Au 1er juillet 2022, il y avait un peu plus de 2 millions de veuves et veufs (qui étaient mariées ou vivaient en union libre avec le conjoint décédé) au Canada, en hausse de 2,7 % par rapport à l’année précédente et en hausse de 19,1 % par rapport à 10 ans plus tôt. La Journée internationale des veuves, qui aura lieu prochainement, vise à faire connaître les difficultés auxquelles les veuves sont confrontées, notamment en ce qui a trait à la pauvreté dans les marchés émergents et les économies en développement. Au Canada, le fait de devenir veuve comporte également un coût financier et peut faire en sorte que la personne touchée se retrouve en situation de faible revenu.
Les veuves sont plus de trois fois plus nombreuses que les veufs
Comme c’est le cas depuis de nombreuses années, les veuves (1,6 million) étaient nettement plus nombreuses que les veufs (472 170) en 2022. Cependant, de 2012 à 2022, le nombre de veufs (+33,3 %) a augmenté à un rythme beaucoup plus soutenu que celui des veuves (+19,5 %).
Plus de la moitié (58,5 %) des veuves au Canada étaient âgées de 75 ans et plus en 2022, et la majeure partie d’entre elles avaient de 75 à 79 ans (344 220 personnes) ou de 80 à 84 ans (331 081).
Il convient de souligner que le nombre de veuves âgées de 100 ans et plus au Canada (11 384 personnes) était supérieur à celui des veuves ayant 29 ans ou moins (9 820) en 2022.
Des mesures de protection financière sont en place pour les veuves et les veufs au Canada
Les Canadiennes et les Canadiens mariés ou vivant en union libre peuvent avoir droit à une prestation de décès ou à une pension de survivant après la perte de leur partenaire.
Le montant de la pension versée à l’épouse ou à l’époux ou au partenaire en union libre varie selon l’âge de la personne survivante (moins de 65 ans ou 65 ans et plus) et en fonction du montant et de la durée des contributions au Régime de pensions du Canada versées par la cotisante ou le cotisant décédé.
Les personnes qui perdent un être cher avant l’âge de 65 ans font face aux plus importantes répercussions financières liées au fait de devenir veuve ou veuf
Les hommes et les femmes qui perdent un être cher avant l’âge de 65 ans font face aux plus importantes répercussions financières liées au fait de devenir veuf ou veuve.
À titre d’exemple, selon la Banque de données administratives longitudinales, 4 015 femmes de moins de 55 ans sont devenues veuves en 2021. Le revenu familial moyen après impôt rajusté de ces femmes a diminué, passant de 64 700 $ pour l’année ayant précédé celle où elles sont devenues veuves à 49 600 $ pour l’année ayant suivi la perte de leur partenaire. Par conséquent, dans ce groupe d’âge, la proportion de femmes vivant en situation de faible revenu s’est accrue pour passer de 7,7 % au cours de l’année ayant précédé celle où elles sont devenues veuves à 21,9 % au cours de l’année ayant suivi la perte de leur partenaire.
Le revenu familial moyen après impôt rajusté correspond à la somme du revenu du marché, des transferts gouvernementaux et des crédits d’impôt remboursables, à laquelle sont soustraits les impôts provincial et fédéral sur le revenu. Ce revenu est ajusté en fonction de la taille de la famille, en divisant le revenu après impôt de la famille par la racine carrée de la taille de la famille, et est corrigé en fonction de l’inflation. Il rend compte des ressources financières dont dispose la veuve ou le veuf pour subvenir à ses besoins (voir la note aux lecteurs).
En revanche, les femmes de 65 et 84 ans qui se retrouvent veuves voient en général leur revenu augmenter. En 2021, par exemple, 19 410 femmes âgées de 65 à 74 ans sont devenues veuves, et leur revenu moyen après impôt rajusté est passé de 55 500 $ pour l’année ayant précédé celle où elles sont devenues veuves à 62 100 $ pour l’année ayant suivi la perte de leur partenaire. Même si le revenu de ces femmes a augmenté, le pourcentage de femmes de ce groupe d’âge se trouvant en situation de faible revenu a augmenté pour passer de 6,2 % au cours de l’année ayant précédé celle où elles sont devenues veuves à 13,6 % au cours de l’année ayant suivi la perte de leur partenaire.
Généralement, les veufs de moins de 65 ans connaissent eux aussi un recul de leur revenu moyen après impôt rajusté dans l’année suivant la perte de leur partenaire. Par exemple, en 2021, 1 310 hommes de moins de 55 ans sont devenus veufs, et leur revenu moyen après impôt rajusté est passé de 60 100 $ pour l’année ayant précédé celle où ils sont devenus veufs à 55 000 $ pour l’année ayant suivi la perte de leur partenaire. Par conséquent, la proportion d’hommes de ce groupe d’âge se trouvant en situation de faible revenu a augmenté pour passer de 7,6 % au cours de l’année ayant précédé elle où ils sont devenus veufs à 17,9 % au cours de l’année ayant suivi la perte de leur partenaire.
Par ailleurs, si un homme devient veuf après avoir atteint l’âge de 65 ans, il voit habituellement son revenu après impôt s’accroître. En 2021, par exemple, 7 110 hommes âgés de 65 à 74 ans sont devenus veufs, et leur revenu moyen après impôt rajusté est passé de 60 200 $ pour l’année ayant précédé celle où ils sont devenus veufs à 64 900 $ pour l’année ayant suivi la perte de leur partenaire. Cependant, le pourcentage d’hommes de ce groupe d’âge se trouvant en situation de faible revenu a augmenté pour passer de 5,5 % au cours de l’année ayant précédé celle où ils sont devenus à 13,1 % au cours de l’année ayant suivi la perte de leur partenaire.
Les veuves et les veufs comptent parmi les personnes les plus satisfaites de leurs relations familiales
Par définition, le fait de devenir veuve ou veuf signifie la perte d’une ou d’un partenaire de vie, mais cela ne suppose pas nécessairement la perte de liens avec la famille. En effet, les veuves et les veufs ont déclaré les niveaux de satisfaction à l’égard des relations familiales les plus élevés (81,9 %) au quatrième trimestre 2024. Ce niveau de satisfaction est comparable à celui déclaré par les Canadiennes et les Canadiens mariés (81,3 %), et il dépasse largement ceux des personnes vivant en union libre (71,3 %), des personnes célibataires (69,2 %) et des personnes séparées ou divorcées (62,3 %).
Note aux lecteurs
Aux fins de la présente diffusion, une personne déclarante dans la catégorie des veuves et des veufs doit avoir rempli un formulaire d’impôt pendant trois années consécutives et avoir été en couple à la fin de 2020; doit avoir eu une conjointe ou un conjoint qui est décédé en 2021 et avoir été célibataire à la fin de l’année; et doit avoir été célibataire à la fin de 2022. Les données présentées dans la présente diffusion sont corrigées pour tenir compte de l’inflation et sont exprimées en dollars de 2022.
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