Publications

    Bulletin d'analyse – Régions rurales et petites villes du Canada

    Utilisation domestique de l'eau : dans quelle mesure la ruralité détermine-t-elle la quantité utilisée et la perception de la qualité

    Autres renseignements

    Résultats

    Warning Consulter la version la plus récente.

    Information archivée dans le Web

    L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

    Utilisation, consommation et origine de l'eau
    Explication des différences de consommation
    Le traitement de l'eau comme indicateur possible des perceptions de la qualité de l'eau
    Conclusions

    Utilisation, consommation et origine de l'eau

    Il existe d'importantes différences entre les types de régions pour ce qui est de l'utilisation de l'eau municipale, la quantité utilisée et l'origine de l'eau qui est consommée par les ménages. En règle générale, la proportion de l'utilisation domestique d'eau par rapport à l'utilisation totale et à la consommation par habitant est plus élevée dans les régions rurales. L'eau d'un réseau municipal est certes la principale source dans chaque type de région, mais environ un tiers des ménages ruraux comptent sur des sources d'eau privées (c.-à-d. des puits) pour l'utilisation domestique.

    Le classement géographique que nous utilisons dans cette analyse compare les centres urbains  (RMR/AR) et les régions rurales et les petites villes (RRPV) (encadré 2). Dans certains calculs, on établit également une distinction entre les villes et les municipalités classées dans les grandes agglomérations, notamment Toronto, Montréal et Vancouver, et les villes et municipalités classées dans les agglomérations moyennes et petites (encadré 2).

    Il faut cependant se rappeler que la base de données établie à partir de l'EEPEUM de 2004 aux fins de notre analyse ne comprend que 5 % des municipalités ayant une population de moins de 1 000 habitants (encadré 2). Par ailleurs, relativement peu de ménages non agricoles de la campagne (et peu de fermes) sont reliés à un fournisseur d'eau municipal. Ces ménages comptent principalement sur des puits privés et, par conséquent, la base de données de l'EEPEUM ne fournit pas de statistiques sur l'eau qu'ils utilisent.

    L'EEPEUM de 2004 classe l'utilisation d'eau municipale selon trois destinations principales : l'utilisation domestique ou par les ménages, l'utilisation industrielle et commerciale et la perte d'eau ou fuites du réseau d'adduction d'eau municipal (encadré 2). Dans l'ensemble, les habitudes d'utilisation dans les grands centres urbains et dans les régions rurales et les petites villes sont semblables. Cependant, la proportion d'eau consacrée à l'utilisation domestique est en règle générale plus forte dans les régions rurales et les petites villes (figure 1). La proportion d'eau utilisée à des fins commerciales et industrielles est la plus faible dans les ZIM forte et la plus élevée dans les petites RMR. La proportion des autres utilisations, qui comprennent les pertes d'eau du réseau, est légèrement plus faible dans les régions rurales (moins de 10 %), que dans les grands centres urbains (généralement plus de 10 %).

    Description

    Figure 1 Les réseaux d'adduction d'eau municipaux des  régions rurales et des petites villes déclarent une plus forte proportion d'eau  utilisée par les utilisateurs domestiques

    Figure 1
    Les réseaux d'adduction d'eau municipaux des régions rurales et des petites villes déclarent une plus forte proportion d'eau utilisée par les utilisateurs domestiques

    Lorsque l'utilisation d'eau est désagrégée par type de région au moyen de l'ensemble de données de l'EEPEUM de 2004, les résultats indiquent que l'utilisation d'eau par habitant est plus élevée dans les municipalités qui sont davantage rurales (figure 2). Ce schéma est le même pour l'utilisation totale d'eau et l'eau utilisée à des fins domestiques. L'utilisation d'eau totale par habitant est plus faible (moins de 500 litres) dans les grands centres urbains (grande RMR et RMR moyenne), passe à environ 600 litres dans les petites RMR, les AR et les ZIM forte et elle est plus élevée dans les zones qui sont davantage rurales — plus de 800 litres par jour par personne dans les ZIM modérée et faible/nulle.

    Description

    Figure 2 L'utilisation d'eau municipale pour tous les usages, par habitant, est la plus forte dans les zones d'influence métropolitaine faible/nulle

    Figure 2
    L'utilisation d'eau municipale pour tous les usages, par habitant, est la plus forte dans les zones d'influence métropolitaine faible/nulle

    L'utilisation domestique d'eau par habitant révèle un schéma semblable à l'utilisation d'eau totale par habitant. L'utilisation quotidienne est estimée à environ 300 litres par habitant pour les résidents de tous les types de régions urbaines (figure 3). Cependant, les RMR moyennes se situent sensiblement sous cette moyenne (environ 250 litres).

