Utilisation et élimination des ampoules fluorescentes compactes par les ménages canadiens

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par Gordon Dewis, Division des comptes et de la statistique de l'environnement

[Communiqué dans Le Quotidien] [Article intégral en PDF]

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Début de l'encadré

L'utilisation d'ampoules plus écoénergétiques représente l’une des façons dont les ménages peuvent réduire la quantité d'électricité qu’ils consomment et, par conséquent, leurs coûts énergétiques. Les ampoules halogènes, les ampoules fluorescentes compactes (AFC) et les ampoules à diodes électroluminescentes (DEL) ont été mises au point comme solutions de remplacement plus écoénergétiques aux ampoules à incandescence classiques. 

  • En 2011, un peu moins du tiers (32 %) des ménages canadiens ont utilisé une méthode « contrôlée » pour éliminer leurs AFC grillées ou inutilisées : 24 % ont utilisé un centre de collecte ou un site de stockage et 8 % ont retourné les ampoules au fournisseur ou à un détaillant. La moitié des ménages qui ont éliminé une AFC ont utilisé une méthode « non contrôlée » (c.-à-d. qu’ils l’ont simplement jetée aux ordures), ou l’avaient encore en leur possession au moment de l’interview (12 %).
  • En 2011, près de 9 ménages sur 10 (87 %) dans les régions métropolitaines de recensement (RMR) du Canada utilisaient au moins un type d’ampoule à haut rendement énergétique. La majorité des ménages dans les RMR (75 %) utilisaient au moins une AFC.

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Ampoules écoénergétiques au Canada

La Loi sur l’efficacité énergétique et le Règlement sur l’efficacité énergétique connexe décrivent les normes à respecter pour différents produits qui utilisent l’électricité, notamment les appareils d’éclairage. Les ampoules électriques de 100 W et de 75 W fabriquées à compter du 1er janvier 2014 doivent satisfaire aux normes minimales de rendement énergétique (NMRÉ); celles-ci s’appliqueront aux ampoules électriques de 60 W et de 40 W fabriquées à compter du 31 décembre 2014Note1. Ces NMRÉ exigent notamment qu’une ampoule électrique standard consomme au moins 28 % moins d’énergie qu’une ampoule à incandescence classique disponible sur le marché à l’heure actuelle.

En mettant en œuvre ces nouvelles normes de rendement, le gouvernement du Canada prévoit une réduction de la consommation annuelle d’énergie de l’ordre de 37,1 à 51,5 pétajoules, et une réduction des émissions annuelles de gaz à effet de serre de l’ordre de 5,17 à 7,5 mégatonnes d’ici l’année 2025.

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La nécessité de conserver

Les ménages canadiens ont utilisé 547 096 térajoules d’électricité en 2011, soit 40 gigajoules par ménageNote2. Le ménage moyen a dépensé 1 255 $ en coûts d’électricité au cours de la même périodeNote3. De nombreux appareils installés dans la maison canadienne type consomment de l’électricité, notamment les télévisions, les ordinateurs, les appareils ménagers (p. ex., réfrigérateurs, laveuses, sécheuses et climatiseurs), les dispositifs de chargement des téléphones cellulaires et des tablettes, les systèmes d’éclairage et les dispositifs de chauffage électrique. Les progrès de la technologie ont mené au développement de versions davantage écoénergétiques de plusieurs types de ces appareils. Néanmoins, l’ampoule à incandescence classique est encore un objet utilisé couramment par les ménages qui demeure plutôt inefficient en ce qui concerne l’électricité.

Entre 4 % et 6 % de l’électricité consommée par une ampoule à incandescence classique contribue à la production de lumière, tandis que le reste est émis sous la forme de chaleurNote4. Par conséquent, on a mis au point des ampoules davantage écoénergétiques, notamment les ampoules halogènes, les ampoules fluorescentes compactes (AFC) et les ampoules à diodes électroluminescentes (DEL), comme solutions de remplacement aux ampoules à incandescence classiques. Ces ampoules écoénergétiques consomment moins d’énergie pour produire la même quantité de lumière qu’une ampoule à incandescence, cependant, elles ont tendance à coûter plus cher que les ampoules à incandescence classiques. Aussi, elles ont tendance à durer plus longtemps, ce qui signifie que les coûts énergétiques relatifs à leur production et à leur élimination sont en général plus faibles.

