Introduction à la Classification écologique des terres (CET) 2017

Statut

Cette norme a été approuvée comme norme générale le 20 novembre 2017.

Objet de la Classification écologique des terres (CET)

La Classification écologique des terres (CET) a pour objet de délimiter et de classifier les zones écologiquement distinctes de la surface terrestre et de fournir un cadre spatial national uniforme dans le but d'améliorer la surveillance et la production de rapports. Le recours à ces unités écologiques peut servir de cadre commun pour les évaluations tant locales que nationales et pour la production de rapports sur les indicateurs écologiques de l'état de l'environnement au Canada.

Préface

La Classification écologique des terres (CET) est la classification officielle des aires écologiques du Canada qu'utilise Statistique Canada.

La CET a été élaborée pour permettre la production de statistiques intégrées pour les aires écologiques. Il s'agit d'un cadre hiérarchique qui classifie les aires écologiques ou les écosystèmes et qui intègre toutes les composantes principales des écosystèmes : l'air, l'eau, la terre et le biote. Toutes les limites du cadre écologique correspondent aux polygones des Pédo-paysages du Canada (PPC).

La CET fournit des noms et des codes uniques pour les écozones, les écoprovinces, les écorégions et les écodistricts du Canada. Les différentes unités géographiques sont pratiques pour la collecte et la compilation des données et utiles pour l'analyse spatiale des statistiques environnementales, économiques et sociales.

Cette classification s'appuie sur les rapports suivants :

Groupe de travail sur la stratification écologique, 1995. Cadre écologique national pour le Canada. Agriculture et Agroalimentaire Canada, Direction générale de la recherche, Centre de recherches sur les terres et les ressources biologiques; Environnement Canada, Direction générale de l'état de l'environnement, Direction de l'analyse des écozones, Ottawa/Hull.

Marshall, I.B., Schut, P.H., et Ballard, M.1999. Cadre écologique national pour le Canada : Données d'attribut. Agriculture et Agroalimentaire Canada, Direction générale de la recherche, Centre de recherches sur les terres et les ressources biologiques; Environnement Canada, Direction générale de l'état de l'environnement, Direction de l'analyse des écozones, Ottawa/Hull. http://sis.agr.gc.ca/siscan/nsdb/ecostrat/1999report/index.html (site consulté le 4 juillet 2017).

Quoi de neuf?

La Classification écologique des terres est une norme générale.

Classification écologique des terres (CET) 2017

La Classification écologique des terres (CET) est un cadre hiérarchique offrant une terminologie commune pour la classification des zones écologiquement distinctes. Selon Ed Wiken, membre du comité d'origine sur la classification des terres, la CET est :

une méthode de définition et de classification de régions de la surface terrestre présentant des caractéristiques écologiques propres. Chaque région constitue un ensemble distinct résultant de l'entremêlement et de l'interaction des facteurs présents : formes de relief, eau, sols, végétation, climat, faune et influence humaine. L'importance relative de ces facteurs varie en fonction des régions. Cette approche globale à la classification des terres peut s'appliquer progressivement et proportionnellement tant aux écosystèmes les plus limités qu'aux vastes écosystèmesNote de bas de page 1.

Cadre conceptuel et définitions de base

Le cadre conceptuel utilise les concepts définis par le Comité canadien de la classification écologique du territoire. Il repose sur un système hiérarchique comptant quatre niveaux de généralisation : l'écozone, l'écoprovince, l'écorégion et l'écodistrict. Il a été déterminé que ces niveaux étaient ceux qui convenaient le mieux à la production de rapports sur les enjeux nationaux et régionaux concernant l'environnement et la durabilité des ressourcesNote de bas de page 2.

Tableau 1 : Niveaux du cadre écologique
Niveau Définition
Écozone Au sommet de la hiérarchie, les écozones dessinent la mosaïque écologique du Canada à l'échelle sous-continentale. Les écozones sont des régions de la surface terrestre représentatives de grandes unités écologiques très générales caractérisées par des facteurs biotiques et abiotiques en interaction et adaptation constantes.
Écoprovince Subdivision d'une écozone caractérisée par de grands assemblages de structures et de formes de relief, de faune et de flore, d'hydrologie, de sols et de macroclimats.
Écorégion Subdivision d'une écoprovince caractérisée par des facteurs écologiques régionaux particuliers en matière de climat, de physiographie, de végétation, de sols, d'eau et de faune.
Écodistrict Subdivision d'une écorégion caractérisée par des assemblages particuliers en matière de relief, de formes de terrain, de géologie, de sols, de végétation, de plans d'eau et de faune.
Source: Marshall, I.B., Schut, P.H. et Ballard, M. 1999. Cadre écologique national pour le Canada : Données d'attribut. Agriculture et Agroalimentaire Canada, Direction générale de la recherche, Centre de recherches sur les terres et les ressources biologiques; Environnement Canada, Direction générale de l'état de l'environnement, Direction de l'analyse des écozones. Ottawa/Hull. http://sis.agr.gc.ca/siscan/nsdb/ecostrat/1999report/framework.html (site consulté le 4 juillet 2017).

