L'enquête sociale générale : survol des nouvelles données

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Par Pascale Beaupré, Marcel Béchard, Heather Dryburgh, Catherine Trainor

Introduction
Qu'est-ce que l'Enquête sociale générale?
Plan d'échantillonnage
Perspective fondée sur le parcours de vie
Cycles de l'ESG en cours et à venir
ESG de 2006, cycle 20 : Transitions familiales
Analyse de travail
Vivre l'expérience parentale : principales constatations
Vivre une rupture d'union : principales constatations
ESG de 2007, cycle 21 : la famille, le soutien social et la retraite
Sommaire du contenu de l'ESG de 2007
ESG de 2008, cycle 22 : réseaux sociaux
L'enquête sociale générale a vingt ans
Conclusion

Introduction

Le présent document expose les faits nouveaux et les principes qui sous-tendent l'élaboration des cycles récents de l'Enquête sociale générale (ESG). Nous effectuons d'abord un survol des objectifs de l'ESG et des thèmes des cycles précédents, puis nous examinons plus particulièrement deux cycles récents concernant la famille au Canada : les transitions familiales (2006) et la famille, le soutien social et la retraite (2007). Pour terminer, nous présentons sommairement l'ESG de 2008, qui portera sur les réseaux sociaux, et nous décrivons un projet spécial qui marquera le vingtième anniversaire de l'ESG.

Qu'est-ce que l'Enquête sociale générale?

L'ESG est une source importante de données sociales au Canada. Institué en 1985, le programme de l'ESG consiste à mener des enquêtes téléphoniques auprès d'échantillons représentatifs sélectionnés dans les dix provinces. Suivant sa conception initiale, l'ESG prévoyait la répétition de plusieurs cycles, normalement à intervalles de cinq ans, sur des questions sociales importantes, notamment l'éducation, la santé, l'emploi du temps, la victimisation et la technologie (tableau 1). La reprise de ces questions (tous les cinq ans) permet d'examiner les tendances, de mener des analyses selon les cohortes ainsi que de suivre l'évolution des conditions sociales et du bien-être des Canadiens. De plus, l'ESG recueille des données sur des aspects particuliers de politiques sociales qui sont d'actualité ou qui présentent un intérêt nouveau, selon ce qu'indiquent des consultations menées auprès des ministères chargés de l'établissement des politiques, des chercheurs et des universitaires.

Tableau 1
Thèmes des différents cycles de l'ESG
Thèmes Année du cycle (numéro du cycle)
1re 2e 3e 4e 5e
Santé 1985(1) 1991(6) ... ... ...
Emploi du temps 1986(2) 1992(7) 1998(12) 2005(19) ...
Victimisation 1988(3) 1993(8) 1999(13) 2004(18) 2009 (23)
Études, travail, retraite 1989(4) 1994(9) 2002(16) 2007(21) ...
Famille 1990(5) 1995(10) 2001(15) 2006(20) 2007 (21)
Vieillissement et soutien social 1985(1) 1991(6) 1996(11) 2002(16) 2007 (21)
Accès et utilisation des TIC 2000(14) ... ... ... ...
Engagement social 2003(17) 2008(22) ... ... ...
... n'ayant pas lieu de figurer

Plan d'échantillonnage

L'enquête recueille des données sur une période de 12 mois auprès de la population des ménages privés des 10 provinces. À l'exception des cycles 16 et 21, qui ne ciblaient que des personnes de 45 ans et plus, l'enquête s'adresse à des répondants de 15 ans et plus. Les interviews durent environ 45 minutes.

L'échantillon de quelque 10 000 personnes de l'ESG est passé à 25 000 en 1999. Une telle taille permet de produire à des estimations de base à l'échelle nationale aussi bien que provinciale. De plus, avec un échantillon de 25 000 personnes, il est parfois possible de fournir des estimations pour de petits groupes de population comme les personnes handicapées, les membres de minorités visibles et les aînés.

