Système de comptabilité économique et environnementale du Canada : utilisation d'énergie et émissions de gaz à effet de serre, 2022

En 2022, l'économie canadienne a continué de se remettre du choc provoqué par la pandémie de COVID-19, le produit intérieur brut (PIB) réel par industrie ayant enregistré une croissance de 4,1 % par rapport à 2021. À l'échelle nationale, l'utilisation globale de l'énergie a augmenté de 3,2 % par rapport à l'année précédente, tandis que les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont crû de 2,3 %.

Il y a plus d'une façon de mesurer les émissions de gaz à effet de serre

Les estimations des émissions de GES qui figurent dans le présent communiqué sont fondées sur les lignes directrices du Système de comptabilité économique et environnementale des Nations Unies. La méthodologie présentée dans ces lignes directrices diffère de celle utilisée par Environnement et Changement climatique Canada, qui est responsable de la production officielle du Rapport d'inventaire national : sources et puits de gaz à effet de serre au Canada. Par conséquent, les ensembles de données ne doivent pas faire l'objet d'une comparaison directe. Pour obtenir plus de renseignements sur les différences méthodologiques, veuillez consulter la note aux lecteurs.

Produit intérieur brut du Canada, utilisation industrielle de l'énergie et émissions de gaz à effet de serre

L'utilisation industrielle de l'énergie à l'échelle nationale (+3,3 %) et les émissions de GES (+2,2 %) ont augmenté en 2022, poursuivant leur hausse observée en 2021 à la suite des fortes baisses enregistrées en 2020 dans le contexte de la pandémie. L'économie canadienne mesurée par le PIB réel a connu une croissance de 4,1 % en 2022, poursuivant la tendance de ralentissement de la croissance des émissions de GES par rapport au PIB total (graphique 1).

En effet, l'économie canadienne a progressé à un rythme plus rapide que les émissions industrielles de GES sur une période de plus de 10 ans; le PIB a augmenté en moyenne de 2,3 % par année au cours de la période allant de 2009 à 2022, alors que les émissions industrielles de GES sont demeurées près des niveaux de 2009, en hausse de 0,02 % par année en moyenne au cours de la période allant de 2009 à 2022.

Graphique 1 : Émissions de gaz à effet de serre (GES) indexées et produit intérieur brut (PIB) indexé aux prix de base, pour toutes les industries, 2009 à 2022 

Sources : Tableaux 38-10-0097-01 and 36-10-0434-03.

L'industrie de l'extraction de pétrole et de gaz demeure le principal utilisateur industriel de l'énergie et le principal émetteur de gaz à effet de serre au Canada

L'industrie de l'extraction de pétrole et de gaz est demeurée le principal utilisateur industriel de l'énergie au Canada en 2022, représentant un peu moins du quart (23,7 %) de l'utilisation totale de l'énergie par les industries au Canada.

L'industrie de l'extraction de pétrole et de gaz a aussi été celle qui a émis le plus de GES au cours de la période allant de 2009 à 2022; elle a été à l'origine de 29,6 % de l'ensemble des émissions industrielles de GES au Canada en 2022.

Avant 2014, les émissions de GES de l'industrie de l'extraction de pétrole et de gaz augmentaient parallèlement au PIB. Cette situation a toutefois changé en 2014, et à partir de cette année-là jusqu'en 2022, la contribution économique de l'industrie de l'extraction de pétrole et de gaz a augmenté de 27,6 %, tandis que les émissions ont diminué de 7,3 % (graphique 2).

Graphique 2 : Émissions de gaz à effet de serre (GES) indexées et produit intérieur brut (PIB) indexé aux prix de base, pour l'industrie de l'extraction de pétrole et de gaz, 2009 à 2022

Sources: Tableaux 38-10-0097-01 and 36-10-0434-03.

L'industrie de la production, du transport et de la distribution d'électricité continue de réduire ses émissions de gaz à effet de serre

Au cours de la période allant de 2009 à 2022, l'industrie de la production, du transport et de la distribution d'électricité a fortement réduit ses émissions de GES, en délaissant l'utilisation du charbon dans la production d'électricité au profit de sources d'énergie générant moins de GES. Par conséquent, les émissions de GES de cette industrie ont fléchi de 44,6 % au cours de cette période, alors que son PIB a augmenté de 18,4 % à l'échelle nationale (graphique 3).

