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Les bienfaits de l'activité physique pour la santé sont nombreux et bien documentés, notamment la diminution du risque de souffrir de certains problèmes de santé, comme la maladie cardiovasculaire, certains types de cancer, l'ostéoporose, le diabète, l'obésité, l'hypertension, la dépression, le stress et l'anxiété1-3. De plus, les conséquences économiques de l'inactivité physique peuvent être considérables : on estime qu'en 2001, elles se chiffraient à 5,3 milliards de dollars, soit 2,6 % du coût total des services de santé au Canada4. Malgré cela, près de la moitié (48 %) des Canadiens de 12 ans et plus, soit 12,7 millions de personnes, ont été classés comme étant inactifs durant leurs loisirs en 2005, ce qui se traduit par moins d'une demi-heure de marche par jour. En outre, 25 % d'entre eux (c.-à-d. 6,6 millions de personnes) ont déclaré passer habituellement presque toute la journée assis. Qui plus est, au cours d'une semaine typique, 41 % des Canadiens (10,8 millions de personnes) ont consacré moins d'une heure par semaine à la marche, pour se rendre au travail ou à l'école ou encore pour faire des courses.

L'activité physique : combien en faire?
La moitié des Canadiens sont au moins modérément actifs
Les hommes et les jeunes sont plus actifs
Revenu, immigrants, ethnicité
Genre et fréquence des activités
Santé, poids et stress : les actifs s'en tirent mieux
Et en dehors des loisirs…
Variations régionales
Les habitants des grandes villes sont moins actifs
L'activité physique est à la hausse

L'activité physique : combien en faire?

Quelle est la quantité minimale souhaitable d'activité physique? Quel doit en être le genre? la durée? le degré d'intensité? la fréquence?, voilà autant de questions controversées5.  Or, il y a tout lieu de penser que s'adonner à 30 minutes d'exercice d'intensité moyenne tous les jours ou presque peut être salutaire, notamment en contribuant à diminuer le risque de souffrir de maladies chroniques, et que les bienfaits pour la santé sont d'autant plus nombreux que la quantité d'exercice est grande, surtout lorsqu'on s'y adonne avec vigueur1. Des recommandations formulées récemment suggèrent qu'il faut 60 minutes d'exercice d'intensité moyenne par jour pour prévenir le gain de poids2,5.

La moitié des Canadiens sont au moins modérément actifs

Pour les besoins de la présente étude, les personnes interviewées aux fins de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de 2005 ont été classées comme étant actives, modérément actives ou inactives, d'après les activités auxquelles elles ont déclaré s'adonner durant leurs loisirs (voir Les données). Pour ce faire, on leur a demandé d'indiquer, pour une gamme d'activités, la fréquence, la durée et le degré d'intensité de la participation à celles-ci au cours des trois mois qui ont précédé l'enquête.  Pour chaque activité déclarée, on a calculé la dépense énergétique quotidienne moyenne, en multipliant le nombre de fois où l'activité avait été pratiquée par la durée moyenne de celle-ci par la dépense énergétique (nombre de kilocalories dépensées par kilogramme de poids corporel par heure). Puis, à partir de la somme des produits (c.-à-d. la dépense energétique quotidienne moyenne de toutes les activités), on a classé les participants dans l'une des catégories suivantes :

  • Actif(ve) – Dépense d'au moins 3 kilocalories (K/cal) par kilogramme (kg) de poids corporel par jour, par exemple, marcher une heure, ou courir 20 minutes, par jour.

  • Modérément actif(ve) – Dépense de 1,5 à moins de 3 K/cal par kg de poids corporel par jour, par exemple, marcher de 30 à 60 minutes par jour, ou participer à une séance d'exercice d'une heure trois fois par semaine.

  • Inactif(ve) – Dépense de moins de 1,5 K/cal par kg de poids corporel par jour, par exemple, marcher moins d'une demi-heure chaque jour.

À partir de ces mesures, on a considéré que 27 % des Canadiens étaient actifs pendant leurs loisirs, et un autre 25 %, modérément actifs (tableau 1). En combinant ces deux taux, on note  que tout juste un peu plus de la moitié (52 %) des personnes de 12 ans et plus ont déclaré être au moins modérément actives durant leurs loisirs en 2005.

