Sommaire exécutif

Avertissement Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

Le présent document examine le modèle qui sous-tend les dessaisissements et les acquisitions (changements touchant le contrôle des usines) dans le secteur canadien de la fabrication au cours des années 1970, 1980 et 1990. Chaque année, les changements de propriété d'usines entraînent un renouvellement d'une part considérable de la population des industries. Le pourcentage annuel moyen de travailleurs touchés (4,8 %) est supérieur à celui pour les entrées (2,3 %) ou les sorties (2,7 %) d'usines au cours de la période à l'étude. De plus, le pourcentage de travailleurs touchés par un changement de propriété ou de contrôle a augmenté au cours de la période.

L'examen des modèles de dessaisissements et d'acquisitions sert ici à faire une distinction entre les diverses causes considérées comme ayant mené à un changement de contrôle. On se demande si les usines dont le rendement s'est détérioré étaient plus ou moins susceptibles d'être acquises par d'autres; si les usines qui se situaient en dessous de la moyenne en terme de rendement étaient plus ou moins susceptibles d'être acquises; et si les acquisitions et les dessaisissements étaient plus susceptibles de se produire dans certains types d'industries, soit celles détenant davantage d'actifs incorporels liés à la technologie ou aux marques.

Le document met aussi l'accent sur les différences de caractéristiques des entreprises qui sont acquises ou dessaisies selon la nationalité de l'entreprise propriétaire. De façon plus particulière, nous tentons de déterminer si l'acquisition d'entreprises de nationalités différentes (étrangères par opposition à canadiennes) cible des types différents d'usines.

Selon le document : 

  1. L'argument de l'entreprise qui échoue est justifié. Pour l'ensemble de l'échantillon, des changements de contrôle étaient plus susceptibles de se produire si les taux de salaires relatifs payés affichaient une baisse. Toutefois, cette tendance dans le processus du changement de contrôle était le fait des entreprises étrangères plutôt que des entreprises canadiennes (de propriété canadienne) et du dessaisissement plus que de l'acquisition. Les entreprises étrangères sont plus susceptibles de se dessaisir d'usines qui ont commencé à perdre leur capacité de payer des salaires compétitifs, leur part de marché et leur rentabilité. Les usines canadiennes sont déssaisies lorsque leur part de marché commence à augmenter.
  2. Il ne se produit pas de changements de contrôle seulement dans ces usines qui sont moins performantes. En moyenne, des changements de propriété sont plus susceptibles de se produire dans les grandes usines, plus vieilles, comptant davantage de produits, et ayant une proportion plus grande de main-d'oeuvre administrative, et dans des industries où la rémunération est plus élevée et l'intensité de capital plus forte. Toutes ces caractéristiques sont associées à un ensemble de capacités spéciales, comme la gestion de processus de production à forte intensité de capital, un bassin de travailleurs relativement plus qualifiés, et une proportion plus forte de gestionnaires et de professionnels. Il s'agit de conditions qui produisent un contexte fertile, dans lequel de nouvelles idées peuvent être introduites par suite du changement de propriété.
  3. Des acquisitions et des fusions sont aussi plus susceptibles de se produire en présence d'un moins grand nombre d'usines dans l'industrie, c'est-à-dire lorsqu'elle est plus concentrée. Les changements de contrôle fournissent une solution de rechange pour le renouvellement de l'industrie, lorsque les conditions font en sorte que le nombre de renouvellements qui se produisent par l'entrée de nouvelles entreprises diminue. L'entrée de nouvelles entreprises s'effectue grâce à la construction d'une nouvelle usine.
  4. La probabilité de dessaisissement augmente pour les usines qui ne font pas partie de l'industrie de base de l'entreprise propriétaire. Ces usines non liées sont plus susceptibles dans une proportion de 127 % de connaître un changement de contrôle que les usines qui comportent une proximité industrielle étroite avec leurs semblables. La diversification non liée soulève de nombreux défis, et la probabilité plus élevée de dessaisissement dans ce cas laisse supposer une expérimentation et, peut-être, un échec plus grand dans ce groupe.
  5. La probabilité de prise de contrôle d'une usine étrangère est supérieure de 85 % à celle d'une usine canadienne, une fois prise en compte les différences dans les caractéristiques de l'industrie et de l'usine. Les usines étrangères diffèrent considérablement des usines canadiennes au point de vue de la provision d'un environnement réceptif à la transmission des connaissances par l'entremise des prises de contrôle.
  6. Il existe certaines similitudes dans les caractéristiques des usines qui passent d'entreprises étrangères à des entreprises étrangères et d'entreprises canadiennes à des entreprises canadiennes. Les prises de contrôle ont plusieurs caractéristiques similaires — âge de l'usine, nombre d'usines dans l'industrie et distance entre les activités de l'usine et les activités de base de la société mère — laissant supposer qu'un ensemble commun de caractéristiques structurelles sous-tend les dessaisissements dans les deux groupes.
  7. Toutefois, l'importance de la taille de l'usine acquise (qu'il s'agisse de la taille moyenne avant une fusion, ou de la taille moyenne des usines de l'industrie, ou encore du nombre de produits de l'usine) a moins d'importance dans le secteur étranger que dans le secteur canadien. Les motifs de rationalisation liés aux économies d'échelle et de gamme sont moins importants dans le secteur étranger, peut-être parce que la taille moyenne des usines est déjà supérieure ou parce que l'ensemble de compétences recherchées dans le cadre de la prise de contrôle est davantage idiosyncrasique dans le secteur étranger.
  8. Néanmoins, il y a également une différence importante entre les forces à court terme influant sur le dessaisissement. Les usines étrangères qui commencent à prendre du retard dans plusieurs dimensions (part de marché, taux des salaires, rentabilité) sont plus susceptibles d'être dessaisies. D'autre part, les usines canadiennes profitent des gains de parts de marché pour transférer la propriété à de nouveaux propriétaires.
  9. Les usines canadiennes affichent dans une large mesure les mêmes caractéristiques, qu'elles soient dessaisies au profit d'entreprises canadiennes ou étrangères, sauf que les entreprises étrangères recherchent ces usines davantage dans les secteurs dont les entreprises possèdent des actifs incorporels d'innovation et de marques, c'est-à-dire les secteurs à produits différenciés et à vocation scientifique. Cela est conforme à l'argument selon lequel les connaissances sont davantage intégrées dans les entreprises que dans les secteurs et que les multinationales intègrent certaines formes de connaissances, peu importe si elles se trouvent dans des secteurs où des connaissances spéciales sont intégrées dans une large mesure dans la plupart des entreprises ou dans des secteurs où cela est moins courant.
  10. Les différences les plus importantes se retrouvent dans les transferts entre le secteur étranger et le secteur canadien. Seulement quelques-unes des caractéristiques qui sous-tendent habituellement les changements de contrôle dans d'autres secteurs sont significatives pour ces types de changements de contrôle. Ces types de déssaisissements se produisent plus fréquemment dans les secteurs à forte intensité de main-d'oeuvre et axés sur les ressources naturelles; c'est là d'où les entreprises étrangères se sont retirées au cours de la période. Dans le cas des changements de contrôle, nombre des variables importantes diffèrent de façon considérable de leurs équivalents dans les trois autres catégories (propriété étrangère à propriété étrangère , propriété canadienne à propriété étrangère et propriété canadienne à propriété canadienne).