Graphique 3 : Émissions de gaz à effet de serre (GES) indexées et produit intérieur brut (PIB) indexé aux prix de base, pour l'industrie de la production, du transport et de la distribution d'électricité, 2009 à 2022

Sources: Tableaux 38-10-0097-01 and 36-10-0434-03.

L'utilisation de l'énergie et les émissions de gaz à effet de serre de l'industrie du transport aérien affichent une forte hausse en 2022, mais restent inférieures aux niveaux observés avant la pandémie

Dans la foulée des perturbations sans précédent du transport aérien à l'échelle mondiale au cours de la première année de la pandémie, l'utilisation de l'énergie dans l'industrie du transport aérien a diminué de 58,9 % d'une année à l'autre en 2020, tout comme les émissions de GES (-58,9 %).

Ces restrictions ont été considérablement assouplies en 2022, ce qui a entraîné une augmentation de près du double de l'utilisation de l'énergie (+96,8 %) et des émissions de GES (+97,1 %) dans cette industrie de 2021 à 2022. Néanmoins, l'utilisation de l'énergie dans l'industrie du transport aérien est demeurée 19,5 % en deçà de son sommet atteint en 2019.

Les ménages consomment plus du cinquième du total de l'énergie utilisée au Canada

En 2022, les ménages ont été à l'origine de plus du cinquième (21,8 %) de l'utilisation totale de l'énergie au Canada, une proportion pratiquement inchangée par rapport à l'année précédente, et ont été à l'origine de moins du sixième (15,7 %) des émissions totales de GES au Canada.

Les émissions de GES par habitant ont augmenté de 1,3 % pour atteindre 3,0 tonnes par personne en 2022, après avoir diminué de 1,0 % en 2021. Comme lors des années précédentes, les émissions par habitant ont considérablement varié selon la province et le territoire (carte 1; graphique 4).

Carte 1 : Émissions de gaz à effet de serre des ménages par habitant, selon la province et le territoire, 2022

Carte 1 –  Émissions de gaz à effet de serre des ménages par habitant, selon la province et le territoire, 2022
Description - Carte 1

Le titre de la carte est « Émissions de gaz à effet de serre des ménages par habitant, selon la province et le territoire, 2022 »

Les frontières provinciales et territoriales sont tracées en blanc, et les masses terrestres ainsi que les plans d'eau environnants sont également colorés en blanc, sauf les Grands Lacs, qui sont de couleur bleue. Les provinces, les territoires et les Grands Lacs sont les seules caractéristiques géographiques mises en évidence sur la carte. Le nom de chaque province et de chaque territoire est inscrit en noir. Pour les territoires et les grandes provinces, le nom figure à l'intérieur de la province ou du territoire, alors que pour les petites provinces, le nom figure à côté de la province. Terre-Neuve-et-Labrador, l'Île-du-Prince-Édouard, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse ont tous une ligne de repère noire qui relie les étiquettes provinciales à leurs unités géographiques.

Une légende figure dans le coin inférieur gauche de la carte. Elle est intitulée « Tonnes de GES par habitant en 2022 » et elle affiche quatre fourchettes d'émissions par habitant. Chaque fourchette est présentée sous forme de barre de couleur. Plus les émissions par habitant sont élevées, plus la teinte de cette barre est foncée.

Dans la légende des fourchettes d'émissions, la couleur la plus claire est beige et elle correspond à une fourchette d'émissions allant de 0,0 à moins de 2,0. Le Nunavut est en beige.

La couleur corail correspond à une fourchette d'émissions allant de 2,0 à moins de 3,0. Le Québec, l'Ontario, la Colombie-Britannique, les Territoires du Nord-Ouest et le Yukon sont en corail.

L'orange correspond à une fourchette d'émissions allant de 3,0 à moins de 4,0. Le Nouveau-Brunswick, le Manitoba et l'Alberta sont en orange.

L'orange foncé correspond à une fourchette d'émissions allant de 4,0 à moins de 5,0. Terre-Neuve-et-Labrador, l'Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse et la Saskatchewan sont en orange foncé.

Sources: Tableaux 38-10-0097-01 and 17-10-0005-01.

Graphique 4 : Variation des émissions de gaz à effet de serre des ménages par habitant de 2009 à 2022, selon la province et le territoire

Sources: Tableaux 38-10-0097-01 and 17-10-0005-01.

