Drogues illégales et trafic de stupéfiants au Canada

25 juin 2025, 11 h 00 (HAE)

Selon les estimations de l’Organisation des Nations Unies, en 2022, 292 millions de personnes dans le monde entier ont consommé des drogues, en hausse d’un cinquième par rapport à une décennie plus tôt, et 64 millions de personnes étaient aux prises avec des troubles liés à la consommation de drogues (lien en anglais seulement). Pour souligner la prochaine Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues, jetons un coup d’œil à la consommation et au trafic de drogues illégales au Canada.

Un peu plus de 1 Canadien sur 5 déclare avoir consommé une substance illégale

En 2023, un peu plus de 1 personne au Canada sur 5 (21 %) a déclaré avoir consommé une substance illégale à un certain moment de sa vie. Parmi les personnes qui avaient consommé toute substance illégale au cours de leur vie, plus du tiers (38 %) l’avaient fait au cours des 12 mois précédents.

Les psychédéliques étaient la substance illégale la plus souvent consommée en 2023, suivies de la cocaïne ou du crack et de l’ecstasy ou des drogues de synthèse similaires. Relativement peu de Canadiennes et Canadiens (moins de 1 %) ont déclaré avoir consommé des amphétamines ou des méthamphétamines, de l’héroïne ou du fentanyl.

Détection de la consommation de drogues illégales dans les eaux usées

Tous les mois, Statistique Canada recueille des échantillons d’eaux usées provenant de sept municipalités à l’étendue du Canada pour surveiller la consommation de drogues.

La surveillance des eaux usées pour détecter la consommation de drogues est en cours dans des villes partout dans le monde depuis de nombreuses années. Par exemple, l’Agence de l’Union européenne sur les drogues surveille les eaux usées de plus de 150 villes dans 28 pays du continent européen. Comparativement aux villes européennes qui font partie de son analyse et qui comptent des populations de plus de 100 000 habitants, 5 villes canadiennes se classeraient parmi les 10 villes ayant les niveaux les plus élevés de cocaïne dans leurs eaux usées.

Les villes canadiennes affichaient aussi des niveaux très élevés de méthamphétamine (« crystal meth ») comparativement aux villes d’autres pays dans le monde. Parmi les pays pour lesquels des données sur les eaux usées étaient disponibles, et qui emploient des méthodologies comparables, ce sont des villes aux États-Unis, en Tchéquie, en Australie, au Canada et en Nouvelle-Zélande qui affichaient les niveaux les plus élevés de consommation de méthamphétamine en 2022.

Le norfentanyl est un exemple notable de substance dont le niveau a été mesuré dans les eaux usées partout au Canada. Il s’agit d’un sous-produit issu de la décomposition du fentanyl dans l’organisme, qui peut être détecté dans les eaux usées afin d’estimer la consommation de fentanyl.

Le fentanyl est un opioïde souvent utilisé à des fins médicales dans les hôpitaux, mais il est aussi consommé de manière illégale. Sa consommation est particulièrement préoccupante, puisque selon l’Agence de la santé publique du Canada, les trois quarts de tous les décès accidentels apparemment liés à une intoxication aux opioïdes enregistrés de janvier à septembre 2024 mettaient en cause le fentanyl.

Les données sur les eaux usées ont montré que les niveaux de norfentanyl étaient de 4 à 5 fois plus élevés dans la région métropolitaine de Vancouver que dans toutes les autres villes canadiennes participantes en 2022 et en 2023. Toronto et Edmonton affichaient des niveaux plus élevés de norfentanyl comparativement à Halifax, Montréal et Saskatoon.

Les opioïdes ne sont pas seulement un problème au Canada; ils le sont partout dans le monde. En 2019, environ 600 000 décès ont été attribués à la consommation de drogues. Près de 4 de ces décès sur 5 étaient liés aux opioïdes, et environ le quart de ces décès étaient dus à une surdose d’opioïdes.

La cocaïne représente la plus grande part des infractions liées au trafic de drogues illégales

En 2023, la cocaïne représentait le plus grand nombre d’infractions liées au trafic illégal déclarées par la police. Le nombre d’infractions liées au trafic illégal de cocaïne s’est établi à 8 203 affaires (20,46 affaires pour 100 000 habitants) cette année-là, ce qui représente une hausse de 11,7 % par rapport à l’année précédente.

Les méthamphétamines venaient au deuxième rang, le nombre d’infractions liées au trafic de cette substance s’étant chiffré à 2 487 infractions (6,20 affaires pour 100 000 habitants), en hausse de 1,7 % par rapport à un an plus tôt.

Le trafic d’opioïdes (autres que l’héroïne) se classait au troisième rang et s’est établi à 1 786 infractions (4,45 affaires pour 100 000 habitants), en hausse de 9,8 % par rapport à l’année précédente.

En outre, 324 infractions liées au trafic d’héroïne (-9,1 %) et 67 infractions liées au trafic de méthylènedioxyamphétamine (« ecstasy ») (+58,7 %) ont été déclarées par la police.

Le cannabis est légal, mais…

Même si la consommation de cannabis à des fins récréatives a été légalisée en octobre 2018, des restrictions demeurent en place pour ce qui est de la possession et de la distribution de cette drogue.

Par exemple, en 2023, la police a déclaré 668 affaires de possession de cannabis séché illicite ou de plus de 30 grammes de cannabis séché (ou l’équivalent) par un adulte et 403 affaires de possession de plus de 5 grammes de cannabis séché (ou l’équivalent) par un jeune.

Toutefois, les infractions liées au cannabis le plus souvent déclarées étaient de loin celles liées à l’importation et à l’exportation de cannabis : elles ont été à l’origine de 4 209 affaires en 2023. Ces types d’infractions ont représenté environ les deux tiers (63,9 %) des infractions à la Loi sur le cannabis déclarées depuis 2019, soit la première année complète ayant suivi la légalisation du cannabis.

En 2023, le nombre total d’infractions à la Loi sur le cannabis avait diminué de 33,4 % par rapport à l’année précédente et avait reculé de 55,2 % par rapport à 2019. En ce qui a trait aux infractions à la Loi sur le cannabis autres que celles liées à l’importation et l’exportation de cannabis, le nombre d’affaires en 2023 avait diminué de 17,5 % par rapport à l’année précédente et de 44,0 % par rapport à 2019.

 

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