Les transports dans le Nord

Warning Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

Joseph Patrick Dunlavy, Division des comptes des industries, Monica Lipai et Gord Baldwin, Division des transports

La vie dans le Nord canadien est différente de la vie dans le reste du pays, même lorsqu'il s'agit de transport et de déplacements. La population et les marchandises doivent pouvoir circuler pour que la société et l'économie fonctionnent. Les moyens habituels de déplacements et de transport des marchandises ne sont pas forcément disponibles dans le Nord à cause du climat rigoureux.

Les habitants du Nord ont davantage tendance à voyager par avion et les dépenses des ménages en voyages par avion sont plus élevées. Au Canada, un peu plus d'un quart des émissions de gaz à effet de serre provient des transports, et ces émissions proviennent en majorité du transport routier 1, 2. Toutefois, l'intensité des GES du transport aérien est plus élevée que l'intensité des déplacements routiers et des autres types de transport.

Année polaire internationale

Le présent document a été préparé comme contribution à l'Année polaire internationale (API), un programme en sciences, recherche et éducation centré sur l'Arctique et l'Antarctique, qui se déroule de mars 2007 à mars 2009. Pour obtenir de plus amples renseignements sur l'API, rendez-vous sur le site Web de l'API Canada à www.ipycanada.ca.

Les routes et les voies ferrées sont moins communes dans le Nord
Transport maritime
Aviation
Utilisation de véhicules privés
Résumé

Les routes et les voies ferrées sont moins communes dans le Nord

Le manque de réseaux routiers est l'une des plus grandes différences entre les territoires du nord du Canada et le reste du pays (tableau 1). En 2003, environ 1 % du réseau routier total du Canada se situait dans les trois territoires et la majorité de ces routes n'étaient pas asphaltées. Comme seulement 0,3 % de la population du Canada vit dans le Nord3, cela n'a rien de très surprenant, mais il faut souligner que le manque d'accès aux autoroutes fait en sorte qu'une grande partie de l'Arctique, qui couvre presque 40 % de la masse terrestre du Canada, est inaccessible par voiture ou par camion. Le Nunavut possède moins de réseaux routiers que les autres territoires, là encore en raison de la géographie de la région et des grandes distances qui séparent de petites communautés. Le Nunavut est en grande partie composé d'îles, bien qu'une portion considérable du territoire fasse partie du continent.

Tableau 1 Longueur du réseau routier public du Canada, 2003

Les voies ferrées sont tout aussi rares en Arctique, car les petites populations nordiques sont très dispersées. Si l'on tient compte en plus du climat, il devient très difficile de mettre en place l'infrastructure nécessaire pour faire fonctionner efficacement un réseau ferroviaire. Des trois territoires du Nord canadien, seuls les Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O.) possèdent des voies ferrées en fonctionnement, et celles-ci représentent environ 0,2 % de l'ensemble des voies ferrées du Canada (tableau 2).

Tableau 2 Répartition en pourcentage du réseau ferroviaire du Canada par province et territoire, 2007

Comme les habitants d'une région éloignée ont relativement peu accès aux réseaux routiers et ferroviaires, d'autres moyens doivent être mis en œuvre pour fournir du ravitaillement, déplacer des marchandises et permettre aux gens de voyager. C'est pourquoi le transport maritime et aérien prend plus d'importance.

Transport maritime

Dans le Nord, les entreprises ont recours au transport maritime pour déplacer des marchandises, bien que les trois territoires ne puissent pas tous en profiter de la même manière. Le Nunavut dispose d'un accès plus important au transport maritime par rapport aux deux autres territoires du Nord. Environ la moitié de la population des T.N.-O. vit à Yellowknife, qui ne se trouve pas sur la côte océanique. Whitehorse, au Yukon, représente les trois quarts de la population du territoire et aucun service maritime régulier n'y est disponible.

Les ports du Nunavut ont manutentionné plus de 150 000 tonnes de fret provenant du transport maritime intérieur en 2006 – environ quatre fois la quantité de fret manutentionné dans les T.N.-O  (tableau 3). En plus de recevoir des quantités de fret plus importantes dans ses ports, le Nunavut possède aussi un plus grand nombre de ports actifs que les T.N.-O. Aucune expédition de fret n'a été déclarée par le Yukon.

Tableau 3 Transport maritime intérieur – tonnage manutentionné par territoire, 2006

Dans le Nunavut, 98 % du tonnage manutentionné est lié au déchargement du fret maritime. Dans les Territoires du Nord-Ouest, 32 % de l'activité est liée au déchargement du fret, contre 68 % pour le chargement.

Environ 60 % du fret qui transite par les T.N.-O. passe par Tuktoyaktuk, située sur la côte nord des T.N.-O., près de l'embouchure du Fleuve Mackenzie. Les mouvements de fret par bateau sont répartis de façon plus égale parmi les différents ports du Nunavut, même si une grande partie passe par Iqaluit.

Aviation

Les habitants des territoires dépendent souvent du transport aérien pour traverser de longues distances à destination, en provenance ou entre des destinations nordiques puisqu'il n'y a pas d'autre moyen de s'y rendre. Le transport routier est possible à quelques endroits, comme dans la région avoisinant Whitehorse, mais de nombreuses communautés ne sont pas liées par des routes. Afin d'illustrer à quel point les capitales nordiques dépendent de l'aviation pour déplacer les gens, le tableau 4 donne une comparaison entre le nombre total de passagers qui prennent l'avion et la population des villes sélectionnées dans les provinces concernées.

