Section 2 : La violence familiale envers les enfants et les jeunes déclarée par la police, 2009

Warning Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

La violence familiale envers les enfants et les jeunes demeure un problème très répandu dans la société canadienne. À l'aide des données policières, on examine dans la présente section la nature et l'ampleur des voies de fait et des infractions sexuelles qui ont été commises sur des enfants et des jeunes par des membres de leur famille. Ces types de violence peuvent être commis par des parents, des frères et soeurs, ou des membres de la famille élargie liés à la victime par le sang, par mariage ou par adoption 1 .

Les membres de la famille commettent près du tiers des voies defait et des infractions sexuelles à l'endroit des enfants etdes jeunes

En 2009, la police a indiqué que près de 55 000 enfants et jeunes âgés de 0 à 17 ans ont été victimes de voies de fait ou d'une infraction sexuelle (tableau 2.1). Parmi ceux-ci, environ 3 enfants et jeunes sur 10, soit près de 15 000 enfants et jeunes, ont été victimes d'une agression aux mains d'un membre de leur propre famille. Une proportion supplémentaire de 54 % des enfants et des jeunes ont été victimes de violence de la part d'un ami ou d'une connaissance et 15 %, d'un étranger. Ces résultats viennent confirmer ce que des documents internationaux ont avancé : la majorité des actes violents commis à l'endroit des enfants et des jeunes sont perpétrés par des individus qui font partie de l'environnement immédiat de la victime (Nations Unies, 2006).

Encadré 1

Mesure de la violence envers les enfants et les jeunes

Les renseignements qui figurent dans la présente section sur les infractions sexuelles et les voies de fait commises à l'endroit des enfants sont fondés sur les données déclarées par la police qui ont été recueillies au moyen du Programme de déclaration uniforme de la criminalité fondé sur l'affaire (DUC 2). Ces données représentent le nombre d'affaires criminelles qui ont été signalées aux services de police canadiens et dont ceux-ci ont établi le bien-fondé. La couverture du Programme DUC 2 s'établissait à environ 99 % de la population du Canada en 2009.

Infraction sexuelle :  Comprend l'agression sexuelle (niveau 1), l'agression sexuelle armée ou causant des lésions corporelles (niveau 2), l'agression sexuelle grave (niveau 3) et les autres infractions sexuelles. La catégorie « Autres infractions sexuelles » vise avant tout les affaires de violence sexuelle envers les enfants, tels les contacts sexuels, l'exploitation sexuelle, l'incitation à des contacts sexuels et l'inceste.

Voies de fait :  Comprend les voies de fait simples (niveau 1), les voies de fait armées ou causant des lésions corporelles (niveau 2), les voies de fait graves (niveau 3), l'infliction illégale de lésions corporelles, la décharge d'une arme à feu intentionnellement, la négligence criminelle causant des lésions corporelles et les autres voies de fait.

Il importe de souligner que les données présentées dans cette section peuvent être une sous-estimation de la portée réelle de la violence familiale envers les enfants et les jeunes puisque de nombreux cas peuvent ne pas être portés à l'attention des autorités juridiques. De plus, d'autres types de violence familiale comme le harcèlement criminel, l'enlèvement et la violence émotive ou psychologique ne sont pas compris dans la présente analyse.

Exprimés sous forme de taux, 214 enfants et jeunes (0 à 17 ans) sur 100 000 ont été victimes de violence familiale en 2009 (tableau 2.2). Les données obtenues auprès des services de police ont révélé que les taux de violence familiale à l'endroit des enfants et des jeunes sont relativement stables depuis que ces données ont été rendues publiques pour la première fois en 2004 2 .

Les voies de fait simples : le type de violence familiale leplus courant

Parmi les 15 000 enfants et jeunes victimes de violence familiale en 2009, environ les deux tiers (67 %) ont été victimes de voies de fait. La majorité de ces infractions (81 %) consistaient en des voies de fait de niveau 1, soit la catégorie de voies de fait qui entraînent les blessures corporelles les moins graves aux victimes. Les voies de fait majeures — les voies de fait graves et les voies de fait armées ou causant des lésions corporelles — représentaient environ 18 % de toutes les voies de fait sur des enfants et des jeunes commises par des membres de la famille. La proportion de 1 % restante comprenait les autres voies de fait et les infractions relatives aux armes à feu.

