronique au Canada réalisée en 2009. Il a pour objectif principal d’évaluer le temps qui s’écoule entre l'apparition des symptômes de l’arthrose et le diagnostic du médecin et pour objectif secondaire, de décrire les stratégies qu’adoptent les personnes souffrant d’arthrose pour gérer leur état de santé. On a choisi de faire porter l'analyse sur l’arthrose, parce qu'il s'agit de la forme la plus prévalente d'arthrite. En particulier, on se penche sur l'arthrose de la hanche et l’arthrose du genou, soit les articulations les plus couramment touchées.

Données et méthodes

Sources des données

L'Enquête sur les personnes ayant une maladie chronique au Canada (EPMCC) est une enquête transversale réalisée tous les deux ans par Statistique Canada, en collaboration avec l'Agence de la santé publique du CanadaNote13. On a élaboré et financé l'EPMCC de 2009 afin de recueillir des informations détaillées portant spécifiquement sur l'arthrite et l’hypertensionNote13. La présente étude se fonde sur la composante de l’arthrite.

Les données ont été recueillies en février et mars 2009 par la méthode de l'interview téléphonique assistée par ordinateurNote13. L'échantillon a été prélevé parmi les participants à l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de 2008, laquelle couvrait la population vivant dans les ménages privés des provinces, mais excluait les habitants des trois territoires et des réserves indiennes, les résidents d’établissements, ainsi que les membres à temps plein des Forces canadiennes. Les participants de 20 ans et plus à cette enquête qui avaient déclaré avoir reçu un diagnostic d'arthrite de la part d'un professionnel de la santé et qui avaient fourni les renseignements nécessaires (coordonnées) pour pouvoir être interviewés étaient admissibles à la composante de l’arthrite de l'EPMCC (n = 7 062). L'échantillon a été prélevé par échantillonnage systématique, une fois les unités triées selon la province, la période de collecte de l’ESCC et l’âge. On a déterminé la taille de l'échantillon de manière à obtenir des estimations fiables et représentatives au niveau national, selon le groupe d'âge et le sexe. En tout, 5 820 participants à l'ESCC ont été choisis aux fins de l'EPMCC; de ceux-ci, 4 565 ont accepté d’y participer et ont consenti au couplage de leurs réponses à celles fournies à l'ESCC de 2008. Le taux de réponse global à la composante de l’arthrite a été de 78,4 %Note13.

Les renseignements pris en compte pour la composante de l’arthrite comprennent l'articulation douloureuse et le côté du corps, l'âge au moment du diagnostic, l'âge au moment de l'apparition des symptômes, le type d'arthrite, l'usage de médicaments (sur ordonnance et en vente libre) et l’utilisation des soins de santé (p. ex., pharmacien, physiothérapeute, ergothérapeute) (tableau A en annexe)Note14.

Échantillon étudié

On a demandé aux participants à qui un médecin avait diagnostiqué de l’arthrite d’en préciser le type, en se référant à une liste de 14 types proposés. Ils pouvaient en indiquer plus d'un, le cas échéant. La présente étude vise les personnes ayant déclaré avoir reçu un diagnostic d'arthrose de la part d’un médecin (n = 1 755) qui n’avaient aucune autre forme diagnostiquée d'arthrite.

Mesures

On a demandé aux participants s'ils avaient éprouvé des douleurs articulaires au cours du dernier mois et dans quelle(s) articulation(s). Ils pouvaient sélectionner plus d’une articulation, le cas échéant, à partir d’une liste qu’on leur fournissait. Cela a permis d’identifier les cas d'arthrose de la hanche (sans douleur au genou), d'arthrose du genou (sans douleur de la hanche), et d'arthrose de la hanche et du genou. Ces personnes pouvaient avoir également déclaré d'autres articulations douloureuses.

On a calculé la période de temps qui s’était écoulé entre l'apparition des symptômes et le diagnostic, en soustrayant l'âge au moment de l'apparition des symptômes (douleur, douleur continue ou raideur) de l'âge au moment du diagnostic.

On a demandé aux participants s'ils avaient pris des médicaments sur ordonnance ou en vente libre pour leur arthrite au cours du dernier mois. On leur a demandé en outre si, au cours de la dernière année, ils avaient consulté un autre professionnel de la santé (pharmacien, physiothérapeute ou ergothérapeute, inscription à un cours pour apprendre à gérer l’arthrite) au sujet de leur arthriteNote14.

