En chiffres - Le bilan de 2020 du statisticien en chef

En chiffres - Le bilan de 2020 du statisticien en chef (PDF, 999.85 Ko)

2020 : une année d'incidence sans précédent sur les Canadiens

1. Le taux de chômage atteint un nouveau sommet

Le taux de chômage a augmenté de 2,2 points de pourcentage en mars pour s'élever à 7,8 %, puis il a atteint un sommet de 13,7 % en mai. Il s'agit du plus haut niveau jamais enregistré depuis 1976, année où des données comparables ont commencé à être publiées. Un certain nombre de Canadiens ont également connu une réduction de leurs heures de travail, même après la réouverture des entreprises. Les travailleurs temporaires en particulier ont été durement touchés; ils ont vu leurs heures de travail réduites de 20 % d'août 2019 à août 2020. Les intervieweurs de Statistique Canada ont travaillé entièrement à distance afin de recueillir chaque mois ces renseignements auprès de plus de 56 000 ménages dans le cadre de l'Enquête sur la population active, renonçant aux interviews en personne en vue d'assurer la sécurité de chacun, tout en fournissant des statistiques de grande qualité sur les répercussions de la COVID‑19 sur le marché du travail.

Source :

Enquête sur la population active, mars 2020

2. L'économie canadienne connaît des hausses et des baisses sans précédent

Au plus fort de la crise économique qui a touché l'ensemble du pays, plus de 62 600 entreprises ont fermé, et ont alors dû licencier des employés et suspendre le versement de salaires. Les vagues subséquentes de mesures de confinement et de distanciation physique ont continué d'avoir des répercussions sur les entreprises pendant la période traditionnellement occupée des vacances, remettant en question la viabilité de nombreuses entreprises. Les fermetures d'entreprises, combinées à d'autres facteurs comme les transferts gouvernementaux et les fermetures de frontières, ont entraîné des variations au chapitre du produit intérieur brut (PIB), du revenu disponible et de l'épargne.
Statistique Canada a continué de suivre l'incidence de la COVID-19 sur les niveaux de l'activité économique dans l'ensemble du pays au moyen de nouvelles sources de données et de techniques statistiques de pointe. De février à avril, le PIB a reculé de 17,7 %, avant de remonter. En octobre, le PIB était inférieur d'environ 4 % à son niveau d'avant la pandémie. À l'été, les augmentations des transferts gouvernementaux aux ménages ont plus que compensé les baisses du revenu d'emploi, ce qui a entraîné une augmentation globale du revenu disponible. Même si ce revenu disponible a quelque peu diminué au cours des mois subséquents, il est resté supérieur aux niveaux d'avant la pandémie. Les taux d'épargne ont également progressé au cours de cette période.

Source :

Répercussions et relance économiques liées à la pandémie

3. Le ralentissement du taux d'inflation affecte le portefeuille des Canadiens différemment

La pandémie a amené les Canadiens à dépenser différemment, alors qu'ils se sont habitués à rester chez eux, à voyager moins et à acheter plus de certains articles et moins d'autres. Les prix des biens et des services de consommation, qui ont augmenté plus lentement que prévu en 2020, les prix diminuant d'une année à l'autre en avril et en mai pour la première fois depuis 2009, ont eu des effets variables sur le portefeuille des Canadiens. Les conducteurs canadiens ont réalisé des économies de coûts liées aux prix de l'essence, qui ont reculé d'un taux record de 39,3 % en avril et qui sont demeurés bien en deçà des niveaux de 2019 par la suite. Les prix du transport aérien et de l'hébergement des voyageurs se sont effondrés alors que l'on a exhorté les Canadiens à rester chez eux et à respecter la distanciation physique afin de limiter la propagation de la COVID-19. Même si ces baisses de prix ont entraîné à la baisse l'IPC publié tout au long de 2020, les prix des aliments et du logement ont continué d'augmenter. Les prix des aliments de base ont progressé en réponse à la demande plus élevée au début de la pandémie, tandis que les prix de la viande ont augmenté à la suite de problèmes d'approvisionnement, les principales usines de transformation ayant temporairement fermé ou réduit la production pour protéger les travailleurs contre la COVID-19. À mesure que l'année avançait, les taux d'intérêt historiquement bas et le changement dans les préférences des acheteurs ont alimenté la demande sur le marché du logement, ce qui a donné lieu à des coûts de remplacement plus élevés pour les propriétaires. À la lumière de ces changements, Statistique Canada a publié le nouveau Calculateur de taux d'inflation personnel pour aider les Canadiens à mesurer l'incidence de l'inflation sur leur ménage.

