|
||||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
||||||
Consulter la version la plus récente.
L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.
Discussion
Limitations et recherche future
La question de la différence entre les sexes quant aux comportements déviants est importante pour l’élaboration de politiques et programmes visant à enrayer ces comportements. Les résultats de la présente étude laissent entendre que les jeunes de sexe masculin et féminin peuvent être avantagés différemment par des programmes ciblés de prévention du crime. La sensibilisation aux différences entre les causes de la criminalité et de la délinquance est essentielle afin de pouvoir concevoir des stratégies d’intervention et de prévention indiquées.
La présente étude laisse entrevoir un nombre de résultats provisoires. Tout d’abord, les données de l’ELNEJ corroborent les différences entre les sexes, quant à la délinquance autodéclarée et celle déclarée par la police, qui ont été relevées dans d’autres travaux de recherche (Huizinga et autres, 1995; Kempf-Leonard et autres, 2001; Espiritu et autres, 2001; Baker, 1998). Les filles déclarent des taux de délinquance inférieurs à ceux des garçons concernant tous les délits contre les biens et les actes de violence. En deuxième lieu, en moyenne, les garçons déclarent un degré inférieur d’engagement scolaire et un niveau supérieur de victimisation.
Bien que les garçons soient plus exposés à la victimisation et affichent un plus faible engagement scolaire, les données de l’ELNEJ laissent entendre que les filles ont peut-être une sensibilité accrue à ces deux facteurs. Même si les données montrent que les niveaux de délinquance des garçons et des filles sont associés à ces facteurs, les plus faibles degrés d’engagement scolaires et les plus hauts niveaux de victimisation augmentent davantage la probabilité statistique de délinquance chez les filles que chez les garçons. Plus précisément, les filles déclarent plus de délits contre les biens lorsque leur engagement à l’égard des études est le plus faible, et plus de délits contre les biens et d’actes de violence lorsqu’elles se situent dans la tranche supérieure de l’échelle de la victimisation autodéclarée.
Même s’il faut souligner que la présence d’un facteur de risque ne signifie pas nécessairement qu’une personne commettra des actes de délinquance et que les liens entre les facteurs examinés dans la présente étude sont seulement des corrélations, les résultats portent à croire qu’il existe une relation entre un comportement délinquant et un faible degré d’engagement scolaire et des expériences passées de victimisation, et ce, chez les garçons et les filles. Le lien plus étroit de cette relation chez les filles que chez les garçons confirme la recherche précédente, qui a établi l’existence de différences entre les sexes quant à la façon dont les garçons et les filles s’orientent vers les autres et à l’incidence de relations manquées, de relations de violence ou d’absence de relations à l’école ou à la maison (Taylor, Gilligan et Sullivan 1995). De plus, les résultats appuient la notion que les stratégies d’intervention qui visent les filles doivent tenir compte du fait que les relations sont un domaine clé dans leur vie (Artz, 2001).
Les chemins qui mènent à la délinquance sont complexes et subissent une grande diversité d’influences qui peuvent changer tout au long d’une vie. Les travaux de recherche futurs qui porteront sur les effets différents des facteurs de risque et de protection chez les garçons et les filles devront tenir compte de facteurs médiateurs possibles, tels que les pairs délinquants, les niveaux de possibilités et de maîtrise, les rôles des sexes et le respect de valeurs conventionnelles. De plus, les facteurs de risque et de protection peuvent varier de différentes manières chez les garçons et les filles à mesure que ces derniers passent à l’âge adulte. Il sera possible de mettre cette hypothèse à l’épreuve lorsque seront réalisés les cycles futurs de l’ELNEJ qui traiteront de renseignements sur la délinquance.
Enfin, la présente étude comporte une importante limite, parce qu’elle repose essentiellement sur les données du troisième cycle, qui est le plus récent de l’ELNEJ. Statistique Canada a constitué l’échantillon initial lors du premier cycle de l’Enquête en vue d’assurer un nombre suffisant de répondants dans chaque groupe d’âge, de façon à pouvoir évaluer avec fiabilité les caractéristiques ayant une représentation de 4 % à l’échelle nationale pour chaque groupe d’âge après cinq cycles d’enquête. Toutefois, un taux d’attrition naturel est prévu pour toute enquête longitudinale. Un petit nombre de familles refusent de continuer à participer à l’enquête à chaque cycle, et celles ci peuvent présenter un risque disproportionné de difficultés, de conflits et de comportements déviants chez les enfants. Ainsi, les taux autodéclarés présentés dans l’étude peuvent sous-estimer l’étendue des comportements délinquants. Néanmoins, ces données permettent de mieux comprendre les comportements déviants en ajoutant à l’information existante qui est saisie par les services de police.
|
|
|
