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Les absences du travail en 2010

Sharanjit Uppal

Il existe plusieurs genres d'absences. Certaines absences, telles que les vacances annuelles, sont généralement considérées comme étant bénéfiques, tant pour l'organisation que pour l'employé. Puisqu'elles sont habituellement prévues, leur incidence sur l'organisation peut être absorbée assez facilement; on peut dire la même chose des jours fériés. D'autres absences, comme celles attribuables à la maladie et aux obligations familiales, sont généralement inévitables, tout comme celles causées par le mauvais temps.

L'« absentéisme », un terme utilisé pour décrire les absences évitables, habituelles ou imprévues, constitue une source d'irritation pour les employeurs et les collègues de travail. Ces absences perturbent le calendrier de travail et la production, et entraînent des coûts pour l'organisation et l'économie dans son ensemble. Bien que l'absentéisme soit généralement considéré comme un problème, il n'est pas facile à quantifier. La ligne de démarcation entre les absences évitables et inévitables est difficile à tracer, et l'absentéisme est souvent déguisé en absence légitime. L'Enquête sur la population active (EPA) permet de quantifier le temps perdu pour des raisons personnelles, à savoir la maladie ou l'incapacité, et les obligations personnelles ou familiales. Mais au sein de ces catégories, il est impossible de déterminer si une absence est évitable ou imprévue. Toutefois, on peut analyser les données de l'EPA sur les absences pour motifs personnels afin de déterminer les comportements ou les tendances qui montrent l'incidence de l'absentéisme (voir Qualité des données, concepts et méthodologie — Source des données).

Tendances récentes : de 2000 à 2010

Durant la première moitié de la décennie, la fréquence et le nombre de jours perdus pour des raisons personnelles (maladie ou incapacité, et obligations personnelles ou familiales) ont connu une tendance à la hausse. Durant la deuxième moitié de la décennie, les taux sont demeurés stables ou ils ont légèrement diminué. Par conséquent, les taux d'absence étaient sensiblement plus élevés en 2010 qu'ils ne l'étaient en 2000.

Au cours d'une semaine moyenne en 2000, si l'on exclut les femmes en congé de maternité 1 , 6,3 % de l'ensemble des employés à temps plein occupant un seul emploi étaient absents du travail toute la semaine ou une partie de celle-ci pour des raisons personnelles. En 2010, ce chiffre a atteint 8,0 % (879 000) (tableau 6-1). Le temps total de travail perdu a également augmenté, passant de 3,2 % de la semaine de travail prévue en 2000 à 3,6 % en 2010, ce qui était légèrement en baisse par rapport à 2009. Extrapolé sur l'ensemble de l'année, le temps de travail perdu pour des raisons personnelles est passé d'un équivalent de 8,0 jours par travailleur en 2000 à 9,1 jours en 2010.

Variations des taux d'absence en 2010

L'absence attribuable aux raisons personnelles varie parmi les divers groupes de travailleurs. Plusieurs facteurs jouent un rôle, principalement les conditions de travail (l'environnement physique, le niveau de stress de l'emploi, les relations employeur-employé, les dispositions en matière de convention collective et les horaires de travail); l'existence de structures communautaires adéquates et abordables telles que les garderies et le transport en commun; les circonstances familiales, particulièrement la présence d'enfants d'âge préscolaire et d'autres membres de famille à charge; et la santé physique du travailleur, un facteur étroitement lié à l'âge. Il n'est pas facile de quantifier l'incidence de ces facteurs et d'autres facteurs importants, car bon nombre d'entre eux ne sont pas pris en compte dans l'EPA. Cependant, l'examen des absences personnelles en 2010 selon certaines caractéristiques démographiques, la profession et l'industrie, et d'autres attributs tels que l'adhésion syndicale et la situation d'emploi permet d'en savoir davantage.

Différences démographiques

En 2010, en excluant les femmes en congé de maternité et les hommes en congé parental, environ 8,0 % des employés à temps plein se sont absentés de leur travail chaque semaine pour des raisons personnelles : 5,7 % en raison d'une maladie ou d'une incapacité et 2,3 % en raison d'obligations personnelles ou familiales (tableau 6-1). Par conséquent, les employés à temps plein ont perdu 3,6 % de leur temps de travail chaque semaine.

En moyenne, chaque employé à temps plein a perdu 9,1 jours en 2010 pour des raisons personnelles (7,4 jours en raison d'une maladie ou d'une incapacité et 1,7 jours en raison d'obligations personnelles ou familiales). Au total, les employés à temps plein ont ainsi perdu environ 100 millions de journées de travail. Les hommes ont perdu moins de jours que les femmes, soit 7,6 (6,2 en raison d'une maladie ou d'une incapacité et 1,4 en raison d'obligations personnelles ou familiales), contre 11,0 (8,9 et 2,1).