Perspective fondée sur le parcours de vie

La perspective fondée sur le parcours de vie est le cadre qui a guidé l'élaboration des plus récents cycles de l'ESG. Plutôt que de mettre l'accent sur la situation à différents moments dans le temps, les ministères chargés de l'élaboration des politiques préféreraient que l'intérêt porte davantage aux transitions (i.e. le passage d'une situation à une autre) et aux processus entourant le changement dans les contextes social, historique et économique en mutation au Canada. En réponse aux préoccupations et besoins ci-exprimés par les ministères, l'ESG a identifié les transitions et les trajectoires de vie importantes liées à chaque thème de l'enquête.

La perspective fondée sur le parcours de vie repose sur l'idée que le parcours de vie est, une structure sociale en soi, caractérisée par des transitions et des trajectoires. Le parcours de vie d'une personne est influencé à la fois par les structures sociales qui s'imposent à elle et par les choix personnels effectués au fil du temps. Les structures sociales comprennent les normes et les attentes sociales, les institutions ainsi que les règles juridiques et les réglementations gouvernementales qui constituent le contexte dans lequel la vie suit son cours. La perspective fondée sur le parcours de vie tient donc compte des structures sociales qui sont susceptibles d'être influencées par les politiques et les programmes gouvernementaux, qui, à leur tour, sont liées aux choix que les personnes effectuent au cours de leur vie.

L'expression « vies liées » a été utilisée pour décrire le fait que la vie des gens est reliée de façon interdépendante à celle des autres. Cette notion est capitale pour l'ESG, d'autant que l'enquête explore les liens entre le domaine privé du ménage et de la famille et celui, de nature davantage publique, du travail et de la collectivité. L'importance des liens sociaux ne doit pas être sous-estimée, notamment en périodes de transition lorsque des choix sont faits de concert avec le conjoint (ou la conjointe) et la famille.

La perspective fondée sur le parcours de vie est particulièrement adaptée aux données qui suivent l'évolution des répondants au cours du temps. L'ESG n'est pas une enquête longitudinale; toutefois, les données rétrospectives peuvent être utilisées convenablement dans une optique longitudinale si elles sont intégrées à l'étape de la conception des questions. La marche à suivre pour appliquer une perspective fondée sur le parcours de vie à l'élaboration des nouveaux cycles de l'ESG consiste à considérer les trajectoires de vie, les transitions, les vies liées et les choix de vie personnels au regard du thème d'un cycle particulier.

Cycles de l'ESG en cours et à venir

Au cours de toute période donnée, quatre cycles de l'ESG en sont à différentes étapes du processus d'enquête (figure 1). Ci-après, nous présentons le contenu des cycles 20 à 22.

Figure 1 : Cycles actuels et calendrier de l'ESG

Description

Figure 1 Cycles actuels et calendrier de l'ESG

ESG de 2006, cycle 20 : Transitions familiales

L'Enquête sociale générale de 2006 a porté principalement sur les transitions familiales. Depuis les dernières décennies, d'importants changements sociaux, économiques et démographiques ont occasionné des modifications dans la vie des Canadiens et de leurs familles : baisse et maîtrise de la fécondité, légalisation du divorce, progression des unions libres et entrée massive des femmes sur le marché du travail. Le contenu de l'ESG de 2006 tenait compte des changements et des tendances susmentionnés et abordait la question quant à la façon dont les jeunes familles canadiennes vivent les transitions importantes au cours des premières années de la vie familiale. Compte tenu de ces changements et des tendances observées, l'ESG de 2006 visait à aborder la façon dont les jeunes familles canadiennes vivent les transitions importantes au cours des premières années du cycle de vie familiale. La nature et la synchronisation des transitions, comme l'établissement et le développement d'une carrière, le départ du domicile familial, le mariage ou la formation d'une union libre, l'acquisition de biens comme une voiture ou une maison, la formation d'une famille et la dissolution d'une union libre ou d'un mariage, ainsi que le moment où elles se produisent, peuvent changer selon le contexte socioéconomique du Canada.

Le cycle 20 de l'ESG de 2006 est le quatrième cycle consacré à la collecte de données sur la famille (les trois premiers ont eu lieu en 1990, 1995 et 2001). Le cycle 20 aborde la plupart des mêmes thèmes que les cycles précédents sur la famille, mais quelques sections ont été revues et élaborées davantage. Les données recueillies permettent aux analystes d'étudier des variables associées à l'histoire conjugale et l'historique de la fécondité (chronologie des mariages, unions libres et enfants), les origines familiales, le départ des enfants du domicile familial, les intentions de fécondité, la garde d'enfants, l'histoire professionnelle et d'autres caractéristiques socioéconomiques. Des questions portant sur les accords ou ententes de soutien financier (pour les enfants et l'ex-conjoint ou ex-partenaire) entre les familles divorcées ou séparées ont été modifiées, alors que des sections sur la participation sociale, le bien-être et les caractéristiques de la résidence ont été ajoutées.

