Section 1 : Profil des adultes canadiens ayant subi des mauvais traitements durant l’enfance

par Marta Burczycka

Début de l'encadré

Faits saillants

  • Selon les résultats de l’Enquête sociale générale de 2014, le tiers (33 %) des Canadiens de 15 ans et plus ont subi une forme quelconque de mauvais traitements avant l’âge de 15 ans. Les mauvais traitements envers les enfants comprennent la violence physique et/ou sexuelle de la part d’une personne de 18 ans et plus, et le fait d’être témoin de violence commise par un parent ou un tuteur contre un autre adulte. Ainsi, 26 % des Canadiens ont dit avoir subi de la violence physique pendant l’enfance et 8 %, de la violence sexuelle.
  • Un Canadien sur dix (10 %) a déclaré avoir, avant l’âge de 15 ans, été témoin de violence commise par un parent ou un tuteur contre un autre adulte à la maison. La majorité des enfants témoins de cette forme de violence, soit 7 enfants sur 10 (70 %), ont aussi dit avoir été victimes de voies de fait et/ou d’agression sexuelle durant l’enfance. Les enfants qui ont été témoins de violence de la part d’un parent ou d’un tuteur étaient plus susceptibles d’avoir subi les formes les plus graves de violence physique.
  • La plupart (65 %) des victimes de violence physique et/ou sexuelle survenue pendant l’enfance ont déclaré avoir subi des sévices entre 1 et 6 fois, et 20 %, entre 7 et 21 fois. De plus, 1 victime sur 7 (15 %) a dit avoir subi des sévices au moins 22 fois.
  • En ce qui a trait à l’incident de violence physique le plus grave qu’elles ont subi, la majorité des victimes ont indiqué qu’un parent, ou un beau-père ou une belle-mère (61 %) en était responsable. Toutefois, la violence sexuelle subie pendant l’enfance a le plus souvent été commise par une personne ne faisant pas partie de la famille (61 %).
  • Plus de 9 victimes sur 10 (93 %) de violence physique et/ou sexuelle survenue pendant l’enfance n’ont pas signalé les sévices à la police ou aux services de protection de l’enfance avant l’âge de 15 ans. En fait, la plupart des victimes (67 %) n’en ont parlé à personne, pas même aux amis ou à la famille.
  • Deux Autochtones sur cinq (40 %) ont déclaré avoir été victimes de violence physique et/ou sexuelle pendant l’enfance, soit une proportion supérieure à celle observée chez les non-Autochtones (29 %). La violence subie pendant l’enfance était plus fréquente chez les femmes autochtones (42 %) que chez les femmes non autochtones (27 %).
  • Des antécédents de violence physique et/ou sexuelle subie pendant l’enfance étaient plus courants chez les Autochtones que chez les non-Autochtones dans l’ensemble, mais c’était seulement le cas chez les personnes de 30 ans et plus. Parmi les personnes de 15 à 29 ans, des proportions égales d’Autochtones et de non-Autochtones ont déclaré avoir été victimes de violence physique et/ou sexuelle pendant l’enfance.
  • Près de la moitié (48 %) des personnes de 15 ans et plus qui ont dit être gaies, lesbiennes ou bisexuelles ont déclaré avoir été victimes de violence physique et/ou sexuelle pendant l’enfance, comparativement à 30 % des personnes hétérosexuelles.
  • Les personnes qui ont été victimes de violence physique et/ou sexuelle étant enfants étaient plus de deux fois plus susceptibles d’avoir subi de la violence à l’âge adulte au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête (7 % par rapport à 3 % des non-victimes). Lorsqu’on tenait compte d’autres facteurs, ces personnes étaient exposées à un risque plus élevé d’être victimes de violence conjugale et de violence non conjugale plus tard dans la vie.
  • Les adultes qui ont été victimes de violence physique et/ou sexuelle durant l’enfance affichaient une plus forte prévalence de limitations mentales ou psychologiques autodéclarées comparativement aux non-victimes (10 % par rapport à 4 %), et étaient plus susceptibles de se dire en mauvaise santé physique (14 % par rapport à 9 %).
  • L’usage de drogues illicites était deux fois plus courant chez les personnes ayant déclaré avoir été victimes de violence physique et/ou sexuelle durant l’enfance (10 % par rapport à 6 % des non-victimes). De même, la consommation excessive d’alcool a plus souvent été déclarée par les personnes ayant subi des sévices durant l’enfance que les personnes qui n’en ont pas subi (28 % par rapport à 25 %).
  • Très peu de différences ont été relevées entre les personnes ayant subi de la violence physique et/ou sexuelle durant l’enfance et celles qui n’en ont pas subi en ce qui a trait à des facteurs socioéconomiques clés tels que la scolarité, l’emploi et le revenu.

Fin de l'encadré

Certains experts ont désigné la maltraitance des enfants comme un problème de santé publique à l’échelle mondiale, qui est associée à de nombreux effets indésirables à court et à long terme pour les victimes au fil de leur vie (Organisation des Nations Unies, 2006). Les effets indésirables des mauvais traitements subis pendant l’enfance sont variés et peuvent comprendre un piètre rendement scolaire, la délinquance, une mauvaise santé physique et mentale et le fait de subir d’autres incidents de victimisation à l’âge adulte (Afifi et autres, 2012; Afifi et autres, 2014; Afifi et autres, 2016; Perreault, 2016).

La mesure de la maltraitance des enfants n’est pas une tâche aisée. Les mesures fondées sur les données déclarées par la police sont limitées aux incidents qui viennent à son attention. Il se peut que le signalement à la police des crimes commis à l’endroit des enfants soit particulièrement sous-estimé, puisque les enfants ne sont peut-être pas conscients de la nature criminelle des actes qu’ils subissent, ils craignent peut-être les conséquences associées au signalement du crime à la police, et ils ne disposent peut-être pas du soutien social nécessaire pour que le signalement à la police semble une option viable (Finkelhor, 2008; Cotter et Beaupré, 2014). En revanche, d’autres sources de données peuvent être assujetties à des considérations d’ordre éthique qui limitent la mesure dans laquelle les chercheurs peuvent recueillir des renseignements directement auprès des enfants à propos de la violence qu’ils subissent.

La déclaration rétrospective de la violence faite aux enfants — la déclaration par les adultes des expériences de violence qu’ils ont vécues pendant l’enfance — peut contribuer à surmonter ces limites. Au Canada, l’Enquête sociale générale (ESG) de 2014 sur la sécurité des Canadiens (victimisation) comprenait pour la première fois une série de questions rétrospectives portant sur les mauvais traitements que les répondants de 15 ans et plus pourraient avoir subis pendant l’enfance. Ces questions permettent d’examiner la nature de la maltraitance des enfants au Canada et ses répercussions.

La recherche dans le domaine des mauvais traitements subis pendant l’enfance fait ressortir des préoccupations quant à la fiabilité de la déclaration rétrospectiveNote 1. Le fait de demander à des adultes de faire état de situations qu’ils ont pu vivre bien des années auparavant peut introduire des erreurs de mémoire dans les données d’enquête. Toutefois, bien que les erreurs de mémoire puissent effectivement avoir une incidence sur les études, il existe de solides données probantes selon lesquelles l’effet de sous-déclaration (de faux négatifs) est plus probable que celui de surdéclaration (de faux positifs) (Fergusson et autres, 2000). D’autres études laissent entendre que les erreurs de mémoire sont plutôt homogènes d’une forme de violence à l’autre et chez les victimes féminines et masculines (Melchert et Parker, 1997; Epstein et Bottoms, 2002). Dans ce contexte, on peut considérer que les données de l’ESG de 2014 sur la maltraitance des enfants offrent une estimation prudente de l’étendue de la violence envers les enfants au Canada.

Les données de l’ESG de 2014 permettent d’analyser les expériences de victimisation vécues par les Canadiens avant l’âge de 15 ans, ainsi que leurs expériences ultérieures de victimisation, de contacts avec le système de justice, d’appartenance à la communauté et d’autres aspects de la vie adulte. Un examen de caractéristiques démographiques générales (p. ex. le sexe, l’identité autochtone) peut contribuer à déterminer qui est le plus à risque de maltraitance durant l’enfance, ce qui permet de mieux adapter les stratégies d’intervention. Cet examen peut aussi fournir des renseignements sur les ensembles complexes d’expériences pouvant faire partie des antécédents personnels des adultes marginalisés, ce qui ouvre la voie à des approches plus nuancées en matière de traitement et de soutien. Par ailleurs, l’analyse de la maltraitance des enfants peut également aider les décideurs et les fournisseurs de services sociaux à s’attaquer au cycle de la violence.

Définir la maltraitance des enfants

À l’échelle internationale, la portée des différentes définitions de la maltraitance des enfants varie. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, la maltraitance des enfants désigne :

[...] les violences et la négligence envers toute personne de moins de 18 ans [et] s’entendent de toutes les formes de mauvais traitements physiques et/ou affectifs, de sévices sexuels, de négligence ou de traitement négligent, ou d’exploitation commerciale ou autre[.] Parfois, on considère aussi comme une forme de maltraitance le fait d’exposer l’enfant au spectacle de violences entre partenaires intimes. (Organisation mondiale de la Santé, 2010)

Dans le cadre de l’ESG de 2014, les répondants ont été interrogés sur leurs expériences liées à trois formes de mauvais traitements subis pendant l’enfance. Tout d’abord, on a demandé aux répondants s’ils avaient été victimes, avant l’âge de 15 ans, de voies de fait aux mains d’un adulte, c’est-à-dire si un adulte (une personne de 18 ans et plus) les avait giflés, frappés, frappés avec un objet, poussés, agrippés, bousculés, leur avait donné des coups de pied ou de poing, les avait mordus, étranglés, brûlés ou attaqués physiquement d’une autre façonNote 2.

Ensuite, on a demandé aux répondants s’ils avaient été sexuellement agressés avant l’âge de 15 ans, c’est-à-dire si un adulte les avait forcés, ou avait essayé de les forcer, à se livrer à une activité sexuelle en les immobilisant, en les menaçant ou en les brutalisant d’une certaine façon, et si un adulte les avait touchés contre leur volonté d’une manière sexuelle (tout ce qui va d’un agrippement ou des attouchements sexuels à un baiser ou des caresses non désirés).

Enfin, on a demandé aux répondants s’ils avaient été témoins de violence, plus précisément s’ils avaient vu ou entendu l’un de leurs parents, beaux-parents ou tuteurs se frapper ou frapper un autre adulte à la maisonNote 3. Selon plusieurs études, le fait d’être témoin de violence peut avoir des effets négatifs semblables à ceux de la violence physique ou sexuelle subie durant l’enfance (par exemple, voir Wolfe et autres, 2003). Bon nombre de spécialistes du domaine de la recherche et de la prévention en matière de la protection de l’enfance considèrent que l’exposition d’un enfant à la violence entre partenaires intimes en étant témoin de violence de la part d’un parent constitue un signe d’avertissement selon lequel l’enfant pourrait lui-même être victime de violence (Edleson, 1999; Osofsky, 2003). Au Canada, dans la plupart des provinces et territoires, le fait pour un enfant d’être témoin de violence fait partie des motifs d’intervention prévus par les lois provinciales et territoriales sur la protection de l’enfanceNote 4. Les constatations qui figurent dans le présent rapport semblent indiquer que de nombreuses victimes ont non seulement été témoins de violence, mais elles ont également subi de la violence physique et/ou sexuelle étant enfants.

