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Dénicher les données sur les infrastructures d’eaux pluviales et d’eaux usées au Canada : un travail aux multiples ramifications

1 novembre 2022, 11 h 01 (HAE)

Le Canada est un pays gigantesque qui reçoit beaucoup de précipitations et, pour une population de près de 37 millions d’habitants qui utilisent la salle de bain quotidiennement, peut‑être que la question numéro 1 (et, en fait, numéro 2 aussi) est de savoir dans quel état se trouvent les systèmes qui traitent ses eaux pluviales et ses eaux usées.

Tout d’abord, les statistiques nationales : en 2020, le pays comptait 4 126 usines de traitement des eaux usées et systèmes de lagunage, 164 211 km de canalisations d’égout et de canalisations de refoulement sanitaire, 108 447 km de canalisations d’eaux pluviales et 284 827 km de ponceaux et de fossés à ciel ouvert.

Pour mettre ces chiffres en perspective, on notera qu’il faudrait parcourir en zigzag la distance de 5 514 km séparant le cap Spear, à Terre‑Neuve, et la frontière entre le Yukon et l’Alaska près de 86 fois pour atteindre la longueur de toutes ces canalisations!

Des systèmes améliorés, mais il reste encore beaucoup à faire

À l’échelle nationale, 14,7 % des organismes publics devaient mettre à niveau leurs systèmes d’eaux usées pour satisfaire aux normes de qualité des effluents du Règlement fédéral sur les effluents des systèmes d’assainissement des eaux usées, ce qui représente une amélioration par rapport aux 16,6 % enregistrés en 2018.

Les statistiques variaient selon la région (on notera que le Québec et les territoires sont assujettis à leurs propres normes provinciales et territoriales). La Saskatchewan est arrivée en tête des provinces à ce chapitre : 10,2 % des propriétaires publics de systèmes d’eaux usées ont dû les mettre à niveau en 2020, soit l’amélioration la plus importante depuis 2016 (34,9 %)

L’Ontario a suivi de près : 12,9 % de ses propriétaires publics de systèmes d’eaux usées ont dû les mettre à niveau en 2020, ce qui représente une amélioration de 13 points de pourcentage depuis 2016.

À l’inverse, Terre‑Neuve‑et‑Labrador a été la seule province à voir une augmentation du pourcentage des propriétaires publics devant mettre à niveau leurs systèmes d’eaux usées, en hausse de près de 3 points de pourcentage par rapport à 2016 pour s’établir à 57,6 % en 2020. On notera que cette province comptait plus du tiers (34,2 %) des 401 organismes publics canadiens dont les systèmes d’eaux usées devaient être mis à niveau.

L’état de l’infrastructure varie selon le type et la région

Les 178 193 km combinés de canalisations publiques d’égout et d’eaux pluviales d’un diamètre de 450 millimètres (mm) ou moins représentaient la plus grande part (65,4 %) du total national en 2020.

Plus d’un dixième (12 %) des canalisations d’égout de ce diamètre étaient dans un état inconnu en 2020, alors que 8,7 % étaient dans un mauvais état et 5,1 % étaient dans un très mauvais état. Les résultats sont légèrement meilleurs pour les canalisations d’eaux pluviales de la même catégorie; 6,4 % d’entre elles étaient dans un mauvais état, 3,2 % dans un très mauvais état, mais 16 % dans un état inconnu.

Plus du quart (27,6 %) des canalisations d’égout d’un diamètre supérieur ou égal à 1 500 mm étaient dans un état physique inconnu, comparativement à 13,9 % de celles d’un diamètre supérieur ou égal à 450 mm et inférieur à 1 500 mm.

Plus de 5 % des actifs relatifs aux eaux pluviales de propriété publique ont été déclarés comme étant en mauvais ou en très mauvais état; il s’agissait notamment des stations de pompage d’épuisement, ainsi que des bassins et des zones humides d’eaux pluviales. Cependant, plus d’un dixième (11 %) des installations de fin de chaîne (par exemple, les dessableurs‑déshuileurs) ont été déclarées comme étant en mauvais état.

En Saskatchewan, 6 stations de pompage d’épuisement des eaux pluviales sur 10 (60,9 %) étaient en bon état, tandis que plus de la moitié (56,9 %) de celles de l’Alberta étaient en très bon état. Plus de la moitié (56,2 %) de celles de Terre‑Neuve‑et‑Labrador étaient en bon état.

Les installations de gestion des eaux pluviales, ainsi que les bassins et les zones humides d’eaux pluviales étaient généralement en meilleur état: près de 2 sur 3 ont été déclarés en très bon état (31,2 %) ou en bon état (30,6 %) et plus de 1 sur 10 (11,8 %) a été déclaré dans un état passable.

L’état des actifs relatifs aux eaux usées était également variable. À l’échelle nationale, près de 4 usines de traitement des eaux usées sur 10 (38,8 %) étaient en bon état, tandis qu’un peu plus de 1 station de relèvement des eaux usées sur 10 (10,2 %) était en mauvais état. Plus de la moitié (50,9 %) de celles de l’Île‑du‑Prince‑Édouard étaient dans un état inconnu.

À l’échelle nationale, 1 station de pompage des eaux usées sur 10 (10,0 %) et un peu plus de 1 réservoir de stockage des eaux usées sur 10 (10,8 %) étaient dans un état physique inconnu. Presque tous les réservoirs de stockage des eaux usées du Nouveau‑Brunswick (94,3 %), le tiers de ceux de l’Alberta (33,3 %) et le quart de ceux de la Colombie‑Britannique (25,5 %) étaient dans un état inconnu.

À l’inverse, 30,2 % des réservoirs de stockage des eaux usées de l’Île‑du‑Prince‑Édouard ont été déclarés comme étant en très mauvais état, tandis que près de 62 % de ceux de la Nouvelle‑Écosse étaient en très bon état.

Une ponction croissante sur les budgets

En 2020, les administrations municipales, locales et régionales ont consacré 15,4 % des dépenses totales en immobilisations consacrées aux infrastructures sur des infrastructures pour les eaux usées.

Les dépenses en immobilisations relatives aux infrastructures pour les eaux usées ont dépassé 4,2 milliards de dollars en 2020, en hausse de près de la moitié (49,7 %) par rapport à 2016. Il s’agit d’un taux supérieur à celui des dépenses pour les infrastructures d’adduction et de distribution d’eau.

En 2021, à l’échelle nationale, les infrastructures pour les eaux usées avaient à la fois l’âge moyen le plus élevé (17,5 ans) et la durée de vie utile restante moyenne la plus faible (51,5 %) de tous les actifs fixes, comme les bâtiments commerciaux et institutionnels, les infrastructures électriques et les infrastructures routières.

C’était également le cas pour l’âge moyen des infrastructures pour les eaux usées par rapport à toutes les catégories d’actifs de 2016 à 2020, tandis que de 2016 à 2019, elles se sont classées à l’avant-dernier rang sur le plan de la durée de vie utile restante, après les infrastructures de génie maritime (en 2020, elle était la plus faible).

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