Alors qu’une ampoule à incandescence classique se compose d’une ampoule en verre et d’une petite quantité de tungstène et d’autres métaux qui ne posent aucun risque important de répercussions environnementales, certaines ampoules écoénergétiques, notamment les AFC et les tubes fluorescents, contiennent du mercure, un métal qui peut avoir de graves répercussions sur la santé humaine et sur l’environnement. Par conséquent, il faut prendre un soin particulier en éliminant ces types d’ampoules à la fin de leur vie, de manière à éviter les répercussions négatives sur la santé et l’environnementNote5.

Utilisation des ampoules fluorescentes compactes

En 2011, près de 9 ménages sur 10 (87 %) dans les régions métropolitaines de recensement (RMR) du Canada utilisaient au moins un type d’ampoule à haut rendement énergétique (tableau 1). La majorité des ménages dans les RMR (75 %) utilisaient au moins une AFC. Les ménages dans les RMR de Kingston et de Thunder Bay étaient les plus susceptibles (85 %) de déclarer en avoir installé une. Dans toutes les RMR au Québec, la province où le coût par kilowatt-heure (kWh) est le plus faible au CanadaNote6, on a signalé des taux d’utilisation des AFC inférieurs à la moyenne dans les RMR (75 %), à l’exception de la partie québécoise de la RMR d’Ottawa-Gatineau (80 %).

Élimination des ampoules fluorescentes compactes

Bien que les AFC soient conçues pour durer plus longtemps que les ampoules à incandescence classiques, comme toutes les ampoules, elles finissent par griller et doivent être éliminées. Parce qu’elles contiennent du mercure, elles doivent être traitées comme des déchets dangereux et ne doivent pas être jetées aux ordures; il faut les éliminer d’une façon sûre. Parmi les méthodes d’élimination sûres ou « contrôlées », on notera les programmes de « reprise » des détaillants ainsi que les centres de collecte ou sites de stockage des déchets ménagers dangereux. Cependant, alors que la disponibilité de ces programmes a augmenté au cours des dernières années, ils ne sont pas encore disponibles partout au Canada. Ce fait, en combinaison avec différents facteurs tels que l’inconvénient perçu de devoir ramener les ampoules grillées ou inutilisées à un emplacement spécial, ou encore l’ignorance de l’existence de programmes d’élimination spéciaux, explique pourquoi une grande proportion de ces ampoules se retrouvent dans la poubelle normale du ménage.

À l’échelle nationale

Dans presque tous les cas, les ménages ont utilisé une seule méthode pour éliminer leurs AFC grillées ou inutilisées. En 2011, un peu moins du tiers (32 %) ont utilisé une méthode « contrôlée » d’élimination : 24 % ont utilisé un centre de collecte ou un site de stockage et 8 % ont retourné les ampoules au fournisseur ou à un détaillant (tableau 2). La moitié des ménages qui ont éliminé une AFC ont utilisé une méthode « non contrôlée » (c.-à-d. qu’ils l’ont simplement jetée aux ordures), ou l’avaient encore en leur possession au moment de l’interview (12 %). Le reste des ménages a utilisé une méthode inconnue pour éliminer ces ampoules.

Début de l'encadré

Qu’est-ce que le mercure?

Le mercure est un métal lourd qui se trouve dans la nature sous différentes formes. Le mercure élémentaire est présent naturellement dans l’écorce terrestre, dans les matières premières comme le charbon, le pétrole brut et autres combustibles fossiles, dans les minéraux comme le calcaire, dans les sols et dans les minerais métalliques (notamment le zinc, le cuivre et l’or). En plus des processus naturels, le mercure peut être rejeté dans l’environnement par les activités humaines, lors de la combustion du charbon et des produits pétroliers raffinés, de l’extraction des métaux des minerais et de l’utilisation et de l’élimination de produits de grande consommation contenant du mercure, comme les piles et les ampoules.