Trois Canadiens sur dix déclarent avoir subi des mauvais traitements durant l’enfance

Dans le présent rapport, les mauvais traitements subis durant l’enfance s’entendent du fait d’avoir, avant l’âge de 15 ans, été victime de violence physique et/ou sexuelle de la part d’un adulte ou été témoin de violence commise par un parent ou un tuteur contre un autre adulte. Selon les données de l’ESG de 2014, le tiers (33 %) des Canadiens de 15 ans et plus ont déclaré avoir subi au moins l’un de ces types de mauvais traitements étant enfants, ce qui correspond à près de 10 millions de personnes (tableau 1.1).

Dans l’ensemble, les hommes (35 %) ont plus souvent déclaré avoir subi des mauvais traitements durant l’enfance que les femmes (31 %). Ce constat est conforme aux résultats d’études nord-américaines précédentes, qui démontrent invariablement que les garçons sont exposés à un plus grand risque global de maltraitance (Finkelhor et Dziuba-Leatherman, 1994; Finkelhor et autres, 2013).

La violence physique subie pendant l’enfance représente la forme la plus courante de violence faite aux enfants, le quart (26 %) des Canadiens ayant déclaré avoir été victimes de violence physique durant l’enfance. Les hommes ont fait état de ce type de violence plus souvent que les femmes (31 % par rapport à 22 %).

Des sévices sexuels subis durant l’enfance ont été déclarés par 8 % des Canadiens. Les femmes étaient beaucoup plus susceptibles de dire qu’elles avaient subi ce type de mauvais traitements durant l’enfance; la proportion enregistrée chez les femmes était trois fois supérieure à celle observée chez les hommes (12 % par rapport à 4 %) (graphique 1.1).

Graphique 1.1

Description du Graphique 1.1
Tableau de données du graphique 1.1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1.1. Les données sont présentées selon Forme de violence faite aux enfants (titres de rangée) et Femmes, Hommes et Total, calculées selon pourcentage de Canadiens de 15 ans et plus unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Forme de violence faite aux enfants Femmes HommesTableau de Note  Total
pourcentage de Canadiens de 15 ans et plus
Ayant subi de la
violence physique
22Note * 31 26
Ayant subi de la
violence sexuelle
12Note * 4 8
Ayant subi de la violence physique et sexuelle 7Note * 3 5
Total des victimes
ayant subi de la violence physique et/ou sexuelle
27Note * 32 30

Parmi les victimes de violence physique et/ou sexuelle pendant l’enfance, 16 % ont indiqué avoir subi de la violence physique ainsi que de la violence sexuelle pendant l’enfance. Les victimes de sexe féminin étaient trois fois plus susceptibles que celles de sexe masculin d’indiquer avoir subi les deux formes de violence (24 % des victimes féminines comparativement à 8 % des victimes masculines).

Les enfants qui sont témoins de violence de la part d’un parent ou d’un tuteur sont aussi généralement victimes de violence physique ou sexuelle

Un Canadien sur dix (10 %) a déclaré avoir été témoin, avant l’âge de 15 ans, de violence commise par un parent ou un tuteur contre un autre adulte. Les hommes et les femmes étaient tout aussi susceptibles d’avoir subi ce type de mauvais traitements au cours de leur enfance. La majorité des adultes qui ont été témoins de violence étant enfants, soit 7 sur 10 (70 %), ont aussi dit avoir été victimes de violence physique et/ou sexuelle pendant l’enfance (graphique 1.2).

Graphique 1.2

Description du Graphique 1.2
Tableau de données du graphique 1.2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1.2. Les données sont présentées selon Forme de violence faite aux enfants (titres de rangée) et Ayant subi de la violence et N’ayant pas subi de violence, calculées selon pourcentage de victimes et de non-victimes de violence unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Forme de violence faite aux enfants Ayant subi de la violence N’ayant pas subi de violenceTableau de Note 
pourcentage de victimes et de non-victimes de violence
Ayant été témoins de violence de la part
d’un parent ou d’un tuteur
70Note * 29
N’ayant pas été témoins de violence de la part
d’un parent ou d’un tuteur
26Note * 73

Bien que des études associent le fait pour un enfant d’avoir été témoin de violence à de nombreux résultats négatifs (comme la dépression, des problèmes de comportement, un trouble de stress post-traumatique), elles laissent aussi entendre que les effets négatifs sont aggravés lorsque l’enfant est non seulement témoin de violence entre adultes mais qu’il est également une victime de violence (par exemple, voir Nixon et autres, 2007). Le fait de comprendre que les enfants témoins de violence sont souvent victimes de violence permet d’éclairer les pratiques policières lors des interventions dans les affaires de violence entre partenaires intimes, par exemple grâce à l’établissement de procédures pour la déclaration de violence entre adultes aux services locaux de protection de l’enfance (Dudley, 2015).

Les enfants qui sont témoins de violence de la part d’un parent envers un autre adulte sont également souvent victimes de violence physique de la part d’un parent

Parmi les personnes qui ont été témoins de violence de la part d’un parent ou d’un tuteur et qui ont elles-mêmes subi des sévices physiques pendant l’enfance, près des trois quarts (73 %) ont déclaré qu’un de leurs parents ou beaux-parents était la personne responsable du plus grave incident de violence physique survenue durant l’enfance. En revanche, les personnes qui n’ont pas été témoins de violence commise par un parent ou un tuteur à l’endroit d’un autre adulte étaient moins susceptibles de déclarer que c’était un parent ou un tuteur qui les avait agressées physiquement (dans l’incident le plus grave) (58 %).

Les résultats de l’ESG de 2014 révèlent que les enfants qui ont été témoins de violence de la part d’un parent ou d’un tuteur envers un autre adulte étaient également plus susceptibles d’avoir subi les formes les plus graves de violence physique et sexuelle. Plus précisément, les formes les plus graves de violence physique — avoir reçu des coups de pied ou de poing, ou avoir été mordu, étranglé, brûlé ou attaqué d’une autre façon — ont été subies par un nombre significativement plus élevé de victimes qui avaient aussi été témoins de violence de la part d’un adulte ou d’un tuteur (44 % par rapport à 20 % des victimes qui n’avaient pas été témoins de violence).

De même, les victimes de violence sexuelle survenue pendant l’enfance qui ont aussi été témoins de violence de la part d’un parent ou d’un tuteur envers un autre adulte ont plus souvent fait état des formes les plus graves de violence sexuelle subie pendant l’enfance, comparativement aux victimes qui n’avaient pas été témoins de violence de la part d’un parent ou d’un tuteur. Parmi les victimes de violence sexuelle faite aux enfants, 64 % de celles qui ont également été témoins de violence de la part d’un parent ou d’un tuteur ont déclaré avoir été forcées de se livrer à une activité sexuelle non désirée en étant menacées, immobilisées ou brutalisées, comparativement à 49 % des victimes de violence sexuelle faite aux enfants n’ayant pas été témoins de violence de la part d’un parent ou d’un tuteur.

Une victime sur sept dit avoir souvent subi de la violence pendant l’enfance

Pour chaque type de mauvais traitements subis durant l’enfance qui ont été mesurés dans le cadre de l’ESG, les répondants devaient indiquer le nombre de fois que chaque forme de violence est survenue : 1 ou 2 fois, 3 à 5 fois, 6 à 10 fois, ou 11 fois ou plus. Les résultats ont été regroupés de façon à ce que la fréquence globale de la violence puisse être analyséeNote 5. Selon les données de l’ESG de 2014, 15 % des Canadiens de 15 ans et plus qui ont dit avoir été victimes de sévices physiques et/ou sexuels étant enfants ont déclaré avoir subi de la violence au moins 22 fois avant l’âge de 15 ansNote 6. Les femmes étaient un peu plus susceptibles que les hommes de faire état de ce nombre plus élevé d’actes de violence (16 % par rapport à 14 %).

Le cinquième (20 %) des victimes ont déclaré entre 7 et 21 incidents, les hommes étant un peu plus nombreux que les femmes à se retrouver dans cette fourchette (21 % par rapport à 19 %). La majorité des victimes ont dit avoir subi entre 1 et 6 incidents de violence (65 %), aucune différence significative n’ayant été constatée entre les victimes masculines et les victimes féminines (tableau 1.2).

Les hommes sont près de deux fois plus susceptibles que les femmes de déclarer avoir subi la forme la plus grave de violence physique pendant l’enfance

Parmi les trois formes de violence physique envers les enfants mesurées dans le cadre de l’ESG, les victimes ont le plus souvent déclaré avoir été giflées ou avoir été frappées avec un objet assez dur pour avoir été blessées (23 % des Canadiens de 15 ans et plus). Comme pour les sévices physiques en général subis pendant l’enfance, les hommes étaient plus susceptibles que les femmes de déclarer avoir été victimes de cette forme de violence (27 % par rapport à 19 %) (graphique 1.3). 

Graphique 1.3

Description du Graphique 1.3
Tableau de données du graphique 1.3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1.3. Les données sont présentées selon Forme de violence faite aux enfants (titres de rangée) et Ayant été giflés, tapés sur la tête ou les oreilles, frappés avec un objet
assez dur pour faire mal, Ayant été poussés, agrippés
ou bousculés et Ayant reçu des coups de pied ou de poing, ou ayant été mordus, étranglés, brûlés ou attaqués
d’une autre façon, calculées selon percent of Canadians aged 15 and older unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Forme de violence faite aux enfants Ayant été giflés, tapés sur la tête ou les oreilles, frappés avec un objet
assez dur pour faire mal
Ayant été poussés, agrippés
ou bousculés
Ayant reçu des coups de pied ou de poing, ou ayant été mordus, étranglés, brûlés ou attaqués
d’une autre façon
pourcentage de Canadians de 15 ans et plus
HommesTableau de Note  27 18 9
Femmes 19Note * 13Note * 5Note *
Total 23 15 7

Le fait d’avoir été poussé, agrippé ou bousculé par un adulte (15 %) venait au deuxième rang des formes de violence physique pendant l’enfance les plus souvent déclarées. Une fois de plus, les hommes (18 %) étaient plus susceptibles que les femmes (13 %) de dire qu’ils en ont été victimes étant enfants.

Les formes les plus graves de violence physique subie pendant l’enfance, y compris le fait d’avoir reçu des coups de pied ou de poing, ou d’avoir été mordu, étranglé, brûlé ou attaqué d’une autre façon, ont été déclarées par 7 % des Canadiens de 15 ans et plus. Les hommes (9 %) étaient près de deux fois plus susceptibles que les femmes (5 %) de déclarer avoir subi cette catégorie de violence.

La violence physique subie pendant l’enfance est le plus souvent commise par les parents ou beaux-parents

Parmi les victimes de violence physique survenue durant l’enfance, 6 sur 10 (61 %) ont identifié un parent ou beau-parent comme l’agresseur dans l’incident de violence le plus grave qu’elles ont subi. Même si c’était le cas pour les victimes masculines et les victimes féminines, un parent ou beau-parent était beaucoup plus susceptible d’être en cause dans les incidents commis à l’endroit des femmes (71 % par rapport à 54 % pour les victimes de sexe masculin). Les victimes féminines étaient également plus susceptibles d’identifier un autre membre adulte de la famille, comme un frère ou une sœur d’âge adulte ou un grand-parent, comme l’auteur de l’incident de violence physique le plus grave (11 % par rapport à 8 % des victimes masculines) (tableau 1.3).