Les hommes et les jeunes sont plus actifs

Faire de l'activité physique pendant ses moments de loisir est plus commun chez les hommes que chez les femmes. En effet, une plus forte proportion d'hommes que de femmes ont dit être au moins modérément actifs durant leurs loisirs, ce qui s'observe particulièrement chez les hommes plus jeunes (de moins de 34 ans) et plus âgés (de 65 ans et plus) (tableau 1). Dans le cas de l'un et l'autre sexe, la proportion d'actifs atteint son sommet chez les 12 à 17 ans (graphique 1). Chez les femmes, la baisse entamée par la suite se poursuit jusque chez les 25 à 34 ans, où elle se stabilise, avant de reprendre après l'âge de 65 ans. Chez les hommes, la baisse se poursuit jusque chez le groupe des 35 à 44 ans, mais demeure à ce niveau jusque chez les 65 ans et plus.

Revenu, immigrants, ethnicité

L'activité physique durant les loisirs est moins fréquente chez les personnes appartenant aux groupes inférieurs de revenu que chez celles du groupe supérieur de revenu (voir Les questions). Cette différence persiste même si l'on tient compte de l'effet d'autres caractéristiques socio-démographiques, de l'activité physique en dehors des loisirs et des limitations d'activité (données non présentées).

Indépendamment du temps écoulé depuis leur arrivée au Canada, dans l'ensemble, les immigrants étaient moins susceptibles que les Canadiens d'être au moins modérément actifs durant leurs loisirs. Cette relation demeure évidente même après correction pour tenir compte des différences dans la répartition par âge des deux groupes (données non présentées). En revanche, les taux d'activité physique modérée étaient supérieurs à la moyenne nationale chez les Autochtones vivant hors réserve et les personnes de race blanche.

Genre et fréquence des activités

En 2005, l'activité physique la plus couramment pratiquée par les Canadiens durant leurs loisirs était la marche. Une majorité d'hommes et de femmes (64 % et 76 %, respectivement) ont déclaré avoir passé des moments de loisir à faire de la marche au cours des trois mois qui ont précédé l'enquête (tableau 2). Le jardinage, les exercices à la maison, la natation, la bicyclette, le jogging, la danse et les poids et haltères faisaient également partie des principales activités récréatives des Canadiens, celles-ci ayant été mentionnées par 19 % à 47 % de la population.

En outre, parmi les personnes qui avaient participé à toutes les activités sans exception, la marche était l'activité la plus couramment pratiquée (en moyenne, 14,8 fois par mois), suivie des exercices à la maison (12,6 fois) et des poids et haltères (9,7 fois) (tableau 2). Bien qu'une part importante de personnes aient déclaré faire du jardinage (47 %), cette activité était pratiquée moins fréquemment que beaucoup d'autres (en moyenne, 6,8 fois par mois). Étant donné que ces chiffres reflètent des moyennes annuelles, il est possible que les activités et les fréquences varient selon la saison.

En moyenne, les personnes qui étaient actives durant leurs loisirs s'adonnaient à une activité physique 59 fois par mois. Quant à elles, les personnes modérément actives le faisaient 31 fois par mois et les personnes inactives, 11 fois par mois (p < 0,05). Toutefois, la fréquence moyenne ne tient compte ni de la durée ni de l'intensité des activités.

Les personnes actives ont également déclaré avoir participé à plus de genres d'activités physiques (6, en moyenne) durant leurs loisirs au cours des trois mois qui ont précédé l'enquête que les personnes modérément actives (4) ou inactives (2) (p < 0,05).

Santé, poids et stress : les actifs s'en tirent mieux

Les Canadiens physiquement actifs étaient mieux classés que leurs homologues inactifs en ce qui concerne plusieurs mesures de la santé. En effet, durant leurs loisirs, les personnes actives étaient plus susceptibles de juger leur santé excellente ou très bonne (par opposition à bonne, passable ou mauvaise) (graphique 2). De plus, ces personnes ont déclaré de plus faibles niveaux de stress que les personnes inactives, étaient moins susceptibles de se dire hypertendues et moins enclines à l'embonpoint ou à l'obésité. Les différences entre ces deux catégories de personnes se dégagent chez les hommes comme chez les femmes (données non présentées). En outre, elles persistent lorsqu'on tient compte de l'effet de certaines caractéristiques sociodémographiques, du niveau d'activité physique en dehors des loisirs et des limitations de l'activité (données non présentées).

Et en dehors des loisirs…

L'activité physique pratiquée durant les loisirs ne représente qu'une fraction de l'activité physique globale. Ainsi, à partir des énoncés suivants, on a demandé aux participants à l'enquête de décrire leurs activités quotidiennes ou  leur travail :

  • normalement assis(e) pendant la journée, sans trop marcher;

  • souvent debout ou en train de marcher pendant la journée, mais sans avoir à lever des objets;

  • doit habituellement lever ou transporter des objets légers ou souvent monter des escaliers ou des pentes;

  • doit faire du travail éreintant/porter des objets très lourds.

