Rapports sur la santé, juillet 2024

Au Canada, les femmes et les filles sont plus susceptibles de déclarer une moins bonne santé mentale que les hommes et les garçons et par rapport à avant la pandémie de COVID-19

Les inégalités existantes entre les genres dans les résultats en matière de santé mentale se sont accentuées depuis le début de la pandémie. De plus, les inégalités en matière de santé mentale vécues par les femmes et les filles de divers milieux et ayant de multiples caractéristiques de vulnérabilité ont pu s'intensifier pendant cette période.

Les inégalités entre les genres en matière de santé mentale persistent

L'étude « Santé mentale chez les femmes et les filles de divers milieux, au Canada, avant et pendant la pandémie de COVID-19 : analyse intersectionnelle » a révélé que les inégalités dans les résultats en matière de santé mentale entre les hommes et les garçons et les femmes et les filles étaient persistantes tant avant (2019) que pendant la pandémie (septembre à décembre 2020). En 2020, 12 % des femmes et des filles ont déclaré une mauvaise santé mentale autoévaluée par rapport à 9 % des hommes et des garçons (comparativement à 9 % des femmes et des filles et 7 % des hommes et des garçons en 2019). Après la prise en compte des facteurs sociodémographiques, les femmes et les filles étaient plus susceptibles que les hommes et les garçons de déclarer de moins bons résultats en matière de santé mentale autoévaluée ainsi qu'une santé mentale moins bonne qu'avant la pandémie. De plus, l'écart entre les genres en matière de mauvaise santé mentale autoévaluée s'est accru pendant la pandémie, comparativement à 2019.

Les caractéristiques sociodémographiques ont une forte incidence sur les résultats en matière de santé mentale

En 2020, environ 2,6 millions de femmes et de filles, ou environ 16 % d'entre elles, avaient au moins trois caractéristiques de vulnérabilité, comme le faible revenu, le chômage, le statut d'immigrante, l'identité autochtone, l'appartenance à un groupe racisé, l'orientation sexuelle LGB+ et l'incapacité. Lorsque plusieurs de ces caractéristiques se recoupent, les mauvais résultats en matière de santé mentale des femmes et des filles de divers groupes deviennent plus prononcés. En 2020, comparativement aux femmes et aux filles ayant déclaré ne faire partie d'aucun des groupes sociodémographiques sélectionnés, celles qui en avaient déclaré une étaient 2,0 fois plus susceptibles de déclarer une mauvaise santé mentale autoévaluée. Les femmes et les filles ayant deux de ces caractéristiques étaient 2,5 fois plus susceptibles de déclarer une mauvaise santé mentale autoévaluée et les femmes et les filles ayant trois caractéristiques ou plus étaient presque 3,0 fois plus susceptibles de le faire.

Types particuliers d'intersectionnalités

L'intersectionnalité de caractéristiques socioéconomiques particulières influe de façon significative sur les résultats en matière de santé mentale. Pendant la pandémie, les femmes et les filles ayant certaines caractéristiques ont indiqué avoir une moins bonne santé mentale autoévaluée que celles ne possédant aucune de ces caractéristiques. Notamment, les femmes et les filles ayant une incapacité étaient 7,8 fois plus susceptibles de déclarer une mauvaise santé mentale autoévaluée, celles d'orientation sexuelle LGB+ étaient 5,6 fois plus susceptibles de le faire, et celles qui ont déclaré une identité autochtone, 3,6 fois.

De plus, les femmes et les filles autochtones sans emploi étaient plus enclines à déclarer une détérioration de leur santé mentale depuis le début de la pandémie. Environ 55 % des femmes et des filles de ce groupe ont déclaré un déclin de leur santé mentale, comparativement à 37 % des femmes et des filles en général et 29 % des hommes et des garçons. Cette constatation concorde avec les résultats des études antérieures laissant entendre que divers problèmes socioéconomiques et de santé préexistants vécus par les femmes exacerbent les problèmes de santé mentale. Ces problèmes découlent souvent d'une oppression, d'une discrimination et d'une inégalité systémiques persistantes, les expériences des femmes autochtones et le legs des pensionnats indiens en étant des exemples.

Ces résultats donnent à penser que la pandémie a eu des répercussions importantes pour les femmes et les filles, et en particulier pour celles ayant des antécédents divers ou celles étant les plus vulnérables, comme celles ayant diverses caractéristiques de vulnérabilité. Il est nécessaire de tenir compte des intersections de ces caractéristiques sociodémographiques pour mieux comprendre leurs répercussions sur les résultats en matière de santé mentale. Cette approche est essentielle non seulement pour identifier les groupes de femmes qui sont plus susceptibles d'avoir une mauvaise santé mentale, mais également pour comprendre les relations particulières qui existent entre les diverses caractéristiques qui ont une incidence sur les résultats en matière de santé mentale. Cette approche peut contribuer à préparer des interventions et d'autres systèmes de soutien ciblés pour répondre aux besoins uniques de ces groupes vulnérables.

Produits

L'article intitulé « Santé mentale chez les femmes et les filles de divers milieux, au Canada, avant et pendant la pandémie de COVID-19 : analyse intersectionnelle » est maintenant accessible dans le numéro en ligne de juillet 2024 de la publication Rapports sur la santé, vol. 35, no 07 (82-003-X).

Ce numéro de Rapports sur la santé contient également l'article intitulé « Lien entre la ruralité, les lieux de soins et le lieu de décès des résidents d'établissements de soins de longue durée atteints de démence : étude basée sur la population ».

Coordonnées des personnes-ressources

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (infostats@statcan.gc.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias (statcan.mediahotline-ligneinfomedias.statcan@statcan.gc.ca).

Type
New Data
Off