Au Canada, les taux de faible revenu des femmes et des hommes âgés de 65 ans et plus ont affiché une baisse importante au cours des dernières décennies, particulièrement depuis la fin des années 1970 jusqu'au milieu des années 1990. Même si les situations de faible revenu des femmes et des hommes âgés ont suivi une tendance similaire de 1976 à 2022, les femmes âgées ont touché des revenus plus bas et affiché des taux plus élevés de faible revenu que les hommes âgés durant la période à l'étude. De plus, une part plus importante du revenu des femmes âgées provenait des transferts gouvernementaux. À l'aide de plusieurs ensembles de données, une nouvelle étude diffusée aujourd'hui examine les taux de faible revenu, le revenu et les sources de revenu des personnes âgées au Canada, en mettant un accent particulier sur différents groupes de femmes âgées.
Graphique 1 : Statistiques du faible revenu des femmes et des hommes âgés, 1976 à 2022
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Tableau de données : Statistiques du faible revenu des femmes et des hommes âgés, 1976 à 2022
.. indisponible pour une période de référence précise
Note(s) : MFR-ApI correspond à la mesure du faible revenu après impôt. SFR-ApI correspond au seuil de faible revenu après impôt. MPC correspond à la mesure du panier de consommation.
Source : Statistiques du faible revenu selon l'âge, le sexe et le type de famille économique, tableau 11-10-0135-01.
La croissance des revenus des personnes âgées : des transferts gouvernementaux au revenu du marché
De 1976 à 1995, les taux de faible revenu des femmes et des hommes âgés ont considérablement diminué et, en dollars constants de 2022, le revenu médian après impôt des femmes âgées a augmenté de 60,6 % (passant de 13 700 $ à 22 000 $) et celui des hommes âgés a enregistré une hausse de 51,7 % (passant de 20 700 $ à 31 400 $) (données non présentées). Cette croissance est surtout attribuable aux transferts gouvernementaux (comme le Régime de pensions du Canada, la Sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti), qui étaient en hausse à la fois chez les femmes âgées (+68,6 %) et les hommes âgés (+60,8 %) au cours de cette période.
Graphique 2 : Revenu du marché, transferts gouvernementaux et revenu total des femmes âgées, 1976 à 2022
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Tableau de données : Revenu du marché, transferts gouvernementaux et revenu total des femmes âgées, 1976 à 2022
Note : Revenu médian en excluant les revenus nuls.
Source : Revenu des particuliers selon le groupe d'âge, le sexe et la source de revenu, Canada, provinces et certaines régions métropolitaines de recensement, tableau 11-10-0239-01.
De 1996 à 2022, les transferts gouvernementaux ont continué de progresser chez les femmes âgées (+4,6 %), mais à un rythme moins rapide qu'avant 1996. Parallèlement, les transferts gouvernementaux pour les hommes âgés ont diminué de 4,5 % au cours de cette période. Cette période a également été marquée par une hausse importante du revenu du marché (p. ex. revenu d'emploi, revenu de retraite d'un régime privé, et revenu de placements) chez les femmes âgées (+80,6 %) et les hommes âgés (+50,8 %).
Graphique 3 : Revenu du marché, transferts gouvernementaux et revenu total des hommes âgés, 1976 à 2022
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Tableau de données : Revenu du marché, transferts gouvernementaux et revenu total des hommes âgés, 1976 à 2022
Note : Revenu médian en excluant les revenus nuls.
Source : Revenu des particuliers selon le groupe d'âge, le sexe et la source de revenu, Canada, provinces et certaines régions métropolitaines de recensement, tableau 11-10-0239-01.
Il convient de noter que, en dépit de l'augmentation du revenu du marché au cours de la deuxième période (de 1996 à 2022), les transferts gouvernementaux ont tout de même constitué 43,1 % du revenu total des femmes âgées en 2022, en baisse par rapport à 58,2 % en 1995 et à 61,4 % en 1976. En fait, avant 2012, plus de 50 % du revenu total des femmes âgées provenait de transferts gouvernementaux. À titre de comparaison, les transferts gouvernementaux représentaient 35,1 % du revenu total des hommes âgés en 1976; 44,8 % en 1995 et 32,3 % en 2022.
Graphique 4 : Sources de revenu des femmes de 65 ans et plus (en proportion du revenu total agrégé), 1976 à 2022
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Tableau de données : Sources de revenu des femmes de 65 ans et plus (en proportion du revenu total agrégé), 1976 à 2022
Note : Revenu médian en excluant les revenus nuls.
Source : Revenu des particuliers selon le groupe d'âge, le sexe et la source de revenu, Canada, provinces et certaines régions métropolitaines de recensement, tableau 11-10-0239-01.