Le tableau A en annexe contient une liste complète des mesures de l'EPMCC prises en compte dans l'analyse.

Méthodes statistiques

On s’est servi de statistiques descriptives (moyennes pour les variables continues, pourcentages pour les variables catégoriques) pour décrire les mesures suivantes : la prévalence de l'arthrose (n'importe quelle articulation), de l'arthrose de la hanche, de celle du genou, et de celle de la hanche et du genou; l'âge moyen au moment de l'apparition des symptômes et au moment du diagnostic; la prévalence de l'usage de médicaments, ainsi que la prévalence de la consultation d’un professionnel de la santé au cours de la dernière année (tableaux B et C en annexe). Les estimations ont été pondérées de manière à représenter la population à domicile atteinte d'arthriteNote13. Les intervalles de confiance (IC) à 95 % ont été calculés par la méthode du bootstrap, afin de tenir compte du plan d'échantillonnage de l'EPMCC. Toutes les analyses ont été effectuées en SUDAAN, version 10 (Research Triangle Institute). Pour faire partie de l'échantillon étudié, les participants devaient indiquer le type d'arthrite et les articulations touchées (données non manquantes). Même s’il ne manquait aucunes données, on permettait aux participants de répondre « je ne sais pas » à certaines questions.

Résultats

Prévalence de l'arthrose

On estime que 37 % des Canadiens de 20 ans et plus qui avaient reçu un diagnostic d'arthrite ont d éclaré l'arthrose comme étant leur unique forme d’arthrite. Parmi ceux-ci, 12 % éprouvaient des douleurs à la hanche, 29 % en éprouvaient au genou et 29 % en avaient aux deux endroits (tableau 1).

La prévalence de l'arthrose (n'importe quelle articulation) et de celle de la hanche et du genou augmentait avec l'âge (tableau 1). Par exemple, 16 % des personnes arthritiques de 20 à 49 ans ont déclaré être atteintes d'arthrose (n'importe quelle articulation), comparativement à 45 % chez les 65 ans et plus. Les profils étaient similaires dans le cas de l'arthrose de la hanche et de l’arthrose du genou.

Apparition des symptômes et diagnostic

Près de la moitié (48 %) des personnes atteintes d'arthrose (n'importe quelle articulation) ont commencé à éprouver des symptômes et reçu leur diagnostic la même année (tableau 2). Les symptômes sont apparus au moins un an avant le diagnostic dans 42 % des cas, et après l’établissement du diagnostic dans environ 10 % des cas. Les profils étaient les mêmes pour l'arthrose de la hanche et celle du genou.

Les personnes âgées étaient plus susceptibles que celles de 20 à 49 ans d’avoir éprouvé des symptômes et reçu leur diagnostic (arthrose, n'importe quelle articulation) la même année (55 % contre 27 %).

Chez les personnes qui avaient éprouvé des symptômes d'arthrose (n'importe quelle articulation) avant de recevoir leur diagnostic, il s'était écoulé 7,7 ans, en moyenne, avant qu’il ne soit posé (tableau 2). La durée de cette période allait de 6,8 à 9,0 ans pour tous les sites de douleurs articulaires et variait selon le groupe d'âge. Elle se chiffrait à 5,6 ans chez le groupe des 20 à 49 ans (IC de 95 % : 4,1-7,1) et atteignait 10,0 ans (IC de 95 % : 7,0-13,0) chez celui des personnes âgées.

Âge au moment de l'apparition des symptômes et au moment du diagnostic

L'âge moyen au moment du diagnostic d'arthrose (n'importe quelle articulation) était de 50,4 ans (IC de 95 % : 49,4-51,4); l'âge moyen au moment de l'apparition des symptômes était de 47,6 ans (IC de 95 % : 46,5-48,7) (tableau 3). Ces estimations englobent toutes les personnes atteintes d'arthrose, que les symptômes soient apparus avant ou après le diagnostic, ou la même année. De plus, les moyennes se rapportant à l'arthrose du genou et à celle de la hanche ne tiennent pas compte de la possibilité qu'un diagnostic d'arthrose dans une autre articulation ait précédé l'apparition de symptômes au niveau de la hanche ou du genou, ou des deux.

