2005
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On sait que la connaissance des langues officielles a un effet sur plusieurs dimensions de l’intégration des immigrants. On s’intéresse ici principalement au lien entre la connaissance des LO et le fait d’avoir un emploi dit « approprié ».
Depuis leur arrivée au pays il y a quatre ans, la pire difficulté mentionnée par le plus grand nombre d’immigrants était de trouver un emploi approprié, celle-ci ayant été déclarée par 46 % des immigrants. Mais qu’est-ce qu’un emploi approprié, comment le définir? Selon quels critères et surtout, qui est en mesure de juger qu’un emploi est approprié? Par exemple, un emploi jugé approprié par un immigrant pourrait être jugé inapproprié par un autre.
On pourrait définir qu’un emploi est approprié si le niveau de satisfaction envers cet emploi est élevé. Mais la satisfaction envers un emploi peut dépendre de bien des facteurs subjectifs comme le nombre d’heures travaillées (certains préfèrent travailler à temps partiel), l’environnement de travail, la distance à parcourir et les moyens de transport disponibles pour se rendre au travail, la dépendance financière à cet emploi, etc. On cherche donc plutôt à définir un emploi approprié selon des caractéristiques objectives et comparables.
Aux fins de cette étude, on utilise les éléments suivants comme indicateurs ou caractéristiques d’un emploi approprié : 1
Puisqu’on examine ici des caractéristiques reliées à des emplois, les estimations pour ces caractéristiques sont produites en conservant uniquement les immigrants qui travaillaient au moment de chaque interview et qui ont répondu aux questions permettant de déterminer les caractéristiques de l’emploi.
Le tableau 4.1 donne le nombre et le pourcentage d’immigrants occupés pour chaque caractéristique d’emploi et ce, pour chacun des trois cycles. On donne à la fois le nombre et le pourcentage, car ces derniers sont basés sur le nombre d’immigrants occupés et ce nombre diffère d’un cycle à l’autre. Pour le salaire horaire, on donne le nombre d’immigrants occupés qui ont déclaré leur salaire et leur nombre d’heures, ainsi que le salaire horaire moyen de ceux-ci. Les estimations provinciales sont présentées dans l'appendice G .
Emploi à haut niveau de compétence | Emploi dans le domaine envisagé | Emploi similaire à celui avant d'immigrer | Emploi relié à la formation ou aux études | Salaire horaire moyen | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
nombre | pourcentage | nombre | pourcentage | nombre | pourcentage | nombre | pourcentage | nombre | dollars | |
Cycle 1 | 26 100 | 37 | 22 500 | 47 | 23 700 | 38 | .. | .. | 66 400 | 13,18 |
Cycle 2 | 40 000 | 43 | 28 200 | 48 | 30 500 | 39 | 43 700 | 47 | 80 900 | 14,82 |
Cycle 3 | 50 600 | 47 | 32 800 | 37 | 35 400 | 29 | 56 100 | 52 | 93 000 | 17,13 |
On a vu plus tôt que le taux d’emploi croît avec le niveau d’anglais parlé. On cherche maintenant à évaluer si le niveau d’anglais et de français parlé semble avoir un impact sur le type d’emploi des immigrants occupés. En se concentrant sur les immigrants occupés seulement, on laisse de côté ceux qui ne travaillent pas, que ce soit par choix ou non. On veut voir si les immigrants qui parlent mieux les LO sont plus susceptibles d’occuper un emploi à haut niveau de compétence, un emploi dans le domaine envisagé, un emploi similaire à celui occupé avant l’immigration, un emploi relié aux études ou à la formation, et s’ils sont susceptibles d’avoir un salaire horaire relativement plus élevé.
Comme on peut le constater, il semble y avoir un lien assez fort entre le type d’emploi occupé par les immigrants et leur niveau d’anglais parlé.