Les hommes sont plus susceptibles que les femmes de subir de la violence physique de la part de personnes ne faisant pas partie de la famille

Le fait de subir de la violence physique durant l’enfance aux mains d’une personne ne faisant pas partie de la famille était plus courant chez les hommes que chez les femmes. En particulier, les hommes victimes étaient plus de trois fois plus susceptibles de déclarer qu’un enseignant, enseignant-tuteur ou professeur avait été responsable de l’incident le plus grave qu’ils ont vécu (14 %)Note 7, comparativement à 4 % des femmes victimes. Les hommes ont également plus souvent déclaré que l’incident de violence physique le plus grave avait été commis par un adulte de 18 ans et plus qui était un ami ou une amie, un petit ami ou une petite amie (actuel ou ancien), une connaissance, un voisin ou une voisine, ou un camarade de classe (10 % des victimes masculines par rapport à 6 % des victimes féminines) ou par un étranger (7 % par rapport à 2 %) (tableau 1.3)Note 8.

Les victimes qui ont déclaré qu’un membre adulte de leur parenté était responsable de l’incident de violence physique le plus grave qu’elles ont subi pendant l’enfance étaient aussi plus susceptibles de faire état d’un plus grand nombre d’actes de violence. Plus précisément, 16 % des victimes de sévices physiques de la part d’un membre adulte de la famille ont déclaré avoir subi de la violence à au moins 22 occasions différentesNote 9. Par comparaison, 9 % des victimes qui ont dit qu’un adulte non apparenté était responsable de l’acte de violence physique le plus grave ont déclaré avoir subi des sévices à au moins 22 occasions. Ces proportions étaient semblables chez les victimes masculines et les victimes féminines.

Les femmes sont trois fois plus susceptibles que les hommes de subir de la violence sexuelle pendant l’enfance

Selon les données de l’ESG de 2014, près de 1 Canadien sur 10 (8 %) a déclaré avoir, avant l’âge de 15 ans, été victime de violence sexuelle de la part d’un adulte, qu’il s’agisse d’avoir été touché, agrippé, embrassé ou caressé d’une manière sexuelle, ou bien forcé de se livrer à une activité sexuelle non désirée en étant menacé, immobilisé ou brutalisé. Les femmes étaient trois fois plus susceptibles que les hommes d’indiquer avoir subi des sévices sexuels avant l’âge de 15 ans (12 % par rapport à 4 %) (tableau 1.1).

La forme la plus grave de violence sexuelle subie pendant l’enfance — le fait d’être forcé par un adulte de se livrer à une activité sexuelle non désirée en étant menacé, immobilisé ou brutalisé — a été déclarée par 4 % des Canadiens de 15 ans et plus. Comme pour les sévices sexuels dans l’ensemble subis pendant l’enfance, les femmes étaient trois fois plus susceptibles que les hommes de déclarer avoir vécu cette forme particulière de victimisation (6 % par rapport à 2 %). Le fait d’avoir été touché, agrippé, embrassé ou caressé d’une manière sexuelle par un adulte avant l’âge de 15 ans a été déclaré par 7 % des Canadiens. Plus de 1 femme sur 10 (11 %) a dit avoir été victime de cette forme de violence sexuelle étant enfant, tout comme 4 % des hommes (graphique 1.4).

Graphique 1.4

Description du Graphique 1.4
Tableau de données du graphique 1.4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1.4. Les données sont présentées selon Forme de violence faite aux enfants (titres de rangée) et Ayant été touchés d’une manière sexuelle
par un adulte et Ayant été forcés par un adulte à se livrer
à une activité sexuelle non désirée, calculées selon pourcentage de Canadiens de 15 ans et plus unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Forme de violence faite aux enfants Ayant été touchés d’une manière sexuelle
par un adulte
Ayant été forcés par un adulte à se livrer
à une activité sexuelle non désirée
pourcentage de Canadiens de 15 ans et plus
HommesTableau de Note  4 2
Femmes 11Note * 6Note *
Total 7 4

En ce qui a trait à la violence sexuelle subie pendant l’enfance, la plupart des victimes (80 %) ont déclaré avoir subi des sévices entre 1 et 6 fois. Les sévices sexuels durant l’enfance qui se sont produits entre 7 à 21 fois et 22 fois et plus ont chacun été déclarés par 10 % des victimes. Dans l’ensemble, les femmes étaient plus susceptibles de faire état d’un plus grand nombre d’actes de violence sexuelle et moins susceptibles de déclarer un petit nombre de ces actes (tableau 1.2)Note 10.

La violence sexuelle subie pendant l’enfance a été perpétrée le plus souvent par un adulte ne faisant pas partie de la famille

Contrairement aux victimes de violence physique subie durant l’enfance, environ 6 victimes sur 10 de violence sexuelle survenue pendant l’enfance ont indiqué que l’incident le plus grave qu’elles ont subi a été commis par un adulte ne faisant pas partie de leur famille. On observe toutefois un contraste entre les hommes et les femmes victimes. Plus de 4 hommes sur 5 qui ont été victimes de violence sexuelle avant l’âge de 15 ans ont déclaré qu’un adulte ne faisant pas partie de leur famille était l’auteur des sévices. Cette proportion était considérablement plus faible chez les victimes de sexe féminin (54 %) (tableau 1.3).

Lorsqu’on a interrogé les hommes victimes au sujet de l’incident de violence sexuelle le plus grave qu’ils ont subi durant l’enfance, ils ont le plus souvent déclaré que les sévices avaient été commis par un étranger (35 %). Les femmes ont dit qu’un étranger était responsable environ deux fois moins souvent (16 %). Les hommes étaient proportionnellement cinq fois plus nombreux à subir de la violence sexuelle de la part d’un enseignant, enseignant-tuteur ou professeur (15 %) que ne l’étaient les femmes (3 %).

Les femmes sont plus susceptibles que les hommes de subir de la violence sexuelle aux mains de membres adultes de la famille

Selon les statistiques policières concernant la violence familiale, de 2009 à 2014, les taux d’agressions sexuelles commises contre les filles par un membre de la famille étaient toujours plus de quatre fois plus élevés que les taux d’agressions sexuelles perpétrées contre les garçons (Ibrahim et Karam, 2016). Ces constatations sont appuyées par les données autodéclarées recueillies dans le cadre de l’ESG. Selon les données de l’ESG de 2014 concernant l’incident de violence sexuelle le plus grave subi durant l’enfance aux mains d’un adulte, les victimes féminines étaient beaucoup plus susceptibles que les victimes masculines d’avoir été agressées par un membre de la famille (44 % par rapport à 16 %).

En particulier, les femmes ont le plus souvent déclaré que l’agresseur était un membre adulte de la famille autre qu’un parent, comme un des grands-parents, un frère ou une sœur, ou un autre membre de la parenté (31 %). Une plus faible proportion de femmes ont dit avoir subi de la violence sexuelle aux mains d’un parent ou beau-parent (14 %). En revanche, un moins grand nombre d’hommes ont été victimes aux mains d’un membre de la famille autre qu’un parent (13 %) ou d’un parent ou beau-parent (4 %E) (graphique 1.5).

Graphique 1.5

Description du Graphique 1.5
Tableau de données du graphique 1.5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1.5. Les données sont présentées selon Lien (titres de rangée) et Total, Femmes et Hommes, calculées selon pourcentage de victimes de violence sexuelle subie pendant l’enfance unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Lien Total Femmes HommesTableau de Note 
pourcentage de victimes de violence sexuelle subie pendant l’enfance
AutreTableau de Note 2 2,2Note E: à utiliser avec prudence 1,9Note E: à utiliser avec prudence 3,3Note E: à utiliser avec prudence
Gardienne ou bonne d’enfants 2,6 2,5Note E: à utiliser avec prudence 3,1Note E: à utiliser avec prudence
Enseignant, enseignant-tuteur,
professeur
5,5 2,7Note * 14,5
Parent ou beau-parent 11,3 13,8Note * 3,7Note E: à utiliser avec prudence
Étranger 20,5 15,9Note * 35,0
Membre de la famille autre
qu’un parent
26,2 30,5Note * 12,7
Ami, petit ami, connaissanceTableau de Note 1 29,6 30,6 26,6

Comme c’était le cas pour la violence physique, les victimes qui ont déclaré que l’auteur de l’incident de violence sexuelle le plus grave survenu pendant l’enfance était un membre de la famille étaient plus susceptibles de faire état d’un nombre plus élevé d’actes de violence. Parmi les victimes qui ont dit qu’un membre de la parenté était responsable de l’incident de violence sexuelle le plus grave qu’elles ont subi étant enfants, 18 % ont déclaré avoir subi des sévices à au moins 22 occasions différentesNote 11. Par comparaison, parmi les victimes ayant déclaré qu’une personne non apparentée était l’auteur de l’incident le plus grave, 4 %E ont dit avoir subi des sévices sexuels au moins 22 fois. Ces différences correspondent aux expériences vécues par les victimes de sexe féminin, puisqu’on n’a constaté aucune différence significative quant au nombre minimum d’actes de violence entre les hommes qui ont été victimes de sévices aux mains d’un membre de la parenté et ceux qui ont été victimes aux mains d’une personne non apparentée.

Peu de victimes parlent de la violence qu’elles subissent à la police ou aux services de protection de l’enfance

Bien que des études antérieures menées au Canada rendent compte de l’important volume de cas de violence et de négligence envers les enfants qui font l’objet d’enquêtes par les services de protection de l’enfance (Agence de la santé publique du Canada, 2010), les chercheurs dans le domaine de la maltraitance des enfants affirment depuis longtemps que la violence physique et sexuelle faite aux enfants est sous-signalée aux autorités (Finkelhor et autres, 2001). Les enfants ont peut-être peur ou sont peut-être incapables de communiquer avec les autorités, ils ont peut-être un soutien social limité et ne comprennent peut-être pas la nature criminelle de certaines choses qui leur arrivent (Organisation des Nations Unies, 2006; Ogrodnik, 2010; Kuoppamäki et autres, 2011). En outre, des recherches démontrent qu’il arrive plus souvent que les incidents de violence sexuelle subis pendant l’enfance en particulier ne sont pas signalés avant l’âge adulte, comparativement à d’autres types de crimes déclarés par la police (Cotter et Beaupré, 2014).

Conformément aux constatations découlant d’autres études, les résultats de l’ESG de 2014 révèlent que la grande majorité des sévices physiques et sexuels subis avant l’âge de 15 ans par les Canadiens âgés de 15 ans et plus n’ont pas été signalés aux autoritésNote 12. Parmi ceux qui ont été victimes de violence physique et/ou sexuelle étant enfants, 93 % ont dit ne pas avoir, avant l’âge de 15 ans, vu la police ou les services de protection de l’enfance ni leur avoir parlé à propos des sévices subis. Plus précisément, 1 victime sur 20 (5 %) a vu la police ou lui a parlé et 3 % des victimes ont vu quelqu’un des services de protection de l’enfance ou lui ont parlé à propos de la violence subie. Les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de déclarer avoir communiqué avec la police (7 % par rapport à 4 %) ou avoir parlé aux services de protection de l’enfance (4 % par rapport à 2 %E) à propos des sévices.

Parmi les victimes ayant subi à la fois de la violence physique et de la violence sexuelle pendant l’enfance, environ 1 victime sur 6 (16 %) a parlé à la police ou aux services de protection de l’enfance. À titre de comparaison, les victimes ayant subi une seule forme de violence étaient moins susceptibles d’avoir parlé aux autorités. Moins de 1 victime sur 10 (9 %) ayant subi uniquement de la violence sexuelle et 4 % de celles ayant subi uniquement de la violence physique se sont adressées à la police ou aux services de protection de l’enfance avant d’avoir 15 ansNote 13.