    Description

    Figure 3 L'utilisation domestique de l'eau des réseaux d'adduction municipaux est la plus forte dans les zones d'influence métropolitaine modérées

    Figure 3
    L'utilisation domestique de l'eau des réseaux d'adduction municipaux est la plus forte dans les zones d'influence métropolitaine modérées

    Des dix provinces, en 2004, le Manitoba enregistrait le plus faible niveau quotidien d'utilisation domestique, de l'ordre de 219 litres par habitant, tandis que Terre-Neuve-et-Labrador affichait l'utilisation quotidienne la plus forte avec 501 litres par habitant. (Environnement Canada, 2007a). Les schémas provinciaux le long du gradient urbain-rural tendaient à être semblables au schéma national (données non indiquées), mais dans certaines provinces, le nombre d'observations par type de région n'est pas suffisamment important pour fournir un échantillon solide au niveau infraprovincial.

    Les sources d'eau pour l'utilisation domestique sont habituellement l'approvisionnement municipal, les puits privés et l'eau de surface. L'alimentation en eau par la municipalité est certes la source prévalente dans tous les types de région, mais il reste néanmoins d'importantes différences entre les résidents des municipalités rurales et urbaines. Dans les régions rurales, environ un tiers des ménages comptaient sur l'eau d'un puits privé en 2006 (figure 4). Les ménages ruraux ne peuvent pas toujours avoir accès au réseau d'adduction d'eau municipal et doivent creuser leur propre puits ou trouver d'autres sources d'eau. Par comparaison, tout juste plus de 14 % des ménages dans les AR obtiennent leur eau d'un puits privé, et moins de 4 % des ménages des RMR y ont recours. Cependant, deux tiers des ménages ruraux obtiennent leur eau d'un réseau municipal, ce qui fait des réseaux municipaux la principale source d'eau potable au Canada.

    Description

    Figure 4 Un tiers des ménages ruraux obtiennent leur eau d'un puits privé

    Figure 4
    Un tiers des ménages ruraux obtiennent leur eau d'un puits privé


    Explication des différences de consommation

    On pourrait formuler diverses hypothèses pour expliquer les déterminants de la consommation d'eau domestique présentés à la section précédente (pour une révision, voir Arbués et coll., 2003 et Dalhuisen et coll., 2003). La documentation existante a signalé en particulier deux ensembles de facteurs explicatifs : les caractéristiques liées à l'emplacement et les stimulants économiques. Les municipalités rurales sont caractérisées par une faible densité de la population qui peut présenter davantage de possibilités d'utilisation de l'eau à des fins domestiques (Troy et Randolph, 2006). Les propriétés rurales sont habituellement plus grandes que les propriétés urbaines, et l'arrosage de la pelouse et du jardin pour nourrir les plantes vertes est habituellement une commodité qui consomme de l'eau dans cet environnement. On s'attendrait donc que l'accroissement de la ruralité s'accompagne d'une plus forte utilisation d'eau.

    Pour ce qui est des stimulants économiques, Dandy et coll. (1997), Dalhuisen et coll.(2003) et Reynaud et coll. (2005) présentent des données probantes sur la réaction de la consommation au prix de l'eau. Dans le contexte canadien, on a laissé entendre que les utilisateurs paient trop peu pour l'eau. Comme l'a fait valoir Environnement Canada (2001), un des facteurs clés qui détermine la forte utilisation d'eau est l'absence de signaux de prix appropriés. Environnement Canada (2007a) indique qu'en 2004, environ 63 % des Canadiens reliés à un système d'adduction d'eau municipal étaient équipés d'un compteur. (Le chiffre est de 70 % pour l'échantillon utilisé dans notre analyse.) Pour l'échantillon de municipalités utilisé dans notre analyse, la proportion de la population rurale équipée d'un compteur d'eau est inférieure à 60 % (figure 5). Il peut s'agir d'un facteur important pour expliquer la plus grande utilisation d'eau dans les régions rurales par rapport à la moyenne, et ce résultat est cohérent avec la documentation existante.

    Description

    Figure 5 Dans les régions rurales et les petites villes, moins de 60 % de la population desservie par le réseau d'adduction municipal est équipée de compteurs

    Figure 5
    Dans les régions rurales et les petites villes, moins de 60 % de la population desservie par le réseau d'adduction municipal est équipée de compteurs

    Qui plus est, les politiques en matière de compteur d'eau diffèrent d'une province à l'autre. Relevons plus particulièrement que moins de 8 % des utilisateurs d'eau municipale de Terre-Neuve-et-Labrador, de l'Île-du-Prince-Édouard et du Yukon sont équipés d'un compteur. En outre, 16 % des utilisateurs d'eau municipale du Québec en sont équipés, et 30 % des utilisateurs d'eau municipale de la Colombie-Britannique en ont un également (Environnement Canada, 2007a). Le taux d'installation de compteurs d'eau varie certes fortement d'une municipalité à l'autre au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique, mais les trois plus grandes villes du Canada sont en grande partie le reflet de la situation dans leurs provinces respectives. La proportion de ménages de la RMR de Montréal équipés d'un compteur est la même que celle des autres résidents dans tout le Québec (environ 16 %). Dans la RMR de Toronto, quelque 98 % des ménages sont équipés de compteurs, tandis que le chiffre est de 92 % pour l'ensemble de l'Ontario. Par ailleurs, environ 15 % des ménages de la RMR de Vancouver sont équipés d'un compteur, comparativement à 30 % de l'ensemble de la Colombie-Britannique, où d'autres grandes municipalités enregistrent une forte proportion de ménages équipés de compteurs1.