Le fichier analytique de données de l'ESG de 2006 est maintenant disponible dans les centres de données de recherche de Statistique Canada. Le fichier de microdonnées à grande diffusion est disponible depuis la fin de mars 2008.

Analyse de travail

Il y a cinq ans, alors que l'Enquête sociale générale (ESG) de 2001 recueillait des données sur les familles canadiennes, les résultats ont révélé que, par rapport aux années précédentes, les divorces et les unions libres étaient en hausse, tandis que le mariage semblait de moins en moins populaire. Malgré ces changements, la grande majorité des Canadiens continuent de vivre en union libre ou de se marier. Toutefois, la hausse des divorces et des séparations signifie que les structures familiales d'aujourd'hui sont différentes de ce qu'elles étaient autrefois : on compte désormais un nombre accru de familles reconstituées et de familles monoparentales Comme cela avait été le cas à la suite des cycles précédents sur la famille, un tableau sur les structures familiales, paru, en juin 20071 , donne un aperçu de la structure et des caractéristiques des familles canadiennes en 2006 et 2001 selon les régions.

Un rapport analytique intitulé Vivre les transitions familiales : résultats de l'Enquête sociale générale2, publié au même moment, est axé principalement sur deux grandes transitions. En premier lieu, on analyse les expériences des répondants qui ont eu un enfant ou adopté entre 2001 et 2006; en deuxième lieu, on examine les expériences des personnes qui se sont séparées ou ont divorcé au cours de cette même période. Dans les deux cas, on présente une brève description des personnes qui ont vécu ces changements, puis on fait état des services et des ressources auxquelles elles ont eu recours alors qu'elles effectuaient ces transitions. Les points saillants ci-dessous reposent sur l'article précité.

Vivre l'expérience parentale : principales constatations

  • Depuis 2001, les parents ont de plus en plus recours aux services de soutien formels durant la grossesse ou après la naissance ou l'adoption d'un enfant

Une variété de services et de renseignements est offerte aux parents afin de les aider à se préparer à leur rôle. Il existe des services de périnatalité, par exemple, qui sont destinés à aider les parents à se préparer à l'accouchement et à favoriser leur bien-être au cours de la grossesse. D'autres services, comme le soutien auprès des mères qui allaitent, visent à offrir du soutien aux familles après l'arrivée de l'enfant. Dans l'ensemble, 66 % des personnes qui ont eu ou adopté un enfant entre 2001 et 2006 ont sollicité au moins un type de service de soutien formel. La proportion de parents qui ont indiqué avoir reçu un certain soutien formel a augmenté annuellement, passant de 59 % en 2001 à 71 % en 2006. Parmi ceux qui ont reçu de tels services, l'ESG révèle que 9 parents sur 10 qualifient l'aide sollicitée d'utile.

  • Plus de pères s'absentent du travail pour la naissance ou l'adoption d'un enfant

Bien que de plus en plus de parents bénéficient d'un congé parental, les femmes sont toujours plus nombreuses que les hommes à s'absenter du travail pour la naissance ou l'adoption. En effet, 88 % des mères ont pris un congé de leur emploi entre 2001 et 2006, tandis que 45 % des pères en ont fait autant.

Si on examine chaque année séparément de 2001 à 2006, la proportion des mères qui se sont absentées de leur travail pour la naissance ou l'adoption d'un enfant s'est maintenue. Toutefois, celle des pères a augmenté annuellement, passant de 38 % en 2001 à 55 % en 2006. Cette progression pourrait s'expliquer par l'allongement de la durée des prestations (maintenant qu'on offre jusqu'à 35 semaines de congés payés aux parents, les mères sont peut-être plus enclines à « partager » une partie de ce congé avec leur conjoint ou partenaire), de même que le Programme fédéral pour le choix en matière de garde d'enfants (en vigueur depuis juillet 2006).