On a également demandé aux participants d'indiquer, pour une semaine typique s'étant déroulée au cours des trois derniers mois, combien de temps (sans compter les moments de loisir) ils avaient dépensé à circuler à pied ou à bicyclette pour se rendre au travail ou à l'école, ou encore pour faire des courses.

En 2005, 8 % des Canadiens ont déclaré être appelés à faire du travail éreintant ou à porter des objets très lourds dans leurs occupations de tous les jours. Un autre 25 % ont dit devoir habituellement lever ou souvent transporter des objets légers ou monter des escaliers ou des pentes, et 42 % ont indiqué passer considérablement de temps debout ou à marcher pendant la journée. En outre, près du quart des personnes interviewées (24 %) ont dit avoir fait au moins six heures de marche ou de bicyclette par semaine dans le but de se déplacer au cours des trois mois qui ont précédé l'interview de l'enquête.

Les personnes qui étaient actives durant leurs loisirs étaient plus susceptibles de l'être également dans d'autres contextes de la vie, comparativement aux personnes qui étaient modérément actives ou inactives durant leurs loisirs (tableau 3). Cela étant dit, 70 % des personnes classées comme étant inactives durant leurs loisirs ont fait état d'un certain niveau d'activité physique au cours d'une journée typique, et 22 % d'entre elles ont dépensé au moins six heures par semaine à marcher ou à faire de la bicyclette dans le but de se déplacer. Ces chiffres donnent à penser que certaines personnes sont peut-être suffisamment actives en dehors des heures de loisir, ou en combinaison avec celles-ci, pour en tirer des avantages sur le plan de la santé.

À l'inverse, selon l'enquête, près de deux millions de Canadiens (8 %) ont déclaré s'adonner à très peu ou pas d'activité. Autrement dit, ils étaient inactifs durant leurs loisirs, passaient habituellement la journée assis, et circulaient moins de deux heures par semaine à pied ou à bicyclette dans le but de se déplacer. Tel était le cas pour une plus forte proportion de femmes que d'hommes (8 % contre 7 %; p < 0,05), et pour davantage de personnes plus avancées en âge que plus jeunes (14 % des 65 ans et plus contre 4 % des 12 à 17 ans; p < 0,05). De nombreuses personnes ayant déclaré un faible niveau d'activité physique ont également mentionné des limitations de l'activité (46 %), lesquelles expliquent peut-être en partie leur inactivité.

Variations régionales

L'existence d'un gradient Est-Ouest selon l'activité physique durant les loisirs est manifeste au Canada. En 2005, les personnes résidant en Ontario, en Alberta, en Colombie-Britannique et au Yukon étaient plus susceptibles d'être actives ou modérément actives que l'ensemble des Canadiens (graphique 3, tableau A en annexe et tableau B en annexe). Par contre, les provinces de l'Atlantique, le Québec, le Nunavut, le Manitoba et la Saskatchewan avaient des taux d'activité physique inférieurs à la moyenne nationale. Cette tendance s'est répétée même après correction pour tenir compte des différences dans la répartition par âge de la population des provinces et des territoires (données non présentées). (Les estimations selon la région sociosanitaire sont présentées aux tableaux A à D en annexe.)

La répartition géographique selon les taux d'activité physique en dehors des loisirs prend un aspect différent. En effet, les taux se rapportant aux personnes physiquement actives durant les occupations habituelles de la vie étaient supérieurs à la moyenne nationale dans les provinces de l'Atlantique, les provinces des Prairies et en Colombie-Britannique; le Québec, le Nunavut et le Yukon, quant à eux, affichaient des taux inférieurs, tandis que l'Ontario montrait un taux comparable (tableau C en annexe).

Au Québec, les taux des déplacements à pied ou à bicyclette étaient significativement faibles; cependant, dans toutes les autres provinces et territoires, exception faite du Yukon, ils étaient plus élevés (tableau D en annexe).

Les habitants des grandes villes sont moins actifs

Les taux d'activité physique chez les personnes vivant dans les grandes régions métropolitaines de recensement (RMR) (c.-à-d. comptant plus de 2 millions d'habitants) étaient inférieurs aux moyennes obtenues pour la population totale (graphique 4). Pourtant, selon les données de l'ESCC, les habitants des grandes villes étaient moins susceptibles que les personnes vivant à l'extérieur des grands centres d'avoir de l'embonpoint ou d'être obèses15.