Les victimes des formes les plus graves de violence physique et/ou sexuelle étaient plus susceptibles d’avoir parlé à la police ou aux services de protection de l’enfance avant d’avoir 15 ansNote 14. Par exemple, 19 % des victimes qui ont été forcées à se livrer à une activité sexuelle non désirée par un adulte qui les a immobilisées, menacées ou brutalisées d’une autre façon avaient parlé aux autorités. À titre de comparaison, 7 % des victimes ayant été giflées au visage, tapées sur la tête ou les oreilles, ou frappées avec un objet assez dur pour faire mal, par un adulte, ont déclaré avoir parlé à la police ou aux services de protection de l’enfance.

Parmi les victimes de violence physique et/ou sexuelle survenue pendant l’enfance, celles qui ont également été témoins de violence de la part d’un parent ou d’un tuteur ont plus souvent parlé aux autorités des sévices qu’elles ont subis. Plus de 1 victime sur 10 (11 %) ayant également vu un parent ou un tuteur commettre un acte de violence contre un autre adulte à la maison a déclaré avoir parlé à la police ou aux services de protection de l’enfance avant d’avoir 15 ans. Cela correspond à près du double de la proportion enregistrée chez les victimes qui ont subi des mauvais traitements durant l’enfance sans toutefois avoir été témoins de violence de la part d’un parent ou d’un tuteur (6 %).

Les victimes de plusieurs actes de violence pendant l’enfance sont plus susceptibles de se tourner vers les autorités

Le fait de parler des sévices subis à la police ou aux services de protection de l’enfance était plus courant chez les victimes ayant déclaré un plus grand nombre d’actes de violence. Dans l’ensemble, dans les provinces, 7 % des victimes de violence physique et/ou sexuelle pendant l’enfance ont déclaré avoir parlé à la police ou aux services de protection de l’enfance avant l’âge de 15 ans. Toutefois, parmi les victimes qui ont subi de la violence au moins 22 fois, la proportion ayant parlé aux autorités était plus du double (16 %)Note 15 (graphique 1.6).

Graphique 1.6

Description du Graphique 1.6
Tableau de données du graphique 1.6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1.6. Les données sont présentées selon Nombre de fois que les victimes ont subi de la violence (titres de rangée) et 1 à 6 fois, 7 à 21 fois et 22 fois ou plus, calculées selon pourcentage de victimes unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Nombre de fois que les victimes ont subi de la violence 1 à 6 fois 7 à 21 fois 22 fois ou plus
pourcentage de victimes
N’ayant pas signalé la violence 95 92 84
Ayant signalé la violence 4 8 16

Le lien de l’agresseur avec la victime de violence physique et sexuelle survenue pendant l’enfance n’avait pas d’incidence sur la probabilité de la victime de parler des expériences qu’elle a vécues à la police ou aux services de protection de l’enfance. 

La plupart des enfants victimes n’ont parlé à personne de la violence

Les répondants qui ont déclaré avoir été victimes de violence physique et/ou sexuelle pendant l’enfance ont été invités à préciser si, avant l’âge de 15 ans, ils avaient parlé des sévices subis à quelqu’un d’autre que la police et les services de protection de l’enfance. Même si les victimes étaient plus susceptibles de s’être confiées à la famille ou à des amis, par exemple, que de s’être adressées à la police ou aux services de protection de l’enfance, la majorité des victimes (67 %) ont déclaré n’avoir parlé à aucune de ces sources plus informelles d’aide et de soutien. Les hommes étaient plus susceptibles (72 %) que les femmes (62 %) de déclarer ne pas avoir parlé de leur victimisation à d’autres (tableau 1.4).

Parmi les victimes de violence physique et/ou sexuelle survenue pendant l’enfance, un peu moins du quart (23 %) ont dit avoir parlé de la violence à des membres de leur famille. Les femmes victimes de violence (26 %) se sont plus souvent confiées à des membres de leur famille que les hommes (20 %). Certaines victimes ont aussi parlé à des amis de la violence qu’elles ont vécue (10 %). Encore une fois, les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de discuter avec leurs amis de la violence qu’elles ont subie (12 % par rapport à 9 %).

Très peu de victimes ont parlé à un enseignant, à un médecin ou à une infirmière (2 % chacun), ou à un conseiller religieux ou spirituel (1 %E).

Peu de victimes de violence pendant l’enfance déclarent avoir été prises en charge par les organismes gouvernementaux

Très peu de personnes (4 %) qui ont été soumises à des sévices physiques et/ou sexuels avant l’âge de 15 ans ont déclaré avoir été prises en charge du point de vue légal par le gouvernement à un moment donné au cours de leur enfance. Cette proportion était un peu plus élevée chez les personnes ayant subi de la violence sexuelle pendant l’enfance (7 %). Par ailleurs, 1 % des personnes sans antécédents de violence physique et/ou sexuelle durant l’enfance ont déclaré avoir été prises en charge par les organismes gouvernementaux.

Des antécédents de victimisation physique et/ou sexuelle pendant l’enfance sont plus courants chez les Autochtones, surtout les femmes

Au Canada, les Autochtones sont plus à risque de nombreuses formes de victimisation comparativement à la population non autochtone (Boyce, 2016). Les résultats de l’ESG de 2014 sur la victimisation semblent indiquer que la prévalence de la violence physique et sexuelle pendant l’enfance est également plus élevée parmi les Autochtones. Pour des générations successives d’Autochtones, les expériences de violence physique et sexuelle pendant l’enfance ont été liées aux répercussions des pensionnats indiens au Canada, aussi appelées le traumatisme intergénérationnel (Commission de vérité et réconciliation du Canada, 2015).

Deux Autochtones sur cinq (40 %) au Canada ont déclaré avoir subi, avant l’âge de 15 ans, de la violence physique et/ou sexuelle de la part d’un adulte. Il s’agit d’une proportion significativement supérieure à celle observée chez les non-Autochtones, 29 % ayant déclaré l’une de ces formes de mauvais traitements subis pendant l’enfance, ou les deux (tableau 1.5).

Les femmes autochtones (42 %) étaient statistiquement tout aussi susceptibles que les hommes autochtones (39 %) de déclarer avoir été victimes de sévices physiques et/ou sexuels pendant l’enfance. La situation est bien différente au sein de la population non autochtone, où les hommes étaient plus susceptibles que les femmes d’avoir subi de la violence étant enfants.

Les différences au chapitre de la victimisation durant l’enfance étaient particulièrement prononcées entre les femmes autochtones et les femmes non autochtones. Plus de 2 femmes autochtones sur 5 (42 %) de 15 ans et plus ont déclaré avoir été victimes de violence physique et/ou sexuelle pendant l’enfance, comparativement à 27 % de leurs homologues non autochtones. Chez les hommes, cette différence était moins marquée, les proportions s’établissant à 39 % chez les hommes autochtones et à 32 % chez leurs homologues non autochtones.

Les Autochtones font état d’un plus grand nombre de sévices physiques subis pendant l’enfance

La violence physique durant l’enfance était plus fréquente parmi les Autochtones (36 % par rapport à 26 % chez les non-Autochtones). Les hommes et les femmes autochtones ont déclaré de plus fortes proportions de violence physique subie durant l’enfance que leurs homologues non autochtones (37 % par rapport à 31 % chez les hommes, et 35 % par rapport à 21 % chez les femmes).

En plus de faire état d’une prévalence globale plus élevée de sévices physiques subis pendant l’enfance, les Autochtones étaient également plus susceptibles de déclarer un plus grand nombre de sévices physiques. Près de 3 Autochtones sur 10 (29 %) ont déclaré avoir subi de la violence physique au moins 22 fois étant enfantsNote 16. C’est plus du double de la proportion correspondante observée chez les non-Autochtones (14 %). 

Les Autochtones étaient plus susceptibles de déclarer avoir subi chaque type de sévices physiques infligés aux enfants mesurés dans le cadre de l’ESG. Ils étaient également plus de deux fois plus susceptibles que les non-Autochtones d’indiquer avoir subi les formes de violence physique les plus graves avant l’âge de 15 ans (se faire donner des coups de pied ou de poing, mordre, étrangler, brûler ou attaquer d’une autre façon); les proportions s’établissaient à 15 % et à 7 %, respectivement (graphique 1.7).

Graphique 1.7

Description du Graphique 1.7
Tableau de données du graphique 1.7
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1.7. Les données sont présentées selon Forme de violence physique subie pendant l’enfance (titres de rangée) et Total de la violence physique, Ayant été giflées, tapées sur la tête ou les oreilles, frappées avec un objet assez dur pour faire mal, Ayant été poussées, agrippées ou bousculées et Ayant reçu des coups de pied ou de poing, ou ayant été mordues, étranglées, brûlées ou attaquées d’une autre façon, calculées selon pourcentage de la population respective unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Forme de violence physique subie pendant l’enfance Total de la violence physique Ayant été giflées, tapées sur la tête ou les oreilles, frappées avec un objet assez dur pour faire mal Ayant été poussées, agrippées ou bousculées Ayant reçu des coups de pied ou de poing, ou ayant été mordues, étranglées, brûlées ou attaquées d’une autre façon
pourcentage de la population respective
Autochtones 36Note * 33Note * 26Note * 15Note *
Non-AutochtonesTableau de Note  26 23 15 7
Total des victimes 26 23 15 7

Une femme autochtone sur cinq a été victime de violence sexuelle pendant l’enfance

Les Autochtones (13 %) ont plus souvent dit avoir subi des sévices sexuels par un adulte avant l’âge de 15 ans que les non-Autochtones (8 %). La violence sexuelle subie pendant l’enfance était plus courante chez les femmes autochtones, plus de 1 sur 5 ayant déclaré avoir vécu ce type de sévices (21 % par rapport à 12 % chez les femmes non autochtones). En outre, les hommes autochtones ont plus souvent été victimes de violence sexuelle pendant l’enfance que les hommes non autochtones (7 %E par rapport à 4 %).

Pour ce qui est de la forme la plus grave de violence sexuelle subie pendant l’enfance — le fait d’être forcé par un adulte de se livrer à une activité sexuelle non désirée en étant menacé, immobilisé ou brutalisé —, la proportion de victimes ayant déclaré cette forme de violence était plus élevée chez les Autochtones (9 %) que chez les non-Autochtones (4 %). De plus, la proportion de femmes autochtones qui ont subi cette forme de violence était significativement plus élevée que celle observée chez les femmes non autochtones (14 % par rapport à 6 %) (graphique 1.8). Toutefois, aucune différence significative n’a été relevée entre les proportions correspondantes d’hommes autochtones et non autochtones (4 % par rapport à 2 %). Outre la gravité de la violence sexuelle faite aux enfants, la fréquence de cette violence était semblable pour les Autochtones et les non-Autochtones.