Médicaments sur ordonnance et en vente libre

On estime que 39 % des personnes atteintes d'arthrose (n'importe quelle articulation) avaient recours aux médicaments sur ordonnance pour gérer leurs symptômes (tableau 4). Ce pourcentage s’élevait à 52 % chez les personnes atteintes d'arthrose de la hanche et du genou. La prévalence de l'usage de médicaments sur ordonnance pour l'arthrose (n'importe quelle articulation) était relativement uniforme d’un groupe d'âge à l’autre, variant faiblement de 37 % à seulement 42 % (tableau 5).

Les deux tiers (66 %) des personnes atteintes d'arthrose (n'importe quelle articulation) prenaient des médicaments en vente libre. Chez celles souffrant d'arthrose de la hanche et du genou, et d’arthrose de la hanche, le pourcentage correspondant était de 74 % (tableau 4).

La prévalence de l'usage de médicaments en vente libre pour l'arthrose (n'importe quelle articulation) variait de 60 % chez les personnes de 20 à 49 ans à 70 % chez celles de 50 à 64 ans (tableau 5).

Consultation d’un professionnel

Parmi les personnes atteintes d'arthrose (n'importe quelle articulation), 20 % avaient consulté un pharmacien au cours des 12 derniers mois, tandis que 22 % avaient consulté un physiothérapeute ou un ergothérapeute et 12 % avaient suivi un cours pour apprendre comment gérer leurs problèmes liés à leur arthrite (tableau 6). Le pourcentage qui avait consulté un professionnel variait selon le site des douleurs articulaires. Par exemple, 31 % des personnes atteintes d'arthrose de la hanche et du genou avaient consulté un pharmacien, comparativement à 18 % de celles souffrant d'arthrose du genou.

Discussion

La littérature sur la gestion des symptômes de l'arthrose met généralement l'accent sur les stratégies dirigées ou suggérées par les médecins et autres professionnels de la santé pour aider les personnes qui cherchent à obtenir des soinsNote6-12. Bien qu’elle ait cerné de nombreuses raisons pour expliquer les retards à se faire traiter, elle ne renferme pas beaucoup d’information sur la longueur de ce délai.

Selon la présente étude, l'âge moyen au moment de l'apparition des symptômes d'arthrose était de 47,6 ans, ce qui est légèrement supérieur à celui se dégageant d'autres études, lequel varie de 40 à 45 ansNote15-17. Selon les données de l'EPMCC, il s'écoulait près de 3 ans, en moyenne, entre l'apparition des symptômes et l’établissement du diagnostic. Chez les personnes dont les symptômes avaient précédé le diagnostic, la valeur correspondante était de 7,7 ans.

Les douleurs et l’incapacité associées à l'arthrose sont généralement considérées faire partie du vieillissement, ce qui peut expliquer que les patients s’y résignent et ne se fassent pas soignerNote18,Note19. Selon Gignac et ses collaborateursNote18, par exemple, les participants d’un groupe échantillon (atteints ou non d'arthrose) ont non seulement décrit l'arthrose comme étant une conséquence normale du vieillissement, mais dans certains cas, ils ont déclaré que leur médecin partageait ce point de vue.

Les différences entre les sexes pourraient aussi jouer un rôle en ce qui a trait à l’autodéclaration de limitations fonctionnelles liées à l'arthrite, étant donné leur association avec la durée des symptômes de l’arthrite, les différences dans les comportements influant sur la santé, le revenu du ménage et la région de résidenceNote20.

Quoi qu’il en soit, l'arthrose ne fait pas nécessairement partie du vieillissementNote1; une gestion opportune et adéquate de ses symptômes est importante en vue de retarder l’incapacité et, par le fait même, réduire l'utilisation à long terme des ressourcesNote21,Note22.

