L'âge et l'étendue de la délinquance

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La figure 3 montre les proportions, selon l'âge, de membres de chaque cohorte de naissance que la police a identifiés comme des auteurs présumés. Les courbes des deux cohortes sont tellement semblables qu'elles peuvent être traitées comme si elles représentaient la même population1. Le nombre de crimes déclarés par la police était très faible pour les auteurs présumés plus jeunes, l'implication dans un crime ayant été consignée par la police pour seulement 0,033 % des enfants de 5 ans, ou 1 sur 3 000 d'entre eux2. La participation augmentait doucement jusqu'à l'âge de 11 ans, âge où 0,7 % des membres des cohortes ou 1 personne sur 140, avaient été appréhendés par la police. Après 11 ans, la progression du nombre d'infractions criminelles consignées s'intensifiait. À l'âge de 16 ans, alors que l'activité criminelle chez les jeunes atteignait un sommet, 5,8 % des jeunes, ou 1 membre sur 17 de la cohorte de 1987, avaient été appréhendés par la police. On a relevé très peu de différences entre les 15, 16 et 17 ans pour ce qui est de la participation à des affaires consignées.

Figure 3 Étendue des actes criminels consignés pour les enfants et les jeunes de 5 à 17 ans, selon la cohort. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 3
Étendue des actes criminels consignés pour les enfants et les jeunes de 5 à 17 ans, selon la cohort

La figure 4 montre comment l'étendue de la délinquance consignée varie par rapport à l'année précédente3. La très forte hausse de 139 % constatée entre 11 et 12 ans pourrait indiquer une sous-déclaration des crimes commis par des enfants de moins de 12 ans, plutôt qu'un bond soudain chez les enfants de 12 ans, étant donné qu'il est peu probable que le 12e anniversaire ait donné lieu à une montée importante de l'activité criminelle. En effet, selon la législation qui était en vigueur pendant cette période (la Loi sur les jeunes contrevenants et la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents), l'âge minimum de responsabilité criminelle était de 12 ans au moment de l'infraction présumée. La police ne pouvait déposer d'accusation au criminel contre des personnes de moins de 12 ans. Ce facteur peut avoir influé à la fois sur l'identification des enfants comme des auteurs présumés et sur la mise au dossier de ces identifications4. Mise à part la forte augmentation constatée à l'âge de 12 ans, les hausses relatives de la participation étaient les plus élevées chez les plus jeunes enfants, soit ceux de 6 et 7 ans. Après l'âge de 12 ans, les hausses étaient de moins en moins marquées. En effet, à l'âge de 17 ans, la participation avait diminué par rapport à l'année précédente.

Figure 4 Changement relatif de l'étendue des actes criminels consignés pour les enfants et les jeunes de 6 à 17 ans, selon l'âge. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 4
Changement relatif de l'étendue des actes criminels consignés pour les enfants et les jeunes de 6 à 17 ans, selon l'âge


Notes

  1. Les valeurs t du test bilatéral pour les différences entre l'étendue aux âges de 8, 9, ... et 14 sont de 1,95, -1,36, 1,51, -1,85, 1,74, 1,65, 6,08. Ces statistiques devraient être interprétées avec prudence, étant donné qu'il s'agit d'échantillons aléatoires qui ne sont pas en distribution normale. On a utilisé l'approximation de Satterthwaite (1946) pour les degrés de liberté, car les variances de chaque paire de vecteurs d'observations étaient inégales (SAS Institute Inc., 2004). Seule la valeur t pour les 14 ans est significative à p < -0,05 (p14 < -0,0001). Ce résultat est probablement attribuable à un léger sous-dénombrement des infractions dans les données pour 2005. Voir la note précédente.
  2. Dans une certaine mesure, la faible participation des enfants à la criminalité consignée peut s'expliquer par la façon dont les crimes en viennent à être consignés par la police. La plupart des crimes qui sont portés à l'attention de la police sont signalés par des membres du public. Si le public est moins enclin à déclarer les crimes mineurs commis par de jeunes enfants, alors ces crimes seront sous-représentés dans les statistiques policières. En outre, il se peut que la police soit moins portée à consigner les crimes mineurs perpétrés par de jeunes enfants, même dans les cas où ils lui sont signalés par le public. (Voir à la note 4 une analyse du bond des crimes consignés à l'âge de 12 ans, que montre la figure 4.)
  3. Défini comme (xt – xt -1) / xt - 1, où xt représente la proportion de membres de la cohorte inscrits comme auteurs présumés à l'âge t.
  4. Il est possible que moins de ressources policières soient consacrées à faire enquête sur des affaires mineures mettant en cause des enfants, et à établir l'identité de ces enfants, étant donné qu'aucune accusation ne peut en découler. En outre, même si l'identité de l'auteur est connue, les policiers ont un certain pouvoir discrétionnaire lorsqu'il s'agit de décider si oui ou non ils devraient consigner une affaire mineure ainsi que les noms des participants, particulièrement si l'affaire ne leur a pas été signalée par des répartiteurs de leur service, et qu'elle n'est pas déjà enregistrée dans leur système d'information (Carrington et Schulenberg, 2003). Dans les affaires mettant en cause des enfants, la police est moins motivée à faire l'effort requis pour enregistrer dans son système d'information l'affaire et le nom de l'auteur, car les enfants ne peuvent être inculpés. Pour ces deux raisons, le nombre d'auteurs présumés de moins de 12 ans tiré des données du Programme DUC 2 peut être sous-estimé, ce qui explique le bond de la participation consignée à l'âge de 12 ans.