On note toutefois certains points intéressants en ce qui a trait au fait d’occuper un emploi dans le domaine envisagé ou un emploi similaire à celui avant d’immigrer aux cycles 1 et 2. Les immigrants ne parlant pas du tout anglais sont proportionnellement plus nombreux à travailler dans le domaine envisagé que les immigrants qui parlent un tant soit peu anglais. Ce phénomène, très fort au cycle 1, semble s’atténuer légèrement au cycle 2, pour ensuite disparaître au cycle 3. Il s’avère que les emplois envisagés par les immigrants qui ne parlaient pas anglais au cycle 1 ont surtout tendance à être dans des domaines où l’usage de cette langue est moins important. En effet, 72 % des emplois des immigrants travaillant dans le domaine envisagé au cycle 1 mais ne parlant pas du tout cette langue étaient des emplois à bas niveau de compétence, plusieurs d’entre eux étant des emplois qui ne requièrent généralement pas de compétences linguistiques particulières. Par exemple, on y retrouve des aides cuisiniers, des ouvriers agricoles, des conducteurs de machines à coudre et des gardiens d’enfants. Dans le cas des immigrants qui occupaient un emploi similaire à celui avant d’immigrer au cycle 1 mais ne parlaient pas du tout anglais, l’emploi de 78 % d’entre eux était à bas niveau de compétence.
Le lien entre la connaissance des LO au Québec et le type d’emploi occupé n’est pas aussi clair que celui observé dans l’ensemble du Canada. Les graphiques 4.6 à 4.10 sont en fonction du niveau autodéclaré de français parlé tandis que les graphiques 4.11 à 4.15 présentent les résultats en fonction du niveau autodéclaré d’anglais parlé au Québec.
La relation entre le niveau de français parlé et chaque caractéristique d’emploi n’est pas très linéaire; elle semble parfois évoluer en dents de scie. Aussi, on remarque souvent une baisse de la proportion de la caractéristique étudiée pour les niveaux de français 3 et 4, donc pour les immigrants parlant assez bien ou bien la langue (mais pas très bien). De plus, les proportions observées pour les immigrants parlant très bien français sont rarement plus élevée que celles des immigrants ne le parlant pas du tout. Enfin, on remarque au cycle 3 que les courbes ont tendance à être plus plates qu’aux cycles précédents, indiquant que l’effet du français tend à disparaître avec le temps.
Les résultats pour l’anglais quant à eux semblent mettrent en évidence une relation généralement positive entre le niveau de compétence et chaque caractéristique d’emploi, bien que cette relation ne soit pas toujours parfaitement régulière et que l’allure des courbes semble s’aplanir avec le temps.
On aborde maintenant la portion analytique de cette étude. On a vu à la section précédente qu’il semble y avoir un lien important entre le niveau d’anglais parlé et les cinq caractéristiques utilisées pour désigner un emploi approprié. Toutefois ce lien pourrait être dû à des facteurs qui n’ont pas été pris en compte. Ainsi, à l’aide de modèles de régression logistique ou linéaire, on tentera de voir si la connaissance des langues officielles a vraiment un effet sur les chances d’occuper un emploi approprié. On définira un emploi approprié tour à tour comme étant un emploi à haut niveau de compétence, un emploi dans le domaine envisagé, un emploi similaire à celui occupé avant d’immigrer, un emploi relié à la formation ou aux études, et on évaluera le logarithme naturel du salaire horaire de cet emploi. Une définition plus précise de chaque caractéristique est donnée un peu plus loin.
Puisque le niveau autodéclaré d’anglais et de français parlé n’est connu qu’à trois moments fixes dans le temps (soit six mois, deux ans et quatre ans après l’arrivée), on examine le lien entre le niveau de connaissance de la langue et l’emploi principal occupé à ces moments. On conservera donc pour les fins de cette analyse seulement les immigrants qui occupaient un emploi au moment de chaque interview 2 . Au cycle 1, il s’agit d’un échantillon de 3 284 immigrants représentant environ 71 700 immigrants dans la population; au cycle 2, la taille de l’échantillon s’élève à 4 480 immigrants représentant environ 93 100 immigrants dans la population; au cycle 3, il s’agit d’un échantillon de 5 215 immigrants représentant environ 107 700 immigrants dans la population.
L’analyse a été faite à l’aide du fichier du cycle 3 de l’ELIC. Ce fichier contient toutes les informations des cycles 1, 2 et 3 ainsi que les poids correspondant à la population du cycle 3, soit les nouveaux immigrants qui sont toujours au pays après quatre ans.
