En 2024, près de la moitié des membres des Premières Nations vivant hors réserve (45 %) et des Métis (44 %) et plus de la moitié des Inuit (54 %) (tous âgés de 15 ans et plus) ont déclaré qu'il avait été « difficile » ou « très difficile » au cours des 12 mois précédant l'enquête de répondre financièrement à leurs besoins en matière de transport, de logement, de nourriture, d'habillement et d'autres dépenses nécessaires.
Diffusées aujourd'hui, les nouvelles données tirées de la Série d'enquêtes auprès des membres des Premières Nations, des Métis et des Inuit, recueillies du 30 août au 22 septembre 2024, mettent en lumière la question du bien-être des Autochtones âgés de 15 ans et plus et des répercussions de la hausse des prix sur eux. Cette série d'enquêtes a pour but d'accroître la visibilité des membres des Premières Nations vivant hors réserve, des Métis et des Inuit dans les statistiques nationales et de combler des lacunes statistiques clés en fournissant des données récentes et pertinentes sur le plan culturel.
La plupart des membres des Premières Nations vivant hors réserve, des Métis et des Inuit déclarent que la hausse des prix a une incidence sur leur capacité à couvrir leurs dépenses habituelles
En 2022, l'Indice des prix à la consommation (IPC) s'est chiffré à 6,8 %, ce qui représente son niveau le plus élevé en 40 ans sur une base moyenne annuelle. Il a ensuite enregistré une augmentation de 3,9 % en 2023, la deuxième plus forte augmentation depuis 1991. Bien que le rythme de croissance des prix ait ralenti depuis 2023, les effets de l'augmentation des prix au cours des dernières années ont exercé davantage de pressions sur le budget des ménages pour répondre à de nombreux besoins quotidiens, comme la nourriture, le logement et le transport.
En 2024, la plupart des Autochtones ont déclaré que la hausse des prix avait eu une incidence sur leur capacité à couvrir leurs dépenses habituelles (graphique 1). Environ la moitié des membres des Premières Nations vivant hors réserve (49 %) et un peu moins de la moitié des Métis (44 %) et des Inuit (44 %) ont déclaré que la hausse des prix avait eu une grande incidence sur leur capacité à couvrir leurs dépenses habituelles.
Graphique 1 : Pourcentage de personnes déclarant que la hausse des prix a une incidence sur leur capacité à couvrir leurs dépenses habituelles, selon l'identité autochtone, Canada, 2024
Description - Graphique 1
Tableau de données : Pourcentage de personnes déclarant que la hausse des prix a une incidence sur leur capacité à couvrir leurs dépenses habituelles, selon l'identité autochtone, Canada, 2024
Source : Série d'enquêtes auprès des membres des Premières Nations, des Métis et des Inuit – Bien-être et répercussions de la hausse des prix, 2024 (5410).
Tout comme dans les tendances observées dans l'ensemble de la population canadienne, la proportion d'adultes autochtones plus jeunes âgés de 25 à 44 ans qui ont déclaré en 2024 que la hausse des prix a eu une grande incidence sur leur capacité d'assumer leurs dépenses habituelles était près de deux fois plus élevée que celle des adultes autochtones âgés de 65 ans et plus (membres des Premières Nations vivant hors réserve : 58 % par rapport à 25 %; Métis : 51 % par rapport à 26 %) (graphique 2). La hausse des prix a eu une incidence disproportionnée sur les jeunes adultes, qui doivent faire face à un coût de la vie plus élevé comparativement aux ménages plus âgés en raison de dépenses liées au logement et à la garde des enfants.
Graphique 2 : Pourcentage de personnes déclarant que la hausse des prix a une « grande incidence » sur leur capacité à couvrir leurs dépenses habituelles, selon l'identité autochtone et le groupe d'âge, Canada, 2024
Notes : Les données ont été désagrégées pour les membres des Premières Nations vivant hors réserve et les Métis dans la mesure du possible, mais certaines estimations relatives aux Inuit ne peuvent être publiées en raison des limites des données.
Source : Série d'enquêtes auprès des membres des Premières Nations, des Métis et des Inuit – Bien-être et répercussions de la hausse des prix, 2024 (5410).