Graphique 5 : Sources de revenu des hommes de 65 ans et plus (en proportion du revenu total agrégé), 1976 à 2022
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Tableau de données : Sources de revenu des hommes de 65 ans et plus (en proportion du revenu total agrégé), 1976 à 2022
Source : Revenu des particuliers selon le groupe d'âge, le sexe et la source de revenu, Canada, provinces et certaines régions métropolitaines de recensement, tableau 11-10-0239-01.
Dans l'ensemble, les femmes âgées affichaient des taux de faible revenu et de pauvreté plus élevés, touchaient des revenus plus faibles et comptaient davantage sur les transferts gouvernementaux, comparativement aux hommes âgés. Étant donné que les transferts gouvernementaux augmentent le revenu général des personnes, réduisent les taux de faible revenu et atténuent la différence dans les taux de faible revenu entre les genres, ces résultats laissent entendre que, sans ces transferts, le taux de faible revenu des femmes âgées aurait été beaucoup plus élevé et l'écart entre les genres aurait été nettement plus grand. Il convient toutefois de noter que les femmes âgées au Canada ne constituent pas un groupe homogène et que l'examen des données désagrégées selon le statut d'immigrante, le nombre d'années passées au Canada et le groupe racisé permet de constater des expériences différentes chez les femmes âgées.
Les femmes âgées racisées affichent les taux de faible revenu et de pauvreté les plus élevés
Les données du Recensement de la population de 2021 révèlent que les femmes âgées racisées — selon la mesure du faible revenu après impôt (MFR-ApI) (18,6 %) et la mesure du panier de consommation (MPC) (9,1 %) — étaient les plus susceptibles, parmi tous les groupes de femmes étudiés, de vivre en situation de faible revenu en 2020, suivies des femmes âgées immigrantes (17,6 % selon la MFR-ApI et 7,3 % selon la MPC). À titre de comparaison, les femmes âgées nées au Canada affichaient les plus faibles taux de faible revenu (MFR-ApI) (16,7 %) et de pauvreté (MPC) (3,8 %).
Graphique 6 : Taux de faible revenu (MFR-ApI) et de pauvreté (MPC) chez les femmes âgées, selon certaines caractéristiques, 2020
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Tableau de données : Taux de faible revenu (MFR-ApI) et de pauvreté (MPC) chez les femmes âgées, selon certaines caractéristiques, 2020
Note(s) : MFR-API correspond à la mesure du faible revenu après impôt. MPC correspond à la mesure du panier de consommation. La catégorie « Femmes+ » comprend les femmes de même que certaines personnes non binaires.
Source : Recensement de la population, 2021 (3901).
Cependant, chez les femmes âgées racisées, il existait des variations importantes des taux de pauvreté et de faible revenu entre les différents groupes.
Parmi les femmes âgées, les femmes philippines sont les moins susceptibles de vivre en situation de faible revenu
Parmi toutes les femmes âgées racisées, les femmes âgées arabes ont affiché les plus hauts taux de faible revenu (31,5 %) et de pauvreté (16,8 %) en 2020, tandis que les femmes âgées philippines ont affiché les taux les plus faibles (9,0 % pour le taux de faible revenu et 5,8 % pour le taux de pauvreté). Ces résultats concordent avec la tendance observée chez toutes les personnes racisées au Canada, où de plus grandes proportions de personnes arabes et de plus faibles proportions de personnes philippines vivent en situation de faible revenu. En fait, les femmes âgées philippines (9,0 %) affichaient un taux de faible revenu moins élevé que celui des femmes âgées non racisées (16,7 %), et un taux de pauvreté légèrement plus élevé (5,8 % chez les femmes âgées philippines, comparativement à 4,2 % chez les femmes âgées non racisées).
Graphique 7 : Taux de faible revenu (MFR-ApI) et de pauvreté (MPC) chez les femmes âgées, selon les groupes racisés, 2020
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Tableau de données : Taux de faible revenu (MFR-ApI) et de pauvreté (MPC) chez les femmes âgées, selon les groupes racisés, 2020
Note(s) : MFR-API correspond à la mesure du faible revenu après impôt. MPC correspond à la mesure du panier de consommation. La catégorie « Femmes+ » comprend les femmes de même que certaines personnes non binaires.
Source : Recensement de la population, 2021 (3901).
Le taux de faible revenu des femmes immigrantes de longue date et non racisées âgées de 65 ans et plus est presque le même que le taux observé chez les femmes âgées nées au Canada
Même si les taux de faible revenu et de pauvreté des femmes âgées immigrantes étaient plus élevés que ceux des femmes âgées nées au Canada en 2020, ces proportions variaient selon le nombre d'années que les femmes immigrantes ont passées au Canada.
