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Discrimination envers les Noirs au Canada

12 octobre 2022, 11 h 02 (HAE)

Sur la ligne de départ, sommes-nous tous égaux? La réponse est simple : non. De multiples facteurs font en sorte que ce ne sont pas tous les membres de la société qui sont traités équitablement, l’actualité nous rappelant quotidiennement les discriminations que subissent certains groupes de citoyens, et ce, partout dans le monde.

La Charte canadienne des droits et libertés (Loi de 1982 sur le Canada) précise que toutes les personnes, indépendamment de leur race, de leur origine nationale ou ethnique, de leur couleur, de leur religion, de leur sexe, de leur âge, ou de leurs déficiences mentales ou physiques, sont égales devant la loi. Néanmoins, les personnes qui vivent au Canada ne sont pas toujours traitées sur un même pied d’égalité.

Race, origine ethnique et incidents haineux

Dans toute société, la différence constitue une source d’enrichissement collectif. Malheureusement, elle engendre aussi la haine. Selon les résultats de l’Enquête sociale générale (ESG) sur la sécurité des Canadiens de 2019, plus de la moitié (54 %) des répondants disant avoir été victimes d’incidents haineux ont indiqué que ceux-ci étaient liés à leur race ou à leur origine ethnique. Les autres motifs couramment perçus comme étant à l’origine de l’incident haineux comprenaient la langue (32 %), le sexe (24 %), la présence d’une incapacité (23 %) et la religion (19 %).

Les Noirs et la discrimination au quotidien

Selon les résultats de l’ESG de 2019, près de la moitié (46 %) des Noirs de 15 ans et plus ont déclaré avoir été victimes d’au moins une forme de discrimination au cours des cinq années ayant précédé l’enquête, comparativement à 16 % de la population non autochtone n’appartenant pas à une minorité visible.

Dans le cadre de l’ESG, les répondants faisant l’objet de discrimination ont aussi indiqué les situations dans lesquelles ils avaient été victimes de discrimination, c’est-à-dire dans un magasin, une banque ou un restaurant; à l’école ou en suivant des cours; au travail; dans leurs rapports avec la police; dans leurs rapports avec les tribunaux; au moment de franchir la frontière vers le Canada ou dans toute autre situation.

Ainsi, de ce groupe de 46 % de Noirs, 51 % d’entre eux étaient plus souvent victimes de discrimination dans un magasin, une banque ou un restaurant que les non-Autochtones n’appartenant pas à une minorité visible (28 %). Il en va de même avec les rapports avec la police, la proportion de Noirs ayant déclaré faire l’objet de discrimination était quatre fois plus élevée (16 %) que chez les non-Autochtones n’appartenant pas à une minorité visible (4 %).

Les femmes par rapport aux hommes

Près de la moitié (49 %) des femmes noires avaient été victimes de discrimination ou de traitement injuste au cours des cinq années ayant précédé l’enquête, tout comme plus de 4 hommes noirs sur 10 (42 %). En revanche, 20 % des femmes et 13 % des hommes qui n’étaient ni Autochtones ni membres d’une minorité visible avaient subi de la discrimination.

Discrimination et âge

Au sein de la population relativement plus jeune, on constate que la discrimination était plus fréquente. Plus de la moitié (53 %) des Noirs de 15 à 44 ans avaient été victimes de discrimination au cours des cinq années ayant précédé l’enquête, comparativement à environ le tiers (31 %) des Noirs de 45 ans et plus.

Conflits ou problèmes graves

Vous avez un problème avec votre emploi? On vous doit de l’argent? Vous éprouvez des difficultés avec votre demande d’immigration? Ce ne sont là que quelques exemples de situations où les Noirs étaient plus susceptibles de connaître des conflits ou des problèmes graves. Selon les données de l’Enquête canadienne sur les problèmes juridiques, plus du quart (26 %) des adultes noirs avaient connu au moins un problème grave de 2019 à 2021, une proportion plus élevée que celles observées chez les personnes qui appartiennent à un autre groupe de population désigné comme minorité visible (19 %) et les non-Autochtones n’appartenant pas à une minorité visible (17 %).

Peu importe le groupe de population, parmi les personnes qui avaient connu un problème grave, un peu moins de 9 sur 10 avaient pris des mesures pour le résoudre. Chez les Noirs, 86 % d’entre eux ont déclaré avoir posé des actions comme, par exemple, faire des recherches sur Internet (44 %), obtenir des conseils auprès d’un ami (50 %) ou communiquer avec un professionnel du droit (28 %) pour trouver une solution.

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