La plupart des Inuit vivent dans l'Inuit Nunangat, leur terre natale, où le coût de la vie est généralement plus élevé que dans d'autres régions du Canada et où l'insécurité alimentaire est plus courante. Près de la moitié (49 %) des Inuit vivant dans l'Inuit Nunangat ont déclaré que la hausse des prix avait eu une grande incidence sur leur capacité à couvrir leurs dépenses habituelles, tandis que 39 % des Inuit vivant à l'extérieur de l'Inuit Nunangat ont déclaré la même chose.
La hausse des prix limite la capacité des familles autochtones à acheter des aliments sains et nutritifs
En 2024, environ 4 membres des Premières Nations vivant hors réserve (41 %) et des Métis (39 %) sur 10 et près de la moitié des Inuit (48 %) ont déclaré avoir été le plus touché par l'augmentation du prix des aliments (épicerie, sorties au restaurant, livraison de nourriture, repas à emporter) au cours des six mois précédents (graphique 3). Des proportions semblables d'Inuit vivant à l'intérieur (49 %) et à l'extérieur (47 %) de l'Inuit Nunangat ont déclaré avoir été le plus touché par la hausse du prix des aliments.
Graphique 3 : Domaine le plus touché par la hausse des prix au cours des six mois précédents, selon l'identité autochtone, Canada, 2024
Description - Graphique 3
Tableau de données : Domaine le plus touché par la hausse des prix au cours des six mois précédents, selon l'identité autochtone, Canada, 2024
Notes : Les données ont été désagrégées pour les membres des Premières Nations vivant hors réserve et les Métis dans la mesure du possible, mais certaines estimations relatives aux Inuit ne peuvent être publiées en raison des limites des données.
Source : Série d'enquêtes auprès des membres des Premières Nations, des Métis et des Inuit – Bien-être et répercussions de la hausse des prix, 2024 (5410).
En 2024, environ 6 personnes sur 10 parmi les membres des Premières Nations vivant hors réserve (61 %) et les Métis (59 %) et près des deux tiers des Inuit (64 %) ont déclaré que la hausse des prix avait limité la quantité d'aliments sains et nutritifs qu'ils ont pu acheter au cours des six mois précédents (tableau 1). De plus, 22 % des membres des Premières Nations vivant hors réserve ont déclaré que la hausse des prix les avait empêchés d'avoir suffisamment de nourriture pour toute la semaine, tout comme 23 % des Métis et 33 % des Inuit.
La hausse des prix des aliments risque de mener de nombreux Autochtones à se procurer de la nourriture auprès d'organismes communautaires
De nombreuses personnes au Canada s'attendaient à avoir recours aux banques alimentaires en 2024. Pour assurer leur sécurité alimentaire, de nombreux Autochtones font appel aux banques alimentaires ou aux services communautaires. En 2024, environ le cinquième des membres des Premières Nations vivant hors réserve (18 %), des Métis (18 %) et des Inuit (22 %) ont déclaré qu'il était « très probable » que leur ménage se tourne vers des organismes communautaires pour se procurer des aliments, des repas ou des bons d'épicerie au cours des six prochains mois (graphique 4), comparativement à 8 % des ménages dans l'ensemble de la population canadienne.
Graphique 4 : Pourcentage de personnes déclarant qu'il est probable qu'elles se procurent des aliments, des repas ou des bons d'épicerie, sans frais pour elles, auprès d'un organisme communautaire au cours des six prochains mois, selon l'identité autochtone, Canada, 2024
Description - Graphique 4
Source : Série d'enquêtes auprès des membres des Premières Nations, des Métis et des Inuit – Bien-être et répercussions de la hausse des prix, 2024 (5410).
De même, en 2024, les Inuit vivant dans l'Inuit Nunangat (27 %) étaient plus susceptibles de déclarer qu'il était « très probable » qu'ils se procurent des aliments ou des repas auprès d'un organisme communautaire au cours des six prochains mois, comparativement aux Inuit vivant à l'extérieur de l'Inuit Nunangat (17 %).
