Qui sont les terrassiers qui travaillent sur les chemins de fer, aujourd’hui?

22 juillet 2025, 11 h 00 (HAE)

« We are the navvies who work upon the railway » (Nous sommes les terrassiers qui travaillent sur le chemin de fer), chantait Gordon Lightfoot au Nouvel An en 1967 dans sa chanson Canadian Railway Trilogy, écrite dans le cadre des célébrations du Centenaire du Canada. Cette chanson rend hommage à ceux qui ont construit le Chemin de fer Canadien Pacifique en 1885.

Au 19e siècle, un terrassier (ou « navvy ») était un ouvrier employé à l’excavation ou à la construction de routes, de canaux ou de voies ferrées.

Contrairement à ceux qui ont travaillé sur le chemin de fer il y a 140 ans, une petite proportion des 34 817 Canadiens qui ont travaillé dans l’industrie ferroviaire en 2023 seraient considérés comme terrassiers de nos jours et leurs taux de rémunération sont nettement plus élevés que le dollar gagné par jour mentionné dans la chanson de Lightfoot.

Un peu plus de 1 employé de l’industrie ferroviaire sur 5 travaille à l’entretien des voies ferrées

Un peu plus de 1 personne sur 5 (22,7 %) parmi celles qui travaillaient dans l’industrie ferroviaire en 2023 s’affairait à l’entretien des voies ferrées — tout comme les terrassiers d’antan.

Les sociétés ferroviaires ont indiqué que 7 905 employés travaillaient à l’entretien des voies en 2023, ce qui représente une hausse de 206 employés par rapport à un an plus tôt, mais une baisse de 4,7 % par rapport aux niveaux observés en 2019, avant la pandémie de COVID-19. En 1986, un peu moins de 20 000 Canadiens travaillaient à l’entretien des voies ferrées.

En 2023, ces travailleurs s’occupaient surtout d’entretenir les voies existantes plutôt que d’en construire de nouvelles. En effet, la longueur des voies au Canada a été relativement stable au cours des dernières années, le total des voies possédées en 2023 s’étant chiffré à 49 408 kilomètres.

La rémunération des postes d’entretien des voies ferrées est supérieure à la moyenne nationale

En 2023, les travailleurs de l’industrie ferroviaire employés à l’entretien des voies ferrées ont gagné un salaire horaire supérieur à la moyenne nationale de 29,68 $ et nettement plus élevé que le dollar versé par jour en 1885.

Par exemple, parmi les compagnies ferroviaires sur ligne principale, les manœuvres, y compris les préposés aux bâtiments et les nettoyeurs de voitures, ont touché une rémunération horaire de 35,60 $, et les ouvriers spécialisés, hommes de métiers, chefs d’équipe, employés de service et aides, de 41,80 $.

Les terrassiers modernes construisent des voies ferrées dans les villes plutôt que dans les montagnes et les fondrières

La dernière décennie a été marquée par le plus grand essor de la construction ferroviaire à ce jour en ce qui concerne l’investissement. Aujourd’hui, la plupart des voies ferrées sont construites dans les grandes villes dans le cadre de projets de transport urbain pour transporter des personnes, alors que, en 1885, elles étaient construites dans les montagnes et les fondrières pour transporter des marchandises.

Bien que la construction de voies ferrées urbaines ne soit pas couverte par nos enquêtes portant sur le transport ferroviaire, nous suivons l’investissement ferroviaire au moyen du Compte économique de l’infrastructure.

La construction des lignes de chemin de fer posées en 2024 s’est chiffrée au total à un peu plus de 10,6 milliards de dollars; il s’agit d’une hausse de 1,8 % par rapport à un an plus tôt, de plus du double de l’investissement observé 10 ans auparavant et de plus de 10 fois le montant dépensé en 2000.

En 2024, près de la moitié de la construction de lignes de chemin de fer a été réalisée en Ontario (5,1 milliards de dollars), suivi de la Colombie-Britannique (2,2 milliards de dollars) et du Québec (1,8 milliard de dollars).

Si les employés travaillant comme « terrassiers modernes » ne sont pas catégorisés comme travailleurs des chemins de fer et par conséquent, ne sont pas inclus dans notre Enquête annuelle sur le transport ferroviaire, ils sont tout de même comptabilisés dans notre enquête portant sur les infrastructures.

À l’échelle nationale, 63 100 employés étaient associés aux projets de transport ferroviaire de passagers, principalement urbains, en 2024.

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