Des modèles de régression logistique ont été utilisés pour modéliser la probabilité d’occuper un emploi à haut niveau de compétence, un emploi dans le domaine envisagé, un emploi similaire à celui occupé avant d’immigrer et un emploi reliés à la formation ou aux études. On a en revanche eu recours à des modèles de régression linéaire pour modéliser le logarithme naturel des gains horaires puisque cette variable est continue. Tous ces modèles ont été pondérés avec les poids « bootstrap » 3 du cycle 3 pour tenir compte du plan de sondage dans les tests statistiques et les calculs de variance des estimateurs.
On a étudié chaque cycle séparément, donc de façon transversale. Ainsi, on a pu observer une image de la situation de la cohorte d’immigrants six mois, deux ans et quatre ans après leur arrivée au pays. Cependant, on doit se rappeler que ce ne sont pas nécessairement les mêmes immigrants qui occupent un emploi à ces trois périodes de temps, bien qu’ils fassent tous partie de la même cohorte.
On a également cherché à vérifier de façon longitudinale s’il existe un lien significatif entre le fait d’améliorer ses compétences dans les LO au cours du temps et le fait d’occuper un emploi approprié quatre ans après l’arrivée. Cependant des contraintes de taille d’échantillon et les faibles changements observés au cours de la période ont empêché l’obtention de résultats fiables. Pour plus de détails à ce sujet, voir la section « Qualité des données, concepts et méthodologie — Contraintes rencontrées lors de l'analyse longitudinale ».
On a eu recours à cinq variables dépendantes représentant chacune des cinq caractéristiques d’emplois dits appropriés. Voici comment on a défini ces caractéristiques d’emploi 4 .
La première variable dépendante dichotomique vise à classifier chaque emploi selon qu’il correspond à une profession avec haut niveau de compétence ou non. Dans l’ELIC, on a procédé au codage des professions à l’aide de la Classification type des professions (CTP 5 ) de 1991. À partir de ces codes et d’une table de concordance, on a pu dériver une approximation du niveau de compétence de chaque profession déclarée dans l’ELIC. Pour les fins de cette étude, les professions dont le niveau de compétence était entre 1 et 3 ont été jugées à haut niveau de compétence, tandis que les niveaux 4 à 6 étaient jugés à bas niveau de compétence. Le niveau de compétence 1 correspond à des professions qui requièrent généralement une formation universitaire, tandis que les niveaux 2 et 3 correspondent à des professions qui requièrent une formation collégiale ou une formation via un programme d’apprentissage de profession.
La deuxième variable dépendante examinée dans cette étude indique si l’immigrant travaille dans le domaine envisagé. Lors de l’interview du premier cycle, on demandait à chaque immigrant s’il avait l’intention de travailler et si oui, dans quel domaine. Ce domaine a été codé à l’aide de la CTP et a été apparié au domaine de l’emploi principal pour vérifier s’il y avait correspondance entre les deux. Cet appariement a été fait au premier niveau de la classification, correspondant aux grandes catégories professionnelles (c'est-à-dire selon la première lettre du code) 6 .
La troisième variable dépendante dichotomique indique si l’immigrant travaille dans un domaine similaire à celui dans lequel il travaillait avant d’immigrer (sans égard au niveau de compétence 8 ). Lors de l’interview du cycle 1, on demandait à chaque immigrant s’il travaillait avant de quitter son pays et si oui, dans quelle profession. Ces professions ont été codées à l’aide de la CTP et ont été appariées par grandes catégories professionnelles (c'est-à-dire appariées selon la première lettre du code), à l’emploi principal occupé au Canada.
La quatrième variable dépendante dichotomique indique si le répondant travaille dans un domaine lié à sa formation ou à son domaine d’études. Cette information est tirée d’une question directe demandée au répondant lors de l’interview des deuxième et troisième cycles. Cette question n’était pas posée au premier cycle.