    Pour évaluer la mesure dans laquelle des facteurs liés à l'emplacement et des facteurs économiques déterminent l'utilisation d'eau à des fins domestiques par habitant au niveau municipal, nous avons appliqué un modèle de régression (encadré 3). Les facteurs liés à l'emplacement comprennent la densité de la population municipale en 2001 (habitants au kilomètre carré) et le type de région (encadré 2). L'effet exercé par les stimulants économiques est saisi par trois variables nominales qui indiquent l'ampleur de la mesure de la consommation par les municipalités : « compteurs nombreux » indique que plus de 90 % de la population est équipée un compteur, « peu de compteurs » indique que moins de 10 % de la population dépendant de l'alimentation en eau par la municipalité disposent d'un compteur et « quelques compteurs » couvre la fourchette entre ces deux catégories. Nous avons pris la catégorie « peu de compteurs » comme groupe témoin et nous l'avons par conséquent écartée du modèle. L'annexe tableau A.3 contient des statistiques descriptives et l'annexe tableau A.4 présente les résultats des modèles de régression.

    L'ensemble de données utilisées pour notre analyse comprend un total de 963 municipalités pour lesquelles les indicateurs utilisés dans le présent modèle étaient disponibles. Deux autres spécifications du modèle ont été utilisées. La première ne comprenait que la densité de la population comme variable d'emplacement, alors que la seconde comprenait l'indicateur régional également. Les deux spécifications ont également été estimées au moyen d'un sous-échantillon de 865 observations dont étaient exclues les observations aberrantes comportant des valeurs extrêmes de consommation d'eau. La relation estimative qui excluait les valeurs les plus élevées et les plus faibles testait si les résultats étaient sensibles à quelques rares municipalités dont l'utilisation d'eau était soit considérablement supérieure, soit considérablement inférieure à la moyenne.

    Les résultats de la régression donnent à penser que l'utilisation moyenne d'eau à des fins domestiques est en général davantage influencée par les stimulants économiques, mesurés par le degré de mesure effectuée par la municipalité, que par les facteurs liés à l'emplacement2. Lorsque l'on tient compte des caractéristiques liées à l'emplacement de la municipalité, les municipalités équipées d'un grand nombre de compteurs d'eau sont associées à une utilisation d'eau moyenne quotidienne qui est d'environ 170 litres inférieure à celle d'une municipalité semblable comptant peu de compteurs d'eau (pour le sous-échantillon dont les valeurs aberrantes ont été omises), ou inférieure d'environ 200 litres lorsque l'on utilise l'échantillon entier. Le passage de « peu de compteurs » à « quelques compteurs » est associé à une utilisation d'eau à des fins domestiques moyenne plus faible d'environ 70 litres par personne et par jour, soit environ 20 % de l'utilisation d'eau moyenne de 2004.

    Comme nous l'avons mentionné précédemment, la documentation existante et la théorie économique donnent à penser que plus le prix de l'eau est élevé, moins un ménage en utilisera. Il n'est donc pas surprenant que la présence d'un compteur tende à réduire l'utilisation de l'eau à des fins domestiques.

    Comme il fallait s'y attendre, la densité de la population est également rattachée de façon statistiquement significative aux niveaux d'utilisation de l'eau. Pour chaque augmentation de 100 habitants au kilomètre carré, l'utilisation d'eau baisse d'environ 50 à 90 litres (selon la spécification). Par contraste, les caractéristiques liées à l'emplacement de la municipalité, saisies par le type de région, semblent être faiblement associées à l'utilisation de l'eau. On ne trouve un effet statistiquement significatif que pour les ZIM modérée et faible/nulle (dans le modèle intégral et au niveau statistiquement significatif de 10 %). L'utilisation d'eau quotidienne par habitant dans ce type de région est plus élevée que dans les RMR (qui est le groupe témoin). L'ampleur de l'augmentation est d'environ 60 litres par habitant par jour.

    Pour réitérer, étant donné que la documentation existante montre qu'il y a de fortes possibilités d'utilisation d'eau à des fins domestiques dans les propriétés rurales, ces résultats seraient attendus.

    Pour résumer ce point, les résultats indiquent que la consommation domestique quotidienne moyenne d'eau est plus faible dans les municipalités qui sont équipées de compteurs d'eau — c'est-à-dire que les stimulants économiques influent sur les décisions en matière de consommation. La densité de la population de la localité est également associée au niveau d'utilisation d'eau. Par contraste, le type de région comporte une association plus limitée avec l'utilisation d'eau. Cependant, lorsqu'elle est importante, les résultats sont toujours cohérents avec l'attente d'une forte utilisation d'eau dans les régions rurales.

