Les locataires qui ont récemment emménagé dans leur logement peuvent payer un loyer beaucoup plus élevé que les locataires de longue date. L’écart dans les loyers payés selon la durée de la location peut avoir d’importantes répercussions sur l’abordabilité et la mobilité résidentielle. Une récente étude révèle que l’écart entre les frais de logement des locataires récents et ceux des locataires de longue date s’est creusé de 1996 à 2021.
L’écart entre les loyers payés par les nouveaux locataires et ceux payés par les locataires de longue date continue de s’accroître
Au Canada, environ 1 personne sur 3 loue sa résidence principale.
Les frais de logement peuvent varier grandement, et les nouveaux locataires doivent souvent payer un loyer beaucoup plus élevé que les locataires de longue date. Cette situation s’explique en partie par le fait que les loyers pour les logements loués par de nouveaux locataires s’accroissent rapidement, alors que les hausses sont plafonnées pour les locataires existants dont le loyer peut faire l’objet d’un contrôle.
L’écart observé entre les loyers payés par les nouveaux locataires et ceux payés par les locataires de longue date s’est considérablement creusé sur une période de 25 ans.
En 2021, cet écart s’était creusé pour se chiffrer à 380 $ par mois; les locataires qui louaient leur logement depuis moins d’un an payaient en moyenne 1 480 $ par mois en frais de logement, comparativement à 1 100 $ par mois pour ceux qui louaient leur logement depuis cinq ans ou plus.
Les locataires sont moins enclins à déménager qu’il y a trois décennies
À mesure que l’écart entre les loyers payés par les nouveaux locataires et ceux payés par les locataires de longue date s’est creusé, de moins en moins de personnes ont déménagé d’un logement à un autre. Cette situation indique une transition vers une plus grande proportion de locataires qui vivent à la même adresse pendant cinq ans ou plus. En effet, la proportion des locataires qui vivaient à une adresse différente de celle où ils vivaient un an plus tôt a diminué pour passer de 29,5 % en 1996 à 19,9 % en 2021.
Toronto et Ottawa affichent le plus grand écart entre les loyers payés par les nouveaux locataires et ceux payés par les locataires de longue date
Dans les villes canadiennes, l’écart entre les frais de logement mensuels moyens des nouveaux locataires (ceux qui louaient leur logement depuis moins d’un an) et les frais de logement mensuels moyens des locataires de longue date (ceux qui louaient leur logement depuis cinq ans ou plus) a augmenté pour passer de 7 % en 1996 à 34 % en 2021.
En 2021, l’écart entre les frais de logement mensuels des nouveaux locataires et ceux des locataires de longue date était le plus important à Toronto (52 %) et à Ottawa (39 %), alors qu’il se situait dans la moyenne nationale à Vancouver (31 %). Cependant, il se situait bien en dessous de la moyenne nationale à Montréal (10 %) et à Calgary (10 %).
La hausse continue et rapide des frais des logements locatifs observée depuis 2021 porte à croire que l’écart entre les frais de logements mensuels des nouveaux locataires et ceux des locataires de longue date pourrait s’être creusé encore plus au cours des dernières années. Depuis mai 2021, bon nombre des politiques provinciales temporaires de contrôle des loyers et des mesures de protection des locataires instaurées dans le contexte du début de la pandémie ont pris fin.
Les loyers plus élevés réduisent-ils la satisfaction à l’égard de la vie des jeunes Canadiens?
Selon une autre étude de Statistique Canada, la hausse des loyers ne se traduirait pas seulement par une augmentation des dépenses et à une réduction de la mobilité résidentielle; elle pourrait aussi avoir une incidence sur la satisfaction à l’égard de la vie des jeunes adultes.
Cependant, la baisse s’est révélée beaucoup plus marquée chez les jeunes Canadiens âgés de 18 à 34 ans. Parmi eux, environ 1 personne sur 3 a déclaré un niveau élevé de satisfaction à l’égard de la vie au début de 2024, ce qui représente une diminution d’environ 12 points de pourcentage par rapport à trois ans plus tôt.
Le tiers des Canadiens ont connu des difficultés financières en 2024
La satisfaction à l’égard de la vie peut être considérée comme un sondage éclair sur le bien-être global des Canadiens, qui est fortement associé à leur capacité autodéclarée de répondre à leurs besoins financiers.
Malgré la forte hausse des revenus attribuable à l’assouplissement des restrictions liées à la pandémie, la proportion de Canadiens éprouvant des difficultés financières a augmenté, passant de 18,6 % en 2021 à 32,8 % en 2024.
Parmi les Canadiens qui éprouvent des difficultés financières, les taux de satisfaction élevée à l’égard de la vie ont diminué de 2,1 points de pourcentage par année, et des baisses ont été observées chez les jeunes Canadiens et chez les personnes de 35 ans et plus.
Les jeunes locataires déclarent que la hausse des prix a une incidence négative sur leurs projets de déménagement
L’augmentation des obstacles financiers à l’accession à la propriété a relégué un grand nombre de jeunes Canadiens au marché locatif à un moment où de nombreux locataires actuels et potentiels étaient confrontés à de fortes hausses des loyers demandés.
Près des deux tiers des Canadiens âgés de 15 à 29 ans sont locataires et, en tant que groupe, ils consacrent une proportion relativement plus élevée de leur revenu aux frais de logement.
L’une des répercussions directes de la détérioration de l’abordabilité du logement et du logement locatif est qu’elle crée des obstacles importants à la mobilité résidentielle, ce qui empêche ou retarde la capacité des familles de déménager.
L’incidence de la hausse des prix sur les projets de déménagement des jeunes Canadiens a été ressentie de façon générale. Parmi les Canadiens de moins de 35 ans qui ont indiqué qu’ils n’éprouvaient pas de difficultés financières, environ le quart ont déclaré qu’ils voulaient acheter une maison ou déménager dans un nouveau logement loué, mais qu’ils ne l’ont pas fait en raison de la hausse des prix.
Parmi les jeunes Canadiens qui éprouvaient des difficultés financières, 45 % ont déclaré que la hausse des prix avait eu des répercussions négatives sur leurs projets de déménagement.
Parmi les jeunes locataires qui ont indiqué qu’ils éprouvaient des difficultés financières, plus de la moitié (55 %) ont déclaré qu’ils voulaient acheter une maison ou déménager dans un nouveau logement loué, mais qu’ils ne l’ont pas fait en raison de la hausse des prix.
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