Parmi les femmes immigrantes âgées de 65 ans et plus, celles qui ont obtenu pour la première fois le statut d'immigrante admise ou de résidente permanente plus de 10 ans avant l'enquête (immigrantes de longue date) présentaient des taux de faible revenu (17,4 %) et de pauvreté (6,6 %) inférieurs à ceux des femmes immigrantes récentes du même groupe d'âge (c'est-à-dire celles ayant obtenu le statut d'immigrante admise ou de résidente permanente durant la période allant de 2011 à 2021). Comparativement aux femmes âgées immigrantes de longue date, les femmes âgées immigrantes récentes affichaient un taux de faible revenu de 19,8 % et un taux de pauvreté de 17,4 %.
Lorsqu'un autre niveau de désagrégation est ajouté (groupes racisés), les femmes immigrantes de longue date et non racisées âgées de 65 ans et plus (16,4 %) étaient tout aussi susceptibles de vivre dans une situation de faible revenu que les femmes non racisées du même groupe d'âge nées au Canada (16,7 %) (cette légère différence n'étant pas statistiquement significative). En outre, selon la mesure du panier de consommation (MPC), les femmes immigrantes non racisées de longue date âgées de 65 ans et plus (5,4 %) affichaient un taux de pauvreté légèrement plus élevé que celui enregistré chez les femmes âgées non racisées nées au Canada (3,8 %).
Note aux lecteurs
Les données combinées de l'Enquête sur les finances des consommateurs, de l'Enquête sur la dynamique du travail et du revenu et de l'Enquête canadienne sur le revenu ont servi à étudier l'évolution des taux de faible revenu, du revenu et des sources de revenu des femmes et des hommes âgés au fil du temps (de 1976 à 2022). Dans cette étude, la population échantillonnée pour ces enquêtes regroupe toutes les personnes au Canada, à l'exception des résidents des territoires, des personnes vivant en établissement, des personnes vivant dans les réserves et dans d'autres établissements autochtones, ainsi que des membres des Forces canadiennes vivant dans des camps militaires. Ensuite, les données du questionnaire détaillé du Recensement de la population de 2021 ont servi à étudier les taux de faible revenu (MFR-ApI) et de pauvreté (MPC) de différents groupes de femmes âgées. Statistique Canada mène le Recensement de la population tous les cinq ans. Celui-ci vise à fournir des renseignements sur les personnes et les unités de logement au Canada selon leurs caractéristiques démographiques, sociales et économiques. Le recensement est la principale source de données socioéconomiques pour des groupes de population précis et pour des régions géographiques de petite taille. Un échantillon d'environ 25 % des ménages canadiens reçoit un questionnaire détaillé. Tous les autres ménages reçoivent un questionnaire abrégé. Cela signifie que, bien que des renseignements démographiques soient recueillis auprès de l'ensemble de la population, un échantillon aléatoire d'un logement privé sur quatre au Canada est systématiquement sélectionné pour recevoir le questionnaire détaillé.
Pour la première fois en 2021, le recensement comprenait des questions portant sur le sexe à la naissance et le genre des personnes. Bien que des données sur le sexe à la naissance soient nécessaires pour mesurer certains indicateurs, à compter du Recensement de 2021, le genre (et non le sexe) est la variable normalisée utilisée dans les concepts et les classifications. Pour obtenir plus de renseignements sur le nouveau concept de genre, consultez le Guide de référence sur l'âge, le sexe à la naissance et le genre, Recensement de la population, 2021. Étant donné la petite taille de la population non binaire, il est parfois nécessaire d'agréger les données dans une variable sur le genre à deux catégories pour protéger la confidentialité des réponses. Dans ces cas, les personnes comprises dans la catégorie « personnes non binaires » sont réparties dans les deux autres catégories de genre. Sauf indication contraire dans le texte, la catégorie « femmes » comprend les femmes de même que certaines personnes non binaires, tandis que la catégorie « hommes » comprend les hommes de même que certaines personnes non binaires. Un feuillet d'information sur les concepts de genre intitulé Combler les lacunes : renseignements sur le genre dans le Recensement de 2021est également accessible.
Dans le présent article, les données sur les groupes racisés sont mesurées à l'aide de la variable « minorité visible ». Le « groupe non racisé » est mesuré au moyen de la catégorie « n'appartient pas une minorité visible » de la variable, à l'exclusion des répondants autochtones. Minorité visible réfère au fait qu'une personne est ou non une minorité visible, tel que défini dans la Loi sur l'équité en matière d'emploi. La Loi sur l'équité en matière d'emploi définit les minorités visibles comme étant « les personnes, autres que les Autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n'ont pas la peau blanche ». La population des minorités visibles est principalement composée des groupes suivants : les Sud-Asiatiques, les Chinois, les Noirs, les Philippins, les Latino-Américains, les Arabes, les Asiatiques du Sud-Est, les Asiatiques occidentaux, les Coréens et les Japonais. Dans cet article, les taux de faible revenu et de pauvreté des personnes âgées racisées ont été étudiés pour les six plus grands groupes racisés au Canada, à savoir les Sud-Asiatiques, les Chinois, les Noirs, les Philippins, les Latino-Américains et les Arabes.
Référence
Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 3901.
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