Sources :

4. Le marché canadien du logement en hausse

Les Canadiens ont passé plus de temps que d'habitude à travailler, à étudier, à magasiner et à rester chez eux, ce qui a entraîné une forte demande pour plus d'espace. Cela a coïncidé avec de faibles taux hypothécaires et un revenu disponible plus élevé, et peut-être sans surprise, une hausse de la demande pour les maisons nouvellement construites. En fait, les prix des maisons neuves ont augmenté de 3,1 % à l'échelle nationale depuis le début de la pandémie, comparativement à une hausse de 0,1 % au cours de la même période en 2019. Les prix des propriétés résidentielles ont augmenté de 3,7 % dans les six plus grandes régions métropolitaines de recensement. Les prix de revente des appartements en copropriété et des maisons ont progressé plus rapidement que les prix des nouvelles unités ou propriétés. Par ailleurs, les prix des appartements en copropriété ont augmenté plus rapidement que les prix des maisons. En revanche, les prix des logements en location ont été plus stables, et ont augmenté de 1,0 % en novembre 2020 par rapport à l'année précédente.

Sources :

5. « Vous êtes en sourdine… »

Les mesures de distanciation physique ont amené une grande partie de la population à travailler, à étudier, à interagir et à magasiner de chez eux : 34 % des Canadiens ont dépensé davantage pour leurs connexions Internet à domicile et mobiles, et 44 % des Canadiens ont dépensé davantage en ligne pour des ordinateurs, des ordinateurs portatifs, des tablettes et des accessoires. Environ 12 % de la population, soit 4,6 millions de Canadiens, travaillaient à domicile en novembre 2020. Il s'agit d'une hausse d'environ 250 000 personnes par rapport à octobre, et ce nombre comprend 2,5 millions de personnes qui ne travaillent normalement pas à partir de leur domicile. Toutefois, les risques et les possibilités sont inégalement répartis. Les travailleurs qui se trouvent dans la tranche inférieure de la répartition des gains peuvent être plus vulnérables à l'automatisation de leur emploi et avoir moins de possibilités de télétravail. En outre, en 2018, 94 % des Canadiens ont déclaré avoir accès à Internet à domicile. Parmi les personnes n'ayant pas d'accès à Internet, les raisons le plus souvent invoquées étaient le coût du service Internet (28 %), le coût de l'équipement (19 %) et l'indisponibilité du service Internet (8 %).

Sources :

6. La croissance de la population du Canada passe d'un sommet record à un creux record

La migration internationale est le principal moteur de croissance démographique au Canada; elle était à l'origine de 81,9 % de la croissance en 2019-2020. Le palmarès de l'année dernière faisait état de niveaux de croissance record, mais la croissance s'est arrêtée brusquement en 2020. Les restrictions aux frontières internationales, qui ont fait baisser les niveaux d'immigration et le nombre d'entrées de travailleurs temporaires et d'étudiants, combinées à la fois à une diminution du taux de fécondité et à une augmentation du taux de mortalité en raison de la COVID-19, ont donné lieu à un creux record de croissance démographique entre avril et octobre, qui s'est établi à seulement 0,1 %. Néanmoins, la population du Canada a récemment dépassé la barre des 38 millions de personnes.

Source :

Estimations de la population du Canada : âge et sexe, 1er juillet 2020

7. Itinérance : Désactivée

En 2020, les Canadiens ont été moins nombreux à voyager à l'intérieur et à l'extérieur du Canada en raison des mesures de confinement et des restrictions aux frontières. Les perturbations subies par l'industrie du transport aérien au Canada ont été sans précédent; une baisse de 97 % du nombre de passagers a été enregistrée en avril 2020, comparativement à une diminution de 26 % après le 11 septembre 2001 et au plus fort de l'épidémie de SRAS en 2003.

En avril, les résidents des États-Unis ont effectué 51 000 voyages à destination du Canada, un chiffre en baisse de 97 % par rapport à avril 2019. Il s'agit du total mensuel le plus bas depuis le début de la collecte de ces données en 1972. Il est resté faible tout au long de l'année, puisqu'en octobre, les arrivées en provenance des États-Unis étaient inférieures de 94 % à celles de l'année précédente. En avril, 152 000 résidents canadiens sont revenus de voyages effectués aux États-Unis, ce qui représente une baisse de 96 % par rapport à avril 2019. En octobre, les arrivées au Canada sont demeurées inférieures de 92 % à celles de l'année précédente.

