Depuis le début de 2021, lorsque les pressions inflationnistes ont commencé à se faire sentir, les répercussions de l'augmentation cumulative des prix sur les consommateurs ont créé des défis persistants d'abordabilité pour de nombreuses familles. Tout au long de la période inflationniste, les revenus disponibles moyens ont augmenté, quoique de manière inégale, pour les ménages à revenus faibles, moyens et plus élevés. Parallèlement, l'augmentation des frais liés au logement et à la dette a pesé sur l'épargne des ménages à revenus moyens. Le stress généré par la hausse des prix et la détérioration de l'abordabilité du logement et du logement locatif a eu une incidence sur la satisfaction autodéclarée à l'égard de la vie, qui a diminué au sein des populations plus vulnérables sur le plan économique, et ce, malgré l'augmentation des salaires.
La présentation intitulée « De la recherche aux connaissances : l'abordabilité et l'inégalité en perspective », publiée aujourd'hui, met en lumière les données et les analyses de Statistique Canada qui donnent un aperçu des défis liés à l'abordabilité rencontrés par les ménages canadiens pendant la période d'inflation élevée qui a suivi la pandémie de COVID-19. Elle repose sur les données récentes des programmes de Statistique Canada, notamment les Comptes économiques répartis pour le secteur des ménages, l'Enquête sur la sécurité financière et l'Enquête sociale canadienne.
Les familles à revenu moyen sont confrontées à une pression sur leur épargne en raison de la croissance plus lente de leur revenu disponible
Les ménages se trouvant dans la tranche intermédiaire de 60 % de la répartition des revenus ont enregistré des hausses modérées de leur revenu disponible pendant la période inflationniste, accusant un retard sur les gains constatés chez les ménages à revenus faibles et élevés. La part globale du revenu disponible des ménages se trouvant dans la tranche intermédiaire de 60 % de la répartition des revenus a diminué de un point de pourcentage par rapport à la période allant de la mi-année 2023 à la mi-année 2024, puisque les gains de placement de ce groupe n'ont pas suivi le rythme de la croissance des intérêts sur les prêts hypothécaires et le crédit à la consommation. Parallèlement, les ménages ayant les revenus les plus élevés ont connu la plus forte augmentation de l'épargne nette, qui a augmenté en moyenne de 2 166 $ au cours de cette période. La désépargne nette des ménages se situant dans la tranche inférieure de 40 % de la répartition des revenus a diminué, alors que l'augmentation des revenus de ces ménages a été supérieure à la hausse de leurs dépenses.
Les acheteurs d'une première propriété accordent une importance croissante aux dons de famille pour entrer sur le marché du logement
La baisse de l'accessibilité à la propriété peut mettre en péril le bien-être individuel, un risque qui pourrait s'amplifier si cette accessibilité devient fondamentalement plus inégale au fil du temps. En 2022, plus de la moitié des propriétaires ont déclaré des niveaux élevés de satisfaction à l'égard de la vie comparativement à 4 locataires sur 10. Les données de l'Enquête sur la sécurité financière de 2023 montrent que 30,0 % des familles de propriétaires avaient reçu un héritage, comparativement à 19,5 % des familles de locataires. La part médiane de jeunes propriétaires qui ont déclaré qu'une partie de leur mise de fonds provenait d'un don ou d'un héritage était de 17,9 % en 2023, ce qui représente une augmentation de 5,5 points de pourcentage par rapport à 2019.
Le stress financier a une incidence sur la satisfaction à l'égard de la vie des Canadiens qui ressentent des pressions liées à l'abordabilité
La proportion de Canadiens ayant fait état de niveaux élevés de satisfaction à l'égard de la vie a eu tendance à diminuer depuis que les pressions inflationnistes ont commencé à s'intensifier au début de 2021. Au début de 2024, 48,6 % des Canadiens âgés de 15 ans et plus ont déclaré un niveau très élevé de satisfaction à l'égard de la vie, un pourcentage en baisse de plus de cinq points de pourcentage par rapport au niveau observé trois ans plus tôt. Malgré la forte hausse des revenus au cours de cette période, la proportion de Canadiens éprouvant des difficultés financières est passée de 18,6 % en 2021 à 32,8 % en 2024. Parmi les Canadiens éprouvant des difficultés financières, les taux de satisfaction élevée à l'égard de la vie ont diminué de 2,6 points de pourcentage par année.
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