L'autre tiers (33 %) des enfants et des jeunes victimes de violence familiale ont fait l'objet d'infractions sexuelles. Comme dans le cas des voies de fait, la plupart (77 %) de ces infractions appartenaient à la catégorie des agressions sexuelles de niveau 1, soit celle qui cause les lésions corporelles les moins graves aux victimes. Les formes plus graves d'infractions sexuelles — l'agression sexuelle grave et l'agression sexuelle armée ou causant des lésions corporelles — représentaient moins de 1 % des infractions sexuelles sur des enfants et des jeunes. D'autres infractions sexuelles, tels les contacts sexuels, l'incitation à des contacts sexuels et le leurre d'enfants au moyen d'un ordinateur, constituaient les 23 % restants des infractions sexuelles perpétrées par des membres de la famille à l'endroit des enfants et des jeunes.

Les parents commettent plus de la moitié des voies de fait et desinfractions sexuelles dans la famille contre des enfants et des jeunes

Les parents 3  étaient responsables de plus de la moitié (59 %) des voies de fait et des infractions sexuelles dans la famille sur des enfants et des jeunes en 2009. Pour chaque tranche de 100 000 enfants et jeunes au Canada en 2009, 126 ont été agressés physiquement ou sexuellement par leur père ou leur mère. Ce taux était environ trois fois plus élevé que le taux d'agressions commises par des frères et soeurs (41 pour 100 000) ou par d'autres membres de la famille (47 pour 100 000) (tableau 2.3, graphique 2.1).

Les victimes les plus jeunes (moins de trois ans) étaient les plus vulnérables à la violence aux mains d'un parent (tableau 2.4). En 2009, environ 8 victimes sur 10 (81 %) de ce groupe d'âge ont été agressées par leur père ou leur mère. Par comparaison, 60 % des enfants de 3 à 11 ans et 55 % des jeunes de 12 à 17 ans ont subi le même sort.

Les filles sont plus souvent victimisées par un membre de la familleque les garçons

Dans l'ensemble, les données déclarées par la police ont révélé que les filles de moins de 18 ans sont plus susceptibles d'être victimes de violence familiale que les garçons du même âge. Ce constat est attribuable en grande partie aux victimisations impliquant des infractions sexuelles. En 2009, le taux d'infractions sexuelles aux mains de membres de la famille qui sont venues à l'attention de la police était quatre fois plus élevé chez les filles que chez les garçons (113 par rapport à 28 pour 100 000 enfants et jeunes) (tableau 2.3). On observe des taux plus élevés de violence sexuelle contre les filles, et ce, quel que soit l'âge des victimes.

L'âge auquel les enfants et les jeunes sont victimes d'infractions sexuelles aux mains de membres de leur famille varie chez les filles et les garçons. En effet, le taux de violence sexuelle chez les filles avait tendance à augmenter pendant l'enfance et atteignait sa valeur maximale à l'âge de 14 ans. Chez les garçons, en revanche, ce taux était le plus élevé entre cinq et huit ans (graphique 2.2).

Par ailleurs, les taux de voies de fait perpétrées par des membres de la famille envers des filles et des garçons se rapprochaient davantage comparativement aux taux d'infractions sexuelles (149 par rapport à 140 pour 100 000 enfants et jeunes). Tant chez les filles que chez les garçons, ces taux étaient les plus élevés pendant l'adolescence (graphique 2.3).

Peu de voies de fait ou d'infractions sexuelles entraînentdes blessures graves

Certaines affaires de violence familiale entraînent des blessures corporelles aux victimes. Si relativement peu d'enfants et de jeunes ont nécessité des soins médicaux professionnels à la suite de l'affaire, 57 % des enfants et des jeunes qui ont été agressés physiquement et 16 % de ceux qui ont été agressés sexuellement ont nécessité des soins légers, comme des premiers soins (p. ex. pansement adhésif ou glace) (tableau 2.5). Ces proportions étaient semblables à celles observées chez les enfants et les jeunes ayant été victimes de voies de fait ou d'infractions sexuelles par une personne non apparentée (58 % et 14 %).

Résumé

Les données déclarées par la police ont révélé qu'en 2009, près du tiers des voies de fait et des infractions sexuelles sur des enfants et des jeunes ont été perpétrées par un membre de leur famille; les parents ont commis plus de la moitié de ces voies de fait et infractions sexuelles dans la famille.

Un peu plus des deux tiers des affaires de violence familiale signalées à la police étaient des voies de fait, alors que l'autre tiers consistait en des infractions sexuelles. Les filles étaient plus susceptibles que les garçons d'avoir été victimes d'une agression, en particulier d'une infraction sexuelle. Les voies de fait simples et les agressions sexuelles de niveau 1 — la catégorie des voies de fait et des infractions sexuelles qui entraînent les blessures corporelles les moins graves aux victimes — étaient plus souvent commises contre les enfants et les jeunes.

Suivant | Précédent

Date de modification :