La hausse des prix ajoute du stress aux ménages et aux relations
La hausse des prix a également eu une incidence sur les Autochtones en contribuant au stress dans leur ménage et leurs relations. En 2024, environ 6 membres des Premières Nations vivant hors réserve sur 10 (59 %) et des proportions semblables de Métis (58 %) et d'Inuit (62 %) ont déclaré que la hausse des prix a causé un stress supplémentaire dans leur ménage et leurs relations au cours des six mois précédents (tableau 1).
Dans l'ensemble, environ la moitié des membres des Premières Nations vivant hors réserve (50 %), des Métis (52 %) et des Inuit (54 %) ont déclaré avoir une vision optimiste de l'avenir. Toutefois, l'optimisme variait selon qu'on s'attendait ou non à ce que les besoins en nourriture des ménages soient comblés par des organismes communautaires. Les membres des Premières Nations vivant hors réserve qui estimaient qu'il était peu probable que leur ménage doive faire appel aux organismes communautaires pour se procurer des aliments au cours des six prochains mois avaient une vision plus optimiste de l'avenir que ceux qui estimaient qu'il était « très probable » ou « plutôt probable » qu'ils aient besoin de tels services (60 % par rapport à 37 %). La même tendance a été observée chez les Métis (58 % par rapport à 42 %).
Au total, en 2024, plus du tiers des membres des Premières Nations vivant hors réserve (36 %), près de 2 Métis sur 5 (38 %) et près de 2 Inuit sur 5 (39 %) âgés de 15 ans et plus ont déclaré être satisfaits à l'égard de leur vie. Les personnes qui estimaient peu probable que leur ménage ait recours à des organismes communautaires pour se procurer des aliments au cours des six prochains mois étaient plus susceptibles de déclarer une grande satisfaction à l'égard de la vie que celles qui estimaient qu'il était « très probable » ou « plutôt probable » qu'elles aient besoin de tels services. Parmi les membres des Premières Nations vivant hors réserve, moins du quart (22 %) de ceux qui estimaient que leur ménage allait devoir faire appel à des organismes communautaires pour se procurer des aliments au cours des six prochains mois ont déclaré une grande satisfaction à l'égard de la vie, comparativement à 47 % de ceux qui estimaient ne pas avoir besoin de tels services. Une tendance semblable a été observée chez les Métis (22 % par rapport à 47 %).
Chez les Inuit, aucune différence importante dans la vision de l'avenir ou la satisfaction à l'égard de la vie n'a été observée entre ceux qui s'attendaient à ce que leur ménage ait recours à des organismes communautaires pour se procurer des aliments et ceux qui estimaient qu'il était peu probable que leur ménage y ait recours. Cela peut témoigner des différents systèmes alimentaires dans le Nord où le recours à des organismes communautaires, comme le partage de nourriture traditionnelle au moyen de congélateurs communautaires, est plus courant.
La hausse des prix limite la capacité de chasser, de pêcher ou de piéger
Au chapitre des activités de cueillette traditionnelles des Autochtones, en 2024, 17 % des membres des Premières Nations vivant hors réserve, 14 % des Métis et 32 % des Inuit ont déclaré que la hausse des prix avait limité leur capacité de chasser, de pêcher ou de piéger au cours des six mois précédents, par exemple en raison du coût de l'essence, des munitions ou de l'équipement. Les activités liées aux ressources comme moyen de subsistance dans le Nord ont également été touchées par le coût élevé de l'équipement et de l'essence pour l'expédition et la chasse. Les Inuit vivant dans l'Inuit Nunangat (52 %) étaient plus de quatre fois plus susceptibles de déclarer que la hausse des prix avait limité leur capacité de chasser, de piéger et de pêcher que les Inuit vivant à l'extérieur de l'Inuit Nunangat (12 %). Ces résultats mettent en évidence le mode de vie unique dans l'Inuit Nunangat, où les activités de cueillette sont plus courantes (tableau 41-10-0072-01).