    Le traitement de l'eau comme indicateur possible des perceptions de la qualité de l'eau

    Des données probantes donnent à penser que la qualité de l'eau est une préoccupation croissante pour de nombreux Canadiens (Adamowicz et coll., 2007). Cependant, la compréhension de la relation entre les préoccupations en matière de qualité de l'eau et les décisions en matière de consommation d'eau prises par des ménages canadiens est limitée. Dans cette partie de l'analyse, nous examinons le choix que fait un ménage de traiter l'eau du robinet. Bien que cela n'aborde pas la question de la perception de la qualité de l'eau directement, les choix de consommation demeurent néanmoins un indicateur plausible, bien qu'indirect, des perceptions de la qualité de l'eau.

    Les résultats de l'Enquête sur les ménages et l'environnement (EME) de 2006 indiquent qu'entre 23 % et 31 % des ménages boivent principalement de l'eau en bouteille, selon l'emplacement (annexe tableau A.2). Dans le cas de ces ménages, l'EME de 2006 ne recueille pas d'information sur le traitement de l'eau et, par conséquent, ces ménages ne sont pas inclus dans l'analyse (voir à l'encadré 2 les définitions de traitement de l'eau). Lorsque nous excluons les ménages qui boivent principalement de l'eau en bouteille, seulement 40 % environ des ménages ruraux utilisent une forme quelconque de traitement de l'eau, comparativement à plus de 50 % de ceux des régions urbaines (figure 6). Ce chiffre comprend les ménages ruraux qui sont reliés à un réseau d'adduction d'eau municipal ainsi que ceux qui dépendent de puits privés. Les ménages ruraux qui utilisent des puits privés ne sont pas remarquablement différents des ménages ruraux qui utilisent les réseaux municipaux lorsqu'il s'agit de décider de traiter ou non l'eau potable.


    Description

    Figure 6 Dans les régions rurales, 40 % des ménages traitent l'eau potable

    Figure 6
    Dans les régions rurales, 40 % des ménages traitent l'eau potable


    Dans notre analyse, nous nous concentrons sur les facteurs liés aux choix en matière de traitement de l'eau que font les ménages qui boivent principalement l'eau du robinet ou qui boivent à la fois l'eau du robinet et de l'eau en bouteille (en l'occurrence, les ménages qui boivent principalement de l'eau en bouteille sont exclus de l'analyse). Les résultats sont fondés sur un modèle logit (encadré 3). Au moyen de quatre ensembles de variables, ce modèle montre l'association de chaque variable avec la probabilité que les ménages traitent l'eau potable. Les quatre ensembles de variables explicatives sont les suivants : 1) les variables démographiques, qui comprennent la taille de la famille et les cohortes d'âge des membres du ménage; 2) les variables socioéconomiques, qui comprennent le niveau de scolarité et le niveau de revenu; 3) le type de source d'eau; 4) les caractéristiques liées à l'emplacement des ménages, définies comme région rurale et principal type d'agglomération urbaine (encadré 2). Les statistiques descriptives de ces variables explicatives sont présentées à l'annexe tableau A.5. L'échantillon d'enquête comprend 15 504 ménages représentant environ 6,8 millions de ménages canadiens.

    Les résultats détaillés du modèle logit, y compris l'erreur-type produite par la méthode bootstrap, figurent à l'annexe tableau A.6. Ces résultats indiquent que l'emplacement joue un rôle important dans la décision du ménage de traiter l'eau potable. Les chances d'observer le traitement de l'eau sont plus élevées d'un facteur de 1,7 chez les ménages se trouvant à Toronto (comparativement au groupe témoin de RMR moyennes et petites), tandis que les ménages des régions rurales ne sont que 0,7 fois aussi susceptibles de traiter leur eau potable comparativement au groupe témoin.

    Les caractéristiques socioéconomiques du ménage jouent également un rôle important, bien que cela ne vaille que pour des catégories particulières. Les ménages dont un membre a un niveau de scolarité élevé (niveau d'un grade universitaire) et les ménages ayant un revenu élevé (précisément entre 80 000 $ et 99 999 $) sont plus susceptibles de traiter l'eau (dans les deux cas, les chances de traitement de l'eau sont plus élevées d'un facteur de 1,3).

    Les facteurs démographiques exercent un certain effet, mais leurs schémas semblent plus difficiles à interpréter. La présence d'une personne âgée de 16 à 24 ans ou la présence d'une personne âgée de 55 ans et plus augmente la probabilité que l'eau soit traitée, tandis que le nombre de personnes des autres groupes d'âge n'exerce pas d'effet significatif. Enfin, l'origine de l'eau (municipale ou privée) n'exerce pas d'effet significatif sur les choix en matière de traitement des ménages. En d'autres termes, le ménage qui dépend d'une source d'eau privée n'est pas différent pour ce qui est des décisions en matière de traitement de l'eau de ceux qui comptent sur les réseaux d'adduction d'eau municipaux.

