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Statistique Canada : une institution canadienne de longue date

L'organisme de statistique central du Canada, que nous connaissons aujourd'hui comme Statistique Canada, est chargé depuis 1918 de fournir des renseignements statistiques à la population du Canada et au monde entier. Depuis ses modestes débuts avec un seul bureau de 123 employés utilisant des cartes à perforer et des tabulatrices électriques, l'organisme est devenu une institution qui compte plus de 7 000 employés répartis dans trois grands bureaux régionaux — la Région de l'Est, la Région du Centre et la Région de l'Ouest et des Territoires du Nord — qui représentent tous fièrement Statistique Canada à l'étendue du pays.
Actuellement, l'organisme mène plus de 450 enquêtes actives portant sur 32 domaines spécialisés différents et effectue des recensements de la population et de l'agriculture tous les cinq ans. Alors que la demande de renseignements pertinents de grande qualité continue de croître, Statistique Canada continue de tenir ses engagements.
Le premier statisticien du Canada

Jean Talon a été le premier statisticien officiel du Canada. Né en 1625 dans la région de la Champagne, en France, il est arrivé en Amérique du Nord en 1665, mandaté par le roi Louis XIV et son ministre des Finances, Jean-Baptiste Colbert.
Jean Talon a mené le premier recensement au Canada en 1666 à titre d'intendant, ou fonctionnaire en chef, de la Nouvelle-France (un vaste territoire qui englobait autrefois des portions de l'Est du Canada et des portions des États-Unis). Le recensement a dénombré les 3 215 habitants de la colonie, permettant ainsi de recueillir des données sur leur âge, leur sexe, leur état matrimonial et leur profession. Ces renseignements étaient nécessaires pour planifier le développement de la colonie. Jean Talon a lui-même effectué une grande partie de la collecte des données, visitant les habitants à cheval pendant l'hiver de 1665-1666. Certains ont prétendu que c'était le premier recensement moderne, car il a été effectué à des fins purement statistiques.
Jean Talon était un homme enthousiaste et visionnaire, et même s'il occupait un rang moins élevé que celui du gouverneur, il est rapidement devenu le véritable administrateur de la colonie. Il a rempli deux mandats : de 1665 à 1668, puis de 1670 à 1672.
Il est décédé en France en 1694.
Les fondements du système statistique canadien

Lorsque le Canada a été créé en 1867, l'Acte de l'Amérique du Nord britannique a conféré la responsabilité « du recensement et des statistiques » au gouvernement fédéral, posant ainsi la pierre angulaire du système statistique du Canada, tout en créant l'obligation constitutionnelle de mener un recensement décennal. Le premier recensement national a été réalisé en 1871.
Des statistiques générales ont été réunies par les ministères provinciaux et fédéraux à partir de documents de fonctionnement en tant que sous-produits. Ces documents ont permis de produire des statistiques sur les services postaux, la marine marchande, le commerce, le revenu de l'intérieur et l'immigration.
Au cours des années 1880 et 1890, des progrès considérables ont été réalisés sur le plan des statistiques générales qui, à partir de 1889, étaient présentées dans les éditions de ce qui allait devenir l'Annuaire du Canada. Ces premières éditions étaient d'impressionnantes réalisations de coordination statistique.
En 1918, la Loi sur la statistique a institué un bureau fédéral de la statistique doté de pouvoirs étendus pour recueillir des données administratives et mener des enquêtes à des fins statistiques. La Loi a établi un système statistique central qui a permis de mieux utiliser les employés qualifiés, peu nombreux à cette époque, et d'établir de meilleures méthodes de collecte et d'analyse des données.
En 1960, la Commission royale Glassco, dans le cadre de l'une de ses études spéciales, a fortement appuyé le renforcement du système statistique centralisé et l'indépendance du Bureau. Elle a notamment recommandé que le Bureau devienne un organisme fédéral à part entière et que le statisticien fédéral ait le statut de sous-ministre. En vertu d'un décret en conseil du 6 janvier 1965, le gouvernement a accepté cette recommandation. Six ans plus tard, en 1971, Statistique Canada a vu le jour avec l'adoption de la nouvelle Loi sur la statistique par le Parlement.
Au fil des ans, Statistique Canada a continué de remplir son mandat, qui consiste à produire des statistiques permettant aux Canadiens et aux Canadiennes de mieux comprendre leur pays — son territoire, sa population, son économie et sa société.
Les statistiques et l'évolution de la technologie