Le type de congé varie selon le sexe du parent. Alors que la grande majorité des mères ayant eu ou adopté un enfant entre 2001 et 2006 ont pris un congé de maternité (81 %), moins d'un père sur dix a profité d'un congé de paternité3. Le quart des pères se sont prévalus d'un congé parental alors que beaucoup d'autres se sont alloués quelques jours de vacances ou d'autres jours de congés personnels payés (ou non). En fait, 38 % des pères ont puisé dans leurs congés annuels pour s'absenter du travail et 19 % ont pris des congés non payés.

  • Les mères s'absentent du travail pour une période plus longue que les pères après l'accouchement ou l'adoption

Le moment du retour au travail à la suite d'un congé pris pour la naissance ou l'adoption d'un enfant varie selon le sexe du parent. Quelque 85 % des pères qui ont pris un congé quelconque pour prendre soin de leur enfant entre 2001 et 2006 se sont absentés du travail pour une période de moins de 6 mois. De cette proportion, la majorité d'entre eux sont retournés au travail dans le mois suivant l'accouchement ou l'adoption de l'enfant. Or, les mères se sont absentées du travail pour une période plus longue : un tiers d'entre elles ont réintégré le marché de l'emploi à la suite d'une absence variant entre 6 à 11 mois et près de la moitié sont retournées au travail entre 12 et 47 mois après l'accouchement ou l'adoption de l'enfant.

Bien entendu, la durée du congé ne peut être dissociée du type de congé pris pour s'occuper de l'enfant. Les parents qui ont réintégré le marché du travail plus rapidement avaient pris des congés annuels, non payés ou bénéficiaient d'un programme offert par l'employeur. À l'inverse, ceux qui sont restés plus longtemps à la maison pour prendre soin de l'enfant avaient surtout bénéficié d'un congé de maternité ou de paternité ou un congé parental.

  • La transition entre le congé et le retour au travail est plus stressante pour les mères

Alors que la plupart des pères ont qualifié la transition entre le congé et le retour au travail comme n'étant pas très stressante ou même, peu stressante, la situation est tout autre pour les mères. En effet, 62 % des mères affirment que la transition entre le congé et le retour au travail était stressante. De cette proportion, environ une femme sur cinq l'a qualifiée de très stressante. En dépit des nombreuses mesures prises par l'État pour soutenir les parents, des craintes persistent et concernant surtout l'aménagement des horaires professionnels et familiaux. Selon l'ESG, près de la moitié des parents ont mentionné la conciliation famille-travail comme principale source de stress associée au retour au travail. Les autres sources de stress sont reliées à la famille (20 %), au travail (12 %) et à la garderie (12 %).

Vivre une rupture d'union : principales constatations

  • Divorce et séparation : les couples en union libre sont plus susceptibles de se séparer

Parmi les 2 millions de Canadiens qui ont vécu une rupture entre 2001 et 2006, un peu plus de la moitié de ces personnes se sont séparées ou ont divorcé, tandis qu'un peu moins de 50 % avaient mis fin à leur union libre, et ce, même si les unions libres représentent 17 % de tous les couples en 2006. Chez les couples ayant récemment mis fin à leur union, ceux qui étaient en union libre avaient vécu ensemble en moyenne 4,3 années, soit 10 ans de moins que les 14,3 années, en moyenne, chez les gens mariés.

  • La majorité des partenaires en union libre n'utilisent pas de services formels lors d'une séparation

Les données indiquent que l'utilisation de services formels pour une séparation ou un divorce varie considérablement en fonction du type de rupture. Près des deux tiers (65 %) des partenaires qui ont mis fin à une union libre entre 2001 et 2006 n'ont eu recours à aucun des programmes ou services formels pendant le processus de rupture alors que c'était le cas de seulement 31 % des gens qui ont récemment vécu une séparation et de 18 % de ceux qui ont connu un divorce.

  • Les personnes qui ont des enfants utilisent davantage les services

Les personnes qui avaient des enfants à charge avec un ex-conjoint ou un ex-partenaire utilisaient beaucoup plus chaque types de service (juridiques, soutien social et autres types). Dans l'ensemble, 74 % des personnes qui avaient des enfants à charge ont utilisé un type de service formel quelconque, comparativement à seulement 45 % des personnes séparées ou divorcées sans enfants à charge.