Une fois qu’il est présent dans l’environnement, le mercure peut prendre plusieurs formes, notamment celle d’un composé hautement toxique appelé méthylmercure, une puissante neurotoxine qui est facilement absorbée et distribuée et qui peut traverser la barrière hémato-encéphalique pour se diffuser ensuite dans le système nerveux central. Il peut s’accumuler dans les organismes vivants et s’y amplifier (c.-à-d. que sa concentration augmente) au fur et à mesure qu’il remonte la chaîne alimentaire. Selon le niveau d’exposition, les effets sur l’être humain, les poissons et la faune peuvent varier du ralentissement de la croissance à l’infécondité, en passant par un comportement anormal pouvant compromettre la survie. Le méthylmercure est particulièrement nuisible à la croissance des nourrissons et des jeunes enfants, que leur système nerveux en plein développement rend particulièrement vulnérables. Chez les femmes enceintes, cette neurotoxine traverse le placenta, pénètre dans le corps du fœtus et s’accumule dans son cerveau et d’autres tissus. Elle peut aussi se transmettre au nourrisson par l’allaitement.

Adapté de : Environnement Canada et Santé Canada, 2010. Stratégie de gestion du risque relative au mercure, (site consulté le 16 janvier 2014).

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À l’échelle des régions métropolitaines de recensement

Début de l'encadré

Les comparaisons entre les RMR tiennent compte uniquement des valeurs de variable pouvant être diffusées en vertu des lignes directrices de Statistique Canada en matière de qualité des données.

Fin de l'encadré

Kingston et Thunder Bay menaient au pays pour ce qui est de l’utilisation des AFC, 85 % des ménages dans ces RMR ayant indiqué avoir utilisé ces ampoules. En comparaison, les ménages de Moncton étaient les moins susceptibles d’avoir utilisé des AFC (61 %). En ce qui concerne l’élimination des ampoules, les ménages de Guelph étaient les plus susceptibles d’avoir déclaré des AFC grillées ou inutilisées (41 %), suivis des ménages de Sherbrooke (environ 29 %) et de Québec (28 %).

Les ménages de Halifax étaient les plus susceptibles d’avoir éliminé leurs AFC grillées ou inutilisées en les jetant aux ordures, dans une proportion de 84 %. Les ménages de Hamilton étaient les moins susceptibles de déclarer cette méthode d’élimination (environ 27 %).

L’élimination dans un centre de collecte ou un site de stockage a été le plus souvent déclarée par les ménages de Guelph (56 %), tandis que les ménages dans la RMR de Québec étaient les moins susceptibles d’avoir utilisé cette méthode (environ 13 %).

Le recours aux programmes de reprise des détaillants a été déclaré peu fréquemment, seulement trois RMR disposant de chiffres pouvant être diffusés : Toronto (environ 12 %), Vancouver (environ 11 %) et Montréal (environ 9 %).

Changements par rapport à 2009

Bien que seulement deux années se soient écoulées depuis la dernière fois où on avait sondé les ménages canadiens au sujet de l’utilisation et de l’élimination des AFC, certaines RMR présentaient des changements relativement importants dans l’une de ces pratiques ou les deux pratiques. Les changements les plus importants étaient en général liés aux taux d’élimination des AFC jetées aux ordures par opposition aux taux d’utilisation.