    Les résultats du modèle permettent de prévoir la probabilité d'observer le traitement de l'eau pour des profils de ménage typique. Aux fins de cette analyse et à des fins d'étalonnage, est défini comme typique un ménage comptant trois membres, deux âgés de 45 à 54 ans et un âgé de 16 à 24 ans, un diplôme d'études secondaires (mais non postsecondaires) comme niveau de scolarité le plus élevé d'un membre quelconque du ménage, un revenu du ménage moyen de 50 000 $ à 59 999 $, utilisant l'eau municipale et ne buvant que l'eau du robinet. La figure 7 montre la probabilité prédite de traitement de l'eau pour ce ménage canadien typiquequi réside à des endroits différents (voir l'annexe tableau A.7 pour plus de détails).

    L'emplacement géographique de ce ménage typique exerçait une forte influence sur la probabilité de traiter l'eau. Un ménage présentant ce profil typique qui était situé dans la grande RMR de Vancouver et de Toronto, avait environ 55 % de probabilité de traiter l'eau (figure 7). Montréal est une exception remarquable du gradient urbain-rural —la probabilité que l'eau soit traitée y était inférieure à 30 %, ce qui suivait le schéma global du Québec indiquant une faible probabilité de traitement de l'eau du robinet (Statistique Canada, 2007). Il convient de noter le fort gradient urbain-rural de la faible probabilité de traitement de l'eau lorsque l'on compare les RMR aux AR et les AR aux régions rurales.

    Description

    Figure 7 Pour un ménage typique, il y a un fort gradient urbain-rural de la probabilité que les ménages traitent l'eau potable

    Figure 7
    Pour un ménage typique, il y a un fort gradient urbain-rural de la probabilité que les ménages traitent l'eau potable

    Les probabilités prédites de ce ménage typique sont utilisées comme indice de référence pour d'autres types de profil de ménage. Quatre profils de ménage supplémentaires sont plus particulièrement décrits. Dans ces profils, on insiste sur les différences que présentent les ménages dans les variables du modèle logit qui étaient statistiquement significatives. Les détails sur la spécification de chaque profil et la probabilité prédite qui en résulte selon la région de résidence figurent à l'annexe tableau A.7.

    Le schéma des probabilités prédites pour ces quatre profils de ménage suit celui qui a été observé pour le cas témoin — il y a un gradient urbain-rural net pour chaque profil. (Dans ces cas encore, Montréal fait exception, suivant la plus faible probabilité des ménages du Québec de traiter l'eau du robinet.) Lorsque les autres caractéristiques du ménage sont les mêmes, les ménages ruraux étaient moins susceptibles de traiter l'eau que les ménages urbains. Comparativement au ménage typique, le ménage célibataire (cas 2) ne compte qu'un seul membre du ménage, qui a fait des études postsecondaires partielles, gagne entre 30 000 $ et 39 999 $ par an et obtient l'eau potable d'une source privée. Lorsque ce ménage se trouve à Toronto, la probabilité qu'il traite l'eau est de 54 %, tandis que lorsque le même genre de ménage est situé dans une région rurale, la probabilité qu'il traite l'eau est de 33 % (annexe tableau A.7). Le ménage composé de personnes âgées (cas 3) insiste sur la variable « âge » du ménage ayant un revenu du ménage supérieur à la moyenne. Dans ce cas encore, la probabilité que l'eau soit traitée est plus forte dans les régions urbaines de Toronto et de Vancouver que dans les régions rurales. Cette tendance se manifeste également dans deux autres cas : le ménage d'âge mixte ayant une scolarité élevée (cas 4), qui tient compte d'un niveau de scolarité élevé du ménage; et le jeune ménage professionnel (cas 5), qui insiste sur l'effet du revenu élevé.

    Les différences de la probabilité prédite du traitement de l'eau entre le ménage typique et d'autres profils de ménage sont décrites de façon plus détaillée à la figure 8. Ce graphique démontre le rôle que jouent d'autres variables, outre l'emplacement géographique, pour déterminer la probabilité de traitement de l'eau. Ainsi, comparativement au ménage typique, le ménage célibataire a une probabilité inférieure de 1,8 à 2,3 points de pourcentage de traiter l'eau dans chaque région. Dans chaque cas, la différence des probabilités estimées (comparativement au ménage typique) est cohérente dans toutes les régions géographiques. Une différence constante comparativement au cas typique signifie que chaque cas présente un gradient urbain-rural qui est tout aussi fort que le gradient du cas typique (figure 7).

    Un ménage présentant le profil de la famille mixte avec un niveau de scolarité élevé (cas 4) a une probabilité supérieure de 13 à 14 points de pourcentage de traiter l'eau potable. De ce fait, les différences des caractéristiques démographiques et socioéconomiques des ménages exercent un effet important et significatif sur la probabilité que l'eau soit traitée.

    Il est important de constater que la différence de la proportion de ménages qui traitent l'eau potable est nulle le long du gradient urbain-rural (figure 8). Cela signifie que, pour un quelconque cas donné, le pourcentage de ménages qui traitent l'eau potable présente le même gradient urbain-rural fort que le cas 1 (le gradient est essentiellement le même parce que la différence avec le cas 1 est essentiellement la même).