Enfin, la cinquième et dernière variable dépendante utilisée pour cette étude correspond au logarithme naturel 10 des gains horaires de l’emploi de l’immigrant. On obtient les gains horaires en divisant le salaire hebdomadaire par le nombre moyen d’heures travaillées par semaine.
On a voulu contrôler les résultats pour un certain nombre de facteurs. On peut ainsi analyser l’effet de la capacité à parler les langues officielles sur les caractéristiques d’emploi en tenant compte de l’effet de ces facteurs. Voici la liste des variables de contrôle utilisées dans l’étude :
Deux autres variables pouvant avoir un impact sur le type d’emploi obtenu par les immigrants ont également été utilisées dans les modèles.
Pour ce qui est de la connaissance des langues officielles, comme on l’a mentionné plus tôt, on a utilisé les variables reliées à la capacité de parler en anglais et en français plutôt que celles reliées à la capacité de lire ou d’écrire dans ces deux langues. Ces variables ont été utilisées de deux façons différentes (dans des modèles différents).
Dans un premier temps, on a utilisé deux variables continues 13 dans les modèles afin de représenter le niveau parlé pour chaque langue. Cette façon de modéliser et les résultats obtenus sont présentés à la section 4.3. Les variables utilisées sont définies comme suit.
Dans un second temps, on a plutôt utilisé des variables dichotomiques d’appartenance à chaque niveau de chaque langue. De cette façon, on pouvait bien cerner les différences entre chacun des niveaux de langue par rapport aux autres. On a modélisé les variables dépendantes en choisissant tour à tour chaque niveau de langue comme étant le niveau de référence afin de déterminer le seuil de signification de l’effet de chaque niveau de langue par rapport aux autres. On a donc créé cinq variables dichotomiques pour chaque langue, bien que seulement quatre étaient utilisées dans les modèles à chaque fois (la cinquième correspondant au niveau de référence). L’analyse de ces modèles ainsi que les résultats sont donnés à la section 4.4. Les variables dichotomique ont été créées comme suit.
On a examiné au total les résultats de 14 modèles au niveau du Canada, soit un modèle par variable dépendante par cycle (on rappelle que l’information pour modéliser la probabilité d’avoir un emploi relié aux études ou à la formation n’était pas disponible au cycle 1). On a également étudié ces 14 modèles pour le Québec, l’Ontario et la Colombie-Britannique.
Voici d’abord les résultats pour le Canada et les provinces. On examine ici la tendance de l’effet de la capacité à parler chaque langue, c’est-à-dire qu’on tente d’évaluer s’il existe une tendance positive ou négative entre le niveau parlé de chaque langue et la probabilité d’occuper un emploi approprié.
Le tableau suivant résume l’ensemble des résultats. Seuls les coefficients des variables de capacité en anglais et en français sont donnés ici. Un coefficient positif indique une tendance positive, c’est-à-dire que plus le niveau de la langue est élevé, plus les chances sont grandes d’occuper ce type d’emploi ou plus le salaire horaire est élevé. Un coefficient négatif indique une tendance négative, c’est-à-dire que plus le niveau de la langue est élevé, moins les chances sont grandes d’occuper ce type d’emploi ou moins le salaire horaire est élevé. Comme le lien entre le niveau parlé et les caractéristiques d’emploi n’est pas nécessairement linéaire (surtout pour le français), on vise simplement ici à obtenir une idée générale des résultats pour chaque variable dépendante et ce, pour chacune des deux LO. Les coefficients des autres variables sont disponibles dans l'appendice H .