La proportion des ménages qui éliminent leurs AFC grillées ou inutilisées en les jetant aux ordures à London, par exemple, a fléchi, passant de 60 % en 2009 à environ 33 % en 2011, tandis que le taux d'utilisation de ce type d’ampoule est demeuré relativement stable, passant de 84 % en 2009 à 81 % en 2011 (tableau 2). De même, Hamilton a connu une diminution du taux d’élimination dans les ordures, celui-ci étant passé d’environ 50 % en 2009 à environ 27 % en 2011. Le taux de 78 % qui avait été observée en 2009 au Saguenay a diminué pour passer à environ 56 % en 2011, celui de 48 % de Toronto a reculé pour passer à environ 29 %, et celui de 65 % de Calgary est passé à 50 %. Des réductions moins importantes du taux d’élimination dans les ordures ont été constatées pour Windsor (passant de 53 % en 2009 à 46 % en 2011), Ottawa-Gatineau (passant de 59 % à 51 %) et Regina (passant de 77 % à 71 %).

Alors que la plupart des taux d’élimination des AFC grillées ou inutilisées dans les ordures ont diminué, un petit nombre de RMR ont connu une augmentation de 2009 à 2011. Le taux pour Halifax est passé d’environ 61 % en 2009 à 84 % en 2011, le taux pour Edmonton, d’environ 32 % à environ 44 %, et le taux pour St. John’s, de 73 % à 78 %.

Les variations des taux d’utilisation des AFC étaient en général moins importantes que les variations des taux d’élimination dans les ordures. Winnipeg, par exemple, a connu une augmentation du taux d'utilisation des AFC de 8 points de pourcentage (passant de 68 % en 2009 à 76 % en 2011), tandis que le taux d’élimination des AFC dans les ordures demeurait stable (64 % en 2009 et 63 % en 2011). Par contre, à Halifax, qui a connu une forte augmentation du taux d’élimination dans les ordures, on a constaté une forte diminution du taux d'utilisation des AFC, qui est passé de 84 % en 2009 à 74 % en 2011.

Début de l'encadré

Ce que vous devriez savoir au sujet de la présente étude

La présente étude est fondée sur les données de l'Enquête sur les ménages et l'environnement (EME) de 2009 et de 2011, qui ont été menées dans le cadre du projet des Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement. On a demandé aux répondants d'indiquer s'ils utilisaient des ampoules fluorescentes compactes (AFC), des tubes fluorescents, des lampes halogènes ou des ampoules à diodes électroluminescentes (DEL). En outre, on leur a demandé s'ils avaient eu des AFC grillées ou inutiles dont ils avaient voulu se défaire au cours de l'année précédente et, le cas échéant, de quelle façon ils les ont éliminées.

Dans cette étude, les régions métropolitaines de recensement (RMR) ne sont pas toutes représentées dans l'analyse de toutes les variables, certains résultats ont été supprimés pour des raisons liées à la qualité des données. Les critères d'inclusion d'une RMR étaient, entre autres, que le coefficient de variation (c.v.) du résultat ne soit pas supérieur à 33,3 et au moins 20 enregistrements devaient avoir contribué au résultat. Dans le cas où une RMR n'avait pas au moins 20 enregistrements contribuant à une valeur donnée, la valeur a été jugée être « trop peu fiable pour être publiée », quel que soit son c.v., et indiquée par un « F » dans le tableau des données. Les valeurs dont le c.v. se situe entre 16,5 et 33,3 (et auxquelles au moins 20 enregistrements ont contribué) doivent être utilisées avec prudence, ce qui est indiqué par un « E » dans le tableau des données.

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Notes

  1. Gazette du Canada Partie I, 2013. Règlement modifiant le Règlement sur l’efficacité énergétique, vol. 147, no 40, pages 2305 à 2325.
  2. Statistique Canada, 2013. Les ménages et l’environnement : utilisation de l’énergie, 2011, no 11-526-S au catalogue.
  3. Statistique Canada, tableau CANSIM 203-0021 (site consulté le 16 janvier 2014).
  4. Ressources naturelles Canada, 2008. Ce qu’il faut savoir sur l’éclairage de votre demeure, no M144-146/2008F au catalogue.
  5. Environnement Canada, 2012. Pollution et déchets – lampes fluorescentes, (site consulté le 16 janvier 2014).
  6. Statistique Canada, Division des prix à la consommation, 2011, totalisation spéciale.
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