Graphique 1.8

Description du Graphique 1.8
Tableau de données du graphique 1.8
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1.8. Les données sont présentées selon Forme de violence sexuelle subie pendant l’enfance (titres de rangée) et Total de la violence sexuelle, Ayant été touchées d’une manière sexuelle par un adulte et Ayant été forcées par un adulte à se livrer à une activité sexuelle non désirée, calculées selon pourcentage de la population respective de sexe féminin unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Forme de violence sexuelle subie pendant l’enfance Total de la violence sexuelle Ayant été touchées d’une manière sexuelle par un adulte Ayant été forcées par un adulte à se livrer à une activité sexuelle non désirée
pourcentage de la population respective de sexe féminin
Femmes autochtones 21Note * 19Note * 14Note *
Femmes non-AutochtonesTableau de Note  12 11 6
Total des femmes 12 11 6

Un plus grand nombre d’Autochtones ont été victimes de violence physique et sexuelle étant enfants

Au Canada, le fait de subir à la fois des sévices physiques et des sévices sexuels pendant l’enfance était plus courant chez les Autochtones que chez les non-Autochtones. Près de 1 Autochtone sur 10 (9 %) a déclaré avoir subi les deux formes de violence avant l’âge de 15 ans, ce qui est plus du double de la proportion correspondante chez les non-Autochtones (4 %). Les femmes autochtones étaient plus de deux fois plus susceptibles que les femmes non autochtones de déclarer avoir été soumises à ces deux formes de violence durant l’enfance (14 % par rapport à 6 %). Les hommes autochtones étaient également plus susceptibles que les hommes non autochtones d’avoir été victimes de violence tant physique que sexuelle (5 %E par rapport à 3 %).

En ce qui a trait à l’incident de violence physique le plus grave subi pendant l’enfance, la plupart des victimes autochtones (74 %) ont déclaré que l’agresseur était un membre de leur famille. Quant à la violence sexuelle subie pendant l’enfance, 54 % des victimes autochtones ont indiqué qu’une personne autre qu’un membre de leur parenté était responsable. Ces proportions n’étaient pas statistiquement différentes de celles observées chez les victimes non autochtones.

Par ailleurs, les Autochtones étaient plus susceptibles de dire qu’ils ont été témoins de violence commise par un parent ou un tuteur contre un autre adulte lorsqu’ils étaient enfants. La probabilité d’avoir été témoin de ce type de violence était deux fois plus élevée chez les Autochtones (21 %) que chez les non-Autochtones (10 %). Les hommes et les femmes autochtones étaient tout aussi susceptibles d’avoir été témoins de violence de la part d’un parent ou d’un tuteur à la maison.

Les Autochtones victimes de violence pendant l’enfance sont plus susceptibles d’avoir parlé aux autorités et d’avoir été pris en charge par les services gouvernementaux

Une recherche antérieure portant sur la victimisation au sein de la population autochtone au Canada révèle que les Autochtones victimes de violence à l’âge adulte étaient moins susceptibles que les non-Autochtones d’avoir signalé leur victimisation à la police (Boyce, 2016). En revanche, les données de l’ESG de 2014 révèlent que pour ce qui est de la violence subie durant l’enfance, il était plus fréquent pour les AutochtonesNote 17 d’avoir, avant l’âge de 15 ans, parlé des sévices subis à la police ou aux services de protection de l’enfance, comparativement aux victimes non autochtones. En fait, la proportion de victimes autochtones qui ont parlé aux autorités était près du double de celle des victimes non autochtones (13 %E par rapport à 7 %). 

Une plus grande proportion de victimes autochtones que de victimes non autochtones ont déclaré avoir été prises en charge par les services gouvernementauxNote 18. Parmi les victimes autochtones, 14 %E ont déclaré avoir été sous la responsabilité légale de l’État à un moment donné au cours de leur enfance, comparativement à 3 % des victimes non autochtones. La surreprésentation des enfants autochtones pris en charge dans des pensionnats et des externats gouvernementaux a été documentée dans des recherches canadiennes s’inspirant de l’Étude canadienne de 1998 sur l’incidence des signalements de cas de violence envers les enfants (Trocmé et autres, 2004).

Début de l'encadré

Encadré 1
Prévalence, gravité et fréquence de la violence physique et/ou sexuelle subie durant l’enfance chez les Autochtones de différents groupes d’âge

Dans l’ensemble, la prévalence de la violence physique et/ou sexuelle subie pendant l’enfance est plus élevée chez les Autochtones que chez les non-Autochtones. Toutefois, cette différence n’a pas été observée chez la population plus jeune. Parmi cette population, soit les personnes de 15 à 29 ans, aucune différence statistiquement significative n’a été constatée entre les Autochtones et les non-Autochtones au chapitre de la victimisation physique et/ou sexuelle avant l’âge de 15 ans (24 % par rapport à 23 %). Des différences liées à la prévalence de la violence subie durant l’enfance ont plutôt été relevées seulement chez les personnes de 30 ans et plus : les Autochtones de ce groupe d’âge étaient beaucoup plus susceptibles que leurs homologues non autochtones d’avoir été agressés étant enfants (48 % par rapport à 31 %) (graphique de l’encadré 1).

Graphique de l'encadré 1

Description du Graphique de l'encadré 1
Tableau de données du graphique de l'encadré 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique de l'encadré 1. Les données sont présentées selon Groupe d’âge
(titres de rangée) et 15 à 29 ans et 30 ans et plus, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
 
15 à 29 ans 30 ans et plus
pourcentage
Autochtones 24 48Note *
Non-AutochtonesTableau de Note  23 31

Il est à noter que lorsque l’analyse porte spécifiquement sur les femmes du segment plus jeune de la population, aucune différence statistiquement significative n’a été observée entre les femmes autochtones et les femmes non autochtones quant à la prévalence de la violence physique et/ou sexuelle subie durant l’enfance (26 %E et 23 %, respectivement). De même, aucune différence n’a été relevée entre les hommes autochtones et les hommes non autochtones appartenant à ce groupe plus jeune (23 %E et 23 %, respectivement). En revanche, dans le groupe plus âgé, des antécédents de violence physique et/ou sexuelle subie durant l’enfance étaient significativement plus courants chez les femmes autochtones, dont près de la moitié (49 %) avaient été victimes de sévices étant enfants, que chez leurs homologues non autochtones (28 %). De manière similaire, les hommes autochtones de plus de 30 ans étaient proportionnellement plus nombreux à déclarer avoir subi de la violence durant l’enfance (47 %), comparativement à leurs homologues non autochtones (35 %).

Au chapitre de la gravité de la violence physique et/ou sexuelle subie pendant l’enfance, les différences entre les Autochtones et les non-Autochtones étaient, une fois de plus, décelables seulement parmi les personnes de 30 ans et plus. Par exemple, 19 % des Autochtones plus âgés ont dit avoir été victimes de la forme la plus grave de violence physique durant l’enfance, notamment se faire frapper à coups de pied ou de poing, mordre, étrangler, brûler ou attaquer physiquement d’une autre façon par un adulte. Par comparaison, 7 % des non-Autochtones de ce groupe d’âge avaient subi des sévices de ce genre étant enfants. Par ailleurs, chez les jeunes adultes, la proportion d’Autochtones ayant déclaré avoir subi cette forme de violence physique durant l’enfance était trop faible pour être publiée (tableau de l’encadré 1).

Tableau de l’encadré 1
Formes de violence physique et/ou sexuelle subie pendant l’enfance, selon que la victime soit Autochtone ou non-Autochtone et selon le groupe d’âge, 2014
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Formes de violence physique et/ou sexuelle subie pendant l’enfance. Les données sont présentées selon Formes de violence faite aux enfants (titres de rangée) et 15 à 29 ans, 30 ans et plus, Autochtone et Non-Autochtone, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Formes de violence faite aux enfants 15 à 29 ans 30 ans et plus
Autochtone Non-AutochtoneTableau de Note  Autochtone Non-AutochtoneTableau de Note 
pourcentage
Se faire frapper à coups de pied ou de poing, mordre, étrangler, brûler ou attaquer d’une autre façon Note F: trop peu fiable pour être publié 5 19Note * 7
Se faire pousser, agripper ou bousculer 15Note E: à utiliser avec prudence 13 31Note * 15
Se faire gifler, taper sur la tête ou les oreilles, ou frapper avec un objet assez dur pour blesser 20Note E: à utiliser avec prudence 19 39Note * 24
Se faire forcer par un adulte à se livrer à une activité sexuelle non désirée 2Note E: à utiliser avec prudence 2 11Note * 5
Se faire toucher d’une manière sexuelle par un adulte 5Note E: à utiliser avec prudence 3 15Note * 9

De même, la prévalence de la forme la plus grave de violence sexuelle subie pendant l’enfance — le fait d’être victime d’une activité sexuelle forcée ou d’une tentative d’activité sexuelle forcée, en étant menacé, immobilisé ou brutalisé — était la même pour les jeunes adultes autochtones et non autochtones (2 %E et 2 %, respectivement). En particulier, les proportions de jeunes femmes autochtones et non autochtones ayant déclaré avoir subi des sévices de ce genre n’étaient pas jugées statistiquement différentes (5 %E et 3 %, respectivement). Toutefois, dans le groupe plus âgé, la proportion de femmes autochtones ayant été victimes de cette forme de violence sexuelle étant enfants était plus de deux fois et demie plus élevée que celle de leurs homologues non autochtones (18 % par rapport à 7 %).

Chez les victimes plus âgées de violence physique et/ou sexuelle durant l’enfance, les Autochtones étaient plus susceptibles d’afficher les fréquences les plus élevées de sévices, c’est-à-dire que des sévices avaient été infligés à au moins 22 occasions différentes (29 % des victimes autochtones par rapport à 15 % des victimes non autochtones). Ces constatations sont les mêmes pour les hommes plus âgés (31 % par rapport à 14 %) et pour les femmes plus âgées (26 % par rapport à 16 %). À l’instar de leurs aînés, les jeunes adultes autochtones qui ont été victimes de violence physique et/ou sexuelle pendant l’enfance étaient plus susceptibles d’afficher les fréquences les plus élevées de sévices (31 %E par rapport à 10 % chez leurs homologues non autochtones), même s’il y avait peu de différence entre eux au chapitre de la prévalence globale de la violence physique et/ou sexuelle subie pendant l’enfanceNote de l'encadré 1.

Aucune différence statistiquement significative n’a été observée entre les proportions de jeunes Autochtones et d’Autochtones plus âgés qui ont déclaré avoir été pris en charge par les services gouvernementaux à un moment donné de leur enfance.

Fin de l'encadré

Les personnes qui se déclarent gaies, lesbiennes ou bisexuelles indiquent plus souvent avoir été victimes de violence physique et/ou sexuelle pendant l’enfance

Des proportions significativement plus élevées de personnes s’étant déclarées gaies, lesbiennes ou bisexuelles ont dit avoir été physiquement et/ou sexuellement agressées durant l’enfance, comparativement aux personnes se déclarant hétérosexuelles. Dans l’ensemble, près de la moitié (48 %) des personnes se disant gaies, lesbiennes ou bisexuelles ont déclaré avoir subi des sévices physiques et/ou sexuels étant enfants, alors que c’était le cas de moins du tiers (30 %) des personnes hétérosexuellesNote 19. Ce constat s’applique aux hommes et aux femmes victimes (52 % par rapport à 33 % chez les hommes, et 45 % par rapport à 28 % chez les femmes) (tableau 1.5).

