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La récente hausse du nombre d’étudiants étrangers a-t-elle une incidence sur l’effectif des établissements d’enseignement postsecondaire publics du Canada?

22 janvier 2024, 11 h 00 (HNE)

 

Selon une étude récente, l’augmentation de l’effectif d’étudiants étrangers dans les établissements d’enseignement postsecondaire publics au Canada observée au cours de la période de 2010 à 2019 s’est révélée avantageuse pour les étudiants nés au Canada inscrits dans des programmes de sciences et des arts dans les universités et les collèges publics.

L’effectif d’étudiants étrangers fait plus que doubler en 10 ans, alors que celui d’étudiants nés au Canada diminue

Les établissements d’enseignement postsecondaire jouent un rôle clé dans la création de la base de compétences nécessaire pour le marché du travail canadien. Cependant, est-ce toujours le cas, compte tenu de l’afflux récent d’étudiants étrangers et de la baisse de l’effectif d’étudiants canadiens?

Au cours de la période de 2010-2011 à 2019-2020, le nombre d’étudiants étrangers qui ont fréquenté les établissements d’enseignement postsecondaire publics canadiens a plus que doublé pour passer de 142 200 à 388 800, alors que leur proportion parmi l’effectif total d’étudiants du niveau postsecondaire s’est accrue pour passer de 7 % à 18 %.

Toutefois, contrairement aux étudiants canadiens, la plupart des étudiants étrangers quittent le Canada après avoir terminé leurs études. Environ le tiers des étudiants étrangers arrivés au Canada dans les années 2000 ont acquis la résidence permanente au cours des 10 ans suivant leur arrivée. Par conséquent, les compétences acquises par la majorité des étudiants étrangers pendant leurs études au Canada n’ont pas été mises à contribution sur le marché du travail canadien.

À l’inverse, de l’année scolaire 2010-2011 à celle de 2019-2020, le nombre d’étudiants canadiens qui ont fréquenté des établissements postsecondaires publics au Canada a diminué de 37 065 pour s’établir à 1 784 181, une baisse probablement liée à la diminution de la population.

Une étude révèle une relation positive entre la variation des effectifs d’étudiants canadiens et d’étudiants étrangers dans les programmes en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques

Malgré la baisse de l’effectif d’étudiants canadiens durant cette période, l’étude a révélé une relation positive entre la variation des effectifs d’étudiants canadiens et d’étudiants étrangers dans les programmes universitaires en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM), de même que dans les programmes collégiaux en santé, arts, commerce, sciences humaines et éducation et sciences sociales (SACHES) ainsi que dans les programmes d’études juridiques, de métiers, de services, de ressources naturelles et conservation.

Par exemple, au niveau universitaire, une augmentation de 100 du nombre d’étudiants étrangers dans les domaines STIM a été associée à une augmentation de 144 du nombre d’étudiants canadiens dans ces mêmes programmes.

Aussi, au niveau collégial, une augmentation de 100 du nombre d’étudiants étrangers dans les programmes SACHES a été associée à une augmentation de 99 du nombre d’étudiants canadiens dans ces mêmes programmes.

Les droits de scolarité des étudiants étrangers de premier cycle sont près de cinq fois plus élevés en moyenne que ceux des étudiants canadiens

De l’année scolaire 2010-2011 à celle de 2020-2021, les droits de scolarité moyens des étudiants canadiens de premier cycle ont augmenté de plus du quart (+27,8 %) pour s’élever à 6 580 $, tandis que ceux des étudiants étrangers de premier cycle ont presque doublé pour atteindre 32 039 $.

Puisque le rythme de croissance des effectifs et du montant des droits de scolarité a été beaucoup plus rapide pour les étudiants étrangers que pour les étudiants canadiens, la contribution globale des étudiants étrangers aux revenus totaux des universités canadiennes provenant des droits de scolarité a augmenté, et cette contribution accrue a aidé à contrebalancer la diminution du financement provincial des activités opérationnelles des universités.

À la lumière des prévisions démographiques, il conviendrait d’examiner de nouveau la relation entre les effectifs d’étudiants canadiens et d’étudiants étrangers dans l’avenir

Dans les années 2010, la population de jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans au Canada a diminué. Compte tenu des changements démographiques, il est possible que les établissements d’enseignement postsecondaire aient dû accueillir un plus grand nombre d’étudiants étrangers pour maintenir leurs activités.

Toutefois, la population des jeunes adultes devrait connaître une croissance rapide au cours des 10 prochaines années. Ce changement démographique pourrait entraîner une augmentation de l’effectif d’étudiants canadiens et, par conséquent, la relation sous-jacente entre les variations des effectifs d’étudiants canadiens et d’étudiants étrangers pourrait changer au cours de la prochaine décennie.

Le rapport complet, intitulé « Comparaison des tendances en matière d’inscription aux études postsecondaires entre les étudiants canadiens et étrangers selon le domaine d’études », est maintenant accessible.

Le rapport intitulé « Caractéristiques des étudiants étrangers de niveau postsecondaire qui ne se sont pas inscrits à un programme d’études postsecondaires financé par l’État » est aussi disponible.

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