La présence d'enfants d'âge préscolaire a un effet important sur les absences du travail pour des obligations personnelles ou familiales. En 2010, les employés à temps plein dont la famille comptait au moins un enfant d'âge préscolaire ont perdu en moyenne 3,1 jours de travail, contre 1,4 jour dans le cas de ceux dont la famille ne comptait pas d'enfant (tableau 1-3).

Le nombre de jours de travail perdus pour cause de maladie ou d'incapacité tend à augmenter avec l'âge, passant d'une moyenne de 4,7 jours chez les jeunes (de 15 à 19 ans) à 11,2 jours pour les employés à temps plein de 55 à 64 ans (tableau 1-1).

Industrie et secteur

Les taux d'absence du travail varient selon le secteur (public ou privé) et l'industrie, la différence provenant essentiellement des absences attribuables à une maladie ou à une incapacité (tableau 2-1). Parmi les facteurs qui contribuent à ces variations figurent la nature et les exigences de l'emploi, la répartition des hommes et des femmes dans la main-d'oeuvre, et le taux de syndicalisation — ce dernier étant un facteur déterminant de la présence de congés de maladie ou de congés pour obligations familiales payés.

Les employés à temps plein du secteur public (plus susceptibles d'être syndiqués ou d'être des femmes) ont perdu plus de temps de travail pour des raisons personnelles (11,8 jours) en 2010 que leurs homologues du secteur privé (8,2 jours).

Au niveau des principales branches d'activité (à deux chiffres), les employés ayant perdu le plus de jours de travail étaient ceux des services de soins de santé et d'assistance sociale (13,4 jours), de l'administration publique (11,8) et des transports et de l'entreposage (10,8).

Les moyennes les plus basses ont été enregistrées par les travailleurs à temps plein des services professionnels, scientifiques et techniques (5,4 jours), des industries primaires (7,0 jours) et de la construction (7,3 jours).

Profession

Les facteurs liés aux taux d'absence par profession sont semblables à ceux liés à l'industrie (tableau 3-1). Encore une fois, comme dans la répartition par branche principale des industries, les différences découlent principalement du temps perdu pour cause de maladie ou d'incapacité.

Les employés à temps plein ayant enregistré le plus de jours de travail perdus en 2010 étaient ceux des professions de la santé (13,9) et des professions propres au secteur de la production (11,1). Par contre, les travailleurs dans les postes de gestion (5,8), dans le domaine des sciences naturelles et appliquées (6,5) et dans celui de la culture et des loisirs (6,7) ont affiché le moins de jours de travail perdus.

Adhésion syndicale, situation d'emploi, taille du lieu de travail et durée d'occupation de l'emploi

Les travailleurs à temps plein syndiqués ou adhérents à une convention collective ont perdu plus de jours de travail en moyenne en 2010 pour des raisons personnelles que leurs homologues non syndiqués (12,9 contre 7,3) (tableau 1-6).

Les travailleurs ayant un emploi permanent (et donc plus susceptibles d'être syndiqués) ont perdu plus de jours de travail (9,3) que ceux dont l'emploi n'était pas permanent (6,7).

Le nombre de jours perdus avait tendance à augmenter avec la taille du lieu de travail, passant de 7,3 dans les lieux de travail comptant moins de 20 employés (entreprises plus susceptibles d'avoir un faible taux de syndicalisation) à 11,1 dans les lieux de travail de plus de 500 employés (qui sont susceptibles d'avoir un taux de syndicalisation élevé (tableau 1-4)).

Le nombre de jours perdus avait aussi tendance à augmenter avec la durée d'occupation de l'emploi, presque toutes les différences découlant du temps perdu pour cause de maladie ou d'incapacité (tableau 1-5). Ce nombre était de 6,2 jours chez les employés ayant occupé leur emploi pendant un an ou moins tandis qu'il était de 11,3 jours chez ceux ayant occupé leur emploi pendant plus de 14 ans (ce dernier groupe étant également susceptible d'être plus âgé).

Province et région métropolitaine de recensement

Les niveaux d'absence du travail variaient selon la région géographique (tableau 1-7), la plus grande partie des écarts découlant encore une fois du temps perdu pour cause de maladie ou d'incapacité.

Les employés à temps plein à Terre-Neuve-et-Labrador (11,0) ont perdu le plus de jours de travail en 2010, suivis de ceux du Nouveau-Brunswick, du Québec et du Manitoba (10,4 chacun). Ceux de l'Alberta (8,1) et de l'Ontario (8,2) en ont perdu le moins.

Dans les régions métropolitaines de recensement, les travailleurs à temps plein de Gatineau (12,9), de Thunder Bay (11,5) et de Sherbrooke (11,4) ont perdu le plus de jours de travail en moyenne (tableau 1-8). Ceux de Calgary (7,1), de Toronto (7,2) et de Saskatoon (7,7) en ont perdu le moins.