    Description

    Figure 8 Chaque profil des ménages sélectionnés présente le même gradient urbain-rural fort que le ménage typique

    Figure 8
    Chaque profil des ménages sélectionnés présente le même gradient urbain-rural fort que le ménage typique

    Conclusions

    Dans le présent bulletin, nous nous concentrons sur l'effet de la « ruralité » pour déterminer la quantité d'eau utilisée, au niveau municipal, et sur la perception de la qualité de l'eau des ménages, mesurée par les choix en matière de traitement de l'eau des ménages. Les données de base présentées dans le présent bulletin indiquent qu'en moyenne la quantité d'eau utilisée à des fins domestiques est plus élevée dans les municipalités rurales que dans les municipalités urbaines, mais que les ménages ruraux qui boivent l'eau du robinet sont moins susceptibles de traiter l'eau que les ménages urbains. Les ménages urbains dépendent également davantage des réseaux d'adduction d'eau municipaux que les ménages ruraux. Bien que les réseaux d'adduction d'eau municipaux soient la principale source d'eau de la majorité des ménages ruraux, les puits privés demeurent néanmoins une source d'eau importante également.

    Les résultats de cette analyse donnent à penser que les stimulants économiques sont plus pertinents que les caractéristiques liées à l'emplacement pour déterminer l'utilisation moyenne d'eau. Les régions ayant une forte proportion de compteurs d'eau utilisent moins d'eau que les régions équipées d'une moindre proportion de compteurs d'eau. Les effets de la densité de la population et du type de région sont moins évidents, bien qu'ils soient dans une certaine mesure cohérents avec l'attente que dans les régions plus rurales l'utilisation d'eau soit plus élevée que celle des citadins, parce qu'on a tendance à y avoir des jardins plus grands devant être arrosés l'été.

    Par contraste, les caractéristiques liées à l'emplacement sont des déterminants significatifs du choix de traiter l'eau du robinet pour la consommation domestique, tandis que la source d'eau (municipale ou privée) ne l'est pas. L'effet de l'emplacement sur les choix en matière de traitement demeure fort, même lorsque l'on tient compte des caractéristiques socioéconomiques du ménage. Cependant, certaines caractéristiques socioéconomiques influent également fortement sur la probabilité qu'un ménage traite l'eau.

    Les ménages ruraux semblent faire davantage confiance à la qualité de leur alimentation en eau, comparativement à leurs homologues urbains. Près de 60 % des ménages ruraux ne traitent pas l'eau, tandis que moins de 50 % des ménages des RMR ne traitent pas l'eau. Enfin, le type d'eau consommée (principalement l'eau du robinet ou une combinaison d'eau du robinet et d'eau en bouteille) ne semble pas être un facteur qui intervient dans la décision de la traiter.

    Ceci comporte plusieurs incidences pour les stratégies municipales en matière d'eau. Premièrement, les résultats donnent à penser que les stimulants économiques peuvent jouer un rôle important pour la gestion de l'eau municipale. L'introduction de compteurs d'eau ne peut certes pas être considérée comme un substitut pour les politiques d'infrastructure, mais ceci pourrait demeurer une mesure importante pour contenir la quantité d'eau utilisée.

    Deuxièmement, si l'on admet que le choix en matière de traitement de l'eau rend compte de la perception de la qualité, les sources d'eau municipales ne sont pas perçues comme étant de meilleure qualité que les sources privées. Les caractéristiques des ménages, notamment des niveaux de scolarité et de revenu élevés, expliquent en partie pourquoi l'on choisit de traiter l'eau, mais il semble y avoir un facteur propre à l'emplacement qui devrait être examiné de plus près. Sauf à Montréal, qui constitue une exception remarquable, les ménages urbains sont plus sensibles aux questions de qualité de l'eau, comme le montre la décision de traiter l'eau du robinet pour la consommation domestique.

    Annexe tableau A.1 Population et collectivités comprises dans l'Enquête  sur l'utilisation de l'eau potable et les eaux usées des municipalités

    Annexe tableau A.1
    Population et collectivités comprises dans l'Enquête sur l'utilisation de l'eau potable et les eaux usées des municipalités


    Annexe tableau A.2 Principal type d'eau potable consommé par les ménages, Canada, 2006

    Annexe tableau A.2
    Principal type d'eau potable consommé par les ménages, Canada, 2006


    Annexe tableau A.3 Statistiques descriptives : Facteurs associés à l'utilisation  domestique d'eau des réseaux d'adduction d'eau municipaux, Canada, 2004

    Annexe tableau A.3
    Statistiques descriptives : Facteurs associés à l'utilisation domestique d'eau des réseaux d'adduction d'eau municipaux, Canada, 2004


    Annexe tableau A.4 Résultats de l'analyse par régression :  Variables de la régression des facteurs associés à l'utilisation domestique d'eau  dans tous les systèmes d'adduction municipaux

    Annexe tableau A.4
    Résultats de l'analyse par régression : Variables de la régression des facteurs associés à l'utilisation domestique d'eau dans tous les systèmes d'adduction municipaux


