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L'écart entre les gains des immigrants et ceux de travailleurs comparables nés au pays est peut-être le sujet le plus étudié dans le domaine de l'économie de l'immigration. Des recherches de cette nature devraient idéalement être fondées sur des données longitudinales permettant de suivre les gains des immigrants après leur arrivée, au fur et à mesure qu'ils s'établissent au Canada. Toutefois, la plupart des recherches existantes au Canada sur les trajectoires des gains des immigrants sont fondées sur des données transversales du Recensement de la population, et non pas sur des données longitudinales. Il y a deux explications à cela : les données longitudinales ne sont disponibles que depuis peu de temps et elles comprennent relativement peu de covariables socioéconomiques. De façon plus particulière, dans la plupart des données longitudinales canadiennes, il n'est pas possible de tenir compte des différences de scolarité entre les immigrants et les personnes nées au Canada.

Généralement, les chercheurs se tournent vers des données transversales répétées du recensement pour élaborer des cohortes pseudo-longitudinales de personnes. Les immigrants qui sont arrivés au Canada au cours de la période de 1991 à 1995 sont dénombrés par le Recensement de 1996, de 1 à 5 ans après leur établissement. Les immigrants de la même cohorte qui restent au Canada sont dénombrés par le Recensement de 2001, de 6 à 10 ans après leur établissement, etc. De cette façon, on a pu estimer à la fois l'augmentation des gains des immigrants et la variation de l'écart entre la rémunération des immigrants et celle des personnes nées au Canada pour diverses cohortes.

Toutefois, la composition des cohortes pseudo-longitudinales change au fil du temps, au fur et à mesure que les immigrants quittent leur pays hôte ou leur emploi. Cela peut causer un biais dans les trajectoires des gains estimées à partir de données transversales. Si, par exemple, les immigrants qui sortent de l'échantillon sont plus susceptibles d'avoir de moins bons résultats sur le marché du travail que ceux qui y restent (et sont donc incités à partir), la trajectoire des gains fondée sur des cohortes pseudo-longitudinales sera biaisée à la hausse. Au fur et à mesure que le temps passe, toute cohorte pseudo-longitudinale comprendra de plus en plus d'immigrants de la cohorte originale « qui réussissent », c'est-à-dire ceux qui ont des gains plus élevés. Ainsi, une part importante de l'augmentation des gains au fil du temps (c.-à-d. en fonction du nombre d'années écoulées depuis l'établissement) peut être le résultat d'un changement dans la composition de la cohorte (une forme de biais de sélection de l'échantillon), et non celui d'une augmentation réelle des gains. Les recherches menées aux États-Unis sur les gains des immigrants ont permis de déceler un tel biais.

Le présent document repose sur des données longitudinales tirées de dossiers administratifs, couplées aux fiches relatives au droit d'établissement des immigrants. L'augmentation des gains des immigrants et la différence entre les gains des immigrants et ceux des personnes nées au Canada sont estimées pour les années écoulées depuis la migration, pour trois cohortes d'immigrants qui sont arrivés depuis le début des années 1980. Ces données permettent d'estimer les résultats au chapitre des gains, grâce à l'utilisation de véritables données longitudinales et de cohortes pseudo-longitudinales établies à partir de sections transversales répétées de la même source de données. Cette approche élimine les différences entre les résultats, qui pourraient découler des différents modes de collecte et procédures s'appliquant aux divers ensembles de données. Afin d'établir un lien plus étroit entre les résultats de l'étude et ceux des ouvrages publiés antérieurement, les trajectoires des gains des immigrants en fonction du nombre d'années écoulées depuis la migration sont aussi estimées à partir de sections transversales répétées du recensement canadien. Les résultats des deux sources de données transversales (le recensement et les données administratives) sont alors comparés à ceux tirés d'une source de données longitudinales véritables (les données administratives), afin de déterminer s'il existe une preuve de biais dans la baisse de l'écart entre les gains des immigrants et ceux des personnes nées au Canada ou dans les trajectoires des gains des immigrants seulement.

L'analyse fournit peu de preuves d'un biais dans l'écart entre les gains des immigrants et ceux des personnes nées au Canada calculé à partir de sections transversales répétées, comparativement à des données longitudinales véritables. Même si les immigrants moins bien rémunérés des diverses cohortes sont plus susceptibles de sortir de l'échantillon que leurs homologues mieux rémunérés, il semble en être de même pour les personnes nées au Canada. C'est donc dire que l'augmentation des gains des cohortes d'immigrants et des cohortes de personnes nées au Canada est surestimée à peu près dans la même mesure dans les données transversales, ce qui explique que la trajectoire de l'« écart » obtenue par l'estimation du modèle standard d'assimilation à partir de données longitudinales ne fait ressortir qu'un faible biais dans les études antérieures de l'assimilation des gains au Canada. Ce résultat contraste avec certains résultats obtenus aux États-Unis. Toutefois, lorsque l'on se penche sur l'augmentation des gains des immigrants et de celle des gains des personnes nées au Canada séparément, plutôt que sur l'écart entre les gains des deux groupes, la recherche laisse supposer que les trajectoires des gains fondées sur des sections transversales répétées sont biaisées à la hausse pour les deux groupes, par suite de l'attrition sélective.

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