Des proportions nettement plus élevées de personnes se disant gaies, lesbiennes ou bisexuelles ont déclaré avoir été victimes de sévices physiques durant l’enfance (42 % par rapport à 27 % des personnes hétérosexuelles). Les femmes et les hommes se disant gais, lesbiennes ou bisexuels étaient plus susceptibles que leurs homologues hétérosexuels de dire qu’ils avaient été agressés. Quant à la violence sexuelle subie durant l’enfance, la proportion de victimes parmi la population gaie, lesbienne et bisexuelle était plus du double de celle observée chez la population hétérosexuelle (19 % par rapport à 8 %). Comme pour la violence physique subie avant l’âge de 15 ans, la violence sexuelle pendant l’enfance était plus courante parmi les gais, les lesbiennes et les bisexuels, autant les femmes que les hommes, par rapport aux personnes hétérosexuelles du même sexe.

Les victimes disant être gaies, lesbiennes ou bisexuelles étaient plus susceptibles que leurs homologues hétérosexuelles d’avoir parlé à la police ou aux services de protection de l’enfance à propos des sévices physiques et/ou sexuels qu’elles ont subis pendant l’enfance (12 %E par rapport à 7 %). Pour ce qui est du lien de la victime de violence physique et/ou sexuelle survenue pendant l’enfance avec la personne responsable de l’incident le plus grave, aucune différence n’a été constatée entre les victimes se déclarant gaies, lesbiennes ou bisexuelles et leurs homologues hétérosexuelles.

La prévalence plus élevée de violence physique et/ou sexuelle subie avant l’âge de 15 ans parmi les gais, les lesbiennes et les bisexuels au Canada fait écho aux résultats d’études menées aux États-Unis. À la suite d’une méta-analyse exhaustive, Friedman et autres (2011) ont constaté que les membres des minorités sexuelles étaient plus susceptibles d’avoir subi de la violence physique et/ou sexuelle pendant leur enfance. D’autres études américaines et canadiennes laissent supposer que les jeunes gais, lesbiennes et bisexuels présentent un risque plus élevé de subir de la violence au sein de leur famille et de leur communauté, en raison notamment des attitudes de stigmatisation parfois présentes dans ces milieux (Saewyc et autres, 2006).

Certains types de victimisation pendant l’enfance sont déclarés moins souvent par les immigrants

Dans l’ensemble, les immigrants étaient un peu moins susceptibles que les non-immigrants de faire état d’antécédents de violence physique et/ou sexuelle subie durant l’enfance (29 % par rapport à 30 %). En ce qui a trait expressément à la violence physique, aucune différence n’a été constatée entre les immigrants et les non-immigrants. Toutefois, les immigrants étaient moins susceptibles de déclarer avoir été victimes de sévices sexuels pendant l’enfance (6 %, comparativement à 9 % des non-immigrants), une différence attribuable au fait que les immigrantes déclarent ce type de violence moins souvent (8 %) que les non-immigrantes (13 %) (tableau 1.5).

Les immigrants ont moins souvent dit avoir un lien de parenté avec la personne responsable de l’incident de violence le plus grave qu’ils ont subi lorsqu’ils étaient enfants. Près du tiers (32 %) des immigrants ont plutôt déclaré qu’une personne ne faisant pas partie de leur famille était responsable de l’incident de violence physique le plus grave dont ils ont été victimes, comparativement à 24 % des victimes non immigrantes. De même, près des trois quarts (73 %) des immigrants qui ont été victimes de violence sexuelle durant l’enfance ont dit qu’une personne ne faisant pas partie de leur famille avait perpétré l’incident le plus grave, comparativement à 58 % des victimes non immigrantes.

Certaines études avancent que les normes culturelles au sein de certaines communautés d’immigrants peuvent influer sur la décision, par les victimes, de parler ou non de la violence qu’elles subissent (Fontes et Plummer, 2010). D’autres études laissent entendre que certains immigrants peuvent être moins susceptibles d’utiliser les services gouvernementaux, comme ceux qui sont associés à la protection de l’enfance et aux services sociaux connexes (Menjívar et Salcido, 2002). Certains nouveaux arrivants au Canada ne sont peut-être pas au courant des services offerts ou font peut-être face à des obstacles linguistiques; d’autres ne perçoivent peut-être pas les sévices subis comme quelque chose que les autorités peuvent ou devraient régler.

Selon les données de l’ESG de 2014, les immigrants (5 %E) étaient moins susceptibles que les non-immigrants (8 %) de déclarer avoir parlé à la police ou aux services de protection de l’enfance à propos de la violence qu’ils avaient subie pendant l’enfance. Pour ce qui est du degré auquel les immigrants qui ont été victimes de sévices physiques et/ou sexuels pendant l’enfance en ont parlé à des membres de leur famille, à des amis, à des enseignants ou à d’autres personnes, aucune différence significative n’a été constatée par rapport aux personnes nées au Canada.

La prévalence de la violence sexuelle subie pendant l’enfance et signalée est moins élevée chez les minorités visibles

Dans l’ensemble, les Canadiens qui faisaient partie d’un groupe de minorités visiblesNote 20 étaient moins susceptibles que les autres Canadiens d’avoir été victimes de violence physique et/ou sexuelle durant l’enfance (27 % par rapport à 31 %). Comme pour les populations immigrantes, cette constatation s’explique par le fait que les femmes appartenant à une minorité visible étaient moins susceptibles que les autres femmes de déclarer leur victimisation (24 % par rapport à 28 %).

On n’a constaté pratiquement aucune différence entre les deux groupes au chapitre de la violence physique subie pendant l’enfance, mais les membres d’un groupe de minorités visibles étaient significativement moins susceptibles de déclarer avoir été victimes de sévices sexuels étant enfants (5 % par rapport à 9 % des personnes n’appartenant pas à une minorité visible). Cette différence a été observée chez les femmes (8 % parmi celles des minorités visibles, 13 % parmi les autres), mais elle était moins prononcée chez les hommes (3 % par rapport à 4 %).

Les personnes disant appartenir à un groupe de minorités visibles étaient moins susceptibles de déclarer que la personne qui leur avait infligé des sévices physiques dans l’incident le plus grave était un membre de la famille (66 %), comparativement aux victimes qui n’appartenaient pas à une minorité visible (71 %). C’était également le cas des personnes ayant été victimes de violence sexuelle pendant l’enfance (24 % par rapport à 39 % des personnes n’appartenant pas à une minorité visible)Note 21.

On n’a constaté aucune différence statistiquement significative entre les membres de minorités visibles et les autres personnes quant à savoir si les victimes avaient parlé à la police ou aux services de protection de l’enfance à propos de la violence qu’elles avaient subie.

Les Canadiens de 35 à 64 ans sont les plus susceptibles d’avoir été victimes de violence durant l’enfance

Les renseignements déclarés par les victimes de violence physique et/ou sexuelle subie pendant l’enfance dans le cadre de l’ESG de 2014 ne comprennent pas l’âge précis de l’enfant au moment de l’incident de victimisation. Toutefois, l’âge des victimes au moment où les renseignements ont été recueillis (2014) est connu. Selon les données de l’ESG de 2014, des antécédents de violence physique et/ou sexuelle durant l’enfance ont le plus souvent été déclarés par les personnes qui avaient entre 35 et 64 ans au moment de la tenue de l’enquête. Les proportions de personnes appartenant à ces groupes d’âge qui ont fait état d’antécédents de violence variaient entre 34 % et 36 %, et elles étaient significativement plus élevées que les proportions correspondantes parmi les autres groupes d’âge et l’ensemble des Canadiens (30 %) (graphique 1.9).

Graphique 1.9

Description du Graphique 1.9
Tableau de données du graphique 1.9
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1.9. Les données sont présentées selon Groupe d’âge (titres de rangée) et Pourcentage(figurant comme en-tête de colonne).
Groupe d’âge Pourcentage
15 à 19 ans 20Note *
20 à 24 ans 24Note *
25 à 29 ans 26Note *
30 à 34 ans 30Note *
35 à 39 ans 34
40 à 44 ans 34
45 à 49 ans 35
50 à 54 ans 36
55 à 59 ans 36
60 à 64 ans 35
65 à 69 ans 31Note *
70 à 74 ans 27Note *
75 à 79 ans 20Note *
80 ans et plus 14Note *

La victimisation avec violence à l’âge adulte est plus courante chez les personnes ayant subi des mauvais traitements durant l’enfance

Selon les données de l’ESG de 2014, la prévalence de la victimisation au cours des 12 mois précédant l’enquête était beaucoup plus élevée chez les Canadiens de 15 ans et plus ayant fait état d’antécédents de violence physique et/ou sexuelle subie durant l’enfance que chez ceux n’ayant pas de tels antécédents. Parmi les personnes de 15 ans et plus qui ont subi des sévices physiques et/ou sexuels pendant l’enfance, 13 % ont déclaré avoir été victimes d’un quelconque acte criminel au cours des 12 mois précédents, soit une plus forte proportion que celle observée chez les personnes n’ayant pas été victimes de violence étant enfants (8 %) (tableau 1.6).

En particulier, la victimisation avec violence — qui comprend des crimes tels que les voies de fait, l’agression sexuelle et le vol qualifié — à l’âge adulte était plus courante chez les personnes ayant été victimes de sévices physiques et/ou sexuels durant l’enfance. Parmi les personnes ayant subi des mauvais traitements durant l’enfance, 7 % ont dit qu’elles avaient été victimes d’un acte de violence (à l’âge adulte) au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête. C’est plus du double de la proportion observée chez les personnes n’ayant pas été maltraitées étant enfants (3 %).

Plus précisément, les victimes de sévices physiques et/ou sexuels subis avant l’âge de 15 ans étaient beaucoup plus susceptibles que les non-victimes d’avoir fait l’objet de voies de fait (5 % par rapport à 2 %), d’agression sexuelle (2 % par rapport à 1 %) et de vol de biens personnels (6 % par rapport à 4 %) en tant qu’adultes au cours de l’année précédant l’enquête (graphique 1.10).

Graphique 1.10

Description du Graphique 1.10
Tableau de données du graphique 1.10
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1.10. Les données sont présentées selon Type de victimisation subie à l’âge adulte (titres de rangée) et Ayant subi de la violence durant l’enfance et N’ayant pas subi de violence durant l’enfance, calculées selon pourcentage de personnes ayant déclaré avoir été victimes unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Type de victimisation subie à l’âge adulte Ayant subi de la violence durant l’enfance N’ayant pas subi de violence durant l’enfanceTableau de Note 
pourcentage de personnes ayant déclaré avoir été victimes
Agression sexuelle 1,9Note * 0,8
Vol qualifié ou tentative
de vol qualifié
0,7Note E: à utiliser avec prudenceNote * 0,3Note E: à utiliser avec prudence
Voies de fait 4,6Note * 2,1
Vol de biens personnels 5,7Note * 4,4

Cette plus grande probabilité de subir tous les types de victimisation à l’âge adulte au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête était vraie tant pour les hommes que pour les femmes qui ont été physiquement et/ou sexuellement agressés étant enfants. La seule exception visait les hommes qui ont été victimes de vol ou de tentative de vol, parmi lesquels on n’a constaté aucune différence statistiquement significative entre ceux qui avaient des antécédents de violence subie durant l’enfance et ceux qui ne présentaient pas de tels antécédents.

Début de l'encadré

Encadré 2
Les mauvais traitements durant l’enfance et la victimisation à l’âge adulte

Dans son étude de la victimisation à l’âge adulte autodéclarée dans le cadre de l’Enquête sociale générale (ESG) de 2014 sur la sécurité des Canadiens (victimisation), Perreault (2015) s’est appuyé sur une analyse multidimensionnelle pour examiner divers facteurs de risque de victimisation avec violence. Il a cherché à savoir si des facteurs comme l’âge, l’usage de drogues, la santé mentale et les mauvais traitements subis pendant l’enfance pouvaient être liés à un risque accru d’avoir été victime d’actes criminels tels que les voies de fait, l’agression sexuelle et le vol qualifié au cours des 12 mois précédents.