    Annexe tableau A.5  Statistiques descriptives : Variables de  la régression logistique des facteurs associés aux ménages qui traitent l'eau  potable

    Annexe tableau A.5
    Statistiques descriptives : Variables de la régression logistique des facteurs associés aux ménages qui traitent l'eau potable


    Annexe tableau A.6  Résultats  de la régression logistique : Variables de la régression logistique des  facteurs associés aux ménages qui traitent l'eau potable

    Annexe tableau A.6
    Résultats de la régression logistique : Variables de la régression logistique des facteurs associés aux ménages qui traitent l'eau potable


    Annexe tableau A.7 Pourcentage prévu de ménages qui traitent l'eau potable, indiquant les résultats pour les ménages de cas sélectionnés

    Annexe tableau A.7
    Pourcentage prévu de ménages qui traitent l'eau potable, indiquant les résultats pour les ménages de cas sélectionnés 


    Encadré 3 Méthodologie

    Nous avons utilisé un modèle de régression linéaire standard pour étudier les effets de l'installation de compteurs d'eau sur l'utilisation totale d'eau (voir annexe A.3 et annexe A.4). Le modèle repose sur les données de l'Enquête sur l'utilisation de l'eau potable et les eaux usées des municipalités (EEPEUM) de 2004. La variable dépendante est la consommation domestique quotidienne moyenne. Les variables explicatives comprennent les variables compteurs et emplacement. L'utilisation de compteurs est mesurée par trois variables nominales : nombreux compteurs, quelques compteurs, peu de compteurs. La catégorie « peu de compteurs » a été utilisée comme groupe témoin et a de ce fait été écartée du modèle. Les résultats ont été présentés par rapport à ce groupe témoin. Les variables « emplacement » comprennent la densité de la population, la RMR, AR, ZIM forte, ZIM modérée et ZIM faible/nulle. En tant que groupe témoin, « RMR » a été écarté du modèle, et les résultats ont été présentés par rapport à ce groupe témoin. Toutes les variables étaient des variables nominales, sauf la densité de la population (voir les définitions dans l'encadré 2).

    Nous avons utilisé deux spécifications de rechange. Dans la première spécification, la consommation domestique quotidienne moyenne est déterminée par les variables « compteurs » et « densité de la population » uniquement. Dans la deuxième spécification, nous ajoutons également les variables nominales régionales. Chaque spécification a été estimée au moyen de deux échantillons. Le premier était l'échantillon entier de 963 observations, pour lesquelles des données étaient disponibles, et la seconde était un échantillon « dans lequel les valeurs aberrantes étaient omises » qui excluait les 5 % supérieur et inférieur des observations. Nous avons eu recours à une coupure radicale (en supprimant les tranches inférieure et supérieure de 5 % des observations) pour évaluer la sensibilité des résultats à une utilisation inhabituellement forte ou faible par habitant dans l'ensemble de données de l'EEPEUM de 2004.

    Il convient de noter que l'analyse effectuée avec l'EEPEUM de 2004 a également été répétée avec les données d'enquête de la Base de données sur l'utilisation de l'eau par les municipalités (MUD) pour 1998 et 2001, pour les municipalités pour lesquelles les mêmes données étaient disponibles. Les résultats pour ces années antérieures sont semblables à ceux obtenus pour 2004, la principale différence étant que les facteurs liés à l'emplacement (et particulièrement la densité de la population) étaient même moins importants pour expliquer les niveaux d'utilisation de l'eau lorsque les données de 1998 ou de 2001 sont utilisées. Ces différences peuvent s'expliquer en partie par l'inclusion de certaines collectivités rurales dans la base de données de 2004 et par un échantillon utilisable de 2004 affichant une densité de population moyenne moins élevée. Les résultats pour les estimations de la MUD de 1998 et la MUD de 2001 sont disponibles des auteurs sur demande.

    Nous avons utilisé un modèle de régression logistique pour expliquer la décision du ménage de traiter l'eau potable. La variable dépendante de ce modèle est le choix dichotomique de « traiter/ne pas traiter » l'eau potable, codée 1 et 0 respectivement. Les variables explicatives incluses dans le modèle étaient la taille de la famille, les cohortes d'âge des membres du ménage, le niveau de scolarité le plus élevé d'un membre quelconque du ménage, le revenu total du ménage, le genre de système d'adduction d'eau du ménage (municipal ou privé; privé comprend les sources de surface), le type d'eau principalement bue dans le ménage, le type de municipalité (encadré 2) et les grands indicateurs urbains pour Vancouver, Toronto et Montréal. Chaque variable est classée comme variable nominale (1 pour vrai, 0 pour faux), sauf pour la taille de la famille, pour laquelle nous avons enregistré le nombre de membres de la famille dans chacun des cinq groupes d'âge.