Canada | Québec | Ontario | Colombie- Britannique | |
---|---|---|---|---|
Emploi à haut niveau de compétence | ||||
Anglais | ||||
Cycle 1 | 0.32 ** | 0.29 * | 0.30 ** | 0,09 |
Cycle 2 | 0.22 ** | 0,02 | 0.22 ** | 0.26 ** |
Cycle 3 | 0.26 ** | 0,06 | 0.28 ** | 0.26 ** |
Français | ||||
Cycle 1 | 0.15 ** | 0,00 | 0.21 ** | 0,21 |
Cycle 2 | 0,06 | -0,01 | 0,06 | 0,07 |
Cycle 3 | 0,03 | -0,10 | 0,07 | 0,15 |
Emploi dans le domaine envisagé | ||||
Anglais | ||||
Cycle 1 | 0.26 ** | 0,24 | 0.27 ** | -0,11 |
Cycle 2 | 0.16 ** | 0,05 | 0.19 ** | 0,15 |
Cycle 3 | 0.12 ** | 0,05 | 0,11 | 0,11 |
Français | ||||
Cycle 1 | 0,05 | 0,07 | -0,07 | 0,22 |
Cycle 2 | 0,01 | -0,07 | -0,05 | 0,12 |
Cycle 3 | -0,05 | -0,17 | -0,08 | 0,30 |
Emploi similaire à celui avant d'immigrer | ||||
Anglais | ||||
Cycle 1 | 0.31 ** | 0,09 | 0.31 ** | 0.33 * |
Cycle 2 | 0.20 ** | -0,12 | 0.30 ** | 0,16 |
Cycle 3 | 0.21 ** | -0,07 | 0.31 ** | 0.24 * |
Français | ||||
Cycle 1 | 0.09 * | 0,18 | 0,03 | 0,22 |
Cycle 2 | 0,03 | -0,20 | 0,00 | 0,15 |
Cycle 3 | 0,02 | -0,21 | -0,02 | 0,22 |
Emploi relié à la formation ou aux études | ||||
Anglais | ||||
Cycle 1 | .. | .. | .. | .. |
Cycle 2 | 0.34 ** | 0.29 ** | 0.36 ** | 0.27 ** |
Cycle 3 | 0.23 ** | 0,02 | 0.32 ** | 0,09 |
Français | ||||
Cycle 1 | .. | .. | .. | .. |
Cycle 2 | 0.13 ** | -0,02 | 0.13 * | 0,16 |
Cycle 3 | -0,01 | 0,00 | 0,05 | 0,04 |
Logarithme naturel du salaire horaire | ||||
Anglais | ||||
Cycle 1 | 0.08 ** | 0.08 ** | 0.06 ** | 0.07 ** |
Cycle 2 | 0.08 ** | 0.05 ** | 0.07 ** | 0.06 ** |
Cycle 3 | 0.09 ** | 0.05 ** | 0.10 ** | 0.09 ** |
Français | ||||
Cycle 1 | 0,00 | -0,04 | 0,03 | 0,01 |
Cycle 2 | -0,01 | -0,04 | 0,01 | -0,01 |
Cycle 3 | 0,00 | -0,03 | 0,02 | 0,03 |
Résumé des tendances au Canada
Résumé des tendances au Québec
Il est important de noter que la taille d’échantillon pour les immigrants ayant occupé un emploi à l’un des trois cycles au Québec est relativement faible, allant de 354 à 673 selon le modèle et le cycle examiné.
Résumé des tendances en Ontario
Résumé des tendances en Colombie-Britannique
Comme mentionné précédemment, on a également modélisé les caractéristiques d’emploi à l’aide des variables dichotomiques d’appartenance aux différents niveaux d’anglais et de français parlé. Cette façon de faire permet de mieux cerner les différences entre chacun des niveaux de langue par rapport aux autres.
On examine au tableau 4.3 un exemple de résultat en ce qui concerne l’effet du niveau d’anglais parlé sur la probabilité d’obtenir un emploi avec haut niveau de compétence au cycle 1 au Canada. Tous les autres résultats, tant au niveau national que provincial, sont donnés dans l'appendiceI . Étant donné la quantité de résultats, il serait impossible de tous les décrire ici. On explique ici comment interpréter les tableaux, puis on donne ensuite un résumé des tendances pour le Canada. Le lecteur est invité à consulter l’annexe pour obtenir les résultats détaillés qui l’intéressent.
Lorsqu’on examine la première colonne du tableau 4.3 , on observe que seul l’effet du niveau 5 est significativement différent du niveau 1 quant à la probabilité d’occuper un emploi approprié au cycle 1. C’est-à-dire que les immigrants qui parlaient très bien anglais (niveau 5) six mois après leur arrivée étaient plus susceptibles d’occuper un emploi approprié, comparativement aux immigrants qui ne le parlait pas du tout (niveau 1). Cependant, les chances d’occuper un emploi approprié six mois après l’arrivée pour les immigrants des autres niveaux d’anglais parlé (niveaux 2, 3 et 4) n’étaient pas significativement différentes de celles des immigrants ne parlant pas la langue (niveau 1).