Selon l'Agence de la santé publique du Canada, une personne arthritique sur cinq a déclaré ne pas être suffisamment renseignée sur son problème de santéNote23. D’après la présente analyse, la proportion de personnes atteintes d'arthrose (n'importe quelle articulation) qui avaient déjà suivi un cours pour apprendre à gérer leur maladie était de 12 %, résultat qui donne à penser que l’on pourrait peut-être faire une plus grande place aux programmes éducatifs aux fins de gestion de la douleur à la hanche et au genou. Par exemple, selon les résultats de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé menée de 2007 à 2009, 24 % des Canadiens sont obèsesNote24. Or, l'obésité est l’un des principaux facteurs de risque modifiables d'arthrose. Les programmes d’enseignement aux patients sur la vie active, l’alimentation saine et les stratégies pour éviter le stress articulaire se sont avérés efficaces pour la gestion de leurs symptômes et l'amélioration de leur état fonctionnel et sont recommandés dans plusieurs lignes directrices sur les soins aux personnes arthritiquesNote25-32.

Les traitements offerts par les physiothérapeutes peuvent aider à réduire la douleur et l'incapacité, tout en améliorant l’état fonctionnel des personnes atteintes d'arthroseNote26,Note33,Note34. Aussi, est-il recommandé de suivre une physiothérapie ou une ergothérapie dans plusieurs lignes directrices sur le traitement des personnes arthritiquesNote26-28,Note30,Note35. Malgré cela, les résultats de l'EPMCC concernant les personnes atteintes d'arthrite de toute forme indiquent que peu d'entre elles avaient consulté un physiothérapeute ou un ergothérapeuteNote23. Les conclusions de la présente analyse sont similaires : 22 % des personnes atteintes d'arthrose avaient consulté un physiothérapeute ou un ergothérapeute au cours de la dernière année. Par ailleurs, chez les personnes de moins de 50 ans, un pourcentage appréciable (60 %) prenaient des médicaments en vente libre. Les niveaux relatifs de recours aux services d’un physiothérapeute ou d'un ergothérapeute et de consommation de médicaments en vente libre reflètent peut-être la perception que les symptômes de l’arthrose représentent un aspect normal du vieillissement, ou encore le coût des services, ou l'absence d'une assurance-maladie complémentaire.

Les principales limites de la présente étude tiennent à la conception transversale de l'EPMCC et à l'utilisation de données autodéclarées sujettes à un biais de remémoration n'ayant pas été vérifiées cliniquement. Une autre limite avait trait au fait qu’on ne pouvait savoir si les symptômes et le diagnostic se rapportaient à la même articulation. Dans le cas de certaines variables, la petite taille d’échantillon a entraîné une variabilité élevée des estimations. Qui plus est, la généralisabilité des résultats est limitée. Les données se rapportent uniquement à l'arthrose et excluent plusieurs groupes de population, à savoir les membres des Forces canadiennes, les habitants des trois territoires et des réserves indiennes, ainsi que les résidents d’établissements. Enfin, la disponibilité et l'utilisation des programmes communautaires (p. ex., les installations, services ou programmes de conditionnement physique) aux fins de gestion des symptômes de l’arthrose n’ont pas été examinés dans le cadre de l'analyse.

Une étude longitudinale au niveau de la population, bien que coûteuse et présentant des difficultés d’ordre logistique, pourrait aider à comprendre les facteurs (volontaires et involontaires) qui influent sur la longueur de la période séparant l'apparition des symptômes et le diagnostic d'arthrose.

Mot de la fin

Chez de nombreuses personnes atteintes d'arthrose, il se passe plusieurs années entre l'apparition de leurs symptômes et l’établissement de leur diagnostic. C’est une période clé propice à des choix alimentaires et de mode de vie susceptibles d'atténuer leur douleur, améliorer leur fonctionnement, retarder l’incapacité et, enfin, réduire l'utilisation des ressources. La présente étude comble une lacune dans les données en fournissant des estimations sur la durée de cette période et en proposant des stratégies post-diagnostic pour la gestion de l’arthrose, renseignements que l’on ne trouve pas dans les sources administratives.

Remerciements

La présente étude a été financée grâce à des subventions d'Alberta Innovates—Health Solutions et des Instituts de recherche en santé du Canada/La Société de l'arthrite du Canada. Les organismes de financement n'ont joué aucun rôle relativement à la conception de l'étude ou par rapport à la collecte, l'analyse ou l'interprétation des données. Deborah A. Marshall est titulaire d’une chaire de recherche du Canada en systèmes et services de santé et de la Chaire de recherche en rhumatologie Arthur J.E. Child.

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