La victimisation des gais, des lesbiennes et des bisexuels1

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Les gais, les lesbiennes et les bisexuels affichent des taux plus élevés de victimisation avec violence2

Les gais, les lesbiennes et les bisexuels ont déclaré des taux plus élevés de victimisation avec violence, notamment d'agressions sexuelles, de vols qualifiés et de voies de fait, que leurs homologues hétérosexuels (voir l'encadré 1).

Le taux affiché par les gais et les lesbiennes (2423 incidents de violence pour 1 000 habitants) était près de 2,5 fois plus élevé que le taux enregistré par les hétérosexuels (99 incidents de violence pour 1 000 habitants), alors que le taux pour les bisexuels était de 4 fois supérieur (4153 incidents de violence pour 1 000 habitants) à celui des hétérosexuels.

Les gais, les lesbiennes et les bisexuels enregistrent des taux plus élevés de violence conjugale4

Lorsqu'on examine plus particulièrement ceux et celles qui se sont dits gais, lesbiennes ou bisexuels, on constate qu'ils affichent des taux plus élevés de violence conjugale5,6 , que les hétérosexuels. En effet, 15 %3 des gais et lesbiennes et 28 % des bisexuels3,7 ont déclaré avoir été victimes de violence conjugale par rapport à 7 % des hétérosexuels. Ces résultats concordent avec ceux de recherches antérieures (Cameron, 2003).

Les facteurs qui augmentent le risque de victimisation sont plus courants chez les gais, les lesbiennes et les bisexuels

Il a été démontré que des facteurs comme le fait d'être jeune, d'être célibataire, d'être étudiant, de toucher un faible revenu, de vivre dans un milieu urbain et de participer à au moins 30 activités en soirée par mois sont tous liés à des taux de victimisation plus élevés (Gannon et Mihorean, 2005). Les résultats de l'ESG de 2004 indiquent que certains des facteurs qui augmentent le risque de victimisation avec violence sont plus communs parmi les gais, les lesbiennes et les bisexuels.

À titre d'exemple, une plus forte proportion de gais et lesbiennes que d'hétérosexuels étaient célibataires, vivaient dans une région urbaine et participaient à au moins 30 activités en soirée par mois. En outre, une proportion plus importante de bisexuels que d'hétérosexuels avaient moins de 25 ans, étaient célibataires, étaient étudiants, touchaient un faible revenu et participaient à au moins 30 activités en soirée par mois (tableau 1).

Tableau 1 Caractéristiques des Canadiens et Canadiennes qui ont déclaré leur orientation sexuelle, 2004. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 1
Caractéristiques des Canadiens et Canadiennes qui ont déclaré leur orientation sexuelle, 2004

Afin de déterminer si l'orientation sexuelle augmentait de façon indépendante le risque de victimisation, on a effectué une analyse multivariée au moyen d'une régression logistique.

Lorsque tous les facteurs ont été maintenus constants, on a constaté que le fait d'être gai, lesbienne ou bisexuel augmentait de façon significative le risque d'être victime d'un crime violent. Plus précisément, les gais et lesbiennes étaient deux fois plus susceptibles que les hétérosexuels d'être victimes, et les bisexuels, 4,5 fois plus susceptibles.8

Notes

  1. Sauf indication contraire, les différences indiquées dans le présent profil sont statistiquement significatives. Pour obtenir plus de renseignements, voir la section « Méthodes ».
  2. L'écart entre le taux pour les gais et lesbiennes et le taux pour les bisexuels n'est pas statistiquement significatif.
  3. À utiliser avec prudence, car le coefficient de variation est élevé (c.-à-d. qu'il se situe entre (16,6 % et 33,3 %).
  4. On prévient le lecteur qu'on ne sait pas si les gais, les lesbiennes et les bisexuels qui avaient été victimes de violence conjugale étaient dans une relation homosexuelle ou hétérosexuelle au moment de la victimisation.
  5. Dans le cadre du Recensement de 2001, on a interviewé pour la première fois les Canadiens et Canadiennes au sujet de leur union de fait. Les résultats ont montré que, parmi tous les couples, 0,5 % ou 34 000 étaient des couples de même sexe qui vivaient en union libre (Statistique Canada, 2002).
  6. Fondés sur les répondants homosexuels et bisexuels qui avaient un conjoint ou un partenaire, actuel ou antérieur, avec lequel ils avaient eu des contacts au cours des cinq années précédentes.
  7. L'écart entre la proportion de gais et lesbiennes et la proportion de bisexuels qui ont été victimes de violence conjugale n'est pas statistiquement significatif.
  8. L'analyse a également révélé que l'âge était un indicateur puissant du risque de devenir victime d'un crime violent — les personnes de 18 à 24 ans couraient près de six fois plus de risques d'être victimes de crimes violents que les personnes de 55 ans et plus. De plus, les personnes non mariées risquaient deux fois plus d'être victimes que les personnes mariées. D'autres facteurs, comme le fait d'être de sexe masculin, de toucher un faible revenu (moins de 15 000 $) et de participer à au moins 10 activités en soirée par mois, ainsi que la proximité du crime (qui est mesurée par les perceptions de la criminalité dans le quartier et la crainte de marcher seul une fois la nuit tombée) accroissaient le risque d'être victime. Ces résultats vont dans le même sens que les constatations d'études antérieures (Brzozowski et Mihorean, 2002; Mihorean et autres, 2001).