Structure de la classification et codes

Il y a 15 écozones au sommet de la hiérarchie de la Classification écologique des terres. Elles couvrent toute l'étendue terrestre du Canada à l'échelle sous-continentale.

Les écozones se subdivisent en 53 écoprovinces comportant 194 écorégions, qui à leur tour se subdivisent en 1 027 unités écologiques distinctes appelées écodistricts. Cette relation est illustrée à la figure 1.

Figure 1. Hiérarchie de la Classification écologique des terres

Figure 1. Hiérarchie de la Classification écologique des terres

Description de figure 1
  • Niveau 1 - Écozones : 15
  • Niveau 2 - Écoprovinces : 53
  • Niveau 3 - Écorégions : 194
  • Niveau 4 - Écodistricts : 1 027

Correspondance avec les Pédo-paysages du Canada (PPC)

Toutes les limites du cadre écologique correspondent aux polygones des Pédo-paysages du Canada (PPC)Note de bas de page 3. Les écodistricts sont directement liés à 12 353 polygones des Pédo-paysages du CanadaNote de bas de page 4. Les limites, les caractéristiques et les structures des fichiers de la base de données sur les PPC ont été mises à jour plusieurs fois au fil des ans. De nouvelles versions sont publiées à mesure que les changements structurels ou les modifications aux caractéristiques sont appliqués. Cette classification utilise la version 3.2 des PPC, publiée en mars 2011.

Les PPC donnent une information cartographique de base qui montre la relation entre les composantes du sol et les positions des paysagesNote de bas de page 5.

Progrès à venir

La base de données des Pédo-paysages du Canada n'est pas régulièrement mise à jour. Statistique Canada continuera d'utiliser la version 3.2 jusqu'à nouvel ordre lors de la diffusion des données.

Conformité aux cadres pertinents reconnus à l'échelle nationaleNote de bas de page 6

Cette classification type est conforme au Cadre écologique national élaboré dans le cadre d'une initiative conjointe entre Environnement Canada et Agriculture et Agroalimentaire Canada entre 1992 et 1995, et publié en 1995.

Le Comité canadien de la classification écologique du territoire a été mis sur pied en 1976 pour servir de forum national dans le but d'encourager l'élaboration d'une approche écologique uniforme à l'échelle nationale pour la classification et la cartographie des écosystèmes terrestres, et pour une application judicieuse de cette approche à la gestion et à la planification durables des ressources.

En 1991, sous les auspices du Groupe de travail sur la stratification écologique, un certain nombre d'organismes fédéraux, en collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, ont entrepris de passer en revue les travaux antérieurs et d'établir un cadre écologique commun pour le Canada.

Le rapport qui en a résulté, intitulé Cadre écologique national pour le Canada et publié par le Groupe de travail sur la stratification écologique en 1995, décrit les méthodes utilisées pour élaborer les cartes du cadre écologique, définit les concepts qui sous-tendent les niveaux hiérarchiques de généralisation et donne une description narrative de chaque écozone et de chaque écorégion.

Un deuxième rapport a été publié en 1999, ajoutant le niveau des écoprovinces. La nécessité de délimiter les écoprovinces découle de l'accord parallèle sur l'environnement qui a établi la Commission de coopération environnementale (CCE) en 1994, un effort trilatéral entre le Canada, le Mexique et les États-Unis en vue d'élaborer un cadre écologique pour répondre aux préoccupations environnementales communes.

Modifications et nouveautés

Des modifications ont été apportées et des nouveautés ont été ajoutées à la Classification écologique des terres (CET) en réponse à des besoins précis.

Écozone+Note de bas de page 7

Environnement Canada a souvent recours au Cadre écologique national. En collaboration avec de nombreux partenaires provinciaux et territoriaux, ce ministère a produit le rapport Biodiversité canadienne : état et tendances des écosystèmes en 2010 en utilisant une hiérarchie modifiée appelée « Écozone+ » pour la distinguer du Cadre écologique national. Les principales modifications apportées sont l'ajustement des limites terrestres pour tenir compte des améliorations en matière de vérification au sol, la fusion des trois écozones arctiques ainsi que l'ajout de deux écoprovinces (le Bassin intérieur de l'Ouest et la forêt boréale de Terre-Neuve) et de neuf unités fondées sur l'écosystème marin.

Conseil canadien des aires écologiques (CCAE) 2014Note de bas de page 8

Le Conseil canadien des aires écologiques (CCAE) a publié une mise à jour (2014) de la première version numérique du cadre écologique canadien.

Le CCAE présente les écozones marines et terrestres sur une seule carte. Le nouveau cadre spatial remplacera le cadre écologique de 1995 ainsi que le cadre Écozone+ utilisé dans le rapport Biodiversité canadienne : état et tendances des écosystèmes en 2010.