    La nature dichotomique des choix relatifs au traitement permet d'utiliser l'analyse pour la modélisation de la variable dépendante qualitative (Long et Freese, 2001). En règle générale, cette spécification postule l'existence d'un modèle latent, qui est continu du fait de sa variable dépendante (par exemple, volonté de traiter l'eau), mais qui n'est pas observable en réalité. Le modèle pour le résultat dichotomique observable est dérivé de ce processus latent (voir Long et Freese, 2001). De ce fait, pour la régression logistique, qui est une forme de modélisation de la variable dépendante qualitative, la spécification qui en résulte est la suivante :

    Formule 1

    Ceci implique que la probabilité d'observer un résultat positif (y=1), en l'occurrence la présence de traitement de l'eau, est une fonction d'un ensemble de variables explicatives (x) défini par la fonction de distribution cumulative logistique et Λ(.). Dans cette équation, β représente les paramètres devant être estimés. Ainsi, lorsqu'on utilise une notation plus explicite pour l'ensemble de variables explicatives compris dans le modèle (démographique, socioéconomique, source et emplacement) nous pouvons écrire le modèle comme suit :

    formule 2

    Cette équation représente le modèle de régression logistique utilisé dans notre étude, qui est estimée par les méthodes de probabilité maximale et fait appel à la procédure bootstrap dans le SPSS.

    Méthode bootstrap. En règle générale, les conceptions d'échantillon pour les enquêtes de Statistique Canada sont complexes. Par conséquent, la variance d'un indicateur ne peut être estimée au moyen de formules simples. On utilise donc souvent des méthodes de rééchantillonnage pour estimer la variance. Pour les données de l'EME de 2006, nous avons utilisé les méthodes bootstrap pour estimer la variance d'une variable et pour dériver les coefficients de variation comme indicateurs de la qualité des estimations. De même, nous avons utilisé les méthodes bootstrap pour établir des inférences dans le modèle logistique. La méthode bootstrap consiste en un sous-échantillonnage de l'échantillon de départ, puis en l'estimation de la variance au moyen des résultats du sous-échantillon. Pour ce calcul, nous avons utilisé les pondérations bootstrap, engendrées par le processus d'enquête. Toutes ces estimations ont été effectuées au moyen du programme BOOTVARE_V30.SPS (voir Estimation of the Variance Using Bootstrap Weights User's Guide for the BOOTVARE_V30.SPS Program (Version 3.0), Statistique Canada, document non publié).

    Interprétation des rapports de cotes. Le rapport de cotes mesure l'effet d'un changement d'unité de la variable explicative sur les probabilités d'observer un résultat positif (le traitement de l'eau, dans notre cas). Le rapport de cotes est calculé comme suit : OR = e ßk, où e est la base du logarithme naturel et βk est le coefficient estimé pour la variable kth. L'exposant du coefficient est interprété comme suit : pour un changement d'unité de xk, les probabilités d'observer un résultat positif (traitement) devraient changer d'un facteur de « exp(ßk) », si toutes les autres variables restent constantes. Un rapport de cotes de 1 indique que la variable explicative n'exerce aucun effet en matière de traitement. Dans le cas des variables nominales, le rapport de cotes indique le changement des probabilités comparativement à la catégorie omise. Ainsi, un revenu de ménage de 80 000 $ à 90 000 $ augmente les probabilités de traitement de l'eau d'un facteur de 1,28, comparativement aux ménages ayant un revenu inférieur à 20 000 $ (annexe tableau A.6).

    Probabilités prédites. En règle générale, l'information fournie par le coefficient de logit sur la relation entre les variables explicatives et les résultats est limitée au signe et à la signification statistique. Une interprétation plus significative de la relation provient du calcul des probabilités prédites (Long et Freese, 2001). La probabilité prédite est la probabilité calculée au moyen du coefficient estimé par le modèle pour toute valeur particulière des variables explicatives. Elle est calculée comme suit :

    formule 3

    dans laquelle les coefficients β-hat sont ceux qui sont estimés au moyen du modèle logit et la valeur des variables explicatives  (Demo, SocioEco, Source et Loc) définit un profil de ménage spécifique.

    Notes

    1. Il convient de noter que chaque RMR et AR compte habituellement de nombreuses municipalités à l'intérieur de ses frontières (encadré 2) et que bon nombre de ces municipalités disposent de leur propre service d'eau. En 2001, il y avait 50 subdivisions de recensement (c.-à-d. des villes et des municipalités constituées) dans la RMR de Montréal, 17 dans la RMR de Toronto et 18 dans la RMR de Vancouver.
    2.  Reynaud et coll. (2005) dans une analyse de 899 municipalités, rassemblant des données de 1993, 1995 et 1998 de la base de données de la MUD, ont déterminé que la variation estimative de la quantité d'eau consommée en réaction à un prix différent est quelque peu surestimée si l'on ne tient pas d'abord compte que la décision d'introduire une structure d'établissement du prix de l'eau est influencée par les caractéristiques de la municipalité. Ainsi, nos résultats risquent d'exagérer (quelque peu) le niveau estimatif inférieur de la consommation d'eau par suite de la présence de compteurs d'eau.
    Date de modification :