Étant donné qu'une part importante de la population immigrante vit dans les grandes RMR, il est possible que les faibles taux d'activité physique enregistrés dans cette population influent sur les taux globaux d'activité physique pour ces RMR. Or, un examen séparé des résultats obtenus pour les immigrants et les non-immigrants a effectivement montré que, chez les immigrants des plus grandes RMR, les taux d'activité physique durant les loisirs étaient inférieurs à la moyenne nationale, tandis que chez les non-immigrants, ils étaient supérieurs (données non présentées).

Les immigrants sont également moins susceptibles d'être physiquement actifs durant leurs occupations habituelles et de consacrer au moins six heures par semaine à la marche ou à la bicyclette afin de se déplacer (données non présentées). Toutefois, les faibles taux globaux se rapportant à ces activités dans les grandes RMR ne peuvent être imputés aux immigrants, car ils étaient faibles tant chez les immigrants que chez les non-immigrants (données non présentées).

Parmi les personnes vivant à l'intérieur d'une agglomération de recensement (AR) ou d'une RMR de plus petite taille (c.-à-d. comptant de 10 000 à moins de 2 millions d'habitants), celles étant modérément actives et celles se déplaçant à pied ou à bicyclette affichaient des taux supérieurs à la moyenne nationale. Par contre, ces personnes n'étaient ni plus ni moins susceptibles d'être actives durant leurs occupations habituelles par rapport à la moyenne nationale.

Les municipalités à l'extérieur de RMR et d'AR sont classées selon le pourcentage d'habitants qui font la navette pour se rendre sur leur lieu de travail dans le noyau urbain d'une RMR ou d'une AR. L'influence métropolitaine (ZIM) y est d'autant plus forte que ce pourcentage est élevé. Ainsi, une municipalité sera classée dans l'une de quatre catégories : zone d'influence forte, zone d'influence modérée, zone d'influence faible ou zone sans influence métropolitaine (voir Les questions).

En 2005, les taux d'activité durant les loisirs déclarés par les personnes vivant à l'extérieur de RMR et d'AR ne variaient généralement pas par rapport au taux national, sauf dans les zones d'influence modérée ou sans influence, où ils se situaient en deçà de la moyenne nationale (graphique 4). En revanche, les taux d'activité pendant les occupations habituelles étaient supérieurs à la moyenne nationale dans toutes les zones d'influence métropolitaine, à l'exception des territoires. En outre, les taux des déplacements à pied ou à bicyclette dépassaient la moyenne nationale dans les zones de faible influence ou sans influence métropolitaine et dans les territoires. Même lorsqu'on neutralise les effets de l'âge, la relation entre l'activité physique et la zone d'influence métropolitaine persiste (données non présentées).

L'activité physique est à la hausse

La comparaison des résultats de l'Enquête nationale sur la santé de la population de 1996-1997 avec ceux de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2005 montre que, dans les dix provinces, la proportion de Canadiens qui ont déclaré être au moins modérément actifs durant leurs loisirs est passée de 43 % à 52 % durant cet intervalle (données non présentées). La même situation s'observe lorsqu'on tient compte des différences dans la répartition par âge de la population entre les deux périodes. Elle est en outre évidente chez les personnes des deux sexes et dans toutes les provinces (données non présentées). Cette observation corrobore les résultats d'autres études qui ont montré une hausse des taux d'activité physique depuis 198116.

L'activité physique en dehors des loisirs a également augmenté dans les dix provinces. Par exemple, la proportion de personnes qui passent au moins six heures par semaine à faire de la marche ou de la bicyclette dans le but de se déplacer est passée de 19 % à 24 % (données non présentées). De même, la proportion de personnes qui font habituellement du travail éreintant ou soulèvent de lourdes charges est passée de 5 % à 8 %, et celle des personnes qui doivent habituellement lever ou transporter des objets légers ou monter des escaliers ou des pentes pour vaquer à leurs occupations quotidiennes est passée de 17 % à 25 % (données non présentées). En revanche, la proportion de personnes qui doivent souvent marcher ou se tenir debout pendant la journée a considérablement diminué, pour passer de 51 % à 42 % (p < 0,05 pour toutes les comparaisons). Même après correction pour tenir compte des différences dans la répartition par âge de la population entre les deux périodes, ces tendances concernant l'activité physique persistent (données non présentées).