Depuis 2014, année où les premières données sur la cybercriminalité représentatives à l'échelle nationale sont devenues accessibles, le nombre d'affaires d'exploitation sexuelle des enfants et de violence sexuelle à l'égard des enfants en ligne déclarées par la police suit une tendance généralement à la hausse. Ces affaires comprenaient des affaires d'infractions sexuelles contre des enfants en ligne, dans lesquelles une victime a été identifiée, ainsi que des affaires de pornographie juvénile, dans lesquelles la victime n'a pas été identifiée par la police. En 2020, le taux global d'affaires d'exploitation sexuelle des enfants et de violence sexuelle à l'égard des enfants en ligne était de 131 affaires pour 100 000 enfants et jeunes. À titre de comparaison, cette proportion s'élevait à 50 affaires pour 100 000 enfants et jeunes en 2014. Bien que le nombre de crimes de cette nature pourrait être en hausse au Canada, une partie de cette augmentation pourrait aussi être attribuable au fait que les policiers sont mieux formés à détecter les crimes de cette nature et au fait que les victimes sont davantage disposées à les signaler.
Dans le contexte canadien, l'exploitation sexuelle des enfants et la violence sexuelle à l'égard des enfants en ligne englobent un large éventail de comportements, y compris ceux liés à du matériel montrant l'exploitation sexuelle d'enfants, au sextage, à la sextorsion, à la manipulation psychologique et au leurre d'un enfant, à la diffusion continue en direct de violence sexuelle à l'endroit des enfants et à la production de contenu sur demande.
Dans l'article de Juristat diffusé aujourd'hui et intitulé « L'exploitation sexuelle des enfants et la violence sexuelle à l'égard des enfants en ligne au Canada : un profil statistique des affaires déclarées par la police et des accusations portées devant les tribunaux, 2014 à 2020 », on présente une analyse qui fait la lumière sur les caractéristiques des affaires d'exploitation sexuelle des enfants et de violence sexuelle à l'égard des enfants en ligne qui ont été portées à l'attention de la police. On y examine également les accusations et les causes connexes traitées par les tribunaux de juridiction criminelle pour adultes et les tribunaux de la jeunesse au Canada.
Les études sur la victimisation autodéclarée indiquent toutes que, en général, seule une fraction des infractions sexuelles sont signalées à la police. D'autres recherches laissent entendre que les crimes ciblant des enfants seraient encore plus susceptibles d'être sous-signalés aux autorités, car certains enfants peuvent craindre de signaler un incident, être incapables de le signaler ou de demander de l'aide, ou ne pas savoir comment le faire.
De plus, la prolifération d'appareils intelligents dotés d'une messagerie instantanée et capables de diffuser du contenu en continu et en direct, ainsi que les capacités accrues en matière d'anonymat, qui permettent aux contrevenants de mieux dissimuler leurs activités, compliquent davantage les enquêtes sur l'exploitation sexuelle des enfants et la violence sexuelle à l'égard des enfants en ligne. Par conséquent, les données déclarées par la police sous-estiment probablement l'ampleur réelle de cette forme de violence au Canada.
Les renseignements présentés dans l'article, y compris les tendances et le profil des affaires, des victimes et des auteurs présumés, constituent une référence nationale permettant d'orienter les politiques et les programmes visant à lutter contre les crimes de cette nature.
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