En 1911, les cartes à perforer et les tabulatrices électriques ont révolutionné le processus de collecte et d'organisation des données. Ces coûteuses machines devaient être supervisées par des spécialistes, mais elles ont permis de réaliser des analyses sur beaucoup plus de sujets et de faire d'importantes économies de temps et d'argent. Herbert Marshall, statisticien fédéral, a écrit dans son rapport annuel de 1955-1956 : « La question d'ajouter une machine à calculer électronique à l'équipement mécanique du Bureau est examinée de près ». Dans le rapport annuel de 1960-1961, il a été noté que pour la première fois, un ordinateur électronique serait utilisé pour compiler des données dans le cadre du recensement, éliminant ainsi le besoin de cartes perforées intermédiaires.
Le premier ordinateur interne du Bureau était un IBM 705. Il s'agissait à l'époque de l'un des plus puissants ordinateurs au Canada. Les pièces ont commencé à arriver en juillet 1960 : en effet, le 705 n'était pas constitué d'une seule pièce d'équipement, mais plutôt d'un certain nombre de machines travaillant ensemble. Le 705 occupait une aile complète de l'immeuble Principal, et le plafond a dû être reconstruit pour abriter les câbles. La chaleur produite par les 10 000 tubes à vide de l'ordinateur devait être neutralisée par deux imposants conditionneurs d'air. Une équipe de 30 personnes travaillaient directement avec l'ordinateur.
En 1966, le statisticien fédéral a déclaré : « les ressources informatiques continuent d'être utilisées presque au maximum de leur capacité, 24 heures sur 24, 5 jours sur 7, et nécessitent un nombre considérable d'heures supplémentaires pendant les fins de semaine ». Il a souligné : « une étude systématique est en cours afin de déterminer les exigences informatiques à long terme pour le Bureau fédéral de la statistique, lesquelles seront à la base des plans visant à remplacer le matériel existant, qui devient désuet ».
En 1968, le Système canadien d'information socioéconomique (CANSIM) — qui était à l'origine un programme informatique de stockage, d'extraction et de manipulation de données — contenait à peine 2 500 séries chronologiques. Vingt-cinq ans plus tard, il en comptait plus de 400 000, ce qui demeure une fraction du nombre de séries chronologiques qu'il comporte aujourd'hui. L'accès en ligne à CANSIM a été mis en œuvre en 1972. Il a été offert en premier aux utilisateurs du gouvernement fédéral et un an plus tard, au grand public. En 2008, CANSIM a célébré son 40e anniversaire en tant que principale base de données d'information socioéconomique canadienne de l'organisme.
Au cours des années 1990, l'arrivée d'Internet et la popularité croissante de cette nouvelle technologie, combinées à la demande accrue pour des microdonnées, ont mené Statistique Canada à répondre aux besoins des utilisateurs de données en créant un site Web complet, des fichiers de microdonnées à grande diffusion et un réseau de centres de données de recherche. Le site Web de Statistique Canada a été lancé en 1995, marquant le début d'une nouvelle ère.
Aujourd'hui, le site Web est devenu le principal moyen de communication et de diffusion de Statistique Canada. Avec ses sept millions de pages renfermant des communiqués, des études analytiques approfondies, des articles, des documents techniques, des tableaux de données, etc., il s'agit de l'un des plus importants sites Web du gouvernement fédéral.
Le Quotidien porte bien son nom

À presque 100 ans, le vénérable bulletin de diffusion officielle de Statistique Canada continue de bien porter son nom. Jamais un numéro du Quotidien n'a manqué d'être publié, et ce, malgré des grèves, des virus informatiques, des tempêtes de verglas et la panne d'électricité qui a plongé l'Est de l'Amérique du Nord dans l'obscurité en 2003.
Au fil des décennies, Le Quotidien a su s'adapter, dans son mode de diffusion, à l'évolution de la demande de renseignements cohérents et précis ainsi qu'aux changements technologiques.
En 1996, Le Quotidien est passé d'un produit imprimé à un produit Internet. Statistique Canada a continué d'en diffuser la version papier jusqu'en 2003, soit jusqu'à ce que la demande ne soit plus suffisante pour justifier sa production. Cette décision est survenue au même moment que la panne d'électricité de 2003, qui a causé la fermeture des bureaux de Statistique Canada pendant six jours. Malgré ce défi de taille, la publication du bulletin n'a pas été interrompue.
En 2009, un autre événement marquant s'est produit pour Le Quotidien : le lancement d'une nouvelle image en ligne. En plus des nouveaux communiqués du jour, le site Web du Quotidien offre également maintenant les publications analytiques les plus récentes.
Depuis ses modestes débuts en 1932 sous la forme d'une fiche de renseignements dactylographiée, Le Quotidien s'est transformé en un produit intelligent entièrement électronique, publié tous les jours ouvrables à 8 h 30 (HE) le matin sans exception – en français et en anglais.
Un milieu de travail positif et tourné vers l'avenir

Depuis ses tout débuts, Statistique Canada est un milieu de travail axé sur la famille et la personne. Les pique-niques et les événements sportifs et sociaux font partie des traditions de l'organisme. Aujourd'hui, Statistique Canada continue de valoriser ses employés et d'appuyer la diversité au sein de son effectif.
En 1945, Sedley A. Cudmore, statisticien fédéral, a demandé à ses cadres supérieurs d'élaborer pour l'organisation une constitution tenant compte des infrastructures, des conditions de travail et du bien-être général des employés. La demande a donné lieu à la création d'un conseil consultatif.
En 1956, le Conseil a été divisé pour former un comité sur les conditions de travail et une association du personnel responsable des questions relatives aux événements sportifs et sociaux et aux loisirs.
Depuis 1988, la Garderie Tunney's Daycare, située dans l'immeuble Principal, offre ses services aux familles et propose aux enfants des programmes offerts en anglais et en français.
Au fil des ans, Statistique Canada a reçu de nombreux prix de reconnaissance et aujourd'hui encore, il continue de recevoir des distinctions.