Sources :

8. La santé des Canadiens mise au premier plan

Afin de répondre au besoin urgent en données sur la COVID-19 et sur son incidence sur la santé des Canadiens, Statistique Canada a entrepris de nombreuses initiatives novatrices. De nouvelles enquêtes et initiatives de collecte par approche participative ont permis de mieux comprendre les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur la santé mentale des Canadiens en général et des travailleurs de la santé en particulier. De plus, Statistique Canada a créé une plateforme en ligne pour les données sur les cas confirmés de COVID-19, qui est mise à jour toutes les deux semaines. L'organisme a également fourni un soutien urgent aux provinces et aux territoires. Il a collaboré avec Santé Canada et l'Agence de la santé publique du Canada, ainsi qu'avec Innovation, Sciences et Développement économique Canada, avec Services publics et Approvisionnement Canada de même qu'avec le secteur privé pour gérer les stocks d'équipement de protection individuelle et a affecté des intervieweurs partout au pays pour participer à la recherche des contacts.

Il a, entre autres, lancé l'Enquête canadienne sur la santé et les anticorps contre la COVID-19 en vue de comprendre la prévalence des anticorps contre la COVID-19; augmenté la publication de statistiques sur les décès, qui est passée de tous les 11 mois à toutes les 5 semaines; et fourni chaque mois de nouveaux renseignements relatifs à la surmortalité pendant la pandémie.

9. Répercussions socioéconomiques inégales

Le Centre des statistiques sur le genre, la diversité et l'inclusion de Statistique Canada est passé à l'action et a publié une série de divers produits statistiques fondés sur des données désagrégées pour permettre de mieux comprendre les expériences uniques de différents groupes de population au Canada pendant la crise de la COVID-19. Par ailleurs, le Centre de la statistique et des partenariats autochtones de Statistique Canada a surveillé les répercussions disproportionnées de la pandémie sur les populations autochtones relativement à la santé, à la société et à l'économie, et a présenté régulièrement des rapports sur ce sujet. En s'appuyant sur des méthodes de collecte novatrices et en ajoutant des modules d'enquête à l'Enquête sur la population active, l'organisme a pu fournir des renseignements sur la mesure dans laquelle les taux plus élevés de chômage, de sous-emploi et d'emploi précaire ont eu une incidence (p. ex. un stress financier autodéclaré et une insécurité économique accrus) sur les groupes de population désignés comme minorités visibles, les Autochtones ainsi que d'autres groupes, à mesure que la pandémie de COVID-19 évoluait.

Sources :

10. Ingéniosité et confiance

La pandémie a entraîné une demande extraordinaire de données, et nous avons adapté nos opérations. Les employés ont fait preuve d'une grande ingéniosité et ont démontré leur engagement à respecter la confiance des Canadiens.

Par l'intermédiaire de nos initiatives de panels Web et de collecte par approche participative, les Canadiens ont pu nous fournir des renseignements sur la façon dont la COVID-19 touche leur santé mentale, leurs finances, leur situation familiale et même leur capacité à terminer leur scolarité. Nous avons mis en place de nouveaux outils, comme le Tableau de bord sur l'économie du Canada et la COVID-19 et l'Explorateur géospatial des statistiques canadiennes. Nous avons publié le questionnaire du Recensement de la population de 2021, qui permettra de mieux tenir compte de l'évolution démographique au Canada et de mieux mesurer l'ampleur des répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les Canadiens. En partenariat avec les entreprises, nous avons contribué à brosser un tableau plus détaillé et plus intégré de l'incidence économique, et nous avons organisé des marathons de programmation avec divers secteurs afin d'apporter plus de clarté sur les problèmes rencontrés. Nous avons rendu nos données des centres de données de recherche plus accessibles aux chercheurs de tout le pays. Nous avons aussi fourni une nouvelle analyse, comme la série d'articles StatCan et la COVID-19 : Des données aux connaissances, pour bâtir un Canada meilleur, qui porte sur le paysage socioéconomique. En tant que fidèle intendant des données du Canada, Statistique Canada aidera les Canadiens non seulement à traverser cette crise, mais également à prospérer une fois que tout cela sera derrière nous.

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