Note aux lecteurs
Source des données
Les données figurant dans la présente diffusion sont tirées de la deuxième enquête de la Série d'enquêtes auprès des membres des Premières Nations, des Métis et des Inuit (SEPNMI) réalisée par Statistique Canada. La SEPNMI comporte trois brèves enquêtes en ligne réalisées auprès des mêmes personnes au cours d'une année. Ces enquêtes volontaires reposent sur un panel probabiliste constitué de personnes qui ont accepté de participer à d'autres études après avoir répondu à l'Enquête auprès des peuples autochtones de 2022. Ces personnes représentent la population canadienne âgée de 15 ans et plus et déclarent être des membres des Premières Nations vivant hors réserve, des Métis ou des Inuit. Cette deuxième enquête de la série, Bien-être et répercussions de la hausse des prix, a permis de recueillir des données sur les expériences des peuples autochtones concernant la récente hausse des prix et son incidence sur leur bien-être. Dans le cadre de la deuxième enquête, 801 répondants étaient des membres des Premières Nations vivant hors réserve (identité unique), 672 étaient des Métis (identité unique), 404 étaient des Inuit (identité unique) et 27 répondants ont déclaré appartenir à plus d'un groupe d'identité autochtone.
Pour cette étude, les facteurs de pondération ont été ajustés pour minimiser tout biais qui pourrait découler de la non-réponse du panel. Les ajustements pour la non-réponse et le calage à l'aide de l'information auxiliaire disponible ont été appliqués et sont reflétés dans les facteurs de pondération d'enquête fournis avec le fichier de données. Malgré ces ajustements, le niveau élevé de non-réponse du panel augmente le risque de biais résiduel, ce qui peut avoir une incidence sur les estimations produites à l'aide des données du panel. Les utilisateurs doivent donc faire preuve de prudence lorsqu'ils interprètent les résultats de l'étude. Il est possible d'obtenir d'autres renseignements sur les lignes directrices et les considérations concernant la qualité des données dans le guide de l'utilisateur de la SEPNMI.
Des réponses uniques et multiples à la question sur l'identité autochtone sont utilisées au moment de la déclaration des données pour les trois groupes autochtones.
La SEPNMI est une nouvelle série d'enquêtes par panel réalisée dans le cadre d'une initiative, intitulée l'Approche transformationnelle à l'égard des données sur les Autochtones. La série d'enquêtes vise à combler des lacunes statistiques connues et soulignées par les partenaires autochtones et du gouvernement fédéral. Elle a été fondée sur une analyse des indicateurs qui s'harmonisent avec les appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation, les appels à la justice de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, ainsi que le Cadre d'indicateurs canadien pour les objectifs de développement durable et le Cadre de qualité de vie pour le Canada.
Cette diffusion de données est tirée de la deuxième enquête de la série, qui est axée sur le bien-être et les répercussions de la hausse des prix. La première enquête de la série porte sur l'accès aux soins de santé et les expériences connexes, tandis que la troisième porte sur la préparation aux situations d'urgence.
Découvrez davantage de statistiques sur les peuples autochtones au Canada.
Définitions
Grande satisfaction à l'égard de la vie : On considère que les personnes ont un niveau élevé de satisfaction à l'égard de la vie si elles ont choisi 8, 9 ou 10 sur une échelle de 0 à 10, où 0 signifie « très insatisfait » et 10 signifie « très satisfait » en réponse à la question : « Quel sentiment éprouvez-vous actuellement à l'égard de votre vie en général? »
Vision optimiste de l'avenir : On considère que les personnes ont une vision optimiste de l'avenir si elles répondent « toujours » ou « souvent » à la question suivante : « En pensant à votre vie en général, à quelle fréquence diriez-vous que vous avez une perception positive de l'avenir? »
L'insécurité alimentaire est définie comme l'accès inadéquat ou incertain aux aliments en raison de contraintes financières. Dans la présente enquête, les répondants ont répondu « oui » ou « non » aux questions sur les diverses répercussions de la hausse des prix sur eux ou sur leur ménage au cours des six mois précédant l'enquête, y compris en ce qui concerne la limitation de la quantité d'aliments sains et nutritifs qu'ils ont pu acheter; la limitation des achats d'aliments pour pouvoir payer le loyer ou le prêt hypothécaire; la modification de la quantité d'aliments qu'ils ont mangés pour que les autres membres de leur ménage puissent se nourrir; une quantité insuffisante d'aliments pour toute la semaine. Tous ces facteurs sont des mesures de l'insécurité alimentaire.
Référence
Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 5410.
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