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Comment l'éloignement de la communauté influe-t-il sur l'achèvement des études secondaires chez les Premières Nations, les Métis et les Inuit?

3 octobre 2023, 14 h 00 (HAE)

Selon une étude publiée en début d'année, le fait de vivre dans une communauté isolée a une incidence importante sur les taux d’achèvement des études secondaires chez les peuples autochtones.

Le fait de vivre dans des zones reculées peut se traduire par une moindre disponibilité des services, notamment les commerces de détail, les soins de santé et les établissements d'enseignement. Bien que ces services essentiels soient moins accessibles, ces communautés peuvent bénéficier d'un lien plus fort avec leur culture, leurs traditions, leurs langues et leurs terres.

Des études antérieures ont montré une association positive entre le fait d’habiter près d’une école et la scolarisation. Cet avantage de la proximité a été lié à des frais de scolarité moins élevés, à un accès continu à du soutien communautaire ou à la présence de modèles et de mentors qui ont aussi fait des études. En l’absence de tels types de soutien, les élèves pourraient quitter l’école avant d’obtenir leur diplôme.

Plus de 1 personne autochtone sur 4 habite dans une région relativement éloignée

Les personnes autochtones sont plus susceptibles que les personnes non autochtones d’habiter dans des communautés rurales et éloignées.

Aujourd’hui, les communautés les plus éloignées dans le Nord du Canada sont seulement atteignables par voie aérienne ou par voie routière durant quelques mois de l’année. Par conséquent, les collectivités éloignées doivent acquitter des coûts plus élevés pour obtenir des services essentiels comme la scolarisation, ce qui explique la désuétude des infrastructures, le faible taux de maintien en poste du personnel scolaire et le taux élevé de roulement du personnel.

De plus, si des élèves doivent parcourir de grandes distances pour se rendre à l’école secondaire, les modes de transport comme la marche, le transport en commun et le transport fourni par leurs parents ne sont peut-être pas accessibles.

En 2016, un peu plus du quart (26 %) des personnes autochtones de 19 à 45 ans habitaient dans des régions relativement éloignées du Canada, comparativement à 3 % des personnes non autochtones.

Les Inuit étaient les plus susceptibles de vivre dans des régions très éloignées (57 %) et des régions éloignées (23 %) en 2016, ce qui représente une caractéristique de toutes les communautés de l’Inuit Nunangat.

En 2016, le tiers (33 %) des membres des Premières Nations de 19 à 45 ans habitaient dans des réserves. Bien que certaines réserves se trouvaient dans des régions plus accessibles, 60 % des réserves étaient situées dans des régions éloignées ou très éloignées et avaient un accès limité à de grands centres urbains. Ainsi, moins de services étaient offerts aux communautés. Par ailleurs, les trois quarts (75 %) des subdivisions de recensement classées comme étant dans une réserve comptaient moins de 500 résidents.

Les membres des Premières Nations sans statut d’Indien inscrit ou d’Indien des traités (79 %) et les Métis (73 %) étaient beaucoup plus susceptibles d’habiter dans des régions facilement accessibles ou accessibles par rapport aux membres des Premières Nations ayant un statut d’Indien inscrit ou d’Indien des traités aux Inuit, ce qui laisse supposer qu’ils avaient accès à plus de services.

Les personnes autochtones vivant dans une région facilement accessible sont plus susceptibles d’obtenir un diplôme d’études secondaires que celles vivant dans une région relativement éloignée

En 2016, le fait de vivre dans une région facilement accessible et le fait de provenir d’un ménage à revenu plus élevé étaient les facteurs déterminants les plus associés à des taux plus élevés d’obtention d’un diplôme d’études secondaires chez les personnes autochtones de 19 à 45 ans, même en tenant compte d’autres facteurs.

Par exemple, chez les Premières Nations, les femmes (81 %) et les hommes (75 %) habitant dans des communautés facilement accessibles étaient près de deux fois plus susceptibles d’avoir un diplôme d’études secondaires (ou l’équivalent) que leurs homologues vivant dans des régions très éloignées (50 % pour les femmes et 43 % pour les hommes).

Chez les Inuit, les femmes (79 %) et les hommes (75 %) habitant dans des communautés facilement accessibles étaient près de deux fois plus susceptibles d’avoir un diplôme d’études secondaires (ou l’équivalent) que leurs homologues vivant dans des régions très éloignées (44 % pour les femmes et 40 % pour les hommes).

Les membres des Premières Nations vivant dans des réserves et les Inuit vivant dans l’Inuit Nunangat étaient moins susceptibles d’avoir accès à une école secondaire dans leur communauté. Pour poursuivre leurs études, ils doivent ainsi quitter leur communauté, souvent à un jeune âge.

Chez les Métis, les femmes (87 %) et les hommes (83 %) vivant dans des régions facilement accessibles étaient les plus susceptibles d’achever leurs études secondaires parmi les groupes autochtones en 2016, tout comme les femmes (77 %) et les hommes (67 %) métis habitant dans des régions éloignées.

Pour tous les apprenants autochtones, le fait de vivre dans un ménage à revenu plus élevé affichait la plus forte association avec l’achèvement des études secondaires, plus encore que le fait d’être un parent ou d’habiter dans une région éloignée.

Pour en savoir plus, lisez l’article de recherche intitulé « La distance comme facteur de l’achèvement des études secondaires chez les Premières Nations, les Métis et les Inuit ».

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