De plus, les deuxième et troisième colonnes du tableau 4.3 indiquent que, par rapport aux niveaux 2 et 3 d’anglais, les niveaux 4 et 5 ont un effet significatif. Enfin, on note aussi que le niveau 5 a un effet significatif par rapport au niveau 4 sur les chances d’occuper un emploi approprié au cycle 1.
On a fait l’analyse des résultats détaillés au niveau du Canada et voici un résumé des tendances observées pour l’anglais et le français.
Cycle 1 1 | Niveau de référence utilisé pour l'anglais | ||||
---|---|---|---|---|---|
ne parle pas (1) | parle mal (2) | parle assez bien (3) | parle bien (4) | parle très bien (5) | |
Niveau d'anglais parlé | |||||
ne parle pas (1) | .. | 0,09 | -0,08 | -0,45 | -0.81 * |
parle mal (2) | -0,09 | .. | -0,17 | -0.54 ** | -0.90 ** |
parle assez bien (3) | 0,08 | 0,17 | .. | -0.37 ** | -0.73 ** |
parle bien (4) | 0,45 | 0.54 ** | 0.37 ** | .. | -0.36 ** |
parle très bien (5) | 0.81 * | 0.90 ** | 0.73 ** | 0.36 ** | .. |
Résumé des tendances au Canada
La situation du Québec est particulière étant donné l’utilisation des deux langues officielles. Afin de mieux cerner l’effet de l’interaction entre les deux langues, on a crée des variables dichotomiques représentant le niveau parlé pour les deux langues à la fois. Voici ces variables, la dernière représentant le niveau de référence.
La modélisation du logarithme naturel des gains horaires des immigrants du Québec avec ces nouvelles variables dichotomiques a permis de mieux saisir l’effet sur les gains de la capacité à bien ou très bien parler conjointement les deux LO, comparativement à ne bien parler aucune des deux LO. Le tableau 4.4 suivant donne les coefficients beta obtenus.
Niveau d'anglais parlé | |||
---|---|---|---|
Niveaux 1 à 3 | Niveau 4 | Niveau 5 | |
Cycle 1 | |||
Niveau de français parlé | |||
Niveaux 1 à 3 | 0 | 0,39 ** | 0,51 ** |
Niveau 4 | 0,02 | -0,09 | 0,02 |
Niveau 5 | 0,06 | 0,25 | 0.28 ** |
Cycle 2 | |||
Niveau de français parlé | |||
Niveaux 1 à 3 | 0,00 | 0,31 | 0,31 ** |
Niveau 4 | -0,01 | -0,24 | 0,04 |
Niveau 5 | 0,02 | 0,06 | 0,21 ** |
Cycle 3 | |||
Niveau de français parlé | |||
Niveaux 1 à 3 | 0 | 0,10 | 0,31 ** |
Niveau 4 | -0,02 | 0,02 | 0,16 |
Niveau 5 | 0,00 | 0,11 | 0,17 |
On pourrait résumer les résultats en disant que, comparativement aux immigrants qui ne parlaient bien ni l’une ni l’autre des deux LO, les immigrants qui parlaient très bien français devaient également très bien parler anglais pour que leurs gains soient significativement plus élevés. Cependant, les immigrants qui parlaient bien ou très bien anglais avaient un salaire horaire significativement supérieur à celui des immigrants qui ne parlaient bien ni l’une ni l’autre des deux langues et ce, même s’ils ne parlaient pas bien français. À partir du deuxième cycle, seuls les immigrants dont le niveau d’anglais était très bien (peu importe le niveau de français) avaient des gains plus élevés, tandis que quatre ans après l’arrivée, seuls les immigrants qui parlaient très bien anglais et ne parlaient pas bien français avaient des gains horaires significativement plus élevés que les immigrants qui ne parlaient bien ni l’une ni l’autre des LO.