L’analyse multidimensionnelle a démontré qu’il existe un lien clairement établi entre les mauvais traitements subis pendant l’enfance et la victimisation avec violence. Même lorsque tous les autres facteurs de risque étaient pris en compte, les personnes qui avaient subi des sévices physiques et/ou sexuels étant enfants étaient deux fois plus à risque de victimisation avec violence à l’âge adulte que les personnes qui n’en avaient pas subi.

En plus des expériences vécues par les répondants en matière de victimisation avec violence en général, l’ESG de 2014 portait sur leurs expériences liées à la violence conjugale, à savoir la violence commise par un conjoint ou conjoint de fait actuel ou ancien au cours des cinq années précédant l’enquête. On a constaté qu’au cours des cinq années ayant précédé l’enquête, environ 189 000 Canadiens — 1 personne sur 100 ayant un conjoint ou conjoint de fait actuel ou ancien — avaient subi les formes les plus graves de violence conjugale. Celles-ci comprennent le fait d’avoir été battu, étranglé, menacé avec une arme à feu ou un couteau, ou incité à se livrer à une activité sexuelle non désirée par la force ou la manipulation (Burczycka, 2016).

Aux fins du présent rapport, des caractéristiques comme l’identité autochtone, les incapacités physiques ou mentales, l’usage de drogues, les épisodes de consommation excessive d’alcool et l’âge ont été intégrées à une analyse multidimensionnelle axée sur l’examen d’un lien possible entre la violence physique et/ou sexuelle subie durant l’enfance et les formes les plus graves de violence conjugale subies plus tard dans la vie. Les résultats démontrent un lien évident : lorsqu’on tenait compte de ces caractéristiques, les personnes qui présentaient des antécédents de violence subie étant enfants étaient exposées à un risque accru d’être victimes des types les plus graves de violence conjugale.

Le nombre de fois que les victimes ont subi des sévices physiques et/ou sexuels durant l’enfance semblait lié à la probabilité de subir de la violence conjugale. Chaque incident supplémentaire de violence physique et/ou sexuelle survenue pendant l’enfance faisait augmenter de 2 % la probabilité pour les victimes de subir une forme grave de violence conjugale au cours des cinq années précédant l’enquête, même lorsque les autres facteurs liés à la violence conjugale étaient pris en compte. Par exemple, une personne ayant été maltraitée à deux occasions durant son enfance était 2 % plus susceptible de subir de la violence conjugale plus tard dans la vie que ne l’était une personne qui avait été victime de violence une fois étant enfant.

Fin de l'encadré

Un adulte sur dix ayant subi des mauvais traitements durant l’enfance dit avoir des problèmes de santé mentale

Le lien qui existe entre la violence physique et/ou sexuelle subie pendant l’enfance et une mauvaise santé mentale plus tard dans la vie est bien documenté. Par exemple, l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes — Santé mentale menée en 2012, dont les questions et la méthodologie sont semblables à celles de l’ESG de 2014, a révélé que « tous les types de violence envers les enfants ont été associés à tous les troubles de santé mentale […] après ajustement pour tenir compte des variables sociodémographiques » (traduction libre, Afifi et autres, 2014, p. 1). Les résultats de l’ESG de 2014 viennent appuyer cette étude. En effet, 1 Canadien sur 10 (10 %) âgé de 15 ans et plus qui a subi de la violence physique et/ou sexuelle pendant l’enfance a déclaré être actuellement atteint d’un trouble mental ou psychologique suffisamment grave pour limiter ses activités quotidiennesNote 22. En revanche, 4 % des Canadiens sans antécédents de mauvais traitements subis pendant l’enfance ont fait état d’un trouble mental ou psychologique restrictif (graphique 1.11, tableau 1.7).

Graphique 1.11

Description du Graphique 1.11
Tableau de données du graphique 1.11
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1.11 Ayant subi de la violence durant l’enfance et N’ayant pas subi de violence durant l’enfance, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
  Ayant subi de la violence durant l’enfance N’ayant pas subi de violence durant l’enfance
pourcentage
Trouble mental ou psychologique 10Note * 4Note *
Aucun trouble mental ou psychologiqueTableau de Note  89 95

Les troubles mentaux ou psychologiques autodéclarés étaient plus courants chez les hommes et les femmes victimes de sévices physiques et/ou sexuels pendant l’enfance. Cette constatation est particulièrement marquée chez les femmes. En effet, 14 % des femmes ayant des antécédents de violence subie durant l’enfance ont fait état d’un trouble mental ou psychologique, comparativement à 5 % de celles ne présentant pas de tels antécédents. Chez les hommes, 7 % des victimes de violence survenue durant l’enfance se sont dites atteintes d’un trouble mental ou psychologique, comparativement à 3 % des non-victimes.

Les personnes qui sont victimes d’un acte criminel à l’âge adulte sont aussi plus susceptibles de déclarer la présence chez elles d’un trouble mental ou psychologique (Perreault, 2015). Les personnes qui ont subi de la violence non seulement pendant l’enfance, mais aussi à l’âge adulte au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête, étaient particulièrement susceptibles de faire état de troubles mentaux ou psychologiques (16 % par rapport à 9 % des personnes qui ont subi de la violence à l’âge adulte mais non lorsqu’elles étaient enfants, et à 4 % de celles qui n’ont subi ni l’une ni l’autre de ces formes de victimisation). De plus, des antécédents de violence physique et/ou sexuelle subie durant l’enfance étaient liés à un trouble mental ou psychologique, peu importe si des expériences de victimisation à l’âge adulte au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête ont été déclarées : les personnes qui n’ont pas vécu ces dernières expériences demeuraient plus de deux fois plus susceptibles de se dire atteintes d’un trouble mental ou psychologique si elles avaient subi des sévices physiques et/ou sexuels pendant l’enfance (9 % par rapport à 4 %) (tableau 1.8).

L’usage de drogues illicites et les épisodes de consommation excessive d’alcool sont plus courants chez les personnes ayant des antécédents de violence subie durant l’enfance

Dans le cadre de l’ESG de 2014, on a demandé aux Canadiens s’ils ont fait usage ou non de drogues autres que des médicaments vendus sur ordonnance (p. ex. cannabisNote 23, cocaïne, ecstasy) au cours du mois précédent. Les résultats révèlent que l’usage de drogues illicites était plus courant chez les personnes ayant des antécédents de violence physique et/ou sexuelle subie durant l’enfance (10 % des victimes) que chez les non-victimes (6 %) (tableau 1.7).

Les femmes qui ont subi de la violence pendant l’enfance étaient plus de deux fois plus nombreuses que les autres femmes à déclarer avoir consommé des drogues illicites au cours du mois précédent (7 % par rapport à 3 %). Chez les hommes, 13 % de ceux qui ont été victimes de violence étant enfants ont dit avoir fait usage de drogues au cours du mois précédent, comparativement à 9 % de ceux qui n’ont pas subi de violence.

Les personnes qui ont été victimes de violence durant leur enfance et à l’âge adulte (au cours de l’année précédente) étaient particulièrement à risque de faire usage de drogues : plus de 1 personne sur 5 (22 %) ayant subi les deux types de victimisation a déclaré avoir consommé des drogues au cours du mois précédent (tableau 1.8)

Un plus grand nombre de victimes de violence survenue pendant l’enfance ont dit qu’il leur est arrivé au moins une fois au cours du dernier mois de consommer de l’alcool de façon excessive — consommer cinq boissons alcoolisées ou plus en une même occasion —, comparativement aux personnes sans antécédents de violence subie durant l’enfance (28 % par rapport à 25 %). Des différences ont été constatées seulement chez les femmes : plus de 1 victime de sexe féminin sur 5 (21 %) a déclaré qu’il lui est arrivé de consommer de l’alcool de façon excessive, comparativement à 17 % des femmes sans antécédents de violence subie durant l’enfance. Par ailleurs, chez les hommes, des proportions égales de victimes et de non-victimes de violence envers les enfants ont fait état d’un épisode de consommation excessive d’alcool au cours du dernier mois (34 %). Les hommes étaient plus susceptibles que les femmes de consommer de l’alcool de façon excessive, qu’ils aient subi ou non de la violence étant enfants.

Une personne sur sept victime de violence avant l’âge de 15 ans dit avoir été sans abri

Les personnes qui ont subi de la violence physique et/ou sexuelle étant enfants ont plus souvent déclaré avoir été sans abri à un moment donné au cours de leur vie — avoir dû habiter dans un centre d’hébergement, dans la rue ou dans un édifice abandonné, ou avoir été obligées d’habiter temporairement chez quelqu’un parce qu’elles n’avaient nulle part d’autre où aller. Environ 1 victime sur 7 (15 %) de violence faite aux enfants a déclaré avoir été sans abri, soit plus du double de la proportion correspondante chez les non-victimes (6 %). Des proportions égales de victimes de sexe masculin et de sexe féminin de mauvais traitements survenus pendant l’enfance ont dit avoir été sans abri à un moment donné au cours de leur vie (tableau 1.7).

Un risque accru d’itinérance a été constaté chez les personnes ayant été victimes de violence physique et/ou sexuelle avant l’âge de 15 ans, qu’elles aient subi ou non de la violence à l’âge adulte au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête. Toutefois, le quart (25 %) des personnes qui ont déclaré avoir subi des sévices étant adultes au cours de la dernière année ainsi que durant l’enfance ont dit avoir connu une période d’itinérance au cours de leur vie, comparativement à 13 % des personnes ayant été victimes de violence avant l’âge de 15 ans, mais pas à l’âge adulte (tableau 1.8).

Les adultes ayant subi de la violence étant enfants disent se sentir moins en sécurité et avoir moins confiance dans le système de justice

Les victimes de violence physique et/ou sexuelle subie pendant l’enfance ont fait état d’un sentiment de satisfaction un peu plus faible à l’égard de leur sécurité personnelle, 86 % ayant déclaré être satisfaites ou très satisfaites comparativement à 90 % des non-victimes. Tant les hommes que les femmes ayant subi de la violence étant enfants ont exprimé un plus faible sentiment de sécurité personnelle. Dans l’ensemble, les victimes de violence physique et/ou sexuelle survenue pendant l’enfance qui ont aussi été victimes de violence à l’âge adulte étaient les moins susceptibles de faire état de niveaux élevés de satisfaction à l’égard de leur sécurité personnelle (75 %) (tableau 1.9).

La confiance en la police était plus faible chez les personnes qui ont été victimes de violence physique et/ou sexuelle pendant l’enfance (89 %) que chez les personnes qui n’ont pas été victimes de violence étant enfants (92 %). De même, la confiance dans les tribunaux de juridiction criminelle au Canada était plus faible parmi les personnes qui ont été victimes de violence durant l’enfance (68 %) que parmi les non-victimes (74 %). Les niveaux de confiance en la police et dans les tribunaux étaient les plus bas chez les hommes victimes de violence physique et/ou sexuelle survenue pendant l’enfance, mais les femmes victimes de cette violence ont également dit leur faire moins confiance que les femmes n’ayant pas subi de violence.

Les plus faibles niveaux de confiance en la police et dans les tribunaux persistaient, que les victimes de violence physique et/ou sexuelle survenue pendant l’enfance aient aussi déclaré ou non avoir été victimes de violence à l’âge adulte au cours des 12 mois précédents (tableau 1.9).