Cette nouvelle carte comprend 18 écozones terrestres, 12 écozones marines et 1 écozone d'eau douce. Le nouveau cadre spatial comprend l'ajout de trois nouvelles écozones terrestres : une petite extension d'une écozone de l'Alaska, une deuxième dans le sud de la Colombie-Britannique et une troisième dans les régions de l'Atlantique.

Faits nouveaux

Statistique Canada utilise actuellement le cadre écologique dans l'analyse et la production de tableaux de données statistiques qui agrègent les variables du Recensement de la population et du Recensement de l'agriculture par écozone et par écorégion. Le cadre a également été intégré aux couches spatiales à utiliser pour mesurer les biens et services écosystémiques.

Notes explicatives

Le système de numérotation de cette classification utilise un code à dix chiffres (voir le tableau 2), dont les deux premiers chiffres indiquent l'écozone (le niveau de généralisation le plus élevé) et sont suivis d'un chiffre indiquant l'écoprovince. Les trois chiffres suivants désignent l'écorégion, tandis que les quatre derniers chiffres indiquent l'écodistrict.Note de bas de page 9

Des zéros sont ajoutés à gauche pour les codes de l'écozone, de l'écorégion et de l'écodistrict afin d'obtenir une structure de classification normalisée pour ces unités écologiques. Par exemple, Ottawa se trouve dans l'écodistrict correspondant au code 08.1.132.0545, appelé Ottawa Valley Plain. Alors que les codes d'identification sont uniques dans ces trois niveaux, le niveau de l'écoprovince doit être utilisé en combinaison avec le code de l'écozone pour créer un code d'identification unique. Par exemple, le code des Basses terres des Grand Lacs et du Saint-Laurent est 08.1.

Tableau 2 : Exemple de codage pour Ottawa
Nom Écozone Écoprovince Écorégion Écodistrict
Plaines à forêts mixtes 08 - - -
Basses terres des Grand Lacs et du St-Laurent 08 1 - -
Basses terres du fleuve Saint-Laurent 08 1 132 -
Ottawa Valley Plain 08 1 132 0545

Les noms de la classification écologique nationale ne correspondent pas aux toponymes officiels approuvés par le Comité permanent canadien des noms géographiques. Ils tirent généralement leur origine dans un trait de relief important situé au centre de l'unité en question, comme une chaîne de montagnes, un plateau, une plaine, un bassin ou un lac.

Il y a 194 écorégions. Cependant, certaines écorégions comportent plus d'un polygone, ce qui donne un total de 217 polygones numérotés. Onze écorégions comprennent au moins deux polygones cartographiques non contigus, ce qui entraîne des sauts dans la numérotation des écorégions (voir le tableau 3). Par exemple, l'écorégion des calottes glaciaires Ellesmere et Devon dans l'Arctique est composée de quatre polygones (001, 002, 003 et 004), mais n'est représentée que par le numéro 001 (les numéros 002, 003 et 004 sont sautés). De même, l'écorégion de la chaîne Long Range au Terre-Neuve-et-Labrador comprend trois polygones (108, 110 et 111), mais elle est représentée par le numéro 108 (les numéros 110 et 111 sont sautés) (voir le tableau 4).

Tableau 3 : Écorégions comportant deux polygones ou plus
Nom Écorégion Polygone
Calottes glaciaires Ellesmere et Devon 001 001, 002, 003, 004
Chaîne Ellesmere 008 008, 010
Hautes terres du nord de l'Alberta 065 065, 067
Rivières Kingurutuk et Fraser 077 077, 081
Rivière Mécatina 080 080, 083, 086
Chaîne Long Range 108 108, 110, 111
Hautes terres boréales du Centre 139 139, 140, 141, 144, 147, 150, 151, 152, 153, 154
Hautes terres de l'ouest de l'Alberta 145 145, 146
Forêt-parc à trembles 156 156, 161
Hautes terres du sud-ouest du Manitoba 163 163, 164
Nord de la chaîne côtière 185 185, 186
Tableau 4 : Exemples de sauts dans la numérotation des écorégions
Nom Écorégion Polygone
Calottes glaciaires Ellesmere et Devon 001 001, 002, 003, 004
Chaîne de Baffin 005 005
Basses terres des côtes de l'île de Baffin 006 006
Chaîne Torngat 007 007
Chaîne Ellesmere 008 008, 010
Collines Eureka 009 009
Basses terres des îles Sverdrup 011 011

L'écorégion des calottes glaciaires Ellesmere et Devon dans l'Arctique est composée de quatre polygones distincts (001, 002, 003 et 004) (voir le tableau 5).

Tableau 5 : Exemple de codage d'une écorégion composée de plusieurs parties
Nom Écozone Écoprovince Écorégion Écodistrict
Northern Ellesmere Ice Cap 01 1 001 0001
Agassiz Ice Cap and Prince of Wales Ice Field 01 1 001 0002
Müller Ice Cap 01 1 001 0003
Devon Ice Cap 01 1 001 0004
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