La proportion de passagers qui montent à bord ou descendent d'un avion est beaucoup plus élevée à Iqaluit et à Yellowknife que dans les villes où d'autres modes de transport sont facilement accessibles. Bien que sa population dépasse de peu les 6 000 habitants, Iqaluit compte plus de 110 000 passagers ayant embarqué et débarqué à son aéroport en 2006. Tandis que les données regroupées des passagers ayant embarqué et débarqué sont plus élevées dans les villes du Sud, Iqaluit a le plus fort ratio de passagers par habitant, qui s'élève à 17,9.

Tableau 4 Propension au voyage par avion, 2006

L'aéroport le plus fréquenté du Canada, l'aéroport international Lester Pearson de Toronto, n'a qu'un ratio de 5,8 passagers par habitant, proche de celui de Whitehorse, mais bien inférieur à celui d'Iqaluit ou de Yellowknife. Les villes qui sont des plaques tournantes du transport aérien, telles que Toronto, Halifax, Calgary et Vancouver, ont tendance à avoir un ratio plus élevé en raison du grand nombre de vols de correspondance. Mais cet effet d'augmentation ne suffit pas à faire monter les ratios au-delà de ceux d'Iqaluit et de Yellowknife.

Le nombre de décollages et d'atterrissages dans les aéroports d'Iqaluit, de Whitehorse et de Yellowknife a augmenté dans les dernières années (tableau 5). Les mouvements d'aéronefs ont augmenté chaque année, à l'exception de 2005, où leur nombre a légèrement baissé.

Tableau 5 Total des décollages et des atterrissages d'aéronefs à Iqaluit, Whitehorse et Yellowknife, 2003 à 2007

Le tableau 5 présente également le nombre de décollages et d'atterrissages répartis par mouvement itinérant d'aéronef, c'est-à-dire les vols à destination ou en provenance d'un autre aéroport, et les mouvements locaux (les vols en provenance et à destination du même aéroport, souvent des formations au pilotage). Les mouvements locaux sont plus variables que les mouvements d'aéronefs itinérants.

Utilisation de véhicules privés

L'Enquête sur les dépenses des ménages montre l'impact d'une utilisation réduite des véhicules privés pour les transports et d'une plus grande dépendance au transport aérien. En 2005, les dépenses moyennes des ménages pour le transport étaient plus élevées que la moyenne canadienne au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest (tableau 6). La différence est particulièrement visible pour le transport aérien : les ménages des trois territoires ont dépensé 3 ou 4 fois plus que la moyenne canadienne à ce chapitre.

Le Nunavut fait un peu figure d'exception avec des coûts de transport totaux inférieurs au reste du Canada, ce qui est dû en grande partie à une dépense moyenne plus basse pour le transport privé, qui comprend les coûts d'achat et de location de voitures et de camions, ainsi que les coûts de fonctionnement comme l'essence et l'assurance. Toutefois, le Nunavut possède peu de routes, d'où les faibles dépenses pour les automobiles privées. Au Yukon, au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest, les dépenses des ménages au titre des véhicules de loisirs et des services connexes, dont les dépenses liées aux bateaux, aux moteurs hors-bord, aux motoneiges et aux véhicules tout terrain, sont plus élevées que celles de la moyenne canadienne4.

Tableau 6 Dépenses des ménages pour le transport, au Canada et dans le Nord, 2005

Le manque de routes se reflète aussi dans le faible pourcentage de véhicules automobiles immatriculés dans le Nord. En 2007, les trois territoires avaient moins de la moitié d'un pour cent de véhicules automobiles immatriculés au Canada (tableau 7).

Tableau 7 Immatriculations de véhicules automobiles au Canada et dans le Nord, 2007

Résumé

La vie en région arctique suppose des ajustements en fonction du climat, de la géographie et des distances, tant pour le transport que le reste. Comme le montrent bien les données, le climat froid, les grandes distances et les marchés restreints par de petites populations rendent difficiles la construction et l'entretien de l'infrastructure routière ou ferroviaire. Il n'est pas non plus étonnant qu'il y ait un manque de véhicules routiers dans le Nord. Sans possibilité de transport par les rails et par la route, les habitants dépendent d'autres modes de transport tels que le transport maritime et aérien.

Le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest utilisent le transport maritime pour livrer des marchandises, la plus grande part de cette activité ayant lieu au Nunavut. Le Yukon n'enregistre aucune activité portuaire.

Tous les territoires utilisent le transport aérien et un grand nombre de personnes profitent de ces services. Les territoires affichent la plus forte propension au voyage par avion au Canada proportionnellement à la population. La dépendance au transport aérien se traduit, dans le Nord, par de fortes dépenses moyennes par ménage pour ce mode de transport.


Notes

  1. Transports Canada, 2008, Les transports au Canada 2007 : un survol, TP 14816F au catalogue, p. 10.
  2. Environnement Canada, 2008, Rapport d'inventaire national 1990-2006 : Sources et puits de gaz à effet de serre au Canada, (site consulté le 10 décembre, 2008).
  3. Statistique Canada, 2007, Chiffres de population et des logements - Faits saillants en tableaux, Recensement de 2006, 97-550-XWF2006002 au catalogue.
  4. Statistique Canada, tableau CANSIM 203-0010, site consulté le 8 février 2009.
Date de modification :