Principaux émetteurs de gaz à effet de serre selon la province et le territoire

En 2022, l'utilisation de carburants et de lubrifiants par les ménages a été la principale source des émissions totales de GES dans quatre provinces : à l'Île-du-Prince-Édouard (26,4 %), à Terre-Neuve-et-Labrador (18,3 %), au Québec (16,9 %) et en Ontario (15,4 %).

L'industrie de la production, du transport et de la distribution d'électricité était la principale source d'émissions de GES en Nouvelle-Écosse (40,5 %) et au Nouveau-Brunswick (27,2 %).

L'industrie des cultures agricoles et de l'élevage d'animaux (sauf le cannabis) a été à l'origine de la plus grande part (35,4 %) des émissions totales de GES au Manitoba.

En Colombie-Britannique, les usines de pâte à papier, de papier et de carton (18,3 %) ont été la première source d'émissions de GES.

En 2022, l'industrie de l'extraction de pétrole et de gaz a été celle qui a émis le plus de GES en Alberta (52,7 %) et en Saskatchewan (30,4 %).

Le secteur de l'extraction minière a été le principal émetteur de GES au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest. L'extraction de minerais métalliques était à l'origine de plus de la moitié (53,7 %) des émissions de GES au Nunavut, tandis que l'extraction de minerais non métalliques était à l'origine de près du quart (23,1 %) des émissions de GES dans les Territoires du Nord-Ouest en 2022.

Au Yukon, les activités de soutien à l'extraction minière, pétrolière et gazière (15,9 %) ont été le principal émetteur de GES, et elles étaient suivies de près par le transport aérien (15,7 %).

Note aux lecteurs

Les estimations de gaz à effet de serre (GES) qui figurent dans le présent communiqué sont fondées sur les comptes des flux physiques (CFP) de Statistique Canada, qui servent à enregistrer les flux annuels de certaines ressources naturelles, de certains produits et de certains résidus entre l'économie canadienne et l'environnement. Les données sont présentées de manière à refléter les activités des industries, des ménages et des administrations publiques, et elles s'appuient sur le système de classification des industries et des biens et services utilisé dans les tableaux des ressources et des emplois de Statistique Canada. Suivant le Système de comptabilité économique et environnementale (SCEE) des Nations Unies, l'utilisation de ce système de classification permet d'intégrer des statistiques économiques canadiennes, comme le produit intérieur brut, aux comptes environnementaux.

Environnement et Changement climatique Canada est responsable de la production canadienne officielle du Rapport d'inventaire national : sources et puits de gaz à effet de serre au Canada. Cet inventaire, qui permet au Canada de s'acquitter de ses obligations en matière de déclaration aux termes de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), est conforme aux lignes directrices publiées par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat; il constitue également le point de référence officiel pour les émissions de GES au Canada. Les inventaires nationaux selon la CCNUCC et les comptes de GES fondés sur le SCEE des Nations Unies reposent sur des cadres méthodologiques différents, ce qui donne lieu à des estimations de GES différentes; les définitions de secteurs qui figurent dans ces deux produits sont différentes, elles ne doivent donc pas faire l'objet d'une comparaison directe. Pour obtenir de plus amples renseignements sur ces différences méthodologiques, consultez la page de métadonnées Système de comptabilité économique et environnementale du Canada — Comptes des flux physiques et la page Web sur les émissions de gaz à effet de serre du Centre canadien d'information sur l'énergie.

Les données provisoires des CFP sur l'utilisation de l'énergie à l'échelle nationale (38-10-0096-01) et les émissions de GES à l'échelle nationale, provinciale et territoriale (38-10-0097-01) de 2022 sont maintenant accessibles. Les estimations sur l'utilisation de l'énergie et les émissions de GES de 2009 à 2021 ont également été mises à jour en raison des données sources révisées.

Les produits « Compte des flux physiques de l'utilisation de l'énergie : outil interactif » et « Compte des flux physiques des émissions de gaz à effet de serre : outil interactif », qui font tous les deux partie de la série Statistique Canada — Produits de visualisation des données (Numéro au catalogue71-607-X), sont aussi accessibles. Pour connaître les dernières nouvelles sur l'énergie au Canada, visitez le site Web du Centre canadien d'information sur l'énergie.

Référence

Tableaux de données : 38-10-0096-01 et 38-10-0097-01.

  • Note : certains tableaux de données peuvent être mieux visualisés sur un ordinateur de bureau.

Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 5115.

Communiqué précédent : Système de comptabilité économique et environnementale du Canada : utilisation d'énergie et émissions de gaz à effet de serre, 2021.

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