Le sentiment d’appartenance est plus faible chez les adultes ayant des antécédents de violence subie étant enfants

Comparativement aux non-victimes de violence, les personnes ayant des antécédents de violence physique et/ou sexuelle subie durant l’enfance avaient un plus faible sentiment d’appartenance à leur communauté locale. Environ le quart (26 %) des personnes ayant subi de la violence étant enfants ont dit avoir un sentiment d’appartenance faible ou plus ou moins faible, comparativement à 20 % des personnes sans antécédents de violence subie durant l’enfance. Il en était ainsi chez les hommes et les femmes ayant été victimes de violence physique et/ou sexuelle durant l’enfance (tableau 1.7).

Les sentiments d’appartenance à la communauté étaient les plus faibles parmi les personnes qui ont été victimes de violence à l’âge adulte au cours des 12 mois précédents en plus d’avoir été victimes de violence durant l’enfance. En effet, plus du tiers (34 %) des personnes qui ont dit avoir été victimes de violence durant leur enfance et à l’âge adulte ont déclaré avoir un faible ou plus ou moins faible sentiment d’appartenance à leur communauté (tableau 1.9).

Les victimes de violence envers les enfants sont plus susceptibles d’être en mauvaise santé physique à l’âge adulte

Des recherches antérieures ont démontré un lien entre des antécédents de violence subie durant l’enfance et une mauvaise santé physique plus tard dans la vie (Afifi et autres, 2016). Les données de l’ESG de 2014 viennent appuyer ces résultats. En effet, les personnes ayant des antécédents de violence physique et/ou sexuelle subie durant l’enfance étaient moins susceptibles que les non-victimes de se dire en très bonne ou en excellente santé physique (57 % par rapport à 64 %) et plus susceptibles de déclarer que leur santé physique était mauvaise (14 % par rapport à 9 %). C’était le cas tant chez les hommes que chez les femmes, mais, pour ce qui est de faire état d’une mauvaise santé physique, les différences entre les victimes et les non-victimes de violence faite aux enfants étaient les plus prononcées parmi les femmes (15 % par rapport à 9 %) (tableau 1.7).

Les personnes qui ont subi des sévices étant enfants étaient plus susceptibles de se dire en mauvaise santé physique à l’âge adulte, qu’elles aient aussi été victimes ou non d’un acte criminel étant adultes (au cours de l’année ayant précédé l’enquête). Toutefois, les personnes ayant vécu des expériences de victimisation durant l’enfance et à l’âge adulte étaient les plus susceptibles de déclarer être en mauvaise santé physique (18 %) (tableau 1.8).

L’état matrimonial, la scolarité, l’emploi et le revenu des personnes ayant subi de la violence pendant l’enfance sont semblables à celles qui n’en ont pas subi

Pour certaines répercussions importantes sur la vie, comme l’état matrimonial, la scolarité, l’emploi et le revenu, des écarts ont été observés entre les personnes ayant subi de la violence physique et/ou sexuelle pendant l’enfance et celles qui n’en ont pas subi, mais ils étaient minimes.

Dans l’ensemble, les personnes ayant des antécédents de violence physique et/ou sexuelle durant l’enfance étaient plus susceptibles de déclarer être actuellement mariées ou en union libre que les personnes sans antécédents de violence durant l’enfance (64 % par rapport à 60 %). Les personnes ayant subi de la violence pendant l’enfance étaient aussi moins susceptibles d’être célibataires (25 % par rapport à 30 %) (tableau 1.7).

Le niveau de scolarité était assez semblable chez les personnes qui ont déclaré avoir subi de la violence physique et/ou sexuelle étant enfants et chez les personnes qui n’ont pas subi de violence. Une proportion légèrement plus élevée de victimes de violence ont déclaré être titulaires d’un baccalauréat ou d’un grade de niveau supérieur (27 % par rapport à 26 %), et une proportion moins élevée ont déclaré avoir un diplôme d’études secondaires ou un niveau de scolarité inférieur (38 % par rapport à 43 %) (tableau 1.7).

Comme pour l’état matrimonial et le niveau de scolarité, les différences au chapitre de la situation d’emploi étaient relativement faibles entre les personnes ayant subi de la violence physique et/ou sexuelle pendant l’enfance et celles qui n’en ont pas subi. Une plus forte proportion des personnes ayant été victimes de violence ont déclaré que leur activité principale au cours des 12 mois précédents était un emploi (62 % par rapport à 55 %), tandis qu’une plus faible proportion ont dit être aux études (9 % par rapport à 14 %). De plus, les personnes ayant déclaré avoir été victimes de violence pendant l’enfance étaient plus nombreuses à indiquer avoir un revenu personnel se situant dans les tranches supérieures, et moins nombreuses à déclarer avoir un revenu personnel se situant dans les tranches inférieures (tableau 1.7).

Bien que ces résultats montrent certains écarts au chapitre de l’état matrimonial, de la scolarité, de l’emploi et du revenu entre les personnes ayant subi de la violence physique et/ou sexuelle pendant l’enfance et celles qui n’en ont pas subi, il importe de tenir compte de l’âge, car les données semblent indiquer que certains groupes d’âge au Canada affichent une prévalence plus élevée de victimisation pendant l’enfance.

Pour déterminer si les résultats relatifs pour les personnes ayant déclaré avoir été victimes de violence pendant l’enfance et les autres personnes étaient les mêmes peu importe l’âge, la répartition de l’âge des personnes qui n’ont pas été victimes de violence a été rajustée pour correspondre à celle des personnes ayant été victimes de violence, qui est quelque peu plus jeuneNote 24. Cela a permis de montrer que la scolarité, l’emploi et les niveaux de revenu déclarés par les personnes ayant subi de la violence physique et/ou sexuelle pendant l’enfance et celles qui n’en ont pas subi étaient presque identiques si l’âge était pris en compte. Pour ce qui est de l’état matrimonial, les personnes qui avaient été victimes de violence pendant l’enfance étaient moins susceptibles d’être mariées ou en union libre, comparativement aux personnes sans de tels antécédents.

Résumé

Les données autodéclarées recueillies dans le cadre de l’Enquête sociale générale (ESG) de 2014 révèlent que des mauvais traitements durant l’enfance — la violence physique et/ou sexuelle commise par un adulte contre un enfant de moins de 15 ans, ou le fait pour celui-ci d’être témoin de violence commise par un parent ou un tuteur contre un autre adulte à la maison — ont été infligés au tiers (33 %) des Canadiens de 15 ans et plus.

La violence physique, déclarée par plus du quart (26 %) des Canadiens de 15 ans et plus, était le type le plus courant de violence faite aux enfants. Un peu moins de 1 personne sur 10 (8 %) a déclaré avoir subi des sévices sexuels durant l’enfance. De plus, 1 Canadien sur 10 (10 %) a déclaré avoir, avant l’âge de 15 ans, été témoin de violence commise par un parent ou un tuteur contre un autre adulte à la maison. La plupart (70 %) des personnes qui ont été témoins de ce type de violence étant enfants ont également subi de la violence physique et/ou sexuelle pendant l’enfance. Pour la majorité des enfants témoins de violence de la part d’un parent ou d’un tuteur qui ont aussi été victimes de violence physique, un parent ou un tuteur a perpétré l’incident le plus grave à leur endroit (73 %).

De nombreuses personnes ont subi des formes graves de violence physique (23 %) et sexuelle (4 %) étant enfants, et certaines ont subi des sévices à plusieurs occasions. Les agresseurs qui ont été identifiés par les victimes variaient selon le sexe de la victime et le type de violence subie. La grande majorité (93 %) des victimes de violence physique et/ou sexuelle subie durant l’enfance dans les provinces ont dit ne pas avoir parlé à la police ou aux services de protection de l’enfance avant l’âge de 15 ans à propos des sévices subis.

Les Autochtones étaient plus susceptibles de déclarer avoir été victimes de violence physique et/ou sexuelle pendant l’enfance comparativement aux non-Autochtones (40 % par rapport à 29 %), et les femmes autochtones étaient particulièrement surreprésentées. En ce qui a trait à la prévalence et à la gravité des sévices physiques et/ou sexuels subis durant l’enfance, les différences statistiquement significatives entre les Autochtones et les non-Autochtones étaient limitées à la population de 30 ans et plus.

Les personnes qui ont été soumises à des sévices physiques et/ou sexuels durant l’enfance étaient plus susceptibles de déclarer qu’en tant qu’adultes de 15 ans et plus elles avaient été victimes d’un quelconque acte criminel au cours de l’année précédente. Il s’agissait de victimisation en général (13 % par rapport à 8 %) et de victimisation avec violence (7 % par rapport à 3 %). En tenant compte des autres facteurs, on a constaté que les victimes de mauvais traitements durant l’enfance étaient exposées à un risque plus élevé de victimisation avec violence conjugale et non conjugale.

L’ESG permet d’analyser divers indicateurs de bien-être physique, mental et social, et les victimes de violence physique et/ou sexuelle survenue pendant l’enfance étaient presque toujours moins susceptibles que les non-victimes de faire état de résultats positifs selon ces mesures. Dans la plupart des cas, la probabilité accrue pour les victimes de violence envers les enfants de faire état de piètres résultats sur le plan du bien-être physique, mental et social persistait, qu’elles aient aussi été victimes de violence ou non à l’âge adulte au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête. Toutefois, pour ce qui est des facteurs socioéconomiques clés tels que la scolarité, l’emploi et le revenu, peu de différences ont été constatées entre les personnes ayant subi de la violence étant enfants et celles qui n’en ont pas subi.

Tableaux de données détaillés

Tableau 1.1 Mauvais traitements subis durant l’enfance et autodéclarés, selon le sexe de la victime, Canada, 2014

Tableau 1.2 Victimes de violence physique et/ou sexuelle subie durant l’enfance et autodéclarée, selon le nombre minimal de fois qu’elles ont subi des actes de violence et selon le sexe de la victime, Canada, 2014

Tableau 1.3 Victimes de violence physique et/ou sexuelle subie durant l’enfance et autodéclarée, selon le sexe de la victime et le lien de l’agresseur avec celle-ci dans l’incident le plus grave, Canada, 2014

Tableau 1.4 Sources informelles de soutien demandé par les victimes de violence physique et/ou sexuelle subie durant l’enfance et autodéclarée, selon le sexe de la victime, Canada, 2014

Tableau 1.5 Violence physique et/ou sexuelle subie durant l’enfance et autodéclarée parmi certains groupes démographiques, selon le sexe de la victime, Canada, 2014

Tableau 1.6 Incident de victimisation le plus grave subi au cours des 12 mois précédents et autodéclaré par les victimes de violence physique et/ou sexuelle subie durant l’enfance et autodéclarée, selon le sexe de la victime, 2014

Tableau 1.7 Caractéristiques des victimes de violence physique et/ou sexuelle subie durant l’enfance et autodéclarée, selon le sexe de la victime, Canada, 2014

Tableau 1.8 Santé physique et mentale, utilisation de substances, arrestations et itinérance chez les victimes de violence physique et/ou sexuelle subie durant l’enfance et autodéclarée, Canada, 2014

Tableau 1.9 Sentiment d’appartenance, satisfaction à l’égard de la sécurité et confiance envers les gens et dans le système de justice chez les victimes de violence physique et/ou sexuelle subie durant l’enfance et autodéclarée, Canada, 2014

Références

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