Les données montrent que les manières d'agir sont partagées lorsque les parents tentent de conclure des ententes concernant leurs enfants à la suite d'une séparation ou d'un divorce. Ainsi, alors qu'une majorité de parents ont établi des ententes pour le soutien financier des enfants, leur garde ou les décisions importantes les concernant, 20 % ne l'ont pas fait. Parmi les parents qui ont conclu des ententes, plus du tiers d'entre eux les ont établies sans recourir à des avocats, à des juges ou à d'autres professionnels. La plupart (73 %) des personnes ayant connaissance de ces services et ne les ayant pas utilisé ont indiqué ne pas en avoir besoin, alors que d'autres personnes en ignoraient l'existence. D'autres n'ont pu trouver de solution en raison d'un conflit qui perdurait avec leur ex-conjoint ou parce que ce dernier était absent ou non intéressé.

C'est pour les ententes financières au profit des enfants que les parents étaient les plus susceptibles de recourir à des services juridiques, comme faire appel aux services d'un avocat, à la médiation, ou encore à une audience ou à un procès devant juge. Malgré tout, 34 % des ententes de soutien financier pour les enfants avaient été conclues en vertu d'une entente verbale ou écrite, sans l'aide d'un conseiller juridique.

ESG de 2007, cycle 21 : la famille, le soutien social et la retraite

L'ESG de 2007 constitue le cinquième cycle de l'ESG qui pose des questions aux Canadiens à propos du soutien social et du vieillissement, et le quatrième qui aborde le thème de la retraite. Conformément au mandat de l'ESG qui consiste à étudier les besoins en information et en politiques des ministères chargés de l'élaboration des politiques et à répondre aux questions émergentes, l'ESG de 2007 était axée principalement sur les préoccupations associées au vieillissement de la population canadienne, à la vague imminente de baby-boomers qui prendront leur retraite et aux besoins en main-d'œuvre qui, selon les prévisions, en découleront.

Selon le Recensement de 2006, 13,7 % (4,3 millions) des Canadiens étaient âgées de 65 ans et plus, soit une augmentation de plus de 446 700 personnes comparativement à 2001. Cette proportion est en progression constante depuis 1966, année où elle était de 7,7 %, principalement en raison de la baisse du taux de natalité observée dans les trois dernières décennies et de l'augmentation de l'espérance de vie. Les problèmes liés au vieillissement de la population canadienne devraient s'intensifier à mesure que les baby-boomers atteindront l'âge de 65 ans4. En fait, le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus dépassera vraisemblablement celui des enfants de moins de 15 ans d'ici 2015, situation sans précédent dans l'histoire canadienne. On estime que d'ici 2031, environ 24 % de la population sera âgée d'au moins 65 ans, ce qui représente près du double de la proportion actuelle d'aînés5.

Ces changements démographiques auront des conséquences importantes pour la main-d'œuvre canadienne à mesure que les baby-boomers atteindront l'âge de la retraite. Le nombre de personnes qui prendront leur retraite, en particulier celles de la génération du baby-boom, pourrait vraisemblablement dépasser celui des nouveaux arrivants sur le marché du travail. Les changements prévus modifieront également la nature de la retraite, celle-ci étant de plus en plus souple. Certains travailleurs optent pour une retraite progressive, d'autres réintègrent leur ancienne fonction ou optent pour un nouveau travail, alors que certains autres travailleurs ne quittent jamais vraiment le marché du travail. Cependant, lorsque les baby-boomers prendront leur retraite en grand nombre, leur départ provoquera d'énormes conséquences sur le marché du travail auxquelles les gouvernements et les employeurs devront faire face.

À la suite des conclusions tirées de l'ESG de 2002 sur le soutien social et le vieillissement, des questions ont été ajoutées à l'ESG de 2007 dans le dessein de quantifier les conséquences de la prestation de soins pour ceux qui les prodiguent. À cette fin, l'enquête a recueilli des renseignements sur les changements à la participation au marché du travail, l'érosion des effectifs, l'accumulation d'une rente de retraite et l'expérience du retour sur le marché du travail. Plutôt que de recréer la matrice des prestataires et des bénéficiaires de soins des cycles précédents, l'enquête a recueilli des données plus détaillées sur les soins qui exigent le plus de ressources de la part du répondant ou de la personne qui les lui prodigue ainsi que des renseignements sommaires sur les autres relations de soins. Une nouvelle section traite des soins en fin de vie et aborde à cette fin la question des obstacles à la prestation à domicile des soins de cette nature.

Une autre nouvelle section de l'enquête de 2007 explorait les intentions de départ à la retraite de même que les motifs et les préparatifs de la retraite grâce à de nouvelles questions portant sur les expériences et sur les ressources dont ont besoin les Canadiens plus âgés et dans le besoin avant qu'ils ne deviennent admissibles à une rente de retraite, en particulier ceux qui n'ont pas d'emploi mais qui sont près de l'âge de la retraite.

Conformément aux nouvelles orientations en matière de recherches sur les politiques, le contenu de l'enquête de 2007 a été abordé sous l'angle du parcours de vie. En vue d'adopter la perspective fondée sur le parcours de vie, l'ESG a identifié les transitions importantes (indiquées ci dessous), a recueilli les antécédents qui montrent le parcours familial, de travail, d'éducation et de soins, a recueilli des renseignements sur les perturbations de la vie personnelle, a identifié les réseaux sociaux et le flux de ressources qui y sont associées et a recueilli des données sur les choix de vie personnels, notamment ceux reliés à l'éducation, à la mise à jour des connaissances professionnelles, à la retraite et à la prestation de soins.

Sommaire du contenu de l'ESG de 2007

Transitions de milieu et de fin de vie :

  • Transitions associées à la retraite
Motifs de retraite, conditions applicables pour continuer à travailler, influences du conjoint ou de la conjointe, préparation financière à la retraite Préparation à la retraite, retour au travail après la retraite : obstacles et motivations Travailleurs âgés : formation et apprentissage continu
  • Soins reçus et aide fournie
  • Réseaux sociaux, réseaux d'aide temporaire, soins aux personnes avec des problèmes de santé chroniques, besoins non satisfaits Sources de soutien pour les personnes qui prodiguent des soins et conséquences sur la dispensation de soins sur une période prolongée
  • Changements de la structure familiale
  • Antécédents familiaux du répondant
  • Changements liés aux modalités de vie et au logement
  • Proximité de la famille, logement de transition, réduction de la taille du logement

    Variables contextuelles :

    • Santé :indice de l'état de santé (IES), limitation des activités, problèmes de santé chroniques
    • Cycle de vie : famille, travail (et interruptions), éducation, prestation de soins (épisodes importants)
    • Activités principales : y compris l'engagement communautaire, les horaires surchargés
    • Événements de la vie : victime d'un crime grave, faillite, catastrophe naturelle
    • Variables discriminantes : lieu de naissance, origine ethnique, identité autochtone, appartenance à une minorité visible, langue, religion, revenu, orientation sexuelle

    En ce qui a trait au plan d'échantillonnage, l'ESG de 2007 a ciblé 25 000 personnes de 45 ans et plus. Pour réunir efficacement un tel échantillon, environ 45 % de celui-ci a été constitué de répondants du cycle 20 (transitions familiales) de 2006 qui étaient âgés d'au moins 45 ans en 2007. Les répondants ont été contacté à nouveau et sollicités pour participer à l'ESG-21. Le plan d'échantillonnage offre l'avantage de fournir aux chercheurs et aux analystes une base de données riche et complexe comportant des renseignements sur les répondants pour chacun des cycles 20 et 21. Les répondants de l'autre partie de l'échantillon (55 %) ont été sélectionnés au moyen de la composition téléphonique aléatoire, méthode généralement utilisée pour les ESG. Les interviews par personne interposée étaient permises lorsque le répondant ne parlait ni anglais ni français ou lorsqu'il était incapable de répondre en raison d'un problème de santé ou d'une incapacité physique ou mentale.

    Les données ont été rassemblées de mars à décembre 2007, et elles seront rendues publiques à l'été 2008.

    ESG de 2008, cycle 22 : réseaux sociaux

    L'Enquête sur l'engagement social de 2003 a recueilli des renseignements détaillés sur un vaste éventail d'activités qu'entreprennent les Canadiens. Les données portaient sur les contacts sociaux avec la famille, les amis et les voisins, la participation à des organisations officielles, à des activités politiques et à des services religieux, le niveau de confiance envers les autres et à l'égard des institutions publiques, la façon dont le répondant décrit son sentiment d'appartenance au Canada, à sa province et à sa communauté. L'ESG de 2008 est principalement axée sur les réseaux sociaux et examine leur impact sur les résultats pertinents au regard des politiques. L'enquête aidera les chercheurs à comprendre quelles ressources les Canadiens disposent et utilisent pour faciliter leur passage aux importantes transitions au cours de leur vie.

    Les chercheurs et les responsables des orientations politiques ont mis à profit les données du cycle de 2003 pour mieux saisir comment les réseaux sociaux et les normes de confiance et de réciprocité peuvent contribuer à la vie des personnes et à la société. L'ESG de 2003, axée sur l'engagement social, mettait plutôt l'accent sur les facteurs qui influent sur la création et le maintien du capital social. L'ESG de 2008 s'intéressera davantage à la façon dont le capital social est mobilisé pour accéder aux ressources dans les moments critiques de transition au cours de la vie. Les mesures porteront aussi bien sur la présence que sur le fonctionnement du capital social en relation avec un événement ou une transition en particulier.

    D'importants travaux ont été effectués au Canada pour déterminer la meilleure manière d'opérationnaliser et de mesurer le concept du capital social. L'ESG de 2008 tiendra compte de ce travail et utilisera la définition opérationnelle générale suivante du capital social établie dans le Projet de recherche sur les politiques: « Le capital social réfère aux réseaux sociaux pouvant donner accès à des ressources et du soutien social. » L'ESG étant une enquête sur les personnes, les données recueillies porteront sur les réseaux sociaux individuels et les effets sur les personnes de la mobilisation de ces réseaux. L'ESG de 2003 abordait dans une certaine mesure l'aide reçue et fournie par rapport au réseau social de la personne. Dans l'ESG de 2008, nous demandons quand, comment et pourquoi les gens mobilisent leur capital social, pour mieux comprendre la nature du capital social mis à contribution ou requis dans divers types de situations.

    Trois sections principales du cycle comprennent de nouvelles questions. La première, qui décrit les réseaux sociaux des personnes, compte un nouveau module pour le générateur de position. Cet outil d'enquête mesure les types de ressources dont les personnes disposent lors de moments plus difficiles. Deux autres nouvelles sections explorent les conditions qui font que les gens mobilisent leurs réseaux sociaux pour traverser des périodes de changement (dont décès d'un être cher, changements à l'état de santé ou à la situation financière, perte d'emploi). Les sections en question examinent les changements que les répondants ont vécus au cours de la dernière année. Le répondant est invité à préciser lequel des changements a eu le plus d'impact sur sa vie, puis quelles ressources il a utilisées, lesquelles étaient disponibles (mais non utilisées) pendant cette période, et quels besoins sont demeurés non satisfaits. Des questions détaillées lui sont posées sur chaque ressource utilisée pour que nous puissions, en retour, apporter des réponses à des questions comme celles-ci :

    • Comment les réseaux sociaux sont-ils mobilisés pour accéder aux ressources lors des moments critiques de la vie?
    • De quelle façon les réseaux sociaux contribuent-ils à la vie des personnes qui vivent des périodes de changement?
    • Dans quelles circonstances le capital social disponible n'est pas mis à contribution?
    • Quels sont les besoins non satisfaits?

    L'enquête aborde trois grandes catégories de ressources : les gens, les organisations et l'information. Celles-ci sont ventilées comme il suit :

    Les gens :
    • Famille – conjoint(e), parent, enfant, autres personnes apparentées
    • Amis et voisins – ami intime personnel, ami, collègue de travail, voisin, autre
    • Gens d'affaires – employeur, conseiller financier ou comptable, ami du domaine des affaires, autre connaissance liée aux affaires
    • Professionnels – médecin ou autre professionnel de la santé, avocat ou autre professionnel du domaine juridique, conseiller ou autre professionnel de service social, enseignant ou autre professionnel du domaine de l'éducation, comptable, autre professionnel
    Organisations :
    • Ressources associées aux administrations locales – maire ou conseiller, membre du personnel, office d'expansion économique, autre
    • Autres ressources gouvernementales – communiquer avec un ou plusieurs services, communiquer avec un fonctionnaire en particulier, faire une demande en vertu d'un ou plusieurs programmes, communiquer avec le représentant élu ou le personnel de son bureau, autre
    • Ressources des organisations communautaires ou des groupes de bénévoles – organismes de santé, organisations du domaine de la justice, services sociaux, associations de bienfaisance publique ou sociale, organisations religieuses, groupes voués à l'avancement de l'éducation ou au développement des jeunes, organismes économiques ou de recherche d'emploi, autre
    Information :
    • Internet
    • Autres sources d'information ou médias – journaux, télévision, lettre d'information ou bulletins, radio, livres, revues, autre

    Les données seront recueillies de février à novembre 2008 et seront mises à la disposition du public au cours de l'été 2009.

    L'Enquête sociale générale a vingt ans

    Au moment de la rédaction du présent document, la production des données du vingtième cycle de l'ESG était terminée, le traitement des données du cycle 21 était en progrès, et la collecte de données du cycle 22 avait débuté. Au cours des 20 dernières années, un grand volume de données ont été rassemblées et un bon nombre de constatations importantes ont été faites et rendues publiques. Bien que les résultats de l'analyse des données de l'ESG publiés chaque année comportent généralement certaines comparaisons temporelles, la vingtième année de collecte est l'occasion de faire une rétrospective de l'ensemble de l'information recueillie et de nous demander ce que nous avons appris sur la société canadienne au fil des 20 années écoulées. Cet anniversaire important est une occasion d'effectuer des analyses plus profondes permettant d'explorer les données recueillies sur 20 ans dont nous disposons. Voici donc un aperçu de certains projets mis de l'avant pour marquer ce vingtième anniversaire de collecte des données de l'ESG.

    Pour souligner les 20 années de l'ESG, nous préparons les résultats d'analyse suivants :

    • Des feuillets d'information portant sur le thème « Sans l'ESG, on se demanderait encore... »
    • Un numéro spécial consacré à ce thème dans une revue académique

    De plus, nous procédons à la création d'une base de données historiques et des outils nécessaires pour aider les analystes à examiner 20 années de données transversales d'un point de vue longitudinal. Ce faisant, nous entendons mettre les données à la disposition des analystes qui travaillent dans le cadre du programme des centres de données de recherche (CDR) de Statistique Canada de la manière la plus cohérente et la plus accessible qui soit. Essentiellement, il s'agit de rassembler vingt ensembles de données, d'harmoniser les variables sur l'ensemble des 20 cycles et d'établir des méthodes pour combiner les données de diverses années ou suivre l'évolution des tendances.

    Les analyses seront publiées périodiquement en 2008. La base de données historiques sera disponible dans les CDR universitaires au printemps 2008.

    Conclusion

    Pendant plus de 20 ans, l'ESG a recueilli des données et fourni des renseignements sur les conditions sociales des Canadiens, conformément à son mandat. C'est avec enthousiasme que nous travaillons à la publication des nouvelles données décrites dans le présent document et que nous poursuivons les recherches et les analyses qui seront l'aboutissement de tous nos efforts.


    Notes

    1. /bsolc/francais/bsolc?catno=89-625-XWF2007001
    2. Beaupré, P. et E. Cloutier. (2007) /bsolc/francais/bsolc?catno=89-625-XWF2007002
    3. À utiliser avec prudence.
    4. Martel, L., et É. Caron-Malenfant. (2007). Portrait de la population canadienne en 2006, selon l'âge et le sexe : résultats. No au catalogue : 97-551-XIF. Ottawa, Statistique Canada, Division de la démographie.
    5. Bélanger, A., L. Martel et É. Caron-Malenfant. (2005) Projections démographiques pour le Canada, les provinces et les territoires, 2005 à 2031. No au catalogue : 91-520-XIF. Ottawa, Statistique Canada, Division de la démographie.
    6. Franke, Sandra. (2005). La mesure du capital social : Document de référence pour la recherche, l'élaboration et l'évaluation